Ce livre rassemble une suite de récits consacrés à quelques grandes figures de hors-la loi, principalement ceux que l'on nomme " bandits populaires " parce qu'ils ont choisi d'être des sortes de justiciers.
Car la loi se soucie rarement de justice, elle est d'abord, de tout temps et en tous lieux, l'instrument des puissants qui entendent réglementer l'oppression et préserver leurs privilèges. Alors se lèvent les poètes brigands des Balkans, ceux d'Italie, Lampiao dans le nord-est du Brésil, Pancho Villa, Emiliano Zapata au Mexique, Bonnie Parker et Clyde Barrow en Amérique ; le cas de Van Meegeren, l'homme des faux Vermeer, étant d'une autre nature mais tout aussi révélateur des hypocrisies et des mensonges qui régissent le monde.
André Velter conjugue ici l'art de l'historien à celui du conteur : il restitue des histoires vraies qui finissent toujours mal. Dans sa préface, il revient sur les conditions qui l'ont poussé à se passionner pour ces destins hors-normes. Attendons Zapata d'urgence propose plusieurs varations sur les thèmes de l'ordre, du jeu social, et des leurres mortels qui tentent de piéger les rebelles irréductibles.
Pendant des années, j'ai abondamment saturé les oreilles de mes amis et de mes proches de comptes-rendus exaltés vantant tel ou tel livre de tel ou tel auteur.
L'occasion de mettre par écrit de pareilles improvisations n'est venue que plus tard, mais le pli était pris: trop porté aux exercices d'enthousiasme je ne pouvais que récuser le statut de critique littéraire.
Celui de chroniqueur me convient sans doute mieux, parce qu'il est de tradition qu'il concilie parole et écriture, et que mes articles, études brèves, préfaces, portraits ou récits de rencontres semblent précisément préserver un peu de l'allant de la voix dans le sillage d'encre des mots.
Il y va de la passion d'évoquer, selon moi, les oeuvres que l'on aime.
Alors des auteurs inspirés par le mythe de Faust aux poètes du Chat Noir, d'Omar Khayam, Rimbaud, Pessoa, Saint John Perse, Prévert, Holan, Char, Camus, Szentkuthy, Jabès, Luca, Majrouh à Lokenath Bhattacharya ou Adonis; alors oui, Écrire au long cours... A. V
Les photographies de René Char, prises le 23 juillet 1984 aux Busclats par Marie-José Lamothe, présentent le poète de Fureur et Mystère comme on ne l'imaginait guère : expansif, spontané, rieur, mais aussi méditatif et sombre.
Le récit d'André Velter qui accompagne ces images révèle un homme, physiquement, moralement, poétiquement, hors normes. C'est un géant à la verve insoupçonnée qui apparaît ici, capable de subtiles évocations, d'improvisations fascinantes et de colères telluriques.
Deux poèmes d'André Velter dédiés à René Char et l'ensemble des lettres qu'ils ont échangées complètent ce volume pour en faire le livre-témoin d'une amitié sans faiblesse.
La rencontre entre un cavalier et un poète peut avoir pour origine une citation d'un auteur russe, en l'occurrence Ossip Mandelstam qui, dans son Voyage en Arménie,appelle de ses voeux l'éruption d'un Verbe à cheval. C'est en tentant de réaliser poétiquement ce pari qu'André Velter est entré en complicité avec Bartabas, l'amour prolongé des chevaux trouvant un prolongement naturel dans le partage de la parole poétique. Depuis maintenant plus de dix ans, des créations en résonances, voire des créations communes ont vu le jour : Zingaro suite équestre d'André Velter (Gallimard) et Bartabas intervenant dans ses spectacles sur des poèmes d'AndréVelter, notamment au cours de la soirée inaugurale de l'Académie du Spectacle Équestre de Versailles le 24 février dernier. Dans ce livre, André Velter évoque cette aventure commune et nous offre à lire certains textes écrits spécialement pour Bartabas et un long entretien assorti d'une vingtaine de photographies inédites d'Antoine Poupel.