La cour est vide. La maison est fermée. Claire sait où est la clef, sous une ardoise, derrière l'érable, mais elle n'entre pas dans la maison. Elle n'y entrera plus. Elle serait venue même sous la pluie, même si l'après-midi avait été battue de vent froid et mouillé comme c'est parfois le cas aux approches de la Toussaint, mais elle a de la chance ; elle pense exactement ça, qu'elle a de la chance avec la lumière d'octobre, la cour de la maison, l'érable, la balançoire, et le feulement de la Santoire qui monte jusqu'à elle dans l'air chaud et bleu.
Années 1960. Isabelle, Claire et Gilles vivent dans la vallée de la Santoire, avec la mère et le père. La ferme est isolée de tous.
«Très vite, tous se demanderaient sans se l'avouer comment on avait pu jusqu'alors vivre sans André, son babillage, ses rires, sa vitalité tendre et sa douceur. Il avait été dans la maison comme une chanson vive, en dépit des ragots et de ce trou que creusait dans sa vie l'absence d'un père.».
André grandit heureux dans la famille de sa tante, auprès de ses cousines. Mais au fond de lui reste tapie la douleur d'être le fils d'un père inconnu et d'une mère distante. Alors qu'André est sur le point de se marier, sa mère lui livre un nom...Dans la France rurale du KKe siècle, l'Histoire du fils est aussi celle de trois générations qui se débattent avec le poids des silences familiaux.
«Il disait à Mo je te boxe, je te boxe, je t'écrase, je te meurs, ça va fillette ça va, rentre chez ta mère, heureux les simples d'esprit le royaume de Dieu est à eux, allez en paix mon fils, vous avez du feu, va mourir Mo va mourir, et d'autres phrases qui les faisaient rire les deux dans la grande allée du centre. Mo ne savait pas pourquoi il riait.»Au centre commercial, Mo travaille à la gestion des rayons et des stocks. Il est le dernier fils, le gardien de la mère depuis la mort du père. C'est son rôle. Il semble heureux de cette vie. Cela lui est égal qu'on profite de sa gentillesse. Jusqu'au jour où il rencontre Maria.
Joseph est un doux. Joseph n'est pas triste, du tout. Joseph existe par son corps, par ses gestes, par son regard ; il est témoin, il est un regardeur, et peut-être un voyeur de la vie des autres, surtout après la boisson, après les cures. Il reste au bord, il s'abstient, il pense des choses à l'abri de sa peau, tranquille, on ne le débusquera pas.
«Il y a comme ça des périodes où les plaques tectoniques de nos vies se mettent en mouvement, où les coutures des jours craquent, où l'ordinaire sort de ses gonds ; ensuite le décor se recompose et on continue.» Le Franprix de la rue du Rendez-Vous, à Paris. Une femme, que l'on devine solitaire, raconte et imagine. Gordana, la caissière. L'homme qui s'obstine à venir chaque vendredi matin. Silencieusement elle dévide l'écheveau de ces vies ordinaires. Et remonte le fil de sa propre histoire.
"A Nevers, la deuxième fois, Annette et Paul avaient apporté des photos.
Ils avaient eu l'idée le premier jour, en novembre. Ils ne savaient plus qui l'avait pensé et proposé d'abord. Ils avaient été du même avis ; ça aiderait pour raconter pour faire comprendre ; ils n'étaient pas seuls dans cette affaire, ils n'étaient pas neufs ; l'enfant la mère la soeur les oncles, on les imaginerait mieux, chacun de son côté, avant de les connaître en vrai.". Paul, quarante-six ans, paysan à Fridières dans le Cantal, ne veut pas finir seul.
Annette, trente-sept ans, vit à Bailleul dans le Nord. Après avoir rompu avec le père de son fils, elle doit s'en aller, recommencer ailleurs... Marie-Hélène Lafon nous raconte leur rencontre, née d'une petite annonce dans un journal, lue et découpée. C'est une histoire d'amour.
«À la porte de Gentilly, en venant de la gare, on n'avait pas vu de porte du tout, rien de rien, pas la moindre casemate, quelque chose, une sorte de monument au moins, une borne qui aurait marqué la limite, un peu comme une clôture de piquet et de barbelés entre des prés.» Fille de paysans, Claire monte à Paris pour étudier.
