Le Pass culture ne permet ni l'achat de livres scolaires ou parascolaires, ni de manuels, mais il tombe à pic pour ceux qui souhaiteraient se constituer leur propre bibliothèque.
Les Petits Classiques Larousse viennent enrichir leur collection avec un des monuments littéraires de l'esprit français : Gargantua si les savantes questions de l'éducation et de l'humanisme y occupent une place privilégiée, la verve populaire s'y exprime aussi joyeusement, servie par une inventivité verbale qui ne recule pas devant les jurons ou les obscénités.
Collection « Classiques » dirigée par Michel Zink et Michel Jarrety Du Bellay Les Regrets suivis des Antiquités de Rome et du Songe En juin 1553, Du Bellay arrive à Rome que les troupes de Charles Quint ont mise à sac vingt-six ans plus tôt ; il y accompagne comme intendant le cousin de son père, le cardinal Jean Du Bellay, auquel le roi Henri II vient de confier la mission de négocier avec le pape une alliance contre Charles Quint. Et c'est pendant ce séjour romain qu'il compose - outre des poèmes en latin - l'essentiel des Regrets, des Antiquités et du Songe qu'il fait paraître en 1558, après son retour à Paris.
Les sonnets des Regrets disent la plainte d'un exilé à Rome - en même temps que la pérégrination de l'âme sur terre accompagne le thème du voyage ; mais l'élégie se double aussi d'une satire contre la cour pontificale. Après quoi ce n'est plus l'exilé qui importe dans Les Antiquités, mais bien la Ville elle-même, son illustre passé comme sa déchéance présente. Vision d'un destin où le sac de 1527 annonce un châtiment plus grand : après une réßexion sur la lente dégradation de Rome, Le Songe peut alors proposer le cauchemar d'une destruction brutale.
Edition de François Roudaut.
Collection « Classiques » dirigée par Michel Zink et Michel Jarrety Madame de La Fayette La Princesse de Clèves « La magnificence et la galanterie n'ont jamais paru avec tant d'éclat que dans les années du règne de Henri second », et c'est bien sur le théâtre de la brillante cour des Valois que se noue et se joue la passion de la princesse de Clèves et du duc de Nemours. Passion tacite, et qui ne s'exprime longtemps que par des signes : un portrait dérobé, la couleur d'un vêtement au tournoi, la soudaine émotion d'un visage. Passion tragique, aussi, dont la mort est la conséquence imprévue.
Si La Princesse de Clèves, lors de sa parution en 1678, est le livre le plus immédiatement commenté de son époque, c'est que, sans rompre totalement avec le roman antérieur, il y introduit le souci de vraisemblance et de brièveté qui caractérise alors la nouvelle, et concilie de manière neuve narration et psychologie. Le premier des romans d'analyse ? Certainement. Mais simplement, aussi, un grand roman sans romanesque.
Edition de Philippe Sellier.
Un père à la recherche de son fils consulte un magicien qui lui offre la vision des aventures du jeune égaré, faites d'amour, de duels, mais aussi d'impostures et de trahisons... Mêlant éloquence tragique, emprunts au répertoire de la comédie italienne et récit d'initiation, L'Illusion comique (1635), oeuvre de jeunesse, est un " étrange monstre ", au dire de Corneille lui-même. Identité fuyante des personnages, invraisemblances de l'intrigue et subtilité du montage illusionniste font de cette pièce baroque et capricieuse une vibrante apologie du théâtre.
Collection « Classiques » dirigée par Michel Zink et Michel Jarrety Diderot Jacques le fataliste et son maître «Comment s'étaient-ils rencontrés ? Par hasard, comme tout le monde. Comment s'appelaient-ils ? Que vous importe ? D'où venaient-ils ? Du lieu le plus prochain. Où allaient-ils ? Est-ce que l'on sait où l'on va ? Et que disaient-ils ? Le maître ne disait rien, et Jacques disait que son capitaine disait que tout ce qui nous arrive de bien et de mal ici-bas était écrit là-haut.» D'entrée de jeu, c'est sous le signe de l'incertitude et de l'ironie que Diderot place le roman qu'il publie de 1778 à 1780. Jacques et son maître devisent en voyageant, mais bientôt le récit des amours de Jacques s'interrompt, ouvre à d'autres histoires et à d'autres rencontres dans ce livre admirablement virtuose où la parole circule de narrateur en narrateur. La parole, mais aussi bien la réflexion sur notre liberté et sur le fatalisme qui fait de Jacques un manuel de gai savoir en même temps que ce roman toujours neuf dont l'esthétique de la rupture, de la provocation et du rebond fonde encore la modernité.
