Celui de Simon, nouveau libraire aux Temps Modernes
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Le livre Raymond Queneau regardait Rue des Maléfices comme le plus grand livre jamais écrit sur Paris ; un livre qui l´empêchait même de dormir tant les histoires «vraies» que Jacques Yonnet raconte ne sont pas de tout repos. Fin connaisseur des venelles sombres et des garnis de la rive gauche, ce dernier parle du quotidien des artisans, voyous et gouailleuses de cette vieille capitale qui est « comme une mare, avec ses couleurs, ses reflets, ses fraîcheurs et sa bourbe, ses bouillonnement, ses maléfices, sa vie latente ».
À la manière d´un Cendrars, Jacques Yonnet évoque, par les faits divers et les drames, le quotidien de ce monde aujourd´hui disparu : Paris mystérieux où la Bièvre se jetait encore à ciel ouvert dans les marais de la Seine...
L'auteur Né en juin 1915, Jacques Yonnet fut poète, parolier, dessinateur, peintre, sculpteur et auteur de Rue des Maléfices, chronique secrète d´une ville, initialement paru en 1954 aux Éditions Denoël sous le titre Enchantements sur Paris. Ces chroniques, considérées comme l´un des meilleurs livres écrits sur Paris et ses habitants sous l´Occupation, ont été saluées par Raymond Queneau, Jacques Audiberti, Jacques Prévert et Claude Seignolle. Très actif au sein de la Résistance parisienne, Jacques Yonnet fut également celui qui, par la publication en septembre 1944 d´un article intitulé « Petiot, soldat du Reich », provoqua l´arrestation du tristement célèbre docteur Petiot, auteur de plus de soixante meurtres et qui se cachait au sein même de la Résistance française sous le nom de « Valéry ». Jacques Yonnet, devenu par la suite chroniqueur gastronomique, est mort le 16 août 1974.
En 1953, le magazine américain The Reader's Digest demanda à Giono d'écrire quelques pages pour la rubrique bien connue «Le personnage le plus extraordinaire que j'aie jamais rencontré».Quelques jours plus tard, le texte, tapé à la machine, était expédié, et la réponse ne se faisait pas attendre : réponse satisfaite et chaleureuse, c'était tout à fait ce qui convenait.Quelques semaines passèrent, et un beau jour Giono descendit de son bureau. Son visage reflétait la stupéfaction. Il venait de recevoir une deuxième lettre du Reader's Digest, d'un ton bien différent de la première : on l'y traitait d'imposteur...Giono trouvait la situation cocasse, mais ce qui dominait en lui à l'époque, c'est la surprise qu'il puisse exister des gens assez sots pour demander à un écrivain, donc inventeur professionnel, quel était le personnage le plus extraordinaire qu'il ait rencontré, et pour ne pas comprendre que ce personnage était forcément sorti de son imagination...
Les Jardins statuaires est l'un des romans fondateurs de l'histoire du Tripode. Premier volume du Cycle des Contrées de Jacques Abeille, ce roman d'une imagination stupéfiante, à mi-chemin de Gracq et de Tolkien, est à la fois un monument littéraire et la porte d'entrée de l'une des plus importantes oeuvres de la littérature française contemporaine.
À une époque indéterminée, un voyageur découvre un monde étrange où, dans des domaines protégés par de vastes enceintes, les hommes cultivent des statues...
Devenu pour ses lecteurs un roman à nul autre pareil, Les Jardins statuaires relèvent à la fois de la fable, du roman d'aventure, du récit de voyage et du conte philosophique.
L'illustration de couverture a été réalisée par François Schuiten.
Lancé à la recherche d'un vinyle rare pressé à quelques exemplaires seulement en 1969, un collectionneur de disques nous fait découvrir, au travers de nombreux témoignages - pas tous dignes de confiance ! -, une Alger différente : une Alger restée française suite au décès du général de Gaulle en 1960, une Alger où l'histoire du rock et l'Histoire tout court ont pris une voie parallèle à la nôtre. Le tout sous le regard bienveillant d'un certain monsieur Albert.
Rêves de gloire est un roman magistram que Roland C. Wagner a porté en lui pendant plus de vingt ans. Ce chef d'oeuvre, au sens premier du terme, a été justement récompensé par de nombreux prox : Grand Prix de l'Imaginaire 2012, prix européen Utopoales 2011, prix du Lundi 2011 et prix ActusSF de l'uchronie 2011.