Elle n'oublie rien du monde premier et apprend la ville où elle fera sa vie.
Les pays raconte ces années de passage.
«Les Santoire vivaient sur une île, ils étaient les derniers Indiens, la mère le disait chaque fois que l'on passait en voiture devant les panneaux d'information touristique du Parc régional des volcans d'Auvergne, on est les derniers Indiens.» Les Santoire, le frère et la soeur, sont la quatrième génération. Ils ne se sont pas mariés, n'ont pas eu d'enfants. En face de chez eux, de l'autre côté de la route, prolifère la tribu des voisins qui ont le goût de devenir. Sentinelles muettes, les Santoire happent les moindres faits et gestes. Et contemplent la vie des autres. Celle des vrais vivants. D'une plume toute en économie et en tensions, Marie-Hélène Lafon dépeint avec finesse la fin d'un monde, d'une civilisation.
«Ces lieux façonnent des gens un peu verticaux, austères et tenaces... C'est un fond dont je ne me suis jamais départie, et le travail d'écriture, depuis plus de vingt ans, m'y confronte constamment [...] ; ce nord du Cantal, ce pays perdu à mille mètres d'altitude, est fondateur ; et le sauvage n'est jamais loin ; il palpite sous l'écorce des choses.»
Dans un petit village du cantal, laurent, la trentaine, vit encore chez sa mère.
Il rencontre marlène, qui vient de normandie, et dont il tombe amoureux. ensemble, ils s'installent en haut du village, dans une maison isolée, pour des mois de bonheur lumineux. mais bientôt leur amour se heurte au conformisme des villageois d'en bas.
Un soir, leur chien se fait renverser par une voiture, marlène rencontre le vétérinaire, et tout est changé... dans ce premier roman à l'écriture concise, marie-hélène lafon multiplie les points de vue et confronte les voix de ses personnages pour mieux faire affleurer leur part d'intimité.
Dans la vie d'un lecteur, certains auteurs occupent une place à part : lectures inaugurales, compagnons de tous les jours, sources auxquelles on revient. La collection « Les auteurs de ma vie » invite de grands écrivains d'aujourd'hui à partager leur admiration pour un classique, dont la lecture a particulièrement compté pour eux.
« Flaubert à cheval.
Flaubert fut beau.
Flaubert fut jeune.
Jeune. Glorieux. Blond, bouclé. Grand et bien fait.
Flaubert eut mal aux dents.
Il fut foudroyé à dix-sept ans sur le chemin de Pont-l'Évêque ; on ne sait pas bien par quoi il fut foudroyé ; il le fut et il échappa au Droit et il put commencer à devenir.
Flaubert est inépuisable.
Flaubert for ever. » Marie-Hélène Lafon
Le village aux moutons - Yamamoto Masao Je marche dans le vent d'une route de montagne et j'écoute l'harmonie qui coule de la ligne de crête. Un groupe de chèvres dessine des points blancs sur la pente. Ceci est un peu difficile à comprendre pour un japonais. Les brebis ne sont ici que du bétail. S., le jeune éleveur qui m'a permis de photographier ses agneaux, m'a dit qu'il descendait travailler une partie de son temps à la ville car il n'arrivait pas à vivre de son élevage de moutons. Cependant, à ma visite suivante, il commençait à élever aussi des poules pour les oeufs. Il avait finalement décidé de rester dans la montagne et d'y gagner sa vie. M. et G. ont un troupeau de chèvres mohair dans la montagne. Lui s'occupe des chèvres et elle dessine et produit de beaux objets avec leur laine : couvertures, écharpes et chandails. Ils sont colorés et extrêmement doux. J'ai pris quelques images de ce couple et de leurs chèvres sur ces hauteurs. Le lieu faisait un magnifique studio de prise
Le présent volume rassemble la totalité des nouvelles de l'auteur publiées chez Buchet/Chastel (deux recueils : Liturgie 2002, et Organes 2006). Opus suivi de : Bon en émotion, et La Maison Santoire (nouvelles publiées par ailleurs et épuisées).