Edition de Pierre Chartier.
Balzac
Le Père Goriot
« J'ai trouvé une idée merveilleuse. Je serai un homme de génie », s'exclame Balzac au moment où il écrit
Le Père Goriot. Il venait d'imaginer La Comédie humaine, ce cycle romanesque dans lequel les mêmes personnages réapparaissent d'un roman à l'autre. Il venait de créer un monde, le monde balzacien.
Les plus beaux romans, dit André Maurois, sont des romans d'apprentissage. Les illusions de la jeunesse s'y heurtent au monde féroce et pourtant plein de délices. L' amour devient coquetterie, la vertu s'achète, l'argent ruine tout. Seule la passion balzacienne, ici l'amour paternel, résiste, dévorante et implacable. Le Père Goriot est la clef de voûte d'une oeuvre géniale.
Edition de Stéphane Vachon.
Qu'est-ce que les contemplationsoe " c'est l'existence humaine sortant de l'énigme du berceau et aboutissant à l'énigme du cercueil; c'est un esprit qui marche de lueur en lueur en laissant derrière lui la jeunesse, l'amour, l'illusion, le combat, le désespoir, et qui s'arrête éperdu au bord de l'infini " (préface).
Le recueil des contemplations rassemble des textes écrits par hugo sur plus de vingt ans, et classés selon une chronologie fictive. de la célèbre réponse à un acte d'accusation, où le poète pose en révolutionnaire de la langue, à ce que dit la bouche d'ombre, inspiré de l'expérience du spiritisme, en passant par les poèmes sur la mort de léopoldine, ce sont les mémoires d'une âme qui se dessinent en creux.
Parues en 1856 entre les châtiments et la légende des siècles, les contemplations marquent le sommet de l'oeuvre poétique de victor hugo.
Baudelaire (1821-1867), le fondateur de la poésie moderne, en vers et en prose, fut aussi un critique littéraire et un critique d'art hors pair. Cette édition réunit, outre Les Fleurs du mal et Le Spleen de Paris, l'ensemble des Curiosités esthétiques et de L'Art romantique, ainsi que les Journaux intimes, fragments d'une rare violence (auprès desquels Les Confessions de Rousseau devaient paraître pâles, selon le mot de l'auteur lui-même). Un choix de lettres complète cet ensemble. Pour Baudelaire, il n'y a pas de séparation entre poésie et critique : la meilleure façon de parler d'un tableau de Delacroix est de faire un sonnet. Grâce à la juxtaposition de tous ces textes, le lecteur saisira la profonde unité de cette oeuvre qui a marqué l'évolution de la poésie jusqu'au surréalisme et au-delà. Rimbaud et Mallarmé, Valéry et Jouve et, de nos jours, Yves Bonnefoy sont les successeurs de celui qui a doté les lettres françaises d'un "frisson nouveau" (Victor Hugo).
Avec un dossier et des notes réalisés par Émilie Frémond, agrégée de lettres modernes, et une « lecture d'image » par Alain Jaubert, écrivain et réalisateur. Recommandé pour les classes de lycée.
Après une longue absence, Louis décide de rendre visite à sa famille, et d'annoncer aux siens sa mort prochaine. Sa mère, sa petite soeur, son frère et sa belle-soeur sont réunis pour sa venue. Mais les retrouvailles ne se font pas sans heurt : au fil de la conversation, les reproches affleurent, d'anciennes blessures se rouvrent ; à chaque instant, le conflit menace le fragile édifice familial.Toujours à la recherche du mot le plus juste, le langage pudique de Lagarce traduit notre difficulté à communiquer. Sa simplicité poétique confère à ce dimanche en famille la force d'un mythe moderne, et élève Juste la fin du monde au rang de classique.+ Étude de l'oeuvre- questions transversales- explications de textes- points de grammaire+ Parcours : «Crise personnelle, crise familiale»- la tragédie familiale de l'Antiquité à nos jours- le poids de la famille dans le théâtre du XXe siècle- les retrouvailles familiales en tension chez Lagarce+ Différentes interprétations de la pièce- analyse de trois mises en scène- un livre, un film : l'adaptation de Xavier Dolan (2016)+ Sujets de bac
Collection « Classiques » dirigée par Michel Zink et Michel Jarrety La Fontaine Fables Les Fables occupent une place singulière dans notre mémoire : par le souvenir que nous gardons de ces poèmes devant lesquels nous sommes restés enfants, mais aussi par la grâce de tant de vers devenus proverbiaux et que notre parole quotidienne fait renaître. Et tout se passe comme si une correspondance secrète se maintenait de siècle en siècle entre ces Fables et l'identité de notre pays comme de notre langue.
