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Le choix de Deborah
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Dans les zones périurbaines autour de Bruxelles, la narratrice et son ami Alix passent leurs nuits sur des chantiers, à siphonner du gazole dans les réservoirs des machines pour gagner de quoi survivre. Cette combine clandestine les met au contact de toute une économie parallèle, avec ce qu'elle a de ludique, mais aussi d'inquiétant et de dangereux.
Un jour, Alix découvre un pipeline qui relie une raffinerie à un dépôt de stockage : ils vont pouvoir s'approvisionner à la source. Mais assez vite ce nouveau trafic se révèle trop gros pour eux ; ils se trouvent mêlés à toutes sortes de complices, de petites frappes et de mafias. Et Alix devient de plus en plus instable...
Sur fond de crise de l'énergie dans une métropole européenne, cette communauté que la précarité rassemble donne une image saisissante du capitalisme contemporain, paupérisé, périphérique. Dans une langue vive, âpre et sensuelle, Rachel M. Cholz signe un roman impressionnant, ode à la débrouille, aux joies de l'excès et au peuple des marges. -
Autobiographie : mémoires d'une recluse
Elisavet Moutzan-Martinengou
- Cambourakis
- Cambourakis Poche
- 5 Avril 2023
- 9782366247626
Née en 1801 sur l'île grecque de Zakynthos au sein d'une famille d'aristocrates, Elisavet Moutzan-Martinengou est, en raison de son sexe, condamnée à un double enfermement : cloîtrée entre les quatre murs de la demeure familiale, elle se retrouve également privée de toute véritable éducation. Pourtant, elle n'a de cesse de s'opposer à la vie corsetée que sa famille lui réserve. C'est dans la lecture et l'écriture qu'elle trouve très tôt refuge, tissant inlassablement les contours d'un vaste continent intellectuel, pour repousser toujours plus loin les frontières de son foyer.
Près de cent ans avant Une chambre à soi de Virginia Woolf, Elisavet Moutzan-Martinengou se forge un destin bien à elle : celui d'une écrivaine déterminée à conquérir sa liberté. Ses mémoires, uniques en leur genre, participent à contrecarrer l'effacement qu'ont connu et que connaissent encore les femmes à travers l'histoire. -
C'est un îlot perdu en Méditerranée, protégé par de mythiques créatures marines. Face au port, entre collines et oliveraies, un vieil homme se souvient. À l'époque de la dictature, on a vu débarquer un inconnu, Benjamin. Il est sans doute en fuite. Qu'importe, on l'accueille sans mot dire. Installé dans une cabane de berger en ruine, sur un promontoire isolé, il est bientôt rejoint par Michaëla, fille de I'île et de la mer. Et tous espèrent les deux amants à l'abri de la haine qui ravage le continent... Un hymne à la liberté, à la fraternité. Et à l'amour insoumis.
Un conte panthéiste ensorcelant, ronceux, gorgé de lumière. Jérôme Garcin, L'Obs.
Il y a quelque chose de Milena Agus chez Sylvie Tanette Comme une fausse naïveté, une façon d'accompagner les modestes et de préférer les perdants. Christine Ferniot, Télérama.
Une écriture poétique aussi éblouissante que le blanc craie des maisons à l'heure méridienne. Arnaud de la Grange, Le Figaro littéraire. -
Dans une cité dystopique totalitaire, bâtie autour des halles, la seule nourriture disponible est la viande humaine des cadavres et des criminels, échangeable contre des tickets. Interdits de parler ou de se réunir, les habitants, affamés permanents, ne cherchent qu'une chose : obtenir de la viande, par tous les moyens, légaux ou non. Mais le moindre écart est fatal, et puni d'"abattage" par la police, car il faut bien livrer les bouchers en viande fraiche...
Après avoir percé à jour le fonctionnement de la cité, et menacé d'être lui-même abattu, le narrateur fuit et de?couvre l'existence de socie?te?s pacifiques a` l'exte?rieur des enceintes de la ville, où les gens se parlent, s'aident, s'aiment, se marient... Une seule condition pour y vivre : renoncer a` la viande humaine. -
À Lassègue, on n'a pas de monuments, pas de patrimoine à valoriser mais on a des chardons (cette plante increvable) et quelques idées (quoique tordues).
