Dossier pédagogique d'Henri Scepi et Charlotte Laugraud-de Sainte Hermine.
Sous le pont Mirabeau coule la Seine »... Parmi les vers que les amoureux de la poésie murmurent de temps à autre, bon nombre, sans aucun doute, proviennent des pages vivifiantes d'Alcools. Ce recueil révèle la fascination d'Apollinaire pour l'esprit nouveau des premières années du XXe siècle. Il nous fait don de mots en liberté qui chantent la mélancolie des souvenirs d'amours défuntes, la magie des légendes rhénanes, la beauté mouvementée de la vie urbaine moderne. Un véritable kaléidoscope.
L'oeuvre phare d'Apollinaire, suivie d'un parcours littéraire « Modernité poétique ? ». Dans une édition conforme aux nouveaux programmes de français du lycée, incluant notamment des prolongements artistiques et culturels et un dossier Nouveau bac.
L'oeuvre Poète de la tour Eiffel et des amours blessés, écrivain mélancolique des prisons et ami des peintres cubistes, Apollinaire rassemble dans Alcools les différents visages de sa révolution poétique.
Le parcours « Modernité poétique ? » 10 poèmes, écrits au tournant des XIXe et XXe siècles, pour explorer la notion de modernité en poésie.La réflexion est organisée selon ce plan :
1. Le renouvellement des formes poétiques 2. Nouveau langage, nouvelles thématiques 3. Une nouvelle conception de la poésie Le dossier Toutes les ressources utiles au lycéen pour étudier l'oeuvre dans le cadre des nouveaux programmes :
- un avant-texte pour situer l'oeuvre dans son contexte - au fil du texte, la rubrique « Des clés pour vous guider » - après le texte :
- des repères sur l'oeuvre - un groupement de textes complémentaires sur la poésie amoureuse - des sujets types pour l'écrit et l'oral du nouveau bac français Des prolongements artistiques et culturels 6 oeuvres représentatives de la modernité en peinture, et des outils pour les analyser.
Et un guide pédagogique Sur www.classiques-et-cie.com. En accès gratuit réservé aux enseignants, il inclut tous les corrigés : des questionnaires au fil du texte, des sujets de bac, des lectures d'images
En avril 1915, Apollinaire, parti au front, reçoit le quatrain prometteur «d'une femme de France» signé du pseudonyme Yves Blanc sous lequel se cache Jeanne Burgues-Brun, poète et romancière résidant à Montpellier. Quatre vers qui deviendront son «talisman» protecteur et qui lançeront, entre les deux écrivains, une correspondance, de marraine à filleul de guerre, d'une soixantaine de lettres. Les mots affectueux de la jeune femme, dotée d'une certaine audace et n'hésitant pas à faire d'Apollinaire son «maître», plaisent au poète qui, en réponse, manie l'écriture géniale et impétueuse qui a construit son oeuvre. Ces deux esprits érudits content leur quotidien, s'échangent leurs impressions sur le conflit, l'époque, le sentimental, vacillent entre légèreté et fièvres amères. Animés du même goût pour la littérature, leurs considérations poétiques viennent enrichir les espoirs et les craintes que la période inflige inévitablement à ses acteurs et ses témoins.
Ce volume associe pour la première fois les envois de la marraine, jusqu'alors totalement inédits, à ceux de son célèbre «bleu soldat de rêve» qui furent publiés, séparément en 1951, amputés de nombreux passages.
La préface de Pierre Caizergues vient détailler l'importance et le caractère exceptionnel de cet ensemble désormais complet.
Une symphonie de baisers, de grenades, d'adieux : l'histoire d'un grand amour brûlé par le désir. On entend dans les lettres du poète français le plus révolutionnaire du vingtième siècle à sa Lou les douces harmonies des sentiments, les dissonances stridentes des incompréhensions, une mélodie charmeuse et charnelle. Une splendide correspondance amoureuse avec en fond sonore les bruits métalliques de plus en plus menaçants de la Grande Guerre.
Illustrations d'après les bois originaux de Raoul Dufy pour Le Bestiaire
De larges extraits du "Bestiaire" réunissent des quatrains inspirés par les animaux les plus familiers ou les plus aimés des enfants : du chat à la sauterelle en passant par le dromadaire et le dauphin.
«Au revoir ma chérie, je t'embrasse de tout mon coeur, de toute ma force, de toute ma virilité sur tout ce que je désire, sur tes seins roses et merveilleux. Tes lettres sentent bon les parfums de Grasse. Ce matin à l'écurie j'ai trouvé un pinson mort de froid, mais encore tiède. Je voulais lui masser le coeur pour essayer de le faire revivre, mais le vieil adjudant de ma batterie, me l'a demandé pour le porter au mess, et le manger.» Hymne à l'amour vibrant et sensuel en temps de guerre, ces lettres d'Apollinaire sont aussi un précieux témoignage sur la vie quotidienne des poilus.
