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Stig Dagerman
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Notre besoin de consolation est impossible à rassasier
Stig Dagerman
- Actes Sud
- Memoires, Journaux, Temoignage
- 10 Août 1993
- 9782868693341
Depuis la découverte, en 1981, de ce texte où Stig Dagerman, avant de sombrer dans le silence et de se donner la mort, fait une ultime démonstration des pouvoirs secrètement accordés à son écriture, le succès ne s'est jamais démenti. On peut donc, aujourd'hui, à l'occasion d'une nouvelle édition de ce " testament ", parler d'un véritable classique, un de ces écrits brefs dont le temps a cristallisé la transparence et l'inoubliable éclat.
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Par l'auteur de "Notre besoin de consolation est impossible à rassasier", "Notre
plage nocturne" réunit des nouvelles qu'on pourrait appeler "psychologiques". Et quelle
plus grande solitude que celle qui règne dans certains couples ? Elle est montrée sans
complaisance sur des modes de très différents, de la légèreté ironique à l'angoisse.
Dagerman y donne une image de notre monde dans son mélange de cruauté et de futilité,
de richesse égoïste et de misère, de crasse et d'attendrissante pureté. -
«On enterre une femme à deux heures...» C'est par ces mots que commence L'enfant brûlé, le chef-d'oeuvre de Stig Dagerman, qui date de 1948.Une mère vient de mourir, laissant un mari et un fils de vingt ans. Qui était-elle, qu'était-elle en dehors de cette rumeur quotidienne dont elle remplissait la maison ? Trop tard pour le savoir. Son absence va prendre un poids que n'avait pas sa présence, suscitant un trouble entre père et fils, fait de suspicion, de jalousie et d'amour.Lire Dagerman - ce Rimbaud du Nord qui mit fin à ses jours alors qu'il n'avait que trente et un ans -, c'est lire un écrivain majeur dont la voix a la vertu de raccourcir les distances entre lecteur et auteur, instaurant un lien de complicité des plus étroits.Ardent et précis à la fois, Dagerman ramène à la surface nos secrets les plus troubles et les moins avouables. Des personnages ravagés de passion se dressent, à jamais inoubliables, comme dans un film d'Ingmar Bergman, ce compatriote de Dagerman, «l'enfant brûlé».
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Mille ans avec Dieu : Dieu rend visite à Newton, 1727
Stig Dagerman
- Eclat
- Eclats
- 17 Mai 2024
- 9782841627059
Texte tardif, incandescent, condensé de sa pensée, écrit juste avant son décès,
Dieu rend visite à Newton met un terme au retrait pensif dans lequel Stig Dagerman se
tenait et rompt avec le désespoir où l'avait laissé l'inaboutissement de nombreux projets.
Dans un style proche des écrits de Kafka, Dagerman fait le récit d'une visite de Dieu à
Newton alors qu'il formule sa théorie de la gravité. Et cette visite bouleverse la physique et
rend l'environnement imperméable à l'attraction terrestre, si bien que les êtres et les
objets volent dans la maison du savant, tandis qu'un navire hollandais accoste dans le
salon. Surréaliste et loufoque, la nouvelle ne serait qu'une farce si elle ne portait pas en
elle cette gravité qui pèse sur les hommes et les contraint à une vie de dépendance.
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1946. Un journaliste erre dans les ruines des villes allemandes anéanties par les bombardements. Il se nomme Stig Dagerman, il est là pour les besoins d'un reportage mais il est avant tout écrivain. Quelques semaines durant, il va observer, questionner, descendre dans les caves à la rencontre de ceux qui s'y terrent, s'interrogeant lui-même, méditant sur la souffrance et l'angoisse, la haine et la culpabilité. Peu à peu prend forme Automne allemand, ce livre qui, depuis sa parution chez Actes Sud en 1980, n'a cessé de s'imposer comme un témoignage de première force sur les conséquences de la défaite allemande et le destin de l'Europe.
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Recueil de nouvelles de Stig Dagerman appartenant toutes, à des titres divers, au
versant « fantastique » de l'oeuvre de Stig Dagerman. Traduit du suédois par C.G.
Bjurström et Lucie Albertini.
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Tous ceux qui doivent être aimés possèdent quelque chose.
Tous veulent être aimés pour ce qu'ils ne possèdent pas.