Voilà qu'un beau jour une bande de bras cassés se met en tête de candidater au label de «Plus beau village de France». Humiliation en vue, combat perdu d'avance. Le maire frôle l'apoplexie, mais la bourgade se laisse peu à peu gagner par la déraison. Lassègue n'a pas d'histoire ? Il n'y a qu'à en inventer une.
La petite commune est dépourvue de charme ? Il suffit de l'apprêter. Après tout, la beauté est dans l'oeil de celui qui regarde. Et rien n'interdit de tricher un peu. -
Le thriller phénomène qui a déjà conquis plus d'un million de lecteurs !
Nous sommes le 30 octobre 2022, il est tout juste minuit. Dans la banlieue de Liverpool, Jen Brotherhood guette par la fenêtre le retour de son fils. Pourtant Todd a dix-huit ans, et la permission de sortie jusqu'à 1 heure du matin. Mais quelle mère ne se laisse pas gagner par l'angoisse tant que son enfant n'est pas rentré ? Alors, quand son fils apparaît enfin dans la rue, Jen sent le soulagement la gagner. Un soulagement rapidement remplacé par l'incompréhension, puis la terreur, tandis qu'elle se précipite à l'extérieur : Todd vient de poignarder un inconnu sous ses yeux. Quand la police emmène son fils menotté, toutes les certitudes de Jen vacillent. Lorsqu'elle se réveille le lendemain, Todd est dans sa chambre, comme si rien ne s'était passé. Nous sommes le 28 octobre, il est tout juste 8 heures. Et Jen commence seulement à comprendre à quel point son monde a basculé.
Débutant comme un solide thriller domestique, Après minuit se distingue rapidement par une intrigue follement originale et haletante qui mêle Un jour sans fin et 13 Reasons Why pour aboutir au portrait bouleversant d'une famille en crise. Élu meilleur thriller de l'année par le Sunday Times et le Guardian, le roman de Gillian McAllister est un récit magistral, dont vous vous souviendrez longtemps. -
Cécile est morte à vingt-sept ans dans un accident d'avion. Le personnage principal de ce récit a eu avec elle une brève relation de jeunesse. Cette mort hante sa mémoire, non de façon traumatique, comme on pourrait s'y attendre, mais d'une manière incertaine, fuyante, presque douce. Et peu à peu, c'est le souvenir lui-même qui s'étiole.
Un jour pourtant, le double de Cécile lui apparaît dans la rue. Il se met à suivre cette femme : si c'était elle, qui lui serait rendue par une sorte de faille spatiotemporelle ? L'absence fait place à une obsession hallucinatoire, où il imagine les mille vies potentielles que Cécile aurait pu avoir.
Quelle place faisons-nous, en nous, à ceux que nous avons aimés, ceux qui sont partis, ceux qui ont disparu ? Avec une grande délicatesse, Philippe Marczewski raconte les rapports entre la mémoire et l'oubli : l'expérience vécue donne ici corps à une langue qui la sublime, pour dire les présences et les absences qui tissent nos histoires. -
Mallsbury Crossing, aux États-Unis, est une petite ville de pêcheurs et Jim Young un jeune Noir sans histoires. Mais le gallon d'alcool qu'il achète et avec lequel il se saoule méthodiquement va le mener sur le chemin de l'enfer. Le meurtre d'une prostituée blanche transforme bientôt la population en une horde de sauvages qui s'empare du meurtrier pour lui faire expier son crime. La bête qui sommeille est un immense roman noir sur la violence collective. Il en décortique les mécanismes en quelques pages d'une terrible âpreté, dénuées de tout moralisme. D'abord publié en Angleterre en 1938, il paraît ensuite en extraits dans la revue Combat en 1945. Craignant que la violence du récit n'entraîne des poursuites judiciaires (comme pour Sullivan/Vian et Malet), Marcel Duhamel en repousse la sortie dans la Série Noire jusqu'en 1951.