"Si je vous tenais dans un lit, vingt fois de suite je vous prouverais ma passion. Que les onze mille vierges ou même les onze mille verges me châtient si je mens !" Tel est le serment fait par le prince Mony Vibescu à la belle Culculine. De Paris à Port-Arthur en passant par Bucarest, le fougueux Roumain va prouver sa passion de maintes manières à bien des partenaires.
LES GRANDS TEXTES DU XXe SIÈCLE Pour Guillaume Apollinaire, la poésie se trouve en toute chose, dans les légendes comme dans les souvenirs mythologiques, dans les bruits de la rue et sur les murs de la ville, dans la vie sous toutes ses formes, dans le temps qui s'enfuit et la Seine qui coule sous le pont Mirabeau.
Puis dans l'amour bien sûr, et ses amères désillusions, que l'auteur de La Chanson du Mal-Aimé transforme en mélodies nostalgiques.
Chef de file de l'avant-garde, Guillaume Apollinaire meurt en 1918 des suites d'une blessure reçue lors de la Grande Guerre, mais reste comme celui qui, par son goût de l'innovation et de la surprise, a ouvert la voie au renouveau poétique du XXe siècle.
@ Disponible chez 12-21 L'ÉDITEUR NUMÉRIQUE
La courte vie et l'oeuvre multiple de Guillaume Apollinaire inaugurent le xxe siècle et l'éclairent tout entier. Conteur, journaliste, critique d'art et théoricien de la peinture, il est avant tout l'inventeur d'un langage poétique qui révèle la fragilité cruelle de l'amour, l'horreur de la guerre et l'insaisissable mouvement de la vie.
Le poète du Pont Mirabeau, de La Chanson du mal-aimé et des Calligrammes avait une devise - « J'émerveille » - qu'il a honorée en explorant « le chant de tout l'amour du monde ». En 1912, il exprimait un voeu : « Hommes de l'avenir souvenez-vous de moi. » Un siècle plus tard, l'ami, entre autres, de Picasso, de Max Jacob et d'Alfred Jarry, l'amoureux de Montmartre et de Montparnasse, le précurseur du surréalisme a conquis la gloire et nous émerveille.
Recueil de seize contes écrits entre 1902 et 1910, période durant laquelle sont composés les poèmes d'Alcools, L'Hérésiarque est le premier livre publié par Apollinaire.
De la Rhénanie jusqu'à Nice, en passant par Stavelot, Rome ou Prague, les villes que ses propres vagabondages l'ont amené à explorer sont le prétexte d'intrigues singulières, mystérieusement colorées par l'érudition que lui ont fournie ses inlassables flâneries bibliographiques.
Peuplé de cardinaux rêveurs, d'assassins retors, d'amoureux éconduits mais entêtés, de chiffonniers mégalomanes et d'une vaste collection de prêtres improbables, L'Hérésiarque est une démonstration parfaitement maîtrisée du talent de prosateur d'Apollinaire.
Le jeune Roger ne rêve que de filles et de femmes, de séduction, d'abandons et d'étreintes, d'odeurs et de formes abondantes... Rapidement déniaisé, l'adolescent embrasse, caresse et séduit tout ce qui porte jupon, ne reculant devant aucun fantasme ni aucune perversion pour assouvir ses désirs et parfaire son apprentissage amoureux...
Sept mois avant sa mort, Apollinaire publie des poèmes «de la paix et de la guerre», écrits de 1913 à 1916, sous le titre Calligrammes. Ce néologisme, qu'il forge à partir des mots «calligraphie» et «idéogramme», annonce un mode d'expression original : le poème-dessin, qui allie jeu du langage et jeu des formes. Les mots dessinent ici un cigare, là une montre ou une colombe, et traversent la page sous forme de gouttes de pluie ou de trains partant pour les champs de bataille de la Première Guerre mondiale... Car Apollinaire a en partie composé ses Calligrammes au front, pour ses correspondantes aimées, Lou et Madeleine. S'il a pu se nourrir du spectacle de la guerre, c'était pour mieux la transfigurer. Et c'est aussi pour continuer de croire en l'avenir qu'il a osé, sous le fracas des bombes, cette étonnante synthèse de plusieurs arts.
De la chanson au vers libre, la poésie d'Apollinaire et à la fois classique et passionnément inspirée par la modernité. Mélancolique et fervente, elle chante la vie, l'espérance, l'amour, la fuite du temps. La puissance d'une parole poétique inégalée.