Années trente, alors que dans la chaleur de la Louisiane, ses ennemis manoeuvrent pour prendre sa place, Willie Stark, «l'enfant humilié» devenu gouverneur, se découvre un nouvel adversaire : le vertueux Juge Irwin. Le Boss charge alors Jack Burden, narrateur cynique en quête de sens, du fardeau de déterrer la vérité, car dans un monde de corruption « il y a toujours quelque chose à déterrer ». Mais déjà le Temps agit, le passé met en place le futur et tous les hommes du roi montent sur scène pour la tragédie à venir. De l'angélique Anne Stanton, à la diablesse Sadie Burke en passant par Adam l'esthète et Sugar-Boy le porte flingue, chacun jouera son rôle dans ce magistral roman à l'écriture époustouflante, qui de la vie donne son image la plus juste et poignante : celle de la fragilité.
Chef-d'ouvre de B. Traven, l'un des auteurs les plus mystérieux du xxe siècle, Le Trésor de la Sierra Madre est le récit des aventures de trois chercheurs d'or réunis par un éternel et inaccessible rêve. Portée à l'écran par John Huston en 1948, cette sombre fable consacrée à l'avidité, à la grande misère et à la violence des hommes a acquis le statut de livre-culte. Le lecteur français n'en connaissait pourtant qu'une traduction partielle. Avec cette première traduction intégrale, il est enfin possible de découvrir dans toute son âpreté ce roman foisonnant, anarchique, au terme duquel chaque personnage ne se voit offrir que ce qu'il valait.
Hugh G. Flood vivait au Hartford Hotel, un établissement new-yorkais situé dans Pearl Street, le long des quais, à deux pas du marché aux poissons de Fulton Street Né à Staten Island avant la guerre de Sécession, M. Flood, comme le désigne invariablement Joseph Mitchell, avait depuis longtemps pris sa retraite après avoir fort bien gagné sa vie en tant que propriétaire d'une entreprise spécialisée dans la démolition de maisons. C'était un homme dur, aux habitudes et aux opinions très tranchées. Il aimait siroter son scotch tout en regrettant que la consommation d'alcool fasse des ravages chez ceux qui n'avaient pas la même force de caractère que lui. Mitchell le décrivait ainsi : « Il a des yeux toujours alertes d'un bleu glacé, le visage rougeaud, osseux et rasé de près, et il est très vieux jeu. Il porte d'ordinaire un col dur, une chemise à rayures rose bonbon, un complet de serge et un chapeau melon. Une chaîne d'argent pend en travers de son gilet et une fleur est piquée au revers de son veston. » Lorsque Mitchell mentionna pour la première fois son nom dans les colonnes du New Yorker en janvier 1944, M. Flood avait quatre-vingt-treize ans et sa principale préoccupation était d'atteindre l'âge de cent quinze ans. C'était bien entendu une idée absurde en soi, mais après avoir fait plus ample connaissance avec le 'vieux M. Flood', la plupart des lecteurs furent convaincus qu'il y parviendrait.
Comme souvent dans les récits de Joseph Mitchell, il ne se « passe » pas grande chose, sinon la rencontre entre les deux hommes, occasion d'un portrait de ce personnage excentrique - y compris à l'aune des critères de l'auteur, assez élevés en la matière. M. Flood se définit comme un « fruit-de-merivore » qui, depuis presque six décennies, n'a pratiquement rien mangé d'autre que du poisson, des langues de morues frites, des palourdes, du crabe, du poulpe, du homard, de l'anguille et tout ce qui est vendu au marché de Fulton Street. (Les seules exceptions à son régime, ou peu s'en faut, sont les quelques aliments dignes selon lui d'accompagner ces produits de la mer, tels que le pain beurré, les oignons et les pommes de terre au four.) Il se dit convaincu que le secret de sa longévité réside dans son régime alimentaire. Au marché de Fulton Street, où il se rend chaque matin en semaine, il faut partie des habitués au même titre que les vendeurs ou les chefs cuisiniers. Il fait le tour des étals jusqu'à ce que son regard tombe en arrêt sur un poisson quelconque. Il l'achète et l'emporte ensuite dans un restaurant de confiance, où il donne au cuisinier les instructions qui n'en peut plus des instructions précises sur la manière dont il doit le lui accommoder.
M. Flood prétend que les huîtres sont un remède universel.
Barney Panofsky s'est toujours laissé guider par deux croyances : la vie est absurde et les humains sont incapables de se comprendre. Alors, pourquoi se priver ? De Paris à Montréal, Barney enchaîne les beuveries, les parties de hockey et de jambes en l'air, les amours impossibles... Jusqu'au jour où son ennemi juré, un écrivain à succès, l'accuse publiquement d'être un assassin. Au bord du gouffre, Barney est forcé de se défendre. Il se plonge alors dans l'écriture de ses mémoires, animé par une furieuse envie de vivre.
