Collection « Classiques » dirigée par Michel Zink et Michel Jarrety Madame de La Fayette La Princesse de Clèves « La magnificence et la galanterie n'ont jamais paru avec tant d'éclat que dans les années du règne de Henri second », et c'est bien sur le théâtre de la brillante cour des Valois que se noue et se joue la passion de la princesse de Clèves et du duc de Nemours. Passion tacite, et qui ne s'exprime longtemps que par des signes : un portrait dérobé, la couleur d'un vêtement au tournoi, la soudaine émotion d'un visage. Passion tragique, aussi, dont la mort est la conséquence imprévue.
Si La Princesse de Clèves, lors de sa parution en 1678, est le livre le plus immédiatement commenté de son époque, c'est que, sans rompre totalement avec le roman antérieur, il y introduit le souci de vraisemblance et de brièveté qui caractérise alors la nouvelle, et concilie de manière neuve narration et psychologie. Le premier des romans d'analyse ? Certainement. Mais simplement, aussi, un grand roman sans romanesque.
Edition de Philippe Sellier.
" en achevant ces paroles, elle baissa les yeux, comme si elle eût été honteuse de m'en avoir tant dit.
Malgré le tour sérieux que notre conversation avait pris sur sa fin, je me souvenais parfaitement du ridicule que madame de lursay avait jeté sur mes craintes. je la pressai tendrement de me regarder ; je l'obtins. nous nous fixâmes. je lui trouvai dans les yeux cette impression de volupté que je lui avais vue le jour qu'elle m'apprenait par quelles progressions on arrive aux plaisirs, et combien, l'amour les subdivise.
Plus hardi, et cependant encore trop timide, j'essayais en tremblant jusque oú pouvait aller son indulgence. il semblait que mes transports augmentassent encore ses charmes, et lui donnassent des grâces plus touchantes. ses regards, ses soupirs, son silence, tout m'apprit, quoique un peut tard, à quel point j'étais aimé. j'étais trop jeune pour ne pas croire aimer moi-même. l'ouvrage de mes sens me parut celui de mon coeur.
Je m'abandonnai à toute l'ivresse de ce dangereux moment, et je me rendis enfin aussi coupable que je pouvais l'être. ".
Placé dans une situation sociale comique, amoureux d'une coquette, Alceste voit défiler tous les types humains qu'il réprouve. Molière a enfermé toute une époque dans un salon mondain et fait le portrait d'un milieu où le misanthrope fait figure d'attardé..
Vous voulez vous venger de l'avarice de votre maître ? Faites-lui croire qu'une troupe imaginaire de spadassins est à sa poursuite et que vous avez trouvé un moyen de le sauver. Prenez un sac. Mettez l'homme dans ce sac et prenez soin de bien le fermer. Promenez-le un peu sur votre dos à travers la ville. Profitez-en pour le rouer de temps à autre de coups de bâton. Mais prenez garde que votre victime ne découvre la supercherie...
Dans Folioplus classiques, le texte intégral, enrichi d'une lecture d'image, écho pictural de l'oeuvre, est suivi de sa mise en perspective organisée en six points : Mouvement littéraire : Le théâtre, lieu privilégié du rayonnement royal Genre et registre : Le théâtre comme arme polémique L'écrivain à sa table de travail : La fabrique de théâtre Groupement de textes : Le théâtre : mensonge ou vérité ? Chronologie : Molière et son temps Fiche : Des pistes pour rendre compte de sa lecture. Recommandé pour les classes de lycée.
Edgar Allan Poe (Boston, 19 janvier 1809 - Baltimore, 7 octobre 1849) est surtout connu pour ses Histoires extraordinaires et ses Nouvelles Histoires extraordinaires, traduites par Baudelaire en 1857, qui rassemblent une quantité impressionnante de célébrissimes nouvelles : de La Lettre volée (1844) qui inspira le psychanalyste Jacques Lacan, au Scarabée d'or ( 1843) jusqu'au Double assassinat dans la rue Morgue (1841) qui inventa le roman policier, sans oublier Le Puits et le pendule (1843) ni la très fameuse Vérité sur la cas de M. Waldemar (1845), pour n'en citer que quelques unes.
