Le 16 mars 1914, Henriette Caillaux, épouse du ministre des Finances du cabinet Doumergue, attend Gaston Calmette dans les locaux du Figaro. Auteur d'une campagne de presse infamante contre l'époux de Mme Caillaux, le journaliste ne sait pas encore qu'il va mourir. Dès l'arrivée de Calmette, Mme Caillaux est introduite dans son bureau et après quelques échanges verbaux aussi vifs que définitifs, elle l'abat, vidant sur le journaliste le chargeur de son petit automatique.
Au milieu du XIXe siècle, la libéralisation des pistolets de poche a créé un véritable engouement pour ces armes, inaccessible jusque-là au vulgaire quidam. Pendant près de cent ans les pistolets de poche suivront l'évolution de l'armement portatif. Ils se déclineront de toutes les façons, coup de poing, poivrières, revolver harmonica... L'arme de poche deviendra un élément du quotidien, logé dans les replis de l'habit entre montre à gousset et étui à cigares. Destinées à la défense de l'individu, ces armes serviront aussi parfois à venger dans le sang l'honneur perdu d'une grande bourgeoise ou d'une fille des rues.
Les pistolets de la MFAC ne représentent qu'un des aspects de la production de l'époque, mais ils illustrent avec force la volonté des créateurs de l'établissement de conquérir un marché en pleine extension avec des armes aux noms patriotiques, tels que le Gaulois ou Le Français. Cet ouvrage apporte un éclairage nouveau sur les nombreux modèles d'armes diffusés par la MFAC de Saint-Etienne. Production, chiffres de vente, fournisseurs, modifications techniques... Une mine d'informations pour les amateurs, issues d'archives jusque-là inexplorées.
À la veille de la Seconde Guerre mondiale, inquiète du bruit des bottes qui martèlent d'un rythme martial le sol de l'Allemagne nazie, l'armée française se dote dans l'urgence d'un nouveau système d'armes portatives en calibre 7,65 Long. Deux types de pistolets et un pistolet-mitrailleur sont adoptés à cette époque. Mais produites trop tard, ces armes n'ont qu'un rôle mineur dans la campagne de France. Fabriquées par l'occupant pour son propre compte, on les retrouve surtout dans les années 50-60 aux mains des combattants français engagés dans les guerres de décolonisation. L'auteur, relate ici l'aventure étonnante de ces armes conçues autour d'une munition que seule l'armée française a utilisée de façon réglementaire.
En matière d'armes à feu, peu d'hommes ont vu leur nom propre passer dans le langage courant. Colt pour le commun des mortels est devenu synonyme de revolver, Browning de pistolet semi-automatique et Lefaucheux de revolver ou de fusil à broche. L'invention de la cartouche à broche a révolutionné le monde de la chasse puis celui des armes de guerre et de défense. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, les revolvers à broche ont été adoptés de façon réglementaire par de nombreux pays, de la lointaine Amérique, lors de la guerre de Sécession, jusqu'aux steppes de Russie. En Europe, ils ont participé à toutes les guerres du Second Empire. Les modèles civils se sont vendus dans le monde entier. Les plus beaux ont été proposés en finitions de luxe ou présentés en coffrets, pour séduire une opulente bourgeoisie. D'autres, plus modestes, ont été vendus à vil prix, chez les marchands de cycles ou les quincaillers. Enfin, autour de la cartouche à broche, de nombreux armuriers ont conçu et réalisé des revolvers complexes, articulés ou multi-canonnés. Pistolets et revolvers à broche constituent les bases de riches collections dans les musées du monde entier. Ils sont les témoins privilégiés de l'histoire tourmentée de la seconde moitié du XIXe siècle.