Oeuvres au programme, dans l'ordre du livret.
Si pour un titre aucune édition spécifique n'est prescripte, nous en avons proposé plusieurs.
«- Retournez-vous, dit le marchand en saisissant tout à coup la lampe... et regardez cette peau de chagrin... Puisque vous êtes un orientaliste... peut-être lirez-vous cette sentence...Si tu me possèdes, tu posséderas tout.Mais ta vie m'appartiendra. Dieu l'avoulu ainsi. Désire, et tes désirsseront accomplis. Mais règletes souhaits sur ta vie.Elle est là. À chaquevouloir je décroîtraicomme tes jours.Me veux-tu ?»
Chez un marchand de curiosités, Raphaël déniche un étrange talisman:une peau de chagrin qui accomplit tous les désirs mais rétrécit un peu plus à chaque souhait, en même temps que diminue le nombre de jours qui restent à vivre à son possesseur.Voulant illustrer l'axiome selon lequel «la vie décroît en raison directe de la puissance des désirs ou de la dissipation des idées», Balzac a écrit avec La Peau de chagrin un roman hanté par le spectre de la dilapidation et de la dislocation:hantise de l'usure du corps et de la dépense sexuelle, hantise de la dispersion de l'intelligence et de l'égarement des esprits, hantise encore de la perte du sens politique et des repères philosophiques.Dossier1. Des Lumières au romantisme:l'âge de l'énergie2. Poétique balzacienne de l'énergie3. Création et destruction:réécritures du pacte diabolique.Interview:«Jean-Marc Parisis, pourquoi aimez-vous La Peau de chagrin?»
Le premier drame évoque le rôle des favoris dans la vie du royaume et dans l'existence personnelle d'Henri III ; le second s'inspire d'une légende concernant la reine Marguerite de Bourgogne, qui aurait tué ses amants en les jetant dans la Seine après avoir profité de nuits de débauche dans la mystérieuse tour.
«L'amour une chose tendre? Il est trop dur, / Trop brutal, trop fougueux, et il griffe comme une épine.».
Ils sont tous deux d'une jeunesse éblouissante et cherchent, en reconnaissant l'autre, à se connaître eux-mêmes. Roméo aime Juliette, Juliette aime Roméo : un conte de fées, en somme. Mais l'un est un Montaigu, l'autre une Capulet : les deux familles se haïssent. Vous connaissez des histoires d'amour contrarié, mais celle-ci est le superlatif de toutes celles que vous avez lues, vues, entendues... Comment s'aimer quand on ne le devrait pas? et quelle issue pour cette passion que même le secret n'arrive pas à protéger?
Dans Folioplus classiques, le texte intégral, enrichi d'une lecture d'image, écho pictural de l'oeuvre, est suivi de sa mise en perspective organisée en six points :
- MOUVEMENT LITTÉRAIRE : L'humanisme politique et éthique.
- GENRE ET REGISTRE : La «plus excellente et pitoyable des tragédies».
- L'ÉCRIVAIN À SA TABLE DE TRAVAIL : La fabrique de la deuxième tragédie shakespearienne.
- GROUPEMENT DE TEXTES : L'amour en Occident.
- CHRONOLOGIE : William Shakespeare et son temps.
- FICHE : Des pistes pour rendre compte de sa lecture.
Recommandé pour les classes de lycée.
LE COMTE, seul, marche en rêvant.
J'ai fait une gaucherie en éloignant Bazile !... la colère n'est bonne à rien. - Ce billet remis par lui, qui m'avertit d'une entreprise sur la Comtesse ; la camariste enfermée quand j'arrive ; la maîtresse affectée d'une terreur fausse ou vraie ; un homme qui saute par la fenêtre, et l'autre après qui avoue... ou qui prétend que c'est lui... Le fil m'échappe. Il y a là-dedans une obscurité... Des libertés chez mes vassaux, qu'importe à gens de cette étoffe ? Mais la Comtesse ! Si quelque insolent attentait... Où m'égaré-je ? En vérité, quand la tête se monte, l'imagination la mieux réglée devient folle comme un rêve ! - Elle s'amusait : ces ris étouffés, cette joie mal éteinte ! - Elle se respecte ; et mon honneur... où diable on l'a placé !
