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Le choix d'Antoine 2024
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« La vérité, pensa-t-elle. Aussi terrible que la mort. Mais plus difficile à trouver. » (Philip K. Dick) Découvrez le voyage d'un homme au sein du monde qu'il croyait connaître pour retrouver sa femme, disparue après avoir commis l'irréparable.
Apollo Kagwa est hanté d'étranges rêves depuis son enfance. Marchand de livres anciens, il construit peu à peu sa vie familiale autour de son fils, brûlé par une question très simple : pourquoi son propre père l'a-t-il abandonné ?
Sa femme Emma, pourtant, semble complètement déconnectée et peu intéressée par leur nouveau petit garçon. Si Apollo croit d'abord à une dépression post-partum, il devient rapidement évident que ses problèmes dépassent de loin cette hypothèse. Avant qu'Apollo ne puisse l'aider, Emma choisit comme porte de sortie le sang et les flammes, puis disparait.
C'est ainsi que commence l'odyssée d'Apollo, dans un monde qu'il ne reconnaît plus, pour retrouver sa femme et des réponses ; lorsqu'il rencontre un mystérieux étranger qui prétend avoir des informations sur l'endroit où se trouve Emma, Apollo est mené sur une île oubliée de l'East River à New York, dans un cimetière plein de secrets, au sein d'une forêt du Queens où vivent encore des légendes d'immigrés, et dans un lieu qu'il pensait avoir perdu à jamais. Ce conte vertigineux n'est finalement qu'un récit sur la famille et les secrets insondables des personnes que nous aimons.
« Un nouveau roman étrange et merveilleux » The New-York Times -
Relire aujourd'hui « Enfants d'Adam » et « Calamus », c'est suivre, page après page, « un poète soucieux, en nommant le corps, de briser les tabous d'une société corsetée tout en jetant les ponts d'une sensibilité poétique audacieuse qui continue d'interroger et d'inspirer. »
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Parmi ses derniers écrits, dans « Répéter les symptômes », Rosmarie Waldrop déplie les mots et le temps (le travail du temps) le long de onze parties introduites principalement chacune par un verbe annonciateur. La dernière partie, comme dans la vie, étant «?vieillir?». Keith Waldrop, son mari, là à côté, est présent dans ce livre... C'est aussi la mort et le corps vieillissant qui se rappellent à la pensée. Le sens des mots, leur origine comme leur devenir au sein d'une phrase au contact d'autres mots, est un prisme au travers duquel la vie diffuse sa lumière?; cependant que là, parmi les espaces blancs de la page, «?l'épaisseur de l'ombre?» (Faulkner), «?la masse nocturne qui entoure?» (R. Waldrop) se révèle en conscience?: il s'agit toujours de ne pas ignorer les mots, ni de se laisser par eux ignorer. Il y a beaucoup à recevoir de ce livre magnifique, magistralement composé.
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Dans cette pièce, il y a deux filles. C'est leur histoire d'amour. Leur désir de fusion. Devenir une seule. Comprendre l'autre parfaitement. Quelque chose d'impossible. Le zéro.
"tu voudrais inverser les choses jusqu'à ce qu'elle ne soient plus des choses
oui
tu voudrais que je le fasse pour toi
oui
est-ce que tu voudrais que je le fasse pour toi
oui
est-ce que tu voudrais qu'il n'y ait plus un chemin de la naissance à la mort
oui
tu veux la guérison pour tout ce qui existe
oui' -
« La poésie ne doit pas être confession mais recherche de vérité », affirme-t-elle. « La poésie, pour moi, c'est d'abord réussir à transmettre l'expérience du réel collectif ». Or elle accepte ici, d'une certaine manière, d'expérimenter une prose directement et narrativement autobiographique - avec la distance d'une troisième personne et de multiples transfigurations, certes, mais cependant lisible comme le journal d'une crise, où le sujet se raconte et, se racontant, remonte dans le passé aux racines de son histoire, et se questionne. Étonnamment, elle définit elle-même ce texte comme son « mini-roman ». Journal Obtus (Diario ottuso, 1990) est l'avant-dernier livre publié par Amelia Rosselli - « le plus grand poète italien du XXe siècle », au dire de Pasolini qui publie ses premiers poèmes dans la revue de Vittorini et Calvino, Il Menabò, en 1964.
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Regardez-moi est un roman du conflit entre solitude et liberté. Une jeune femme se livre à une sorte de monologue intérieur à propos de la fausse image qu'elle donne d'elle-même alors qu'elle voudrait pouvoir dire : " Regardez-moi. " Son humour l'aide à surmonter ses craintes et ses émotions par des descriptions de scènes et de dialogues insolites. Avec une rare finesse psychologique, Anita Brookner nous fait entrer dans son univers douloureux, au coeur de la ville tantôt bienveillante, tantôt menaçante, jusqu'à l'instant où elle se libérera.
