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Les poches du moment
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« Je n'ai pas le droit aux sentiments. Les sentiments c'est un océan, tu t'y noies. Pour survivre ici, il faut être en granit. Pas une plainte, pas une larme, pas un cri et aucun regret. Même lorsque tu as peur, même au seuil de la nuit cellulaire, lorsque l'obscurité dessine le souvenir de ta mère dans un recoin. Rester droit, sec, nuque raide. N'avoir que des poings au bout de tes bras. S'évader les yeux ouverts et marcher victorieux dans le sang des autres, mon tapis rouge. Toujours préférer le loup à l'agneau. »
Dans la nuit du 27 août 1934, cinquante-six gamins se révoltent et s'échappent de la colonie pénitentiaire pour mineurs de Belle-Ile-en-Mer. La chasse aux enfants est ouverte. Tous sont capturés, sauf un. Voici son histoire...
Rares sont les fictions qui interrogent aussi ouvertement la frontière entre le bien et le mal. Alexandre Lacroix, Philosophie magazine.
L'Enragé a la puissance des grands romans intemporels. Baptiste Liger, Lire magazine.
Un roman très dialogué, fiévreux. Le lecteur se retrouve gorge serrée. Touché, une fois de plus, par l'ami Sorj. Jean-Luc Porquet, Le Canard enchaîné.
Prix du Roman Psychologies 2024.
Prix Eugène Dabit du roman populiste 2024. -
« Je voulais que ce livre traite autant des ouvertures que des fins de partie, je voulais que ce livre me raconte, m'invente, me recrée, m'établisse et me prolonge. Je voulais dire ma jeunesse et mon adolescence dans ce livre, je voulais débobiner, depuis ses origines, ma relation avec le jeu d'échecs, je voulais faire du jeu d'échecs le fil d'Ariane de ce livre et remonter ce fil jusqu'aux temps les plus reculés de mon enfance, je voulais qu'il y ait soixante-quatre chapitres dans ce livre, comme les soixante-quatre cases d'un échiquier. Je voulais que ce livre soit l'échiquier de ma mémoire. »
Jean-Philippe Toussaint
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«Il y fait chaud, l'hiver les fenêtres ferment bien, on peut boire quelque chose et surtout on peut parler quand on en a besoin et se taire quand on en a envie.» Vienne, 1966. Les traces de la Seconde Guerre mondiale sont encore visibles partout mais, en cette fin d'été, la capitale autrichienne, en pleine reconstruction, bouillonne d'une énergie nouvelle. Robert Simon est lui aussi plein d'espoir. Il vient de prendre la gérance d'un café situé dans un faubourg populaire de la ville. Très vite, le «café sans nom» devient un refuge. Le succès est tel que Robert ne tarde pas à proposer à Mila, une jeune couturière tout juste licenciée par son usine, de venir le seconder. Ensemble, ils écoutent les clients partager leurs espoirs, raconter de vieilles blessures et noyer leurs peines de coeur dans l'alcool, tandis que, tout autour, petit à petit, le monde change...
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Vous n'avez jamais lu un texte comme celui-là !
Une vieille dame enregistre sur un petit magnétophone le journal d'une année de vie en maison de retraite. Sa fille, l'écrivaine Lídia Jorge, retranscrit les textes et leur rend leur force littéraire en suivant les pas de ce personnage extraordinaire qui a gardé une mémoire intacte, une imagination fertile, une curiosité pour les autres et une attention réelle à la beauté du monde, en dialoguant avec la mort comme avec un adversaire légitime.
Ce texte constitue un condensé incroyable de force vitale, de dérision, de révolte et de foi dans la vie. Avec des instants mémorables de la relation entre une mère et sa fille. Tout cela transforme ce récit en un témoignage admirable sur la condition humaine.
Misericordia est une véritable prouesse littéraire. Un récit à la fois brutal, ironique et aimable, un mélange de larmes et de rires qu'on n'oublie pas. Il nous montre une femme exceptionnelle portée par l'immortalité de l'espoir. -
Embarquez pour une incroyable épopée au milieu des mers déchaînées !
