Ce livre a une ambition : faire aimer la peinture. Pour ce faire, il souhaite donc aider à observer, à identifier à comparer, à interpréter, à décrire et à raconter. Il est fondé sur une conviction, celle de la nécessité d'une approche directe, physique et sensible des oeuvres.
Celle-ci n'est possible qu'à travers la visite au musée ou la découverte in situ du lieu, monument, galerie, dans lequel les tableaux sont conservés et présentés. Mais il s'agit aussi de pouvoir replacer l'oeuvre dans un contexte stylistique et historique permettant d'évaluer sa place dans l'histoire des arts.
Cet ouvrage se veut donc une petite boîte à outils, un nécessaire de voyage permettant d'entamer, en se fondant sur quelques exemples choisis, pour bon nombre d'entre eux dans les collections des Musées du Grand Est allant du XVe au XVIIIe siècle, l'exploration de la peinture de chevalet. Il veut ouvrir quelques portes vers cet univers infini de formes et de couleurs, dans toute la richesse de son histoire.
Où est mon pays ? s'interrogeait le poète André Frénaud. Poser la question, c'est déjà un peu y répondre.
Certes. Alors, où est la Champagne-Ardenne ? Dans les musées, cela ne fait aucun doute.
Cette affirmation, aux accents de certitude, je ne l'énonce pas pour faire triompher un quelconque besoin de la cause mais parce qu'elle est simplement le fruit de l'expérience. La mienne, qui ne demande qu'à devenir la vôtre.
Il y a des invitations qui ne se refusent pas. Celle dont il est question ici est assez inclassable. Sans doute est-elle promenade à l'aventure, voyage dans le passé et dans l'avenir, rencontre avec l'Art et l'Histoire, vivifiés par la vérité documentaire des collections. Sans doute aussi est-elle faite d'un peu de l'âme des lieux et de la nostalgie du temps qui passe autant que de la force de l'instant présent.
Si le bonheur, c'est de connaître où est son pays, alors je suis un homme heureux. En passant par les musées, j'ai écouté la Champagne-Ardenne me raconter sa propre histoire, qui est un peu la mienne.