La recherche d'un mode de vie centré sur le confort, c'est-à-dire débarrassé de toute forme de contrainte, de fatigue ou d'effort, est devenue un idéal absolu. Répandu dans la plupart des classes sociales des pays développés, il fait l'objet d'un consensus que brise ce livre original, qui se situe à la croisée de l'anthropologie et de la philosophie. Stefano Boni réactualise les analyses d'Ellul, Anders, Illich ou Latouche, pour révéler le prix à payer de l'expansion du confort moderne : affaiblissement de nos capacités cognitives et sensorielles, perte d'autonomie au profit de dispositifs technologiques, renforcement de l'individualisme, appauvrissement et instrumentalisation des relations sociales, mise à distance de la nature, et destruction des écosystèmes. En nous privant de toute expérience désagréable ou négative, le confort nous enferme dans un cocon protecteur qui nous coupe du monde extérieur et de nous-mêmes.
Septembre 2004, des sources policières révèlent l'existence d'une salle de cinéma clandestine sous le Palais de Chaillot. Ce serait l'étrange repère de la dite "Mexicaine De Perforation", jusque-là inconnue des radars. Trois ans plus tard, un article du Monde annonce que le Centre des monuments nationaux porte plainte contre les dénommés Untergunther... pour "la restauration clandestine de l'horloge monumentale du Panthéon".
Lazar Kunstmann, porte-parole en 2004 de la Mexicaine De Perforation et des Untergunther de 2006 à 2008, fait le récit des expériences, souterraines ou non, de ces groupes clandestins, qui ont conduit à des pratiques culturelles pas toujours agréables aux autorités.
Parmi la vingtaine de livres de Bernard Charbonneau, tous consacrés à ce qu'il appelait la Grande Mue du XXe siècle, Le Jardin de Babylone est celui où il est plus particuilièrement attaché à montrer comment, après avoir ravagé la nature, la société industrielle finissait de l'anéantir en la "protégeant", en l'organisant ; et comment s'évanouissait en même temps, dans cette artificialisation, les chances de la liberté humaine.
Face aux signaux alarmants de la crise environnementale globale - changement climatique, effondrement de la biodiversité, dégradation des sols, pollution généralisée, tensions sur l'énergie et les matières premières -, nous fondons nos espoirs sur les technologies « vertes » et le numérique.
Plus consommatrices de ressources rares, plus difficiles à recycler, trop complexes, ces nouvelles technologies nous conduisent pourtant, à terme, dans l'impasse. Ce livre démonte les mirages des innovations high tech, et propose de questionner la course en avant technologique en développant les low tech, les « basses technologies », plus sobres et plus résilientes. Il ne s'agit pas de revenir à la bougie, mais d'explorer les voies possibles vers un système économique et industriel compatible avec les limites planétaires.
Bertrand Louart, menuisier-ébéniste à la coopérative Longo maï, pose de façon simple et pédagogique, le dilemme de la critique sociale actuelle : comment critiquer un système dont nous sommes matériellement hyper-dépendants ? En effet, l'histoire du capitalisme industriel est, depuis l'époque des enclosures, celle de la destruction de l'autonomie collective et individuelle. Pour sortir de cette impasse, il défend, contre tous les admirateurs de l'abondance industrielle, la réappropriation des arts et des métiers : reprendre en mains nos conditions d'existence, à la fois pour mieux vivre et saper la mégamachine.
« Le manuel classique de l'industrie des relations publiques » selon Noam Chomsky. Véritable petit guide pratique écrit en 1928 par le neveu américain de Sigmund Freud, ce livre expose cyniquement et sans détour les grands principes de la manipulation mentale de masse ou de ce que Bernays appelait la « fabrique du consentement ».
Comment imposer une nouvelle marque de lessive ? Comment faire élire un président ? Dans la logique des « démocraties de marché », ces questions se confondent.
Bernays assume pleinement ce constat : les choix des masses étant déterminants, ceux qui parviendront à les influencer détiendront réellement le pouvoir. La démocratie moderne implique une nouvelle forme de gouvernement, invisible : la propagande. Loin d'en faire la critique, l'auteur se propose d'en perfectionner et d'en systématiser les techniques, à partir des acquis de la psychanalyse.
Un document édifiant où l'on apprend que la propagande politique au XXe siècle n'est pas née dans les régimes totalitaires, mais au coeur même de la démocratie libérale américaine.
En Zamonie, tout le monde vit pour et par les livres. Hildegunst Taillemythes, jeune dragon de 77 ans et aspirant écrivain, ne fait pas exception. Quand, sur son lit de mort, son parrain en écriture lui tend un manuscrit qu'il considère comme le meilleur jamais composé, Hildegunst se jure d'en retrouver l'auteur. Il part alors pour Bouquinbourg, «ce pays où la lecture peut rendre fou, où les livres risquent de blesser, d'empoisonner, et même de tuer»...