L'herbe pour sa hauteur, la pierre pour sa douceur.
La nuit pour son aube, le jour pour son crépuscule.
Pour son vol, le dindon exige de l'amour ainsi que l'albatros pour le pont qu'il foule.
Le rossignol veut être aimé pour sa beauté.
Mais je ne veux pas savoir pourquoi je désire être aimé. -
Au coeur du monde de Dagerman règne la peur. Elle nous saute au visage dès les premières pages du livre. Le serpent est la matérialisation de cette peur:il y a le serpent capturé par Bill, soldat de deuxième classe, et qui lui sert à s'imposer à son entourage; il y a le serpent qui, rapporté à la caserne par un des soldats, s'échappe de sa prison et plonge dans la terreur la poignée d'hommes restés dans cet immense bâtiment poussièreux et vide après le départ du régiment aux grandes manoeuvres. Est-ce le même? Cela n'a guère d'importance. Seule importe sa présence, la présence de la peur... Une oeuvre angoissée.
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Paru en français pour la première fois dans Les lettres nouvelles de Maurice Nadeau en 1959, Dieu rend visite à Newton n'avait pas été réédité depuis 1976.
Le soir de sa mort, Newton reçoit la visite de Dieu qui s'annonce d'abord par un miracle en faisant croire au physicien que la loi de la gravitation n'existe plus. Au terme d'une discussion avec le Créateur, Newton propose à Dieu de le transformer en être humain pour qu'il puisse enfin éprouver la vie de ses créatures.
Cette nouvelle est le seul projet abouti que Stig Dagerman mena dans la période de silence littéraire qui marque les dernières années de sa vie. Ce devait être l'introduction d'un roman consacré à Almqvist, grand écrivain suédois du XIXe siècle. Fable sur le pouvoir, la loi divine et les lois humaines, Dieu rend visite à Newton pose avec acuité de multiples enjeux philosophiques et politiques : Dieu devenu humain doit, pour rejoindre ses créatures passer par une série d'épreuves initiatiques où il apprendra tour à tour l'humilité, la peur, la douleur ; Newton, figure symbolique du scientifique, prend la place du Créateur au moment de mourir, c'est désormais la science qui accomplit les miracles ; quant à Dieu, aussi bien disparaît-il puisqu'il devient un simple marin.
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La dictature du chagrin & autres écrits amers
Stig Dagerman
- Agone
- Marginales
- 20 Août 2009
- 9782748901092
La contrebasse ou bien la flûte, chacun dispose d'un instrument avec lequel il pense pouvoir faire l'expérience de la liberté.
Il était une fois un homme qui possédait une contrebasse. Le soir, il s'enfermait dans l'unique pièce de son appartement et jouait pour lui-même, loin de sa jeune épouse. Il finit par savoir jouer assez bien pour devenir membre d'un orchestre de danse. Peu à peu, il devint tout à fait évident qu'il possédait l'étoffe d'un bassiste éminent. Bientôt, il s'enferma à clé le matin et le soir. Mais il arriva un jour que le couple eut un enfant, un garçon.
Au début, tout fut à peu près comme d'habitude : le père jouait, le fils pleurait et la mère ne disait rien. Mais le père finit par remarquer que l'enfant n'aimait pas cet instrument. Peu à peu le père se mit lui aussi à prendre en grippe les contrebasses. Il se mit à jouer de plus en plus mal et ses camarades lui dirent ce qu'il en était. - le petit d'abord, répondit-il ?
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c'était silencieux dans la maison de grand-mère.
le petit garçon se glissait d'une pièce à l'autre. il cherchait le silence. le petit garçon poussait une porte, puis une autre, et écoutait. les portes étaient lourdes et les seuils étaient hauts et dorés. lui était petit et pas très rassuré. dans sa poitrine, son coeur tictaquait comme une pendule affolée. il se tenait maintenant sur le dernier seuil et, cette fois, il ferma les yeux. il tourna la tête et tendit l'oreille vers la chambre pour écouter si c'était là que le silence était assis.
il entendait tant de choses. il entendait un gros bateau rouler sur la mer au milieu des mugissements de la tempête. il entendait une petite fille qui pleurait parce qu'elle était morte, et qu'on ne pouvait pas voir, car elle était enterrée sous les fleurs. il entendait aussi les bottes de grand-père aller