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On l'appelait «Miss Mars» car personne ne savait d'où venait Mai Lavinia, ni pourquoi elle s'était installée avec sa fille Yulia à Xaxebe. Ce dont on est sûr, c'est que dans cette station balnéaire de la Côte de la Mort, en Galice, l'été ne faisait que commencer. Mai fut rapidement adoptée par le groupe de jeunes qui se donnaient rendez-vous tous les après-midi sur la plage. Parmi eux, Santiago Galvache, «Santi», le fils aîné de l'un des notables du village. Selon les témoins, le coup de foudre fut immédiat, évident, et ses e ets furent ravageurs. Aussitôt, les pires rumeurs se mirent à circuler sur le passé de Mai et sur ses intentions. Contre vents et marées, les amoureux ne tardèrent cependant pas à se marier. Or, le jour de la cérémonie, Yulia disparut, pour ne jamais être retrouvée. Vingt-cinq ans plus tard, la journaliste Berta Soneira décide de mener une nouvelle enquête pour résoudre le mystère de cette disparition - une tragédie qui marqua la Galice et l'Espagne tout entière. Elle découvrira une vérité inattendue, faisant place aux fantasmes des uns et des autres, mais aussi à la promesse de bonheur d'un amour d'été, lumineux et adolescent.
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À l'aube d'une vie nouvelle, Samuel ne trouve pas le sommeil. Sa femme et leur nouveau-né rentreront de la maternité demain matin, après cette nuit que le jeune père traversera seul pour la dernière fois. Partagé entre exaltation et angoisse, il songe à sa grand-tante Rosa, survivante d'Auschwitz, partie après-guerre au Texas monter un cabaret au milieu du désert. Tous les soirs, elle raconte les disparus sur les planches, pour ne jamais oublier. Peut-on bâtir une famille lorsque l'ombre de l'Histoire s'immisce dans chacun de ses bonheurs ? Comment Samuel léguera-t-il ce passé à son enfant, alors que Rosa fait ses adieux à la scène ? Quand le dernier témoin se sera éteint, resteront les histoires. Roman intimiste, Le Cabaret des mémoires entrelace les fils de la transmission lors d'une bouleversante nuit initiatique.
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Passage de l'Odéon : Sylvia Beach, Adrienne Monnier et la vie littéraire à Paris dans l'entre-deux-guerres
Laure Murat
- Gallimard
- L'Imaginaire
- 25 Avril 2024
- 9782073062116
«Indiscutablement, c'est un grand bonheur que de rendre à nouveau hommage à Adrienne Monnier et Sylvia Beach, avec lesquelles j'étais, comme on dit au Québec, "tombée en amour" il y a deux décennies. Me réimmerger dans leur monde n'a fait que confirmer ce sentiment inaltéré pour deux libraires intrépides, articulées, drôles, énergiques, sans peur ni reproche. Elles ont été mes héroïnes, elles le demeurent, intactes.» En 1915, Adrienne Monnier inaugure au 7, rue de l'Odéon une librairie-bibliothèque de prêt, La Maison des Amis des Livres, appelée à devenir le rendez-vous favori du Tout-Paris littéraire. En 1921, Sylvia Beach installe en face, au n°12, Shakespeare and Company. L'«Odéonie» va constituer l'un des foyers les plus actifs de la vie culturelle de l'entre-deux-guerres, dont la renommée franchira les frontières de la France avec la parution d'Ulysse de James Joyce, édité en 1922 par Sylvia Beach, puis traduit en français en 1929 grâce à Adrienne Monnier. Un lieu mythique de partage et de rencontres pour Aragon, Gide, Sarraute, Breton, Fargue, Beauvoir, Leduc, Stein, Toklas, Hemingway. Dans un Paris agité de passions et fou de livres, Laure Murat nous entraîne dans un récit vivant, sur les pas de deux libraires hors du commun, sans lesquelles notre paysage littéraire serait aujourd'hui très différent.