(Acte III, scène 4) Figaro Forcé de parcourir la route où je suis entré sans le savoir, comme j'en sortirai sans le vouloir, je l'ai jonchée d'autant de fleurs que ma gaieté me l'a permis ; encore je dis ma gaieté, sans savoir si elle est à moi plus que le reste, ni même quel est ce Moi dont je m'occupe : un assemblage informe de parties inconnues ; puis un chétif être imbécile ;
Un petit animal folâtre ; un jeune homme ardent au plaisir, ayant tous les goûts pour jouir, faisant tous les métiers pour vivre ; maître ici, valet là, selon qu'il plaît à la fortune! ambitieux par vanité, laborieux par nécessité ; mais paresseux... avec délices! orateur selon le danger ;
Poète par délassement ; musicien par occasion ; amoureux par folles bouffées ; j'ai tout vu, tout fait, tout usé.» (Acte V, scène III)
Oubliant les nombreux services que son valet Figaro lui a rendus dans Le Barbier de Séville, le comte Almaviva tente de lui dérober sa fiancée Suzanne. Grâce à l'ingéniosité de celle-ci et avec l'aide de la comtesse, Figaro pourra-t-il enfin épouser celle qu'il aime ?
Deuxième volet de la trilogie théâtrale de Beaumarchais, Le Mariage de Figaro, selon le mot de Bonaparte, « c'est déjà la Révolution en action ». Dénonciation des abus de la noblesse, contestation du privilège de la naissance, satire de la justice : à bien des égards, cette pièce écrite en 1778 est révolutionnaire avant l'heure. Mais « la folle journée », pleine de rebondissements et de quiproquos, de chansons, de tableaux vivants et de morceaux de bravoure, est avant tout le chef-d'oeuvre d'un dramaturge virtuose.
L'Histoire de Mme de La Pommeraye - l'épisode le plus célèbre de Jacques le Fataliste et son maître (1796) - est un magnifique conte cruel. C'est le récit de la vengeance d'une femme trahie, qui fait cruellement payer à son amant libertin son désamour, en lui jetant comme appât une jeune prostituée dont il tombe malgré lui éperdument amoureux. Mais dans ce terrible jeu de manipulation, personne n'est vraiment celui qu'il semble être...
Défense et illustration de la liberté des femmes à se faire justice elles-mêmes, plaidoyer en faveur de leur émancipation, ce texte est aussi le superbe portrait d'une femme indépendante.
Tous sont partis. Panturle se retrouve seul dans ce village de Haute-Provence battu par les vents au milieu d'une nature âpre et sauvage. Par la grâce d'une simple femme, la vie renaîtra.
Jean Giono, un de nos plus grands conteurs, exalte dans Regain, avec un lyrisme sensuel, les liens profonds qui lient les paysans à la nature.
Jean Giono est né à Manosque en 1895. Il y fait ses études secondaires, puis travaille dans une banque. Après la guerre, il reprend son emploi et le garde jusqu'à ses premiers succès littéraires, en 1929, avec des poèmes et des romans qui expriment toute la poésie de la Haute-Provence : Colline, Un de Baumugnes, Regain, Jean le Bleu, Que ma joie demeure, Le Serpent d'étoiles, etc. Regain est le dernier roman de la «Trilogie de Pan», les deux autres étant Colline et Un de Baumugnes. Membre de l'Académie Goncourt en 1954, Jean Giono est mort à Manosque en octobre 1970.
Nouvelle édition.
Préface d'Anne-Marie Marina-Médiavilla.
Il n'est jamais entré dans un musée, il ne lisait que Paris-Normandie et se servait toujours de son Opinel pour manger. Ouvrier devenu petit commerçant, il espérait que sa fille, grâce aux études, serait mieux que lui.Cette fille, Annie Ernaux, refuse l'oubli des origines. Elle retrace la vie et la mort de celui qui avait conquis sa petite «place au soleil». Et dévoile aussi la distance, douloureuse, survenue entre elle, étudiante, et ce père aimé qui lui disait:« Les livres, la musique, c'est bon pour toi. Moi, je n'en ai pas besoin pour vivre.»Ce récit dépouillé possède une dimension universelle.