L'Homme des foules (The Man of the Crowd) parut à Philadelphie, en décembre 1840, dans le premier numéro du " Graham's Magazine ". La nouvelle attira l'attention particulière de Charles Baudelaire, lui-même auteur d'un court poème en prose Les foules (in Le Spleen de Paris, 1862), de Walter Benjamin qui lui consacre un long commentaire dans son Charles Baudelaire- Un poète lyrique à l'apogée du capitalisme (1955). Plus proche de nous Jean-François Mattéi en tire l'épigraphe et le titre de son essai Le regard vide -Essai sur l'épuisement de la culture européenne (Flammarion, 2007). Il en dégage une saisissante proximité avec les analyses de Tocqueville (De la démocratie en Amérique 1835 et 1840), concernant la nature de " l'homo democraticus ", l'homme moderne perdu dans la multitude, dans l'innombrable foule, ne pouvant vivre que dans son coeur, prêt à disparaître dans " une foule innombrable d'hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et de vulgaires plaisirs dont ils emplissent leur âme. " Poe, quant à lui, écrivait, au même moment, dans L'Homme des foules, parlant du même homme, " il entrait successivement dans toutes les boutiques, ne marchandait rien, ne disait pas un mot, et jetait sur tous les objets un regard fixe, effaré, vide. " Le texte de Poe est présenté par Jean-François Mattéi qui poursuit à cette occasion, dans un important essai - Edgar Poe et le regard vide -sa méditation sur la situation de l'homme contemporain dans nos sociétés massifiées et planétarisées.
La traduction proposée de The Man of the Crowd est celle de Charles Baudelaire.
«Autant que le permettent les lois de la création littéraire, les Petits Poèmes en prose marquent un commencement absolu. Ils soutiennent tout un système généalogique dont on dessine les branches maîtresses quand on cite le premier livre des Divagations, les Illuminations et les Moralités légendaires : le foisonnement ultérieur est infini. Il semble que Baudelaire ait eu lui-même conscience d'avoir ouvert par cette extrême expérience une route que l'on dût, après lui, nécessairement emprunter. Du moins, entendait-il qu'on lui rapportât le mérite de l'avoir frayée. Il mandait à Arsène Houssaye, dans un billet de 1861 : Je me pique qu'il y a là quelque chose de nouveau, comme sensation ou comme expression - et dans sa dédicace au même, il se défendait, tout en jouant le dépit, d'avoir simplement imité la technique d'Aloysius Bertrand. Enfin, dans sa Correspondance, il mettait l'accent sur le caractère de singularité radicale, pour ne pas dire : répulsive, des bagatelles laborieuses, dont il sentait qu'en matière de poésie elles constitueraient son dernier mot.» Georges Blin.
Collection « Classiques » dirigée par Michel Zink et Michel Jarrety Baudelaire Le Spleen de Paris Petits poèmes en prose Lorsqu'il commence à publier ses petits poèmes en prose dans des revues et des journaux, Baudelaire a beau les qualifier modestement de « bagatelles », il a pleinement conscience de ce qu'ils ont de singulier. Et nous le savons mieux désormais, ce qui s'inaugure de manière capitale dans ces textes qui visent à capter l'étrangeté du quotidien de son temps, ce n'est rien moins qu'une forme littéraire nouvelle. Rimbaud et Mallarmé vont s'en souvenir très vite - et bien d'autres après eux.
Bien que le poète y songeât depuis 1857, l'année des Fleurs du Mal, Le Spleen de Paris ne parut que deux ans après sa mort, en 1869. Ses poèmes en prose constituaient pourtant à ses yeux le « pendant » de ses pièces en vers, et les deux livres, en effet, se font écho à maints égards. Mais à la différence des Fleurs du Mal, ce n'est pas ici un recueil composé qui nous est offert : un espace de liberté, bien plutôt, où le ßâneur témoigne d'un nouveau regard venu à l'homme moderne pour lequel la réalité multiplie ses images.
Edition de Jean-Luc Steinmetz.
