Francis Picabia
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Poèmes et dessins de la fille née sans mère
Francis Picabia
- Éditions Allia
- Petite Collection
- 5 Janvier 2024
- 9791030417678
: En 1918, alors qu'il est soigné au sanatorium de Gstaad en Suisse pour dépression nerveuse, Francis Picabia réalise les vingt et un dessins et cinquante-huit poèmes qui composent Poèmes et dessins de la fille née sans mère. Dans ce recueil, l'un des tous premiers de Picabia, se succèdent de surprenantes associations, où le rêve côtoie la réalité la plus prosaïque.
Les dessins, aussi absurdes que les textes qu'ils accompagnent, ne manquent cependant pas d'offrir une vision singulière de la modernité, où les lignes prennent des formes mécaniques tout en accueillant dans leurs courbes des mots érotiquement évocateurs.
Ruisselant de non-sens, ne s'interdisant aucune audace esthétique, ces poèmes et dessins sont irrigués par la fantaisie et la liberté caractéristiques de l'esprit Dada. -
Des écrits inédits de Picabia adressés à sa femme et inspiratrice Gabriële Buffet. L'occasion de redécouvrir le talent d'écriture d'un immense original, un géant parmi les artistes du XXe siècle.
J'avais beaucoup de choses à te dire, mais j'ai tout oublié.
Ces lettres et ces poèmes, jamais publiés à ce jour, racontent l'amour de Francis Picabia pour sa première femme, Gabriële Buffet. Plus qu'un amour - un lien unique, intemporel, qui permet à l'artiste de se livrer entièrement à celle qui toujours le subjugua par son esprit.
" Quand Francis parle à Gabriële, il n'y a ni passé ni futur. Quand Francis parle à Gabriële, c'est l'éternel vertige d'être vivant dans l'instant, de se tenir en équilibriste dans "la juste indignation du présent'. " Claire Berest
" Picabia est un peintre qui peint en écrivant sur ses toiles. Un écrivain qui écrit en dessinant sur ses poèmes. Ogre en mouvement, éructant tableaux et poèmes. Tout ce qui sort de ses mains devient substance picturale, déflagration poétique. " Anne Berest
Préfaces de Anne et Claire Berest -
Râteliers platoniques, Unique Eunuque, Poésie Ron-Ron, L'athlète des pompes funèbres
Francis Picabia
- Marguerite Waknine
- 18 Octobre 2024
- 9782493282477
On le pensait ici, il était là. On le croyait là-bas, il était par ici. Inclassable, le voilà, Picabia. Insaisissable au possible, tour à tour écrivain, peintre, dessinateur, critique, théoricien ; et rien, non plus, de tout cela, tant le sérieux, le salon, la chapelle, ne furent jamais ses tasses de thé. Pour retrouver cette liberté qui fut la sienne (sourire aux lèvres) et pour (re)découvrir l'étonnant poète (qu'il fut) (aussi) ont été rassemblées sous cette couverture quatre oeuvres majeures de Francis Picabia, écrites entre 1918 et 1920. Manière de ne jamais perdre de vue que ces oeuvres, qui furent toutes publiées sous forme de plaquettes à tirage extrêmement limité, sont encore et toujours à nous faire signe et nous accompagner.
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Caravansérail, l'unique roman de Picabia, est écrit en 1924, l'année de la publication du premier Manifeste du surréalisme. C'est aussi l'année de sa rupture avec André Breton, et celle qui le voit quitter Paris pour vingt ans. Autobiographie narquoise, anti-manifeste à l'individualisme désinvolte, portrait au vitriol des avant-gardes, règlement de comptes : Caravansérail, texte aussi inclassable que son auteur, est tout cela à la fois. Des sommeils hypnotiques des surréalistes aux casinos monégasques, des boîtes de nuit à la mode aux dîners mondains, Picabia fait défiler amis et ennemis - Duchamp, Picasso, Cendrars, Cocteau, Satie, Desnos... -, égratignant les uns et chahutant les autres, refusant avec une répugnance instinctive toute méthode, tout dogme, scrupuleusement attentif à ne rien prendre au sérieux.
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Francis Picabia est né le 22 janvier 1879 à Paris et mort dans la même ville le 30 novembre 1953.