Le jour, Frances Hinton travaille dans une bibliothèque médicale, la nuit, elle hante la chambre d'un manoir de l'ouest de Londres. Mais tout change lorsqu'elle est adoptée par le charmant Nick et son éblouissante épouse Alix. Ils l'attirent dans leur cercle restreint d'amis. Soudain, la vie de Frances est pleine de nouveaux engagements. Mais trop tard, Frances se rend compte qu'elle n'est peut-être qu'un objet de jeu, qu'il faut ramasser et jeter une fois utilisé. Et qu'un seul acte au mépris des souhaits d'Alix pourrait lui faire tout perdre... -
À la toute fin du XIXe siècle, en 1899, Liane de Pougy et Natalie Barney entretiennent une relation qui donnera lieu du côté de Liane à son célèbre roman Idylle saphique et du côté de Natalie à ce roman qui jusqu'à présent dormait dans les secrets de la bibliothèque Jacques Doucet. Il s'agit du roman d'une passion : peut-on aimer une courtisane ? Chacune apportera sa réponse.
Dans ce roman à clefs on retrouve le monde élégant de Paris, le même qui se donnait rendez-vous l'été à Dinard, lieu de villégiature breton prisé à la Belle Époque par les Anglais et les Américains - la famille Barney y louait une belle villa - on y croise le monde de la prostitution de haut niveau en apercevant, outre Liane bien évidemment, deux autres horizontales de talent et de grande renommée telles qu'Émilienne d'Alençon et Valtesse de la Bigne, on y découvre même une nuit au bordel où Liane de Pougy avait entraîné Natalie. On vit presque jour par jour toute la gamme de l'amour ou, plutôt, des amours depuis leur naissance jusqu'à l'abandon à travers les attentes, les joies, les déceptions, les angoisses de l'autrice vis-à-vis des retards, des clients, des voyages, des baisers, des mensonges de la courtisane que la jeune Américaine essaya en vain de soustraire à son métier. Roman d'une âme, de ses sentiments parfois poussés à l'exacerbation, approche typique de la littérature fin-de-siècle et qui se retrouve, paradoxalement, aussi souvent dans les romans contemporains. Roman sans fard ou fausses pudeurs - les scènes de sexe ne sont pas absentes de ses pages -, il ne put être publié après sa rédaction tant il choquait les moeurs de l'époque. En outre, il annonce tous les thèmes qui occupent le paysage intellectuel des débats féministes contemporains : la métamorphose des sexes, la construction d'une identité spécifique, l'autonomie féminine, l'absence souhaitée des hommes. Autant de sujets qui seront évoqués plus tard par une Monique Wittig. Les thèmes que Barney a abordés dans ses romans, poèmes, textes théâtraux et essais à venir se retrouvent tous déjà dans ces Lettres à une connue. -
De Czernowitz à Paris en passant par Vienne, de l'amour pour l'allemand transmis par la mère à la réappropriation juive de cette langue, devenue entre-temps la langue de ses bourreaux, les poèmes de Celan retracent le chemin de l'une des oeuvres poétiques majeures de l'après-guerre en Europe. Édition bilingue.
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Country Girls
Edna O'Brien
- Sabine Wespieser Éditeur
- Litterature Etrangere
- 17 Octobre 2024
- 9782848055435
Kate et Baba, les « filles de la campagne » de cette prodigieuse saga romanesque, grandissent dans un village de l'Ouest de l'Irlande. Quand la modeste et romantique Kate obtient une bourse pour aller étudier au couvent, l'intrépide Baba décide de la suivre. L'atmosphère y est irrespirable pour ces très jeunes filles éprises de liberté. Baba trouve alors le moyen de les faire toutes deux renvoyer. Les voilà parties pour Dublin, qu'elles rêvent de conquérir. La cruauté des hommes, prompts à abuser de leur naïveté ou à s'attribuer le statut avantageux de pygmalion, leur vaut désillusions et souffrances. Mais du moins vivent-elles selon leurs désirs.
Le succès littéraire a été à la hauteur du scandale lors de la parution, en 1960, de The Country Girls, le premier livre de la célèbre trilogie d'Edna O'Brien. L'audace et la lucidité de la romancière de trente ans, concernant l'éveil à la sexualité de ses deux héroïnes, les mécanismes de l'oppression subie par les femmes et aussi leur refus d'être assignées à leur rôle de mère, font aujourd'hui résonner sa trilogie comme un vivifiant manifeste féministe.
Country Girls réunit les trois premiers romans d'Edna O'Brien, née en 1930 dans le comté de Clare et tôt installée à Londres. Dans l'Irlande catholique et rétrograde de l'époque, leur publication a eu l'effet d'une déflagration : mis à l'index, brûlés en place publique, ils ont également valu à leur autrice les pires commentaires misogynes. Malgré cela, depuis 1960, la grande romancière irlandaise n'a jamais quitté sa table de travail, construisant une oeuvre éblouissante et traduite dans le monde entier.
