Filtrer
Rayons
Support
Éditeurs
Langues
-
«Ribemont-Dessaignes, en dépit de ses interventions publiques, reste un solitaire - Tout n'est qu'illustration autour de la solitude, note-t-il déjà en 1926 - et son chant reste toujours, plus ou moins, chant d'appel et de mort. Les contradictions qui l'habitent, cette interrogation inquiète que traduisent de brèves fulgurances transparaissent aussi bien dans les photographies de lui, faites par Man Ray, qu'à travers les témoignages de ceux qui furent ses proches. Rappelant dans Marginales la conférence donnée en 1930 à Bruxelles, Albert Ayguesparse le décrit ainsi : Grand, mince, d'une élégance chiffonnée, éblouissant de verve, Ribemont-Dessaignes était bien comme nous l'imaginions [...]. Déroutant, agressif, tout à la fois tendre et farouche, mais d'une impitoyable lucidité, Ribemont-Dessaignes est un étonnant sourcier du langage ; il détient le singulier pouvoir de conduire le lecteur dans l'univers de violence et de dérision que Dada vient de mettre au jour et où, d'emblée, il se trouve chez lui. Cet univers, Ribemont-Dessaignes va en arpenter tous les domaines. On dirait qu'un élan irrésistible le pousse plus avant. Écrire, pour lui, quoi qu'il en dise, n'est jamais un jeu, mais un acte, une démystification, une force jaillie de ce fonds libertaire qu'il porte en lui, inaltérable et incorruptible. En bon franc-tireur, Ribemont-Dessaignes vivra le plus souvent en marge des groupes littéraires auxquels le rattachent cependant des vues communes et avec lesquels il fera un bout de chemin.» Jean Pierre Begot.
-
Jésus-Christ Rastaquouère
Francis Picabia, Georges Ribemont-Dessaignes
- Allia
- Petite Collection
- 1 Février 2018
- 9791030408249
Dans ce livre incroyable, Picabia se moque de tout, y dézingue tout. S'il y met à mal les idées, les sentiments, les principes, les conventions, déconstruit la réalité, rit de tout et de rien, et même de lui, c'est que jouer c'est vivre, autant que aimer ou travailler. Un véritable livre de chevet impertinent, construit de fulgurances poétiques teintées de dérision, profondément imbibées de nihilisme qui dérangent autant qu'elles amusent. Sans aucun doute le grand texte de Dada à Paris et le chef-d'oeuvre littéraire de Picabia, dont il est à l'image : brillant, scandaleux, provocateur, désinvolte. Ridiculisant l'art et les artistes, la littérature et les écrivains, les bourgeois et les poètes, rejetant toute forme d'autorité, Jésus-Christ Rastaquouère est exemplaire de l'esprit du moment.