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À sept kilomètres de Smiljevo, haut dans les montagnes, dans un hameau à l'abandon, vivent Jozo Aspic et ses quatre fils. Leur petite communauté aux habitudes sanitaires, alimentaires et sociologiques discutables n'admet ni l'État ni les fondements de la civilisation, jusqu'à ce que le fils aîné, Krešimir, en vienne à l'idée saugrenue de se trouver une femme.
Bientôt, il devient clair que la recherche d'une épouse est encore plus difficile et hasardeuse que la lutte quotidienne des Aspic pour la sauvegarde de leur autarcie.
La quête amoureuse du fils aîné des Aspic fait de ce road movie littéraire une comédie hilarante, où les coups de théâtre s'associent pour accomplir un miracle à la combe aux Aspics. -
À vingt-cinq ans, Sofia travaille comme serveuse en attendant de finir peut-être, un jour, sa thèse. Elle semble avoir mis sa vie entre parenthèses pour s'occuper de sa mère, Rose, qui souffre d'une mystérieuse maladie des os.
Toutes deux quittent Londres pour la côte andalouse, où Rose est prise en charge au sein de la luxueuse clinique du très controversé docteur Gómez, un médecin aux méthodes et aux motivations douteuses, mais qui apparaît comme son ultime chance de guérir.
Enivrées par la chaleur épaisse et la séduction des corps sur la plage envahie de méduses, les deux femmes voient leur relation imploser quand Sofia rencontre Ingrid Bauer, une jeune allemande qui réveille son désir et sa quête d'identité.
À travers les figures opposées de la mère et de la fille, Deborah Levy déploie un roman initiatique aux allures d'éducation sentimentale à la Sagan, une ode sensuelle et intemporelle à la puissance féminine.
«J'enquête sur les symptômes de ma mère depuis aussi loin que je m'en souvienne. Si je me considère comme une détective accidentelle mue par un désir de justice, cela fait-il de sa maladie un crime non résolu ? Si oui, qui est le coupable et qui est la victime ?» -
«Là, sur la route de la mer, après le portail blanc, dissimulées derrière les haies de troènes, les tilleuls et les hortensias, se trouvaient les vacances en Bretagne. Août était le mois qui ressemblait le plus à la vie.» Revenu passer l'été dans la grande maison familiale du Finistère, entre après-midi à la plage, amours naissantes et fêtes sur le port, un jeune homme bascule doucement de l'enfance à l'âge adulte. Observant un petit cousin qui lui ressemble, il mesure avec mélancolie le temps qui a passé. Au cours de ce mois d'août, joies et déchirements de la vie s'entrechoqueront.
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Le roman d'une génération, avec ses rêves, ses espoirs, ses désillusions.
Thomas, Mehdi et Louise ont grandi ensemble dans la commune des Verrières. Le temps d'un été, l'usine devient le centre de leur vie. L'usine, où leurs pères ont trimé pendant des années et où Thomas et Mehdi viennent d'être engagés. L'usine, au coeur de la thèse que Louise prépare sur les ouvriers frontaliers, entre France et Suisse. Ces enfants des classes populaires aspiraient à une vie meilleure. Ils se retrouvent dans un monde aseptisé et violent où il n'y a plus d'ouvriers, mais que des opérateurs.
Avec cette fresque sur la puissance et la fragilité de l'héritage social, Thomas Flahaut écrit le roman d'une génération, ses rêves, ses désillusions. -
Depuis que ses parents ont divorcé, Jimmy trompe la tristesse et la solitude en collectionnant les flippos, des vignettes qu'il trouve dans les paquets de chips. Quand Tristan, un réfugié kosovar, arrive dans sa classe, Jimmy, excellent élève, est chargé de l'aider. Les deux garçons deviennent très amis, mais bientôt la famille kosovare est menacée d'expulsion. Heureusement, Tristan a un plan pour obtenir le droit d'asile, un plan où un rôle crucial mais mystérieux est dévolu à Jimmy... Diffusé à des centaines de milliers d'exemplaires en langue néerlandaise, le nouveau texte de Lize Spit est un roman puissant sur l'amitié et l'immigration. Un véritable coup de poing narratif.
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