«Il est quand même étrange ce sujet de l'amour : on y pense tout le temps et on n'y croit pas.»Lors d'un été de canicule, secoué par la crise des Gilets jaunes, un romancier veut croire qu'on peut encore écrire sur le grand amour. Et le vivre. Felice et Noé, une avocate et un dessinateur que tout semble séparer, l'entraînent alors dans le secret de leur couple : le goût du risque, la soif de désir et de beauté.
« C'est l'homme le plus libre que j'ai jamais rencontré », disait de lui Theodore Roosevelt.
Né en Écosse, débarqué à dix ans aux États-Unis, installé dans la région des Grands Lacs, il travaille sans relâche dans la ferme familiale, mais lève parfois la tête pour s'émerveiller de la nature environnante. Le soir, il invente des machines qu'il présente en ville, dont ce réveil qui le sort automatiquement du lit à l'heure du lever. Très vite, John Muir rejette cette existence de forçat et décide de vivre en autonomie dans la nature. Il quitte le Wisconsin et sillonne le pays à pied jusqu'en Floride, puis rejoint la Californie. Dès lors, il ne cessera de parcourir le monde.
Figure mythique aux États-Unis, créateur du parc national de Yosemite, John Muir s'interrogea sur le sens de la vie dans la nouvelle société industrielle et industrieuse et y répondit tout simplement par son mode de vie.
Les portes du Quai d'Orsay ont été ouvertes à Alexis Jenni, qui a ainsi pu rencontrer de nombreux acteurs de ce monde fascinant. Ceux-ci lui ont livré documents, informations, anecdotes, précisions sans " langue de bois ". Avec son talent et son humour, Jenni en a extrait l'essentiel en de savoureux fragments qui révèlent l'histoire, le fonctionnement et le rayonnement international de la diplomatie française.
Écrites sur le vif, ponctuées par de nombreux dessins au trait, pigmentées par une mise en page bouillonnante, ces Miscellanées du quai d'Orsay nous plongent avec délectation dans la grande et la petite histoire.
Comment passe-t-on de champion de ski à Prix Nobel de la paix ? De héros polaire à créateur d'un statut pour les réfugiés ?
Alexis Jenni raconte à la façon d'un roman la vie extraordinaire de Fridtjof Nansen, homme doué en tout, qui fut champion du monde de patinage, consacra ses travaux scientifiques au système nerveux, dessinait fort bien et écrivait d'une plume remarquable. L'histoire d'un homme qui traversa le Groenland à ski puis tenta d'atteindre le pôle Nord et devint héros national norvégien. Un homme qui oeuvra pour le rapatriement des prisonniers de guerre, puis créa un passeport destiné aux centaines de milliers d'apatrides laissés pour compte par l'effondrement des empires en 1918. Un homme qui sauva des milliers de vies et qui se demandait avec mélancolie s'il n'avait pas raté la sienne.
«J'allais mal ; tout va mal ; j'attendais la fin. Quand j'ai rencontré Victorien Salagnon, il ne pouvait être pire, il l'avait faite la guerre de vingt ans qui nous obsède, qui n'arrive pas à finir, il avait parcouru le monde avec sa bande armée, il devait avoir du sang jusqu'aux coudes. Mais il m'a appris à peindre. Il devait être le seul peintre de toute l'armée coloniale, mais là-bas on ne faisait pas attention à ces détails.
Il m'apprit à peindre, et en échange je lui écrivis son histoire. Il dit, et je pus montrer, et je vis le fleuve de sang qui traverse ma ville si paisible, je vis l'art français de la guerre qui ne change pas, et je vis l'émeute qui vient toujours pour les mêmes raisons, des raisons françaises qui ne changent pas. Victorien Salagnon me rendit le temps tout entier, à travers la guerre qui hante notre langue.» Alexis Jenni.
J'ai aimé la littérature, j'ai aimé les sciences, j'ai aimé les arbres, mais pendant des années, je n'ai pas su allier les trois, chacun de ces amours allait son chemin, sans qu'ils ne parviennent à se croiser. Et puis un été dans les Pyrénées, marchant dans la forêt, c'est venu. J'ai eu envie de parler des arbres, parler à la fois de ce qu'ils sont et de comment nous vivons avec eux. J'ai commencé à écrire sur mon téléphone, en marchant, les gens que je croisais sur le sentier devaient me voir en citadin incapable de regarder autour de lui, alors que j'avais enfin trouvé la façon de raconter ce qui était là. Je veux parler de ces êtres extraordinaires avec qui nous partageons la Terre, qui sont vivants comme nous mais d'une autre façon, et avec qui nous avons une relation continue à laquelle nous ne pensons pas assez souvent, tant elle nous imprègne, tant elle est profonde. Nous sommes arboricoles au fond, nous vivons avec les arbres depuis toujours. Alors plutôt que d'en faire des êtres anthropomorphes, j'ai voulu dire leur étrangeté, connue par les sciences, mais aussi notre proximité par des anecdotes qui racontent cette place familière, eux auprès de nous, nous auprès d'eux. En prenant ces deux points de vue que la littérature peut mêler, je veux rendre hommage à ces compagnons de vie, à nos colocataires de la Terre, sans qui nous ne pourrions l'habiter.