Le premier recueil paraît en 1668, et le second dix ans plus tard. Le succès est immense et les poèmes, alors, appartiennent pleinement à leur temps : la France du règne de Louis XIV. Mais le mystère de leur pouvoir est de s'émanciper très vite de cet environnement immédiat, d'éclairer nos réalités successives, d'allier de manière toujours éclatante le particulier et l'universel. Dans cette «comédie à cent actes divers, / Et dont la scène est l'Univers», le texte se dérobe à toute signification définitive. Mais La Fontaine, à chaque page, nous convainc que la poésie, à ses yeux, demeure instrument de connaissance : il existe une beauté du savoir - et nous ne cessons pas de la retrouver en lui.
Edition de Jean-Charles Darmon et Sabine Gruffat.
Rimbaud Poésies complètes Si l'on devait citer le poète qui a exercé l'influence la plus profonde sur la poésie du début du xxe siècle, il faudrait nommer Rimbaud. Avec plus de hardiesse encore que Baudelaire, il a étendu le champ d'exploration de la poésie. Avant lui, l'expérience poétique était principalement l'expérience de la création littéraire. Après lui, la poésie devient un moyen de connaissance. [...] C'est qu'il n'a pas hésité à se mettre en communication avec la part inconnaissable de lui-même. Il y a découvert un grand jeu d'images, ßeurs éclatées, filles à lèvres d'orange, déluges et miracles, un jeu dont chaque figure ressemble à un message marqué d'un sceau incompréhensible et sacré. Dès lors, Rimbaud va libérer tous les phénomènes de l'inconscient, préparer les voies du surréalisme et créer, si l'on veut, un nouveau mystère dont les symboles resteront étrangers au merveilleux et au fantastique.
Kléber Haedens Paul Verlaine s'était plu à le souligner : après 1872, Art
Cortège [...] Un jour Un jour je m'attendais moi-même Je me disais Guillaume il est temps que tu viennes Pour que je sache enfin celui-là que je suis Moi qui connais les autres Je les connais par les cinq sens et quelques autres Il me suffit de voir leurs pieds pour pouvoir refaire ces gens à milliers De voir leurs pieds paniques un seul de leurs cheveux Ou leur langue quand il me plaît de faire le médecin Ou leurs enfants quand il me plaît de faire le prophète Les vaisseaux des armateurs la plume de mes confrères La monnaie des aveugles les mains des muets Ou bien encore à cause du vocabulaire et non de l'écriture Une lettre écrite par ceux qui ont plus de vingt ans Il me suffit de sentir l'odeur de leurs églises L'odeur des fleuves dans leurs villes Le parfum des fleurs dans les jardins publics O Corneille Agrippa l'odeur d'un petit chien m'eût suffi Pour décrire exactement tes concitoyens de Cologne Leurs rois-mages et la ribambelle ursuline Qui t'inspirait l'erreur touchant toutes les femmes Il me suffit de goûter la saveur du laurier qu'on cultive pour que j'aime ou que je bafoue Et de toucher les vêtements Pour ne pas douter si l'on est frileux ou non O gens que je connais Il me suffit d'entendre le bruit de leurs pas Pour pouvoir indiquer à jamais la direction qu'ils ont prise Il me suffit de tous ceux-là pour me croire le droit De ressusciter les autres Un jour je m'attendais moi-même Je me disais Guillaume il est temps que tu viennes [...]