«Dans une lettre adressée à André Billy pour le remercier d'un compte rendu, Apollinaire déclarait : Quant aux Calligrammes, ils sont une idéalisation de la poésie vers-libriste et une précision typographique à l'époque où la typographie termine brillamment sa carrière, à l'aurore des moyens nouveaux de reproduction que sont le cinéma et le phonographe. Certes la carrière de la typographie, en donnant à ce mot son acception la plus large et en y intégrant tous les perfectionnements récents qu'Apollinaire ne connaissait pas : linotype, lumitype, etc., est bien loin d'être terminée, pourtant, près de cinquante ans plus tard (quand on lit ces textes si frais, on a peine à croire qu'ils ont été composés il y a déjà si longtemps), sa vision nous apparaît comme prophétique. [...] L'intérêt que, dès sa jeunesse, Apollinaire avait marqué pour les caractères cunéiformes et chinois, la sensibilité qu'il avait pour les vieux beaux livres du Moyen Âge ou de la Renaissance, lui ont permis de sentir d'emblée ce qu'il y avait de décisif dans l'introduction flagrante de lettres et de mots dans leurs tableaux par les cubistes, et à l'interpréter dans le contexte de cette révolution culturelle en train de s'esquisser. Le recueil projeté d'idéogrammes lyriques mis en souscription en 1914 et qui devait comprendre tous les calligrammes figuratifs de la première section de notre recueil Ondes (terme que la Lettre-Océan nous oblige à interpréter comme désignant avant tout les ondes de la radio), était, comme en témoigne son titre Et moi aussi je suis peintre, une réponse poétique à la prise de possession de la lettre et du mot par la peinture cubiste, mais dès le Bestiaire ou Cortège d'Orphée de 1911 on voit posé de la façon la plus franche le problème du rapport entre le poème, son illustration et la page.» Michel Butor.
«Quand l'homme en est réduit à l'extrême dénuement du besoin, quand il devient celui qui mange les épluchures, l'on s'aperçoit qu'il est réduit à lui-même, et l'homme se découvre comme celui qui n'a besoin de rien d'autre que le besoin pour, niant ce qui le nie, maintenir le rapport humain dans sa primauté. Il faut ajouter que le besoin alors change, qu'il se radicalise au sens propre, qu'il n'est plus qu'un besoin aride, sans jouissance, sans contenu, qu'il est rapport nu à la vie nue et que le pain que l'on mange répond immédiatement à l'exigence du besoin, de même que le besoin est immédiatement le besoin de vivre. Levinas, dans diverses analyses, a montré que le besoin était toujours en même temps jouissance. Mais ce que nous rencontrons maintenant dans l'expérience d'Antelme qui fut celle de l'homme réduit à l'irréductible, c'est le besoin radical, qui ne me rapporte plus à moi-même, à la satisfaction de moi-même, mais à l'existence humaine pure et simple, vécue comme manque au niveau du besoin. Et sans doute s'agit-il encore d'une sorte d'égoïsme, et même du plus terrible égoïsme, mais d'un égoïsme sans ego, où l'homme, acharné à survivre, attaché d'une manière qu'il faut dire abjecte à vivre et à toujours vivre, porte cet attachement comme l'attachement impersonnel à la vie, et porte ce besoin comme le besoin qui n'est plus le sien propre, mais le besoin vide et neutre en quelque sorte, ainsi virtuellement celui de tous. Vivre, dit-il à peu près, c'est alors tout le sacré. » Maurice Blanchot.
Texte intégral conforme à l'édition de 1821.
Édition présentée par Claude Duchet.
Dernier roman « dix-huitième » ou premier roman Empire, La Dot de Suzette fit alors les délices de la société.
Avec une maîtrise parfaite, attentive à renouer avec les Lumières, Fiévée raconte l'histoire d'une jeune fille du peuple mariée à un parvenu et qui fait oublier sa roture à force de n'y pas prétendre.
Ce roman sobre, séduisant, livre sur le vif les valeurs d'une époque et ses remous. Le sentiment triomphe, sans scandale ni bravade, l'anecdote y court sans mystère mais, sous sa livrée directoire, chacun peut y découvrir une matière quasi balzacienne, les ruses d'une narration sous surveillance, les thèmes romanesques éprouvés qui définissent les lectorats les plus constants, et s'apercevoir sans doute qu'il n'est point de morale innocente.
Fille de l'esclave Abena violée par un marin anglais à bord d'un vaisseau négrier, Tituba, née à la Barbade, est initiée aux pouvoirs surnaturels par Man Yaya, guérisseuse et faiseuse de sorts. Son mariage avec John Indien l'entraîne à Boston, puis au village de Salem au service du pasteur Parris. C'est dans l'atmosphère hystérique de cette petite communauté puritaine qu'a lieu le célèbre procès des sorcières de Salem en 1692. Tituba est arrêtée, oubliée dans sa prison jusqu'à l'amnistie générale qui survient deux ans plus tard. Là s'arrête l'histoire. Maryse Condé la réhabilite, l'arrache à cet oubli auquel elle avait été condamnée et, pour finir, la ramène à son pays natal, la Barbade au temps des Nègres marrons et des premières révoltes d'esclaves.