Un livre à offrir pour découvrir, ou redécouvrir, un autre aspect de l'oeuvre de Marie-Hélène Lafon. (Les deux recueils publiés chez Buchet n'existent pas au format poche.)
Tout texte renvoie à une culture ; parfois, même, plus précisément, se construit dans la relation à un livre, à une oeuvre, voire au Livre.
Cette collection «Rapport à ...» ouvre un espace pour que les auteurs expriment leur dette, ou rendent hommage à un écrivain qui a pu être source d'inspiration ou de libération, déclencher une écriture, permettre de franchir le seuil de la page blanche...
Marie-Hélène LAFON est un professeur de lettres classique à Paris. Depuis vingt ans ses ouvrages sont remarqués et salués pour leur exigence et leur qualité stylistique (Le Soir du chien, L'Annonce, Les Pays, Joseph, Histoires...). Dans Les étés, elle dit avec force combien écrire est une aventure charnelle, incarnée, soumise à une profonde tension intérieure. Elle évoque, en particulier, l'exemple magnifique de Ramuz.
Cette nouvelle est née en Aubrac, pays majuscule. C'est une histoire d'amour. C'est un vertige...
Marie-Hélène Lafon est professeur de lettres classiques à Paris. Depuis vingt ans ses ouvrages sont remarqués pour leur exigence et leur qualité stylistique (Le Soir du chien, L'Annonce, Les Pays. Joseph, Histoires...)
Marie-Hélène Lafon s'offre une incursion dans un supermarché parisien. De son écriture puissante et tendue, elle transforme ce lieu le moins propice à la littérature en théâtre même de la fiction, pour inventer à Gordana une vie, des souvenirs, un destin.
Nihâl Martli fait sienne cette réalité fantasmée, saisit un rêve, s'empare d'un détail, ponctue l'histoire de Gordana de ses peintures tour à tour poétiques ou déroutantes.
Le livre propose une cohabitation. D'une part un texte inédit d'une écrivaine au plus près des choses et des moments de la campagne, d'autre part des dessins originaux d'une artiste plasticienne qui est aussi cinéaste. Le dispositif initial est posé : à quatre mains. L'une dessine, l'autre écrit. Les deux ensembles se nouent via l'articulation souterraine de l'Histoire, qui, le soir du 14 juillet 2016 à Nice, a traversé les deux femmes chacune de leur côté.
Pour dessiner un ensemble qui puisse rencontrer le texte, il faut reprendre sa situation de travail, dans le Cantal, en Auvergne, une maison, de la campagne, de la paysannerie vivace, des histoires, l'histoire. En écho à cela, le Jura, la maison d'une famille paysanne et ouvrière hantée de restes et de traces et Nice, autre maison et lieu d'enfance.
Marie-Hélène Lafon note par le menu, dans un vrai-faux journal en treize fragments, les moments d'un été dans une campagne dans la Nièvre. Un motif par fragment et une poignée de motifs, un panier d'osier, un hélicoptère, des chaises-longues, un paysan-maçon, un blaireau, un mot, surgis jour après jour de l'inépuisable réel. Les étés débordent, les vies débordent, sont mêlées, emmêlées. Les coutures étriquées de l'autobiographie craquent.
Claire Angelini saisit dans neuf dessins des morceaux de ce même été dans une campagne frontalière du Jura, propose une vision graphique, à la fois observation et interprétation. Ce qui est recherché en termes de dessin n'est pas de l'ordre de l'illustration ou du reflet, mais de l'analogie. A partir de moments visuels choisis au sein de ce monde campagnard et familier, il s'agit de composer une proposition graphique, organique, qui relèverait à la fois de l'observation et de l'interprétation.
Il ne s'agit donc pas d'un commentaire d'écrivain sur une série dessinée. Et pas plus, d'une illustration par le dessin d'un texte existant. Les deux dispositifs sont éprouvés, inscrits qu'ils sont dans l'histoire longue des textes et des illustrations.