Pages choisies
Ce court roman (deuxième partie de Du côté de chez Swann) contient tout ce qu'on aime lire : une peinture sociale, celle de l'immortel clan Verdurin et du cercle aristocratique de Mme de Saint-Euverte, dans les années 1880 ; une histoire d'amour et de jalousie, mettant en scène un dandy et une courtisane ; des réflexions sur l'art (peinture et musique) ; le comique et le tragique ; le passage du temps et le phénomène de mémoire involontaire ; enfin, un récit tout en analyse et des dialogues étincelants, et bien souvent hilarants. Proust a mis ici tout ce qu'il pense et sent sur l'amour. Roman qui condense toute la Recherche, confession intime cryptée, Un amour de Swann est un chef-d'oeuvre dont le sens est caché sous de multiples enveloppes, métamorphoses, synthèses et fusions - profondeur que n'épuise jamais la lecture.
«Les barrages de la mère dans la plaine, c'était le grand malheur et la grande rigolade à la fois, ça dépendait des jours. C'était la grande rigolade du grand malheur. C'était terrible et c'était marrant. Ça dépendait de quel côté on se plaçait, du côté de la mer qui les avait fichus en l'air, ces barrages, d'un seul coup d'un seul, du côté des crabes qui en avaient fait des passoires, ou au contraire, du côté de ceux qui avaient mis six mois à les construire dans l'oubli total des méfaits pourtant certains de la mer et des crabes. Ce qui était étonnant c'était qu'ils avaient été deux cents à oublier ça en se mettant au travail.»
Le Rouge et le Noir, c'est le roman de l'énergie, celle d'un jeune homme ardent, exigeant et pauvre dans la société de la Restauration. Julien est le délégué à l'énergie provinciale, le délégué du talent à la carrière, des classes pauvres à la conquête du monde. Cette peinture, pleine, puissante, normale de l'énergie d'un homme, d'un pays, d'une époque, compose une oeuvre immense que son temps ne comprit pas mais dont la vivante influence n'est pas encore épuisée.
Albert Thibaudet.
Les Trois Contes résument tout l'art flaubertien:Dans Un coeur simple, c'est le psychologue intimiste qui travaille à dévoiler la grandeur d'une vie minuscule; dans La Légende de saint Julien l'Hospitalier, l'amateur de fables se laisse emporter par le surnaturel; dans Hérodias enfin, l'historien se fait aussi peintre pour restituer la rencontre du christianisme et du judaïsme dans toute sa flamboyance. Tour à tour, l'enfance normande de l'auteur, le Moyen Âge et l'Antiquité fournissent le décor à une quête des origines dont la beauté de la prose est sans égal. Et derrière tant d'art se révèle la tendresse de qui a écrit:«Je veux apitoyer, faire pleurer les âmes sensibles, en étant une moi-même.»
« Si un chien rencontre un chat - par hasard, ou tout simplement par probabilité, parce qu'il y a tant de chiens et de chats sur un même territoire qu'ils ne peuvent pas, à la fin, ne pas se croiser ; si deux hommes, deux espèces contraires, sans histoire commune, sans langage familier, se trouvent par fatalité face à face - non pas dans la foule ni en pleine lumière, car la foule et la lumière dissimulent les visages et les natures, mais sur un terrain neutre et désert, plat, silencieux, où l'on se voit de loin, où l'on s'entend marcher, un lieu qui interdit l'indifférence, ou le détour, ou la fuite ; lorsqu'ils s'arrêtent l'un en face de l'autre, il n'existe rien d'autre entre eux que de l'hostilité - qui n'est pas un sentiment, mais un acte, un acte d'ennemis, un acte de guerre sans motif. » (B.-M. K.) Dans la solitude des champs de coton est paru en 1986.
L'attente comprend deux phases, l'ennui et l'angoisse. La pièce comprend donc deux actes, l'un grotesque, l'autre grave.
Préoccupé de peu de choses hormis ses chaussures, la perspective de se pendre au seul arbre qui rompt la monotonie du paysage et Vladimir, son compagnon d'infortune, Estragon attend. Il attend Godot comme un sauveur. Mais pas plus que Vladimir, il ne connaît Godot. Aucun ne sait au juste de quoi ce mystérieux personnage doit les sauver, si ce n'est peut-être, justement, de l'horrible attente. Liés par un étrange rapport de force et de tendresse, ils se haranguent l'un et l'autre et s'affublent de surnoms ridicules. Outre que ces diminutifs suggèrent que Godot pourrait bien être une synthèse qui ne se réalisera qu'au prix d'un anéantissement, Didi et Gogo portent en leur sein la répétition, tout comme le discours de Lucky, disque rayé qui figure le piétinement incessant auquel se réduit toute tentative de production de sens.