Ce livre est un livre du bonheur, celui que la science procure dans l'ivresse de chercher, de découvrir, de comprendre et, par là, à chacun d'entre nous de s'enrichir. L'auteur, écrivain reconnu et grand amateur de sciences, y raconte l'histoire de notre planète à travers les cinq extinctions massives d'espèces qu'elle a traversées et évoque la sixième qui menace Homo Sapiens...
Dans ce livre, tout est vrai, mais délesté de ce qui pourrait être préjudiciable à la clarté du récit afin de le rendre parfaitement accessible même aux non scientifiques.
C'est de la pop science : l'auteur raconte pour faire connaître et pour émerveiller...
«Jean-Paul Aerbi est mon père. Il a eu vingt ans en 1960, et il est parti en Algérie, envoyé à la guerre comme tous les garçons de son âge. Il avait deux copains, une petite amie, il ne les a jamais revus. Il a rencontré ma mère sur le bateau du retour, chargé de ceux qui fuyaient Alger.
Aujourd'hui, je pousse son fauteuil roulant, et je n'aimerais pas qu'il atteigne quatre-vingts ans. Les gens croient que je m'occupe d'un vieux monsieur, ils ne savent pas quelle bombe je promène parmi eux, ils ne savent pas quelle violence est enfermée dans cet homme-là.
Il construisait des maquettes chez un architecte, des barres et des tours pour l'homme nouveau, dans la France des grands ensembles qui ne voulait se souvenir de rien. Je vis avec lui dans une des cités qu'il a construites, mon ami Rachid habite sur le même palier, nous en parlons souvent, de la guerre et de l'oubli. C'est son fils Nasser qui nous inquiète : il veut ne rien savoir, et ne rien oublier.
Nous n'arrivons pas à en sortir, de cette histoire.»
Le narrateur, Juan de Luna, est un jeune noble espagnol. Il raconte comment, avec cinq cents hommes de hasard, son patron Hernán Cortés a découvert et conquis le grand empire des Mexicas, dans une suite de prouesses que l'on croirait tirées d'un roman de chevalerie qui tourne mal. Cuba, début du XVI e siècle. Cortés est à l'affut d'informations concernant « l'île de Yucatan », dont on ignore s'il s'agit d'une grande île ou d'un continent. Il cherche au Nord l'équivalent du détroit que Magellan a trouvé au Sud, afin d'accéder aux fameuses Indes. En débarquant au Yucatan, il fonde la ville de Veracruz puis s'appuie sur les guerres entre les peuples indigènes pour détrôner l'empereur Moctezuma. La conquête espagnole est un génocide, le Mexique entier tombe dans la bourse de Charles Quint. Mais le roi se montrera ingrat et le retour de Cortés en Espagne sera douloureux. Alors que Pizarro triomphe en s'emparant du trésor des Incas, Cortés connaîtra une fin sans gloire, victime de la dysenterie dans une bourgade andalouse. Jamais il n'y eut plus grande aventure que celle-ci, et jamais il n'y en aura d'autre, car désormais le monde est clos, connu, fini. Servi par un style très enlevé, ce roman splendide et sanglant est aussi terrible que passionnant.
Dans une méditation nourrie de souvenirs, Alexis Jenni, Prix Goncourt 2011 pour L'Art français de la guerre, compose un hymne à nos cinq sens. Croire n'est pas savoir, c'est sentir - voir, écouter, sentir, goûter et toucher -. Et c'est aimer, comme lorsque l'on saisit l'intensité de la présence qui réside entre deux visages, révélant l'éternité. Car dans ce credo moderne, « ce qui est là, et d'une façon très intense, c'est la vie avant la mort, celle où je suis, celle où nous sommes ensemble, celle qui me porte, m'imprègne et m'anime. Cette vie-là a valeur d'éternité. » « Un joyau pour l'âme, un vrai poème sacré. » La Croix, Bruno Frappat Ce livre a reçu le Prix Spiritualités d'aujourd'hui en 2015.