Expressions familières, citations de chanson, mots de tous les jours, Marie-Hélène Lafon fait fl èche de tout bois. Elle creuse et sculpte la langue pour débusquer derrière les mots, la saveur, les couleurs du vivant. Tout lui est matériaux pour ces Chantiers. Sa vie de fi lle lettrée issue de la campagne, les cérémonies de l'enfance catholique, le quotidien des familles dont elle décrypte les codes avec un humour ravageur, ses écrivains de coeur et de chair - Flaubert et Claude Simon. Jamais Marie-Hélène Lafon n'a été aussi présente dans ses récits, comme si écrire ces choses qui lui sont chères libérait sa plume. C'est son portrait discrètement voilé qui se dessine dans ses pages. Et le rire, l'émotion, une certaine nostalgie jaillissent de la chair dense de son écriture.
Comment rêver meilleure association que celle de la plume de Marie-Hélène Lafon et de l'objectif de Christian Malon pour exhumer sensiblement ces atmosphères d'antan qui ont un parfum d'éternité dans ce qu'elles disent de l'humanité et de son rapport à la nature. Rien de spectaculaire dans ces arrêts sur image parlant d'une société rurale pas si lointaine dont nous voyons parfois ressurgir une illustration folklorique.
Pourtant que de charme, que de vitalité émergent de ces pages qui nous parlent d'un temps et d'un monde qui ne seront jamais révolus tant qu'ils trouveront une place dans les coeurs et esprits de notre pays. Qu'est-ce que la nostalgie si ce n'est la capacité à retrouver dans le passé tout ce qui a pu nous faire avancer, progresser tout en nous rassurant sur nos capacités à aller plus loin sans y perdre notre âme, sans nous retrouver dilués dans un pays qui ne nous conviendrait pas car nous n'en comprendrions pas les valeurs motrices. Avant ce n'était pas forcément mieux, simplement différent mais ce passé presque immédiat à l'échelle du temps ne nous fait plus peur car nous l'avons connu et probablement aimé et qu'aujourd'hui, il irrigue notre présent. Alors laissons-nous entraîner et retrouvons le temps d'un livre le rythme et l'air de notre Haute-Auvergne.
Il y a huit millions d'années, alors que l'actuel territoire du Coiron (Ardèche) était une large vallée parcourue par une rivière, un volcan a surgi. Le magma expulsé par de nombreuses cheminées a recouvert peu à peu la vallée. L'érosion effaça ensuite les roches les plus tendres. Les sédiments marneux qui composaient les versants de la vallée furent détruits. Au cours des millions d'années qui suivirent, les couches de lave s'accumulèrent. Le plateau s'élevait, il sortait de terre comme une île. Les géologues parlent aujourd'hui de relief inversé. C'est comme si l'ancien fond de vallée avait servi de moule au plateau, ou comme si le plateau était devenu une relique de la vallée disparue.
« Ensuite il y a le corps du pays. J'appelle paysage le corps des pays, sur le plateau du Coiron et ailleurs. Le corps du pays, volcanique et émacié, est marqué, couturé, jalonné de signes, de traces tangibles. Le pays a aussi une histoire, elle est vieille comme le monde. Géologie et généalogie ne se sépareraient pas. Ici, quelque chose a eu lieu, une histoire d'érosion et d'inversion entre calcaire et basalte, on parle joliment de relief inversé ; je lis aussi que le plateau du Coiron est l'un des bastions ultimes du Massif Central, campé à l'exacte confluence des régimes climatiques méditerranéens et continentaux. Ici donc quelque chose a eu lieu dans la nuit longue des temps ; le relief et les pierres le disent, le racontent à qui veut, et sait, le voir, le toucher, le déchiffrer de l'oeil, de la main et du pied. C'est plus ou moins spectaculaire et manifeste, entre hiéroglyphes infimes, furtifs, graphiques, qu'il faut dénicher, et chicots gris ou bourrelets mafflus, dykes et necks, falaises impérieuses, plis, fentes boisées, chemins opiniâtres, éboulis, drapés qui arrêtent le regard et interrogent. » (M.-H. Lafon) En arpentant ce paysage, le photographe Antoine Picard a observé les falaises, les roches écoulées, les murs de lave enfouis dans les fissures souterraines, les pierres affleurantes. Puis il s'est approché à la rencontre des habitants d'une des fermes du plateau. Florentin, son frère émilien et leur famille vivent là. Leurs ancêtres ont ouvert la terre, taillé les chemins à coups de dynamite, cherché les sources, débroussaillé et monté les murets de pierres noires pour clôturer des prés. Eux, nouvelle génération, habitent cette surface du Plateau et constituent la strate (humaine) la plus actuelle de son histoire.