«Du temps de l'esclavage dans les isles-à-sucre, il y eut un vieux-nègre sans histoires ni gros-saut, ni manières à spectacle. Il était amateur de silence, goûteur de solitude. C'était un minéral de patiences immobiles. Un inépuisable bambou. On le disait rugueux telle une terre du Sud ou comme l'écorce d'un arbre qui a passé mille ans. Pourtant, la Parole laisse entendre qu'il s'enflamma soudain d'un bel boucan de vie. Ainsi m'est parvenue l'histoire de cet esclave vieil homme, de son Maître-béké et du molosse qu'on lança à ses trousses. Une histoire à grands sillons d'histoires variantes, en chants de langue créole, en jeux de langue française et de parlures rêvées. Seules de proliférantes mémoires pourraient en suivre les emmêlements. Ici, soucieux de ma parole, je ne saurais aller qu'en un rythme léger flottant sur leurs musiques...» Patrick Chamoiseau.
« Ô muse, conte-moi l'aventure de l'Inventif :
Celui qui pilla Troie, qui pendant des années erra.
Voyant beaucoup de villes, découvrant beaucoup d'usages.
Souffrant beaucoup d'angoisse dans son âme sur la mer.
Pour défendre sa vie et le retour de ses marins.
Sans en pouvoir sauver un seul, quoi qu'il en eût :
Par leur propre fureur ils furent perdus en effet.
Ces enfants qui touchèrent aux troupeaux du dieu d'En Haut.
Le Soleil qui leur prit le bonheur du retour...
À nous aussi, Fille de Zeus, conte un peu ces exploits ! ».
Ainsi s'ouvre le premier des vingt-quatre chants de L'Odyssée - mais faut-il présenter ce « très vieux poème » ? La superbe traduction versifiée de Philippe Jaccottet fait revivre l'épopée d'Homère, qui vient « à son lecteur ou, mieux peut-être, à son auditeur un peu comme viennent à la rencontre du voyageur ces statues ou ces colonnes lumineuses dans l'air cristallin de la Grèce... ».
D'après la tradition antique, Homère, l'aède aveugle, aurait vécu au IXe siècle avant notre ère et serait l'auteur de cette épopée universellement connue, composée après L'Iliade.
Homère L'Odyssée Ne vous dites pas : il est grand. Non, ne vous dites pas cela. Ne vous dites rien. Prenez le texte. Ne vous dites pas : c'est Homère. C'est le plus grand. C'est le plus vieux. C'est le patron. C'est le père. Il est le maître de tout (...) Prenez le texte. Et qu'il n'y ait rien entre vous et le texte. Surtout qu'il n'y ait pas de mémoire (...) Prenez le texte. Lisez-le (...) sans aucune interférence, sans aucun apprêt, sans aucune cérémonie, sans aucune intercalation, car la voilà bien, la véritable interpolation. Comme si chacun de ces chants, chacune de ces rhapsodies était de quinzaine en quinzaine, de semaine en semaine, un cahier que vous viendriez de faire paraître. Comme si ce fût la dernière nouveauté.
Charles Péguy.
Traduction par Victor Bérard.
Introduction de Paul Demont.
Notices, notes et index de Marie-Pierre Noël.
« Voyez alors notre vieille. Elle passe les deux mains le long de la cicatrice, elle tâte : ça y est, elle a compris. Plaf ! le pied lui échappe des mains. Vlan ! c'est la jambe qui tombe dans la bassine ! Boum ! le bruit du bronze ! Et la voilà qui part à la renverse : et toute l'eau par terre ! Oh ! le plaisir, la douleur en même temps qui l'envahissent ! Ses deux yeux soudain pleins de larmes, sa voix chaude qui s'étrangle ! ».
L'Odyssée, chant XIX, vers 467-472.
Derrière tout grand roman, tout grand film, toute époque, aussi, et surtout la nôtre, il y a l'Odyssée. Alors, pour mieux voir, au cinéma de l'Aveugle Homère, les mésaventures du plus célèbre vagabond de la littérature, il faut peut-être mieux entendre, en français d'aujourd'hui, les mille bruits que fait la vieille langue grecque. C'est l'expérience de « vision vocale » que tente, dans la présente « version française », l'helléniste, récitant et musicien, Emmanuel Lascoux.
Tristan et Iseult Tristan conduit Iseult la Blonde vers son futur époux, le roi Marc. A bord du navire, avant que les côtes de Cornouaille ne soient en vue, ils boivent un philtre qui les unit l'un à l'autre, pour trois ans, d'un amour indissoluble. Mais les noces d'Iseult et du roi seront célébrées et de l'amour les amants ne connaîtront que la souffrance.