Récit d'un apprentissage, d'un dépassement de soi ou hymne aux mots, et donc à la littérature ? Évidemment, le tout ensemble, intimement et magnifiquement lié. Pour la première fois, Alexis Jenni dit avec une sincérité émouvante ce que la vie signifie pour lui : oser apprivoiser la parole lui, qui enfant, « fut muet, puis bègue, puis embarrassé ». Le romancier et essayiste se donne tout entier à un jeu de cache-cache avec lui-même, dans une recherche non pas de la vérité mais de sa vérité.
Dans une belle énergie, avec l'art de mettre en littérature les émotions les plus infimes, il fouille, creuse, se remémore, s'interroge, appelle d'autres à la rescousse, Camille Desmoulins, Sebastião Salgado, Alain Cuny ; aussi quelques écrivains, Denis Diderot, Valère Novarina, Marcel Proust.
Il raconte la solitude, la honte, la douleur physique, le rouge aux joues et le souffle trop court jusqu'à l'étouffement. Il raconte l'inquiétude sinon l'angoisse de prendre la parole, de prendre place dans le monde des humains. Alexis Jenni lutte contre le silence et s'arme de désir : « L'écriture est la revanche des muets, des bègues et des maladroits ». L'écriture, pour lui synonyme de patience et de labeur, nait de la parole vivante. Elle est une vie commune, un partage.
C'est l'histoire d'un grand-père qui décide de planter des arbres sous l'oeil étonné de son petit-fils. La vigne grimpe le long du mur, l'olivier grandit, le pommier donne même des fruits... Emerveillé, le grand-père explique à l'enfant comment la graine peut finir par donner un arbre magnifique et tellement différent de la graine qu'il était. Et pour les hommes, c'est la même chose...
Un beau texte sur le temps qui passe, la magie de la vie, ce qui fait que chacun est unique. Les illustrations de Tom Tirabosco, 13 vues du jardin prises du même angle, comme 13 tableaux, 13 photos instantanées d'un même lieu à des moments différents, rendent bien toute la force, la profondeur du propos. Un livre poétique, philosophique, élégant.
Dans un bref essai très libre, incisif, rêveur, bourré d'anecdotes personnelles et très intimes, Alexis Jenni, ancien professeur de sciences, romancier, amateur de science fiction et capable de très profondes méditations spirituelles, nous propose de nous interroger sur notre souci et fantasme de perfection. Du corps, des sciences, du culte des résultats... Il fait l'éloge de l'imperfection comme vertu ! Et mobilise pour ce faire autant de grands auteurs spirituels que des films de science fiction, des ouvrages scientifiques, des romanciers et des poètes. La grâce de l'humanité, c'est de vivre l'imperfection.
Ecrivain en quête de mots pour dire le plaisir du toucher, Alexis Jenni est allé chercher des images du côté de la peinture. Dans les tableaux qui le troublent, chez les peintres qui parlent à son corps et à son désir. Il raconte ces détails qui attirent irrésistiblement sa main : les fesses de Maria Boursin chez Bonnard, les étoffes sensuelles de Poussin, les chairs tendres de Fragonard, le blanc crémeux que Picasso pose sur la joue de Jacqueline, le mouvement fébrile des corps enlacés chez Bacon... Enchevêtrant lettres d'amour à sa bien-aimée et plongées intimes dans la vie de ces artistes devenus amis, il cherche à cerner au plus près cette beauté qu'il regarde, sent, écoute, touche et goûte.
Louis-Sébastien Mercier dans L'An 2440, Jules Verne dans Paris au XXe siècle, George Orwell dans 1984 ont tenté d'imaginer le monde dans les décennies et les siècles à venir. D'autres, comme Fourier ou Cabet, ont tenté de concevoir, en des termes étonnamment précis, une société plus harmonieuse d'où l'exploitation et la souffrance seraient bannies. Ces écrivains et ces philosophes ont souvent été des visionnaires, anticipant le développement tentaculaire des métropoles et du trafic automobile, le règne de l'ordinateur, ou encore la société de surveillance.
Nombre d'utopies (le suffrage universel, l'abolition de l'esclavage, l'émancipation des femmes, le droit à l'éducation et à la protection sociale), qui souvent laissaient leurs contemporains incrédules, ont alimenté les aspirations démocratiques au cours des deux siècles passés. Ce qui continue d'éveiller notre intérêt, c'est l'effort d'anticipation, d'arrachement au présent, couplé à une inquiétude sur le monde tel qu'il va et à une volonté d'améliorer la condition humaine.