« Le tempérament ? Quelle bonne blague! Celui qui en a véritablement, l'emploie autrement qu'à faire toutes ces grimaces que l'on nomme peinture, sculpture, etc. Moi, je voudrais fonder une école « paternelle » pour décourager les jeunes gens de ce que nos bons snobs appellent l'Art avec un A majuscule. L'Art est partout, excepté chez les marchands d'Art, dans les temples d'Art, comme Dieu est partout, sauf dans les églises, car j'imagine que s'il y a un Dieu, il doit préférer la vie au pain azyme ! »
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" Picabia n'est pas modeste : il lui arrive de balancer très haut son panache verbal, mais il peut aussi l'incliner vers son lecteur pour l'éclairer ou l'informer. Presque toujours, c'est pour dénoncer les manipulations du marché de l'art (la mode) ou l'arrivisme des artistes. Il abomine les écoles qui " sont l'oeuvre de ceux qui pensent que l'union fait in force " : il n'y aperçoit que machines de promotion et de pouvoir. " Bernard NOËL. " Picabia ne fut pas seulement le peintre novateur, nomade et cleptomane que l'on apprécie aujourd'hui. Il joua également, non sans ironie, le rôle de critique d'art pour lui-même et pour les artistes de sa génération. On sent dans ses textes quelque chose de pulsionnel et de non réfléchi : l'expression d'une nécessité intérieure qui déborde, d'une vitalité qui s'évade constamment des règles de la bienséance et du bon goût. " CAROLE BOULBES. Surtout connu pour son oeuvre poétique, Picabia fut aussi un redoutable critique qui n'hésitait pas à attaquer le milieu artistique parisien. Dans les années 1920, certaines de ses diatribes furent publiées à la une de plusieurs quotidiens. Aucun artiste - pas même Picasso - n'eut une telle aura médiatique. Il donna des interviews, répondit à des enquêtes sur l'art, le cinéma, la littérature et publia des poèmes dans une cinquantaine de journaux. Insatiable, il finança et créa quatre revues entre 1917 et 1924, rédigea des préfaces, des notices de catalogues d'exposition et contribua à divers ouvrages collectifs. Pour la première fois, tous les écrits de Picabia sur le spectacle (lettres d'intention, scénarios, articles d'auto-défense, documents édités à titre posthume) sont regroupés dans ce volume. Que cela se passe à Paris au théâtre des Champs-Elysées ou à l'occasion de galas qui eurent lieu sur la Côte d'Azur, les audaces scéniques ou cinématographiques de Picabia, - Entracte, Relâche, La Loi d'accommodation chez les borgnes - avaient des décennies d'avance sur leur époque : participation du spectateur, thèmes de l'union libre et de " la folie furieuse ", jeux de rôles, gags visuels, simplicité du scénario conçu comme un divertissement. De toute évidence, ces expérimentations trouvent un écho inattendu dans les créations actuelles qui se situent à la lisière du théâtre et de la danse. Elles prouvent aussi que le spectacle vivant et le cinéma " instantanéiste " furent pour Picabia des enjeux esthétiques majeurs.
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Jésus-Christ Rastaquouère
Francis Picabia, Georges Ribemont-Dessaignes
- Éditions Allia
- Petite Collection
- 1 Février 2018
- 9791030408249
Dans ce livre incroyable, Picabia se moque de tout, y dézingue tout. S'il y met à mal les idées, les sentiments, les principes, les conventions, déconstruit la réalité, rit de tout et de rien, et même de lui, c'est que jouer c'est vivre, autant que aimer ou travailler. Un véritable livre de chevet impertinent, construit de fulgurances poétiques teintées de dérision, profondément imbibées de nihilisme qui dérangent autant qu'elles amusent. Sans aucun doute le grand texte de Dada à Paris et le chef-d'oeuvre littéraire de Picabia, dont il est à l'image : brillant, scandaleux, provocateur, désinvolte. Ridiculisant l'art et les artistes, la littérature et les écrivains, les bourgeois et les poètes, rejetant toute forme d'autorité, Jésus-Christ Rastaquouère est exemplaire de l'esprit du moment.
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