1740. Le vaisseau de guerre royal Le Wager a été envoyé en mission secrète pour piller les cargaisons de l'Empire espagnol en Amérique du Sud. Mais il fait naufrage après avoir passé le cap Horn. Une poignée de malheureux survit sur une île désolée au large de la Patagonie. Cannibalisme, meurtres, mutineries : leur vie devient un enfer, tandis que trois groupes s'affrontent sur la stratégie pour rejoindre le Royaume-Uni. Alors que tout le monde croyait que l'équipage avait disparu, le premier groupe de 29 rescapés réapparait au Brésil 283 jours après la catastrophe maritime. Mais une fois rentrés en terres anglicanes, commence alors une autre guerre, des récits cette fois, afin de sauver son honneur et sa vie face à l'Amirauté et au grand public.
Journaliste au New Yorker, David Grann est l'auteur de The White Darkness, La Cité perdue de Z et Le Diable et Sherlock Holmes, disponibles chez Points. -
«Ali te fascinait. Il y avait chez lui une liberté absolue, une absence de calcul, une exaltation du présent. Il n'était lié par aucun passé et ne concevait pas l'avenir à travers les mêmes contraintes que toi. Il se contentait de vivre et tu te surprenais parfois à espérer que vivre serait contagieux.» Dans le Caire des années 1980, Tarek est un jeune homme à l'avenir tout tracé. Après avoir repris le cabinet médical de son père, il s'apprête à épouser Mira, son amour de jeunesse. Mais, en ouvrant un dispensaire dans le quartier défavorisé du Moqattam, Tarek fait la connaissance d'Ali. Cette rencontre inattendue ne tarde pas à ébranler ses certitudes... De l'Égypte au Canada, ce roman, fait de dévoilements successifs, nous entraîne à la suite d'un homme en quête d'une vérité aussi brûlante que libératrice.
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Florence, 1557. Le peintre Pontormo est retrouvé assassiné au pied de sa fresque magistrale. Chez lui, on découvre une version inédite de son fameux tableau Vénus et Cupidon : sur le corps nu de la déesse a été peint le visage de la fille du duc de Florence. Vasari, l'homme à tout faire du duc, est chargé de l'enquête, et se tourne, pour l'assister, vers le vieux Michel-Ange, exilé à Rome. La situation exige discrétion, loyauté et sens politique, car l'Europe est une poudrière. Cosimo de Médicis doit faire face aux convoitises de sa cousine Catherine, reine de France, alliée à son vieil ennemi, le républicain Piero Strozzi. Du broyeur de couleurs à la reine de France en passant par les meilleurs peintres, sculpteurs et architectes, chaque correspondant de ce roman épistolaire joue sa carte. Tout le monde est suspect.
La peinture d'une époque qui réunira les passionnés d'histoire et les amateurs de polars. L'intrigue de ce Cluedo est colorée, foisonnante, mais garde l'essentiel : l'art de la perspective. Marianne.
Une de mes joies de l'été : le superbe roman de Laurent Binet, où le polar utilise l'épistolaire comme ressource narrative. La peinture, la condition féminine, la politique, le picaresque, la religion... et tout ça au profit d'une affaire criminelle... Courez-y. Pierre Lemaître. -
Professeure d'histoire-géographie, Mathilde s'acharne à saisir l'époque. Son grand-père lui répète qu'elle doit être légère, mais comment vivre lorsque les croyances vacillent ? Le choc du confinement mondial, son oubli presque immédiat et la guerre en Ukraine achèvent de la désorienter. De mystérieux feuillets retrouvés dans la chambre de son grand-père et une vidéo de Leonard Cohen l'entraînent à Jérusalem. Loin de son quotidien - de ses élèves, de son compagnon et de sa fille -, Mathilde, à l'écoute de tous ses sens, porte une attention accrue aux êtres qu'elle croise, et qui lui livrent à leur manière de nouveaux signaux à déchiffrer.
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En 1938, de jeunes et brillants physiciens juifs hongrois fuient l'Europe pour se réfugier aux États-Unis. Terrifiés à l'idée qu'Hitler, qui prépare alors l'Allemagne nazie à la guerre, puisse mettre au point une arme ultime, ils s'unissent dans une terrible course contre la montre pour concevoir puis construire - sous la direction de Robert Oppenheimer - la bombe atomique.