On trouvera dans ce volume : 1°) Dans l'ordre chronologique de leur publication, les grandes oeuvres en prose, de L'Enchanteur pourrissant à la posthume Femme assise ; les contes écartés du Poète assassiné sont donnés à la suite de ce recueil ; une section a été réservée aux contes retrouvés dans des revues et des journaux. 2°) Les titres de la série «L'Histoire romanesque» : La Fin de Babylone, Les Trois Don Juan et le fragment manuscrit retrouvé de La Femme blanche des Hohenzollern ; nous avons écarté La Rome des Borgia, parue dans la même collection, qu'Apollinaire a bien signée, mais qu'il n'a jamais reconnue comme sienne. 3°) Quelques fragments ou projets manuscrits. Dans une dernière section ont été rassemblés quelques textes d'une nature différente. D'abord des essais dramatiques. Ensuite, deux scénarios de films, l'un à peine ébauché, le second d'une écriture cinématographique déjà élaborée.
Première oeuvre achevée qu'Apollinaire destinait à la publication, L'Enchanteur pourrissant - dont la pre- mière version date de 1898, mais qui sera publié en 1909 - sera aussi sa seule incursion dans le monde arthurien. Issu des lectures désordonnées du poète qui découvrait à cette époque les romans médiévaux bretons et empreint de sa fascination pour le thème de l'enfant sans père, L'Enchanteur pourrissant est un texte fort et révélateur du talent baroque d'Apol- linaire. C'est la rencontre entre Merlin et ce grand poète qui allait faire de L'Enchanteur pourrissant une des pierres les plus atypiques de l'édifice arthurien du XX e siècle.
Si Apollinaire poète ne parvient pas à faire oublier le conteur et le romancier, il faut bien constater que le critique d'art et le critique littéraire ont été rarement pris en considération. C'est ce que ce volume - qui rassemble les écrits sur l'art et sur la littérature - voudrait rectifier.
Apollinaire multiplie ici les pseudonymes. Se donner tant d'êtres, s'accorder à tant de masques, c'est jouer Pessoa avant la lettre : devenant autre, Apollinaire se met dans des ailleurs qui vont lui permettre de multiplier les points de vue. L'anecdote - qu'il élève au rang de genre littéraire - va l'aider à théoriser. Car ce qui donne une unité à ces oeuvres si diverses - pour ainsi dire occasionnelles - c'est l'imaginaire de l'homme, comme le notent Pierre Caizergues et Michel Décaudin dans leur préface : «Indiscrétions et potins, marqués au sceau de son humour, informations saisies au vol dans une conversation ou rapportées par des amis, anecdotes tirées du vécu ou de son insatiable curiosité livresque s'accumulent dans un ensemble d'allure hétéroclite, mais où le propos de l'écrivain et son univers imaginaire restent fondamentalement les mêmes.» Ce que théorise au fond Apollinaire, c'est la fin de la mimésis : la beauté moderne doit être fondée sur une invention et sur une liberté sans limites de l'imaginaire. Exit la nature. Par là, il devance - avec Rimbaud - tout ce que le XXe siècle croira découvrir. Les autres achevaient un monde ; ces deux-là inventent le suivant. Le nôtre encore?
Avec ce volume s'achève la publication dans la Pléiade des Oeuvres en prose complètes d'Apollinaire. Un index - qui porte sur les trois volumes - et une bibliographie générale permettront aux lecteurs de retrouver, dans le foisonnement des textes, ce que furent les vies minuscules du Mal-Aimé, journal du dehors qui s'attache à l'anecdote parce qu'elle fixe - un temps bref - la vie qui coule. À flâner entre les deux rives de la vie et de la mort, Apollinaire fait revenir ces riens qui trament nos existences : «Tout fumeur fume une cigarette au moins trois fois par heure pendant sept heures chaque jour [...]. Chaque cigarette exige une manipulation d'au moins une minute et demie, ce qui fait quatre minutes et demie par heure, soit trente et une minutes et demie par jour.» Fumée destinée à un dieu absent, fragments de vie où se perd l'homme, échos des voix assourdies d'un théâtre qu'on ne joue plus, chroniques de peintures oubliées, qui cependant représentaient un monde. Mais il y a le corps, et c'est l'Enfer, qu'Apollinaire fréquente avec assiduité à la Bibliothèque Nationale. Si les diables peuvent être amoureux, c'est bien la preuve que l'amour est satanique. D'où ce parcours, comme une cure, des Onze mille verges, liste à la Leporello de ses propres fantasmes qu'il mettra en scène dans les Exploits d'un Jeune Don Juan.