C'est, en d'autres termes, l'invention d'une utopie raisonnée. Unis par la volonté de s'affranchir du pessimisme et de la résignation qui brident l'imagination politique contemporaine, les textes de ce dossier sont de deux ordres : les uns anticipent le monde d'après-demain, les autres se présentent comme des récits rétrospectifs, écrits en 2112, des mobilisations qui se déploient sous nos yeux. Les utopies d'aujourd'hui constitueront sans doute la matière des livres d'histoire de demain
Quinze femmes ouvrent leur cuisine, et font partager un plat auquel elles tiennent. Un plat de famille venu d'ailleurs - du Bénin, de l'Egypte, de l'Afghanistan ou encore du Nicaragua - mais "vivant" aujourd'hui ici. Un plat simple mais délicieux, qui ravive les souvenirs et réchauffe les coeurs.
Tout en le préparant, elles racontent comment on leur a transmis, comment elles l'ont transformé, et puis finalement toute leur histoire, comment elles sont arrivées en France, et comment elles y vivent.
Le récit délicieux de la vie de quinze femmes dans la France d'aujourd'hui qui révèlent leurs trésors culinaires familiaux.
Illustré de photographies et d'illustrations originales.
Walenhammes est la plus grande ville industrielle du nord de la France, et on sait à peine qu'elle existe. Quand les terribles événements que l'on sait commencèrent à la détruire, Charles Avril y vint sur un coup de tête, pour écrire quelques articles qu'il pourrait vendre au site d'information où il est pigiste.
À Walenhammes, après la fermeture des mines et du haut-fourneau, il ne reste qu'un peuple abondant dont on ne sait pas quoi faire. Georges Fenycz, maire de cette immense municipalité décatie, a une idée simple : la pauvreté enrichit. Alors se déverse sur Walenhammes la cruelle guignolade du libéralisme, qui absorbe toutes les critiques qu'on lui adresse, dont on ne peut plus rien dire à moins d'en écrire un roman qui déborde.
Charles en est le spectateur, tout en découvrant ce à quoi il ne s'attendait pas : l'amour d'une maître-nageuse, l'amitié d'hommes qui continuent de vivre malgré tout, et l'affection d'une petite fille qui pense devenir adulte en lisant jusqu'au bout Les Démons de Dostoïevski.
Ce roman décrit l'installation d'un monde nouveau qui désormais sera le nôtre.
Véritable lien entre les Cévennes et la vallée du Rhône, la Cèze serpente sur près de 128 km au nord du département du Gard et, pour partie, sur les départements de la Lozère et de l'Ardèche. Condensé de nature sauvage, elle offre de somptueux paysages et de nombreuses occasions d'escapade.
Le beau livre qui accompagnera l'émission quotidienne de France 2 d'octobre à décembre, images en reliefs et textes d'Alexis Jenni (prix Goncourt 2011)
Élucidations n'est pas un ample roman comme L'art français de la guerre, mais au contraire un recueil de textes très brefs. Cinquante «anecdotes», écrites à la première personne du singulier, qui dessinent peu à peu un paysage mental.
Ces textes nous font penser d'abord à un glaneur de souvenirs à la recherche d'impressions fugaces. Mais Alexis Jenni ne cultive pas des sensations universelles, au contraire, il veut révéler ce qu'a de totalement particulier notre expérience individuelle du monde. Tantôt mélancoliques, tantôt absurdes, tantôt amusées, mais jamais monotones. Méditations simples et accessibles, elles témoignent d'un regard étonnamment modeste de l'auteur sur soi. L'enjeu n'est pas ici la connaissance, le savoir. C'est le familier qu'explore Alexis Jenni, qu'il ne quitte jamais - comme Lyon et la Saône où ses pas finissent toujours par le ramener.
Une excursion originale et autobiographique hors du roman par l'auteur du prix Goncourt 2011.
À l'heure des désastres écologiques, peut-on vouloir encore expérimenter de nouvelles voies, rêver d'autres chemins?? Oui?! Ici ou là, des espaces se créent qui témoignent d'un retour des utopies dans les têtes et dans les actes. Pour preuve, ces quatre récits enthousiasmants où des anthropologues, un écrivain, un expert de l'économie sociale et solidaire, et un architecte livrent leur vision de ce que serait un monde différent.
Se nourrir propose un tour de France des acteurs de l'aide alimentaire, où l'on peut découvrir les ressorts d'une solidarité à toute épreuve, mais aussi d'un véritable business pour certains. Ces rencontres sont relatées avec une profonde humanité sous la plume d'Alexis Jenni et elles sont étroitement mêlées aux analyses percutantes et très documentées de Frédéric Denhez. Bienvenue dans les coulisses, parfois sordides, souvent lumineuses, de l'aide alimentaire en France.