Oeuvre d'une qualité littéraire exceptionnelle, La Mort le roi Arthur forme la conclusion du grand cycle romanesque en prose du XIIIe siècle connu sous le nom de Lancelot-Graal. On y voit les jeux du destin et les fautes des hommes entraîner, après bien des esquives et des répits illusoires l'écroulement du royaume de Logres et la mort des héros.
Ean de Léry Histoire d'un voyage faict en la terre du Brésil Ce livre est un enchantement. C'est de la littérature. Qu'on laisse l'ethnologie aux ethnologues et que le public lise l'Histoire d'un voyage faict en la terre du Brésil comme une grande oeuvre littéraire. Et aussi comme un extraordinaire roman d'aventures. Faites le bilan de ce que raconte Léry : pendant un an et demi, ça n'arrête pas. Au cours du voyage aller, qui dure près de trois mois, ce ne sont que tempêtes, arraisonnements, canonnades, pillages. Au retour, c'est plus terrible encore [...] Quant au séjour brésilien, le témoignage émerveillé de Léry vaut les plus folles aventures.
Claude Lévi-Strauss.
Militant calviniste par vocation, ethnographe par accident, Jean de Léry (1534-1613) a juste vingt-trois ans quand il débarque au Brésil. Avec d'autres, il vient prêter main-forte à la colonie protestante, installée dans l'île de Villegagnon, face à l'actuelle Rio de Janeiro. Le récit de son séjour, qu'il publie en 1578, brosse un saisissant tableau de l'humanité primitive. Anecdotes savoureuses, observations passionnées, rien ne manque à sa description de la vie des Indiens qu'il aura côtoyés neuf mois durant : le milieu, l'existence quotidienne, les relations familiales, les moeurs, les croyances religieuses, les habitudes culinaires, les scènes de guerre, l'anthropophagie... Une oeuvre d'une étonnante modernité.
Préface de Claude Lévi-Strauss.
Edition de Frank Lestringant.
Édition illustrée et enrichie (Illustrations de Gustave Doré, introduction, notes, chronologie et bibliographie)« Il était une fois un roi et une reine... », « il était une fois une petite fille de village... » Il suffit de cette clé magique pour que s´ouvre à nous le monde où paraissent tour à tour la belle au bois dormant, le petit chaperon rouge, la barbe bleue ou Cendrillon. Perrault puise dans le folklore ancien pour nous conter dans des récits courts et alertes des histoires qui nous éloignent délicieusement du monde, avant que la morale finale nous y reconduise. Des contes de fées ? Sans doute. Mais, autant que le merveilleux, ce qui nous enchante, c´est le naturel et la savante simplicité d´un art d´écrire qui, à chaque page, séduit notre imagination.
D´abord parus séparément en 1694 et 1697, ce n´est qu´à la fin du XVIIIe siècle que les contes en vers et en prose seront réunis en un même volume, signe que l´engouement qu´ils avaient suscité du vivant de Perrault ne se démentait pas, en dépit du jugement sévère des gens de lettres, à l´époque des Lumières, pour ces puériles bagatelles. Mais le public le plus large demeurait fidèle à ces contes - et ce public, c´est aujourd´hui nous dont l´esprit d´enfance ne s´est pas perdu.
Édition de Catherine Magnien.
Le Prince travesti, L'Ile des Esclaves, Le Triomphe de l'Amour : trois pièces sur le masque, sur le travestissement. Se déguiser en sujet quand on est Prince (Le Prince travesti), jouer au Maître quand on est valet (L'Ile des Esclaves), se travestir en homme quand on est une Princesse (Le Triomphe de l'Amour) : trois formes de mascarade. La mascarade est jeu, libération : elle est l'essence même du théâtre. C'est aussi le moyen de susciter le rêve d'un monde plus clair et plus joyeux, dans lequel le rire aurait la vertu de se rire des vertus composées et compassées. Un rêve aussi peu sérieux - et aussi grave - que le théâtre.
Collection « Classiques » dirigée par Michel Zink et Michel Jarrety Baudelaire Les Fleurs du Mal Avec Les Fleurs du Mal commence la poésie moderne : le lyrisme subjectif s'efface devant cette « impersonnalité volontaire » que Baudelaire a lui-même postulée ; la nature et ses retours cycliques cèdent la place au décor urbain et à ses changements marqués par l'Histoire, et il arrive que le poète accède au beau par l'expérience de la laideur. Quant au mal affiché dès le titre du recueil, s'il nous apporte la preuve que l'art ici se dénoue de la morale, il n'en préserve pas moins la profonde spiritualité des poèmes.
D'où la stupeur que Baudelaire put ressentir quand le Tribunal de la Seine condamna la première édition de 1857 pour « outrage à la morale publique et aux bonnes moeurs » et l'obligea à retrancher six pièces du volume - donc à remettre en cause la structure du recueil qu'il avait si précisément concertée. En 1861, la seconde édition fut augmentée de trente-cinq pièces, puis Baudelaire continua d'écrire pour son livre d'autres poèmes encore. Mais après la censure, c'est la mort qui vint l'empêcher de donner aux Fleurs du Mal la forme définitive qu'il souhaitait - et que nous ne connaîtrons jamais.
Préface d'Yves Bonnefoy.
Edition de John E. Jackson.
Le fils retourne dans sa famille pour l'informer de sa mort prochaine. Ce sont les retrouvailles avec le cercle familial où l'on se dit l'amour que l'on se porte à travers les éternelles querelles. De cette visite qu'il voulait définitive, le fils repartira sans avoir rien dit.