Alors que retentissent en Europe les cris des ghettos en flammes, Manhattan Project raconte les doutes de scientifiques profondément pacifistes et dessine une grande fresque : celle de l'humanité effrayée. -
Croire : Sur les pouvoirs de la littérature
Justine Augier
- Actes Sud
- Babel
- 2 Janvier 2025
- 9782330200022
Justine Augier ("De l'ardeur", "Par une espèce de miracle", "Personne morale"...) qui pratique et incarne une forme de pudeur et d'éthique littéraire assez uniques voit son projet d'écrire sur la littérature comme lieu de l'engagement entrer en collision avec la maladie et bientôt la mort de sa mère. Alors que la nature même de l'urgence mute, l'intime et l'universel se tressent dans un texte bouleversant de justesse et de clairvoyance. Et qui rappelle le potentiel devenir résistant de chaque lecteur.
À l'intersection du littéraire et du politique, un livre bref et fulgurant qui trouve sa place entre Hannah Arendt et Joan Didion. Pas moins. -
Mon frère
Jamaica Kincaid
- Éditions de l'Olivier
- Bibliotheque De L'olivier
- 24 Janvier 2025
- 9782823622621
Jamaica Kincaid raconte la disparition de son frère, mort du sida à l'âge de trente-trois ans à Antigua, une petite île des Antilles. Avec délicatesse, précision, parfois avec une brutalité inouïe, elle décrit ce qu'elle voit, ce qu'elle ressent. Elle s'efforce de comprendre pourquoi cet événement l'oblige à repenser toute sa vie, et avec elle celle de sa famille.
« Pour moi, l'écriture n'est pas un moyen de se projeter dans la sphère publique, mais simplement une façon d'être. C'est un processus toujours très douloureux, mais je l'accepte comme une réalité qui ne doit pas être esquivée. Telle est ma vie. Telle est la vie sur laquelle j'écris. La quête du bonheur ne m'intéresse pas. Ce qui m'intéresse, c'est la quête de la vérité, et la vérité ressemble souvent au contraire du bonheur. »
Mon frère a reçu en 2000 le Prix Femina étranger. -
Frank, programmateur informatique aussi brillant qu'inadapté au monde réel a deux passions : la musique de Bach et l'existence de formes de vie extraterrestres. Alors qu'il se rend à Paris pour rencontrer un logicien qui partage ses idées contre l'avis de sa petite amie, il disparaît...
Ce que Rachel aime chez Frank, c'est son innocence, son intelligence hors norme et sa passion, notamment pour la musique de Jean-Sébastien Bach. En tant que codeur informatique, il perçoit en chaque chose les motifs et les structures, mais alors que ses théories glissent peu à peu vers l'irrationnel, Rachel commence à s'inquiéter. Surtout lorsqu'il commence à discuter sur Internet avec des gens qui partagent ses obsessions pour l'ufologie, l'étude des ovnis, et qui le persuade de se rendre à Paris. Quand il disparaît, ses craintes se confirment et elle sollicite l'aide d'une détective prénommée Robin persuadée que la clé de l'énigme se trouve dans un roman de science-fiction des années 1950, La Tour. À mesure que l'enquête progresse, certaines théories défendues par Frank ne leur semblent étrangement plus si absurdes... -
Né en mai 1942 à Chêne-Bougeries, Valère Novarina passe son enfance au bord du Léman et dans la montagne : à Torchebise, au col du Feu, à Outanne, à Jambe-de-ça, à Jambe-de-là ; à Ouatapan ; il découvre au passage que le patois n'est pas du français estropié mais une autre façon de descendre du latin...
Quant à la chanson hongroise composée par Istvan et chantée par sa mère Manon Trolliet, il y reconnaît - lui apparaissant peu à peu - une seconde langue maternelle incompréhensible.
À partir de la fin des années 1960, il déploie une oeuvre littéraire, théorique et picturale largement reconnue : développement dans la lumière du drame comique, optique, charnel de la « respiration », forme primitive de la pensée.