Toute la puissance de son écriture - son lyrisme, sa tendresse pour ses personnages, son humour salutaire et son sens de l'intrigue - est présente dans cette trilogie inaugurale. -
Histoires de fantômes
Jeanette Winterson
- Buchet/Chastel
- Litterature Etrangere
- 3 Octobre 2024
- 9782283039151
Demain, par qui serons-nous hantés ?
Ils peuplent l'oeuvre de Dante, celle de Dickens ou de StephenKing, la Bible, les châteaux écossais, nos histoires de famille et nos téléphones portables. Ils nous effraient ou nous consolent, symbolisent la frontière toujours plus poreuse qui sépare notre vie et sa fin, la possibilité d'une immortalité.
Les fantômes, ou parfois leur absence, sont les héros de ces treize histoires qui mêlent l'inspiration gothique à la science-fiction en passant par le récit. D'une app reconstituant la personnalité d'un disparu par le biais de l'intelligence artificielle à un vaisseau anglais sans destination, Jeanette Winterson interroge brillamment notre rapport à la mort.
Elle en dessine les contours pour mieux les remettre en cause, convoque la science et la technologie tout en laissant la place au doute et à l'inexplicable. Tour à tour effrayantes, drôles, émouvantes ou simplement brillantes, ces histoires racontent le passé et le futur de nos fantômes, explorant aussi nos deuils, nos superstitions et les limites de notre humanité. -
Ellen Burnet a de grandes difficultés à accepter sa propre existence. Constance se prépare à une étrange nuit de rêves qui déterminera son avenir. L'immortalité de l'alchimiste Winzy lui devient progressivement insupportable...
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Peau-de-Sang est le cinquième roman d'Audrée Wilhelmy, et celui de la maturité. Portrait d'une femme extraordinaire à la fois mère, sorcière et prostituée, ce roman est habité d'une force rare, incantatoire, à la croisée de la liberté de Goliarda Sapienza et de la poésie de Bérengère Cournut.
Isolée dans le froid et la solitude des forêts, la ville de Kangoq est figée dans le temps. Ici, on vit de peu, du labeur des ouvrières dans les filatures et des hommes dans les champs. Mais une femme différente donne un secret équilibre à ce monde. Dans sa boutique, selon les heures, elle déplume de grandes oies des neiges, initie discrètement de jeunes filles aux élans de leur corps, ou accueille les hommes qui cherchent, dans sa chair, un impossible repos.
Peau-de-Sang est le cinquième roman d'Audrée Wilhelmy, et celui de la maturité. Portrait d'une femme extraordinaire à la fois mère, sorcière et prostituée, ce roman est habité d'une force rare, incantatoire, à la croisée de la liberté de Goliarda Sapienza et de la poésie de Bérengère Cournut. -
En 1963, à peine arrivée à Saigon, Patricia, jeune Irlando-Américaine, assiste à sa première garden-party où elle rencontre Charlene, mère de trois enfants dont la petite Rainey. Celle-ci est très fière de lui montrer toutes les tenues de sa poupée Barbie, mais il en manque clairement une - un ao dài, que Lily, la fille de maison et couturière hors pair, lui confectionne sur-le-champ. L'idée inspire à Charlene un projet de collecte de fonds qu'elle nomme la Barbie saïgonnaise. Une opportunité pour Patricia de se lier d'amitié avec cette femme charismatique, pilier de la communauté d'épouses américaines où règne une légèreté trompeuse faite de réceptions exotiques et de bonnes oeuvres. Soixante ans plus tard, Patricia, désormais veuve, raconte à Rainey cette période si particulière de sa vie dans une longue lettre aux allures de confession et de réflexion sur le rôle des femmes expatriées pendant la guerre, alors qu'à l'époque son unique préoccupation était de fonder une famille à l'image de celle de son amie. C'est une fois de plus par le détail et l'attention portée à la vie intérieure d'une femme qu'Alice McDermott saisit les enjeux de la mémoire, et accompagne son héroïne dans sa quête d'absolution.
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Dolorès ou le ventre des chiens
Alexandre Civico
- Actes Sud
- Litterature De Langue Francaise
- 3 Janvier 2024
- 9782330186142
Dans un centre pénitentiaire niché au coeur des Alpes, Antoine Petit est chargé d'établir le profil psychologique de celle dont le nom est sur toutes les lèvres. Dolorès Leal Mayor s'est rendue tristement célèbre pour avoir assassiné une dizaine d'hommes puissants et être à l'origine d'une épidémie de meurtres dans tout le pays, que le jeune psychiatre a pour mission de juguler. Fable sur la violence induite par le capitalisme et son patriarcat, "Dolorès ou le Ventre des chiens", sorte de "Justine" en miroir, est une ode désespérée à l'incandescence des révoltes, et à toutes celles et ceux qui décident, un jour, de relever la tête.