Ce livre célèbre sur les bas-fonds du Berlin des années 1925-1930 fait penser à Voyage au bout de la nuit et aux Mystères de Paris, mais aussi à Brecht, à Dos Passos et à Joyce. Car ce récit épique, plein de tendresses, de violences, de vices, étonne par sa modernité. L'aventure de Franz Biberkopf, criminel poussé par la fatalité vers un retour au crime, est comme le chant d'une symphonie composée de la rumeur de la foule, du hurlement des tramways, des sanglots et des râles échappés des hôtels délabrés et des bistrots minables.
De toutes les qualités qui ont justifié le succès de la Trilogie new-yorkaise, l'art de la narration est sans doute la plus déterminante. C'est qu'il suffit de s'embarquer dans la première phrase d'un de ces trois romans pour être emporté dans les péripéties de l'action et étourdi jusqu'au vertige par les tribulations des personnages. Très vite pourtant, le thriller prend une allure de quête métaphysique et la ville, illimitée, insaisissable, devient un gigantesque échiquier où Auster dispose ses pions pour mieux nous parler de dépossession.
Cité de verre, Revenants, La Chambre dérobée.
Kalachnikov en bandoulière, Birahima tue des gens pour gagner sa vie. Pas plus haut que le stick d'un officier, cet enfant-soldat du Liberia raconte. L'errance, la guerre, les pillages, les massacres, les copains qui tombent sous les balles... Témoin lucide et fataliste, il nous offre l'image terrifiante d'une Afrique qui sacrifie ses enfants.
Au début de l'histoire, la mort d'une femme qui, il y a longtemps déjà, a décidé de se taire. Elle adresse ses dernières volontés aux jumeaux Jeanne et Simon, ses enfants. C'est le début d'un périple lourd de révélations sur leur identité. Le deuxième volet du cycle dramaturgique présenté dans son intégralité au festival d'Avignon 2009.
Grammaire globale du français contemporain tel qu'il s'écrit et se parle, la Grammaire méthodique du français accorde une place centrale à la syntaxe et à la morphologie, qu'elle articule avec les autres dimensions de la langue, tant formelles (phonétique, prosodie, ponctuation et orthographe) qu'interprétatives (sémantique et pragmatique). Elle constitue un outil de consultation et de travail pratique et efficace pour les étudiants et enseignants français et étrangers, mais aussi pour tous les amoureux de la langue française qui désirent en parfaire la connaissance et la maîtrise. Le texte de cet ouvrage applique les Rectifications orthographiques de 1990.
Le narrateur rencontre, dans un autobus, un jeune homme au cou long, coiffé d'un chapeau orné d'une tresse au lieu de ruban. Le jeune voyageur échange quelques mots assez vifs avec un autre voyageur, puis va s'asseoir à une place devenue libre. Un peu plus tard, le narrateur rencontre le même jeune homme en grande conversation avec un ami qui lui conseille de faire remonter le bouton supérieur de son pardessus. Cette brève histoire est racontée quatre-vingt-dix-neuf fois, de quatre-vingt-dix-neuf manières différentes. Mise en images, portée sur la scène des cabarets, elle a connu une fortune extraordinaire. Exercices de style est un des livres les plus populaires de Queneau.
La Vie mode d'emploi est un livre extraordinaire, d'une importance capitale non seulement dans la création de l'auteur, mais dans notre littérature, par son ampleur, son organisation, la richesse de ses informations, la cocasserie de ses inventions, par l'ironie qui le travaille de bout en bout sans en chasser la tendresse, par sa forme d'art enfin : un réalisme baroque qui confine au burlesque.
Jacqueline Piatier, Le Monde.L'ironie, très douce, imperceptible, fantomatique, moirée, faite d'un détachement extrême, d'une méticulosité et d'une patience qui deviennent de l'amour... En résumé, c'est un prodigieux livre-brocante, qu'on visite sans se presser, à la fois livre fourre-tout, livre promenade.
Jacques-Pierre Amette, Le Point.Et cela donne des romans exotiques, extravagants, des crimes parfaits, des fables érudites, des catalogues, des affaires de moeurs, de sombres histoires de magie noire, des confidences de coureurs cyclistes... Jeux de miroirs et tables gigognes, entrez dans cet immeuble et vous ferez le tour du monde. Un vertige majuscule. Quand on en sort, on est léger comme une montgolfière.