« Au commencement ils surgissent ; ils, les garçons, les deux ; ce sont des frères, ce sont des fils, des neveux, des petits-fils, des petits-neveux ; ils sont liés, reliés, ils ont une histoire, une famille, une généalogie. Ils ont de jeunes corps, affûtés, véloces, souples et drus. Ils ont des prénoms doux et sonores, chantants, accordés, Florentin et Emilien. » (M.-H. Lafon) Ils ont cherché les pierres du dessous qui remontent à la surface. Ils sont rentrés dans les grottes avec l'impression de rentrer dans la chair du plateau. Ils ont greffé les châtaigniers de leur grand-père. Ces motifs, géologiques ou agricoles racontent comment nous grandissons tous avec une histoire souterraine, enfouie dans notre mémoire. Ils évoquent notre faculté à nous arranger avec ce qui est là pour fabriquer autre chose, à nous nourrir de nos origines tout en assimilant ce qui est autour, à jouer d'une alternance entre le dessus et le dessous, le dissimulé et l'apparent.
Marie-Hélène Lafon est venue plusieurs fois, a séjourné sur le Plateau, a rencontré la famille. Les photographies en tête, elle a écrit ce texte (inédit) en deux parties, mêlant fiction et histoires quotidiennes de famille (celle des ces frères ou la sienne), décrivant son expérience du paysage d'ici tout en revenant, toujours, vers le sien, à l'autre bout, le Cantal.
Un écrivain au Musée. Ce catalogue est édité à l'occasion de l'exposition "Corps.Gestes.Récits." présentée au Musée de la Haute-Auvergne à Saint-Flour (Cantal), du 30 avril au 6 novembre 2022, résultat d'une "carte blanche" dans les collections proposée à l'écrivain Marie-Hélène Lafon.
Depuis qu'ils existent, les êtres humains et les animaux laissent des traces dans leur environnement. Cependant, dans la période actuelle, l'anthropocène, l'impact des activités humaines supplante celui des facteurs naturels et menace la vie sur la terre. Ce numéro, dans ses différentes rubriques, propose de réfléchir aux connotations que nous attribuons à des termes tels que naturel, artificiel et culturel. Ensauvageons-nous... Quelles sont les raisons et les implications de ce désir de retour à un « état naturel », que nous idéalisons peut-être, et pour lequel nous éprouvons de la nostalgie ? Comment s'infiltrent dans la littérature les friches, les broussailles, les forêts obscures ? À quoi ressemblerait un texte dont la croissance serait sauvage ?
LAMAINDONNE SAVECA - ART & PAPER - 62 rue André Joineau - 93310 Le Prè-Saint Gervais 06 60 28 85 77 Mail: contact@saveca-artandpaper.com SORTIE SEPTEMBRE 2022 prix de vente public : 29 euros L'idée-force du projet D'OC a été de proposer à six jeunes photographes, travaillant dans le style du documen- taire de création, de les intégrer dans un projet d'aide à la production qui prend corps en Occitanie. Portée par ImageSingulières, cette commande de deux années, où la parité est respectée, est une itinérance guidée par les grandes lignes - non exhaustives - qui dessinent la géogra- phie de ce territoire. Melody Garreau a travaillé le long des voies navigables, Marianne Thazet a suivi les chemins de Compostelle, Adrien Ribet a traversé les Pyrénées et Pauline Dupin a exploré le Parc national des Cévennes. Deux autres photo- graphes se sont immergés dans les deux grandes métro- poles, que tout oppose mais que la région rassemble : Paul Baudon à Toulouse et Théo Combes à Montpellier. Les mots de Marie-Hélène Lafon viennent, avec talent, alimenter notre réflexion sur cette « nouvelle » région si riche d'une histoire millénaire et de paysages multiples.