Racontée mille et une fois, cette vieille légende celte s'était déformée. S'inspirant des manuscrits du xiie et du xiiie siècle, René Louis a rendu à ce conte sauvage, bercé par la mer et le vent de la forêt, la force de ses origines. L'intrépide Iseult n'a jamais été la victime d'un sortilège, elle boit le vin herbé de son plein gré, pour se donner tout entière à l'amour. Et Tristan, «héros invincible et tueur de monstres», est vaincu non par le destin mais par la femme aimée à laquelle il sacrifie sa vie.
Version en français moderne de René Louis.
« C'est que vous, mes bons disciples, et quelques autres fols en disponibilité, lorsque vous lisez les joyeux titres de certains livres de notre invention comme Gargantua, Pantagruel, Fessepine, La Dignité des Braguettes, Des Pois au lard assaisonnés d'un commentaire, etc., vous jugez trop facilement qu'il n'y est question au-dedans que de moqueries, pitreries et joyeuses menteries vu qu'à l'extérieur l'écriteau (c'est-à-dire le titre) est habituellement compris, sans examen plus approfondi, dans le sens de la dérision ou de la plaisanterie. Mais ce n'est pas avec une telle désinvolture qu'il convient de juger les oeuvres des humains. »
Gargantua naît un jour de banquet, en sortant de l'oreille de sa mère, la bouche ouverte et l'esprit alerte. Le parcours du jeune prince sera semé d'embûches : il devra apprendre à trouver les mets et les liqueurs qui conviennent à sa taille de géant puis diriger l'armée de son père lors d'une guerre contre le royaume voisin... Rabelais nous entraîne avec Gargantua dans un univers joyeusement parodique et fantaisiste tout en nous invitant à réfléchir à la place de l'homme dans le monde.
- Une frise chronologique historique et culturelle - Une introduction : pourquoi lire Gargantua au XXIe siècle ?
- Le texte intégral modernisé annoté Des sujets pour s'entraîner à l'oral et à l'écrit du bac - Des analyses de textes au fil de l'oeuvre - Un commentaire de texte et une dissertation rédigés - Des exercices de grammaire avec corrections - Des exercices d'appropriation Un dossier pour situer et comprendre le texte - Une présentation de l'oeuvre de Rabelais dans son époque - Les mots importants de Gargantua- Un groupement de textes autour des parcours du bac :
Rire et savoir / La bonne éducation.
Au tragique psychologique - celui de l'amour - vient se superposer un tragique en quelque sorte moral - celui de la dignité perdue - qui n'apparaît que dans Phèdre. Ici seulement, le personnage se livre à sa passion en la haïssant, continue à combattre contre soi, tout en s'abandonnant à lui-même, pour être vaincu enfin sur les deux plans où se développe cette tragédie singulière : le plan moral et le plan psychologique. Phèdre est un témoin de la liberté. Racine remplit ici la vocation éternelle de la tragédie, qui est d'orchestrer une méditation sur la situation de l'homme.
Dans cette patrie de l'imaginaire qu'est la Grèce, dont les légendes onttant nourri notre inconscient, Phèdre, épouse de Thésée, est tombée amoureuse d'Hippolyte, son beau-fils. Prise entre sa passion et son devoir, transie d'amour et dévorée de culpabilité, elle erre dans le palais royal, cherchant l'amour d'Hippolyte autant qu'elle le fuit. Pour Freud, se heurter au tabou de l'inceste, c'est se condamner à mort:alors seulement le jour reprend sa pureté. Et Phèdre, la plus trouble des héroïnes de Racine, devra faire face aux conséquences de ses actes.Psychologie, mythe, récit épique, ici tout est violence. Le véritable monstre ne sort pas des flots:il est enfermé dans l'héroïne.
Pour mieux observer sa future épouse, un jeune homme imagine de se présenter à elle sous la livrée de son valet qui lui-même s'habillera en maître ; or la jeune fille, de son côté, a eu la même idée, et se fait passer pour sa femme de chambre, qui elle-même jouera son rôle. Le hasard a ouvert le jeu à l'amour, et le jeu de l'amour est d'aller aussi bien où on ne l'attendait pas.
Depuis sa création en 1730, la pièce s'est imposée comme le chef-d'oeuvre de Marivaux qui séduit par l'harmonieux équilibre entre une forme dramatique inspirée de la comédie italienne et une intrigue de drame bourgeois. Un charmant badinage ? Sans doute. Mais qui ne va pas sans questions : l'amour est-il bien naturel ? ignore-t-il les barrières sociales ? Chacun vaut-il par ce qu'il est ou par ce qu'il paraît ? Le Jeu de l'amour et du hasard nous conduit au-delà du marivaudage : « c'est une bagatelle qui vaut bien la peine qu'on y pense ».
Edition de Patrice Pavis.