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Serguei Lebedev
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Le Débutant, c'est le poison parfait : mortel, instantané, et surtout intraçable. Kalitine, le chimiste qui l'a fabriqué dans un institut secret d'Union soviétique, s'est enfui à l'Ouest au moment de l'effondrement du pays. Le roman raconte son enfance dans une ville secrète d'URSS, sa vocation précoce, son initiation auprès d'un oncle puissant et mystérieux, puis les années passées dans un laboratoire clandestin, dissimulé sur une île dans un grand fleuve...
Vingt ans plus tard, le lieutenant-colonel Cherchniov reçoit l'ordre d'empoisonner le traître avec son propre produit, et il se lance à sa poursuite.
Le roman de Sergueï Lebedev est une enquête haletante dans le monde des espions et des services secrets russes. Dans une prose brillante, l'auteur explore les thèmes éternels de la nature du bien et du mal, des liens entre le créateur et sa créature, et entre la science et la morale. -
Août 1991. Des communistes de la vieille garde opposés aux réformes de Gorbatchev tentent un coup d'État. Porté au pouvoir par la tourmente, Boris Eltsine reprend le contrôle du pays, qui ne tardera pas à se disloquer. À Moscou, devant le bâtiment qui abritait la police politique, la statue de Dzerjinski, symbole de soixante-dix ans de répression, est déboulonnée. « On partageait alors tous l'impression que le nouveau pays naissait ici et maintenant. Nous y étions déjà, il suffirait d'un petit effort pour nous débarrasser de notre triste et sombre héritage. Il suffirait de dire la vérité sur le passé, et l'erreur ne se reproduirait plus, l'histoire prendrait une voie nouvelle. » Le héros, en quête de ses racines, part à la rencontre de ces fantômes et de leurs vérités dérangeantes, antagonistes et dangereuses pour les vivants. Il sillonne les contrées dévastées de l'ex-URSS, véritable voyage dans l'au-delà, mais un au-delà bien réel où les injustices anciennes ont pavé le chemin des violences futures. Bientôt, les guerres de Tchétchénie sonneront le glas de l'illusion démocratique et de la communauté des « hommes d'août » née sur les ruines du communisme. De fait, loin d'avoir disparu, Dzerjinski continue d'exercer une emprise sur le pays.
Roman d'aventure ? Roman policier ? Récit fantastique ? Lebedev réaffirme son talent de conteur dans cette fresque où le collectif se mêle à l'intime. Les vestiges se transforment en prémonitions, et les espaces russes se déploient, entre histoire et hallucination.
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Le premier roman de Sergueï Lebedev (né en 1981) se présente comme une enquête. Ayant survécu, enfant, à la morsure d'un chien grâce à une transfusion sanguine, le narrateur cherche à connaître l'identité de celui dont le sang coule désormais dans ses veines, et dont la personnalité recèle un mystère.
Ayant grandi pendant la période de transition qui a suivi la perestroïka et la chute du régime, Lebedev appartient à une génération héritière d'une mémoire historique « trouée » pour laquelle la violence politique - pourtant centrale dans la conscience collective des Russes - demeure fiction ou cauchemar.
La Limite de l'oubli est le premier roman d'un jeune auteur qui a su s'affranchir des contraintes imposées par l'effacement des années soviétiques. Il a mis au service de ce projet non seulement son talent littéraire, mais également son expérience de géologue qui l'avait conduit, à travers l'immensité de l'espace russe, vers les vestiges des camps et les paysages du Grand Nord, magistralement évoqués dans leur dimension à la fois mythique et politique.