Catherine David, Le Nouvel Observateur.
Le cocu imaginaire offre le premier modèle de ces personnages dont les souffrances vont constituer l'essence de la comédie. Celle-ci donne, avec Arnolphe et Agnès, l'image des rêves, des désirs, des passions qui agitent le corps et le coeur des hommes. Et l'éveil d'Agnès, malgré la soumission où l'a tenue son tuteur, pose directement, à une société qui ne l'avait jamais entendue avec autant d'acuité, la question de l'éducation des filles, et celle de leur liberté. L'École des femmes marque ainsi une date dans l'oeuvre de Molière et dans l'histoire du théâtre lui-même : elle élargit le champ de la comédie à la peinture de l'homme et de la société, et affirme la dignité et la richesse du genre comique.
>Molière L'Ecole des femmes Un barbon, Arnolphe, a élevé dans l'ignorance une jeune paysanne, Agnès, afin de pouvoir plus tard l'épouser sans craindre d'elle les infidélités des femmes trop éclairées. Or, de retour de voyage, il rencontre le jeune Horace qui, par un quiproquo qui ne cessera qu'à la fin, l'informe lui-même qu'il s'est épris de sa protégée. Et Agnès apprend vite à l'école de l'amour.
Le comique de la pièce repose ainsi pour une large part sur la «confidence perpétuelle» que le jeune blondin fait au vieux barbon, et Molière focalise l'attention sur les réactions désopilantes d'Arnolphe confronté à la narration enthousiaste de ses déconfitures : par un procédé neuf, il soumet donc l'intrigue à l'effet qu'elle provoque. Le 26 décembre 1662, au théâtre du Palais-Royal, le public fit fête à cette pièce qui marque la naissance de la grande comédie de moeurs et de caractères, et dont le sujet - comment le désir vient aux jeunes filles - souleva bien des remous. Quant aux accusations de plagiat et aux calomnies, le dramaturge y répondit bientôt par La Critique de l'Ecole des femmes. La fameuse «querelle» était née...
Edition de Patrick Dandrey.
Pour vaincre le mal, faites-vous plus méchant que lui. L'homme est un loup pour la femme. Derrière le sentiment cherchez l'intérêt, derrière les mots le calcul. À moins qu'aux ambitions parentales et aux sombres raisons d'argent l'ingénuité, les tendres rêveries du coeur, l'aspiration à un monde plus doux et plus confiant ne fassent entendre raison...
Telle est la trajectoire parcourue par le théâtre des Lumières et dont Marivaux touche ici les deux extrêmes : la comique noirceur d'une société où, une fois les masques tombés, la morale est mise en de cruels embarras ; le mirage exquis de la vertu, du rire et du sentiment réconciliés.
Le titre de la pièce annonce, comme protagoniste, un personnage exceptionnel dans le théâtre et la société d'alors : celui d'une femme qui a un métier. Mirandoline est la propriétaire d'un « hôtel garni » (c'est ainsi que Goldoni traduit locanda dans ses Mémoires) à Florence dont elle est originaire. Son père, mort six mois plus tôt, sans héritier mâle, lui a légué l'hôtel, en lui faisant promettre d'épouser au plus vite, Fabrice, le fidèle valet. Promesse qu'elle n'a pas encore honorée au moment où la pièce commence. Les prétendants affluent. Elle s'efforce de conquérir le Chevalier, qui est le seul à ne pas lui faire la cour et tient même des propos méprisants à propos des femmes. Elle y parvient mais retourne finalement à l'homme que lui destinait son père: le valet Fabrice.
Dans l'Italie du XVIII? siècle, la jolie Mirandoline séduit par sa joie de vivre tous les voyageurs qui s'arrêtent dans son auberge - tous, sauf le sombre Chevalier de Ripafratta qui semble indifférent à ses charmes. Mais Mirandoline n'a pas dit son dernier mot... Une comédie enlevée et pleine d'humour.