En 1934, soit seize ans après sa mort, paraissent - sous le manteau - Les oeuvres érotiques complètes de Guillaume Apollinaire. Cet ouvrage constitué de trois tomes comprenait Les Onze Mille Verges, Les Exploits d'un jeune Don Juan et Poésies. Il n'a jamais été réédité tel quel depuis.
Hormis les poésies où le génie d'Apollinaire dépasse tout entendement, le texte phare demeure incontestablement Les Onze Mille Verges, jugé « plus fort que le marquis de Sade ». Les pérégrinations du prince Vibescu sont ponctuées de scènes particulièrement inconvenantes, décrivant dans une « joie infernale » toutes les facettes de la sexualité avec une volonté évidente d'éclectisme : sadisme, masochisme, ondinisme, onanisme, saphisme, vampirisme et surtout surréalisme qui, sublimant la crudité du récit, transcende l'humour placé au tout premier plan. Avec Apollinaire, la question est désormais posée : tout compte fait, l'Enfer ne serait-il pas joyeux ?
Voici donc l'intégralité des textes érotiques de Guillaume Apollinaire, ce précurseur de toutes les avant-gardes, augmentés d'analyses permettant de rendre accessible et de clarifier cette oeuvre licencieuse, reconnue comme la plus marquante du xxe siècle.
Extrait du recueil Alcools, ce poème relate l'amour impossible d'Apollinaire pour une gouvernante anglaise rencontrée lors d'un séjour en Allemagne. En une modernité poétique proche de l'esthétique cubiste, Apollinaire, multipliant les points de vue, juxtapose à sa détresse sentimentale des figures et des scènes de vies présentes, historiques, mythologiques ; des animaux réels ou bestiaire inventé ; divers lieux ; différentes saisons. Cet univers, après avoir été analysé et décomposé, se trouve réassemblé, en une chanson sous la voie lactée revenant elle-même avec récurrence en refrains revisités. Une Å«uvre à la fois intimiste et universelle.
" Un jour que j'étais assis dans le vieux fauteuil de cuir de la bibliothèque, l'atlas ouvert tout grand devant moi, à la page des parties génitales de la femme, je sentis une telle érection que je me déboutonnai et sortis ma pine. À force d'avoir tiré dessus, mon membre décalottait maintenant facilement. J'avais d'ailleurs seize ans et je me sentais complètement homme. Mes poils, devenus plus épais, ressemblaient maintenant à une belle moustache... " (Les exploits d'un jeune don juan).
" Zulmé était une blonde dont l'épaisse chevelure lui tombait jusqu'aux talons. Elle était plus petite que Toné, mais sa sveltesse et sa grâce ne lui cédaient en rien. Ses yeux étaient noirs et cernés. Dès qu'elle eût lâché les couilles du prince, celui-ci se jeta sur elle en disant : " Eh bien ! tu vas payer pour Toné. " Puis, happant un joli téton, il commença à en sucer la pointe. Zulmé se tordait. Pour se moquer de Mony elle faisait remuer et onduler son ventre au bas duquel dansait une délicieuse barbe blonde bien frisée. En même temps elle ramenait en haut un joli con qui fendait une belle motte rebondie. Entre les lèvres de ce con rose frétillait un clitoris assez long qui prouvait ses habitudes de tribadisme. Le vit du prince essayait en vain de pénétrer dans ce réduit. Enfin, il empoigna les fesses et allait pénétrer lorsque Toné, fâchée d'avoir été frustrée de la décharge du superbe vit, se mit à chatouiller avec une plume de paon les talons du jeune homme. Il se mit à rire, à se tordre. La plume de paon le chatouillait toujours ; des talons elle était remontée aux cuisses, à l'aine, au vit qui débanda rapidement. " (Les onze mille verges).
La préfacière, Christelle Taraud, historienne féministe spécialiste des sociétés coloniales, est l'auteure de La prostitution coloniale.
Clandestins pendant un demi siècle, Les onze mille verges et Les exploits d'un jeune Don Juan comptent parmi les oeuvres les plus sensuelles et libertines d'Apollinaire. S'y ajoutent ces Poésies libres, pour la plupart publiées anonymement ou sous pseudonyme, et qui procureront un plaisir non moins intense aux amateurs de littérature, d'érotisme... et d'humour.
Coffret de 6 volumes vendus ensemble
6 récits de Guillaume Apollinaire autour de la vie et de la mort lus par Philippe Massa.
À l'occasion de cette nouvelle parution, Grinalbert change la forme et la présentation de sa collection de littérature classique dont les nouveautés arriveront désormais sous la forme d'un disque accompagné d'un livre avec l'intégralité des textes enregistrés.