En 1757 et 1758, Diderot tente un pari aussi
grandiose qu'inédit : rénover du même pas la
théorie et la pratique du théâtre. Et cela, au pays
où le classicisme s'était établi à demeure, sous
protection de l'État, absolu, et des chefs-d'oeuvre,
impressionnants.
Ce volume donne à lire, pour la première fois
en édition de poche, les trois pièces achevées
de l'audacieux perturbateur, ainsi que quelques
projets dramatiques. Les deux premières furent
publiées, puis jouées du vivant de l'auteur, tandis
que Est-il bon ? Est-il méchant ? resta à l'état de
manuscrit régulièrement visité.
Diderot rêvait d'inventer une nouvelle forme
de tragédie, dite domestique, en prose et sans trônes
ni princesses, ni cothurnes, où les spectateurs
puissent se retrouver, et verser enfin de vraies
larmes sur de vrais drames à leur image. Ses trois
pièces dessinent pourtant un chemin tout inverse,
vers un comique de plus en plus franc. Singulier
paradoxe, un de plus, chez ce philosophe qui
doute, comme toutes les Lumières, de la valeur
morale des comédies et de la gaieté !
C'est l'histoire d'une femme mal mariée, de son médiocre époux, de ses amants égoïstes et vains, de ses rêves, de ses chimères, de sa mort. C'est l'histoire d'une province étroite, dévote et bourgeoise. C'est, aussi, l'histoire du roman français. Rien, dans ce tableau, n'avait de quoi choquer la société du Second Empire. Mais, inexorable comme une tragédie, flamboyant comme un drame, mordant comme une comédie, le livre s'était donné une arme redoutable : le style. Pour ce vrai crime, Flaubert se retrouva en correctionnelle.Aucun roman n'est innocent : celui-là moins qu'un autre. Lire Madame Bovary, au XXI? siècle, c'est affronter le scandale que représente une oeuvre aussi sincère qu'impérieuse. Dans chacune de ses phrases, Flaubert a versé une dose de cet arsenic dont Emma Bovary s'empoisonne : c'est un livre offensif, corrosif, dont l'ironie outrage toutes nos valeurs, et la littérature même, qui ne s'en est jamais vraiment remise.
Emma Rouault, adolescente, s'était bercée de rêves romanesques. Son mariage avec Charles Bovary, terne médecin de province, la confronte à une réalité prosaïque, dont elle cherche à s'évader par tous les moyens. Mais la maternité, l'ambition qu'elle nourrit pour Charles, le goût des belles choses qui l'entraîne à la dépense ne peuvent satisfaire cette jeune femme qui étouffe dans la société étriquée d'une petite ville normande dominée par la plate figure du pharmacien Homais. Si l'amour est son ultime espérance, sa soif d'idéal, de beauté, de grandeur, l'accule à un point de non-retour. L'histoire d'Emma Bovary, qui valut un procès à son auteur en 1857, s'inscrit dans un univers ordinaire, minutieusement dépeint par l'écriture très maîtrisée de Flaubert. Tout son art se déploie dans ce drame psychologique aux couleurs réalistes.
Nouvelle édition préfacée, annotée et commentée par Jacques Neefs.
En 1857, Madame Bovary fait scandale. Poursuivi pour « outrage à la morale publique et religieuse et aux bonnes moeurs », Flaubert est acquitté, mais la réputation sulfureuse de l'oeuvre forge la célébrité de son auteur. Les critiques s'emparent du roman pour en faire le champion du réalisme, qui s' impose sur les cendres du romantisme. L'auteur se défend contre cette assimilation à la nouvelle école en faisant prévaloir encore et toujours son amour de l'art pour l'art, son souci obsessionnel du style et sa quête d'une poétique impersonnelle qui fait entrer le roman dans la modernité.
Ce récit corrosif de la vie de province marque l'invention d'une nouvelle façon d'écrire et de représenter le monde, subversive sans en avoir l'air, qui fait d'Emma Bovary l'incarnation d'une protestation contre la banalité du réel.
Dossier 1. La genèse de l'oeuvre 2. Histoire et politique 3. Le roman impersonnel 4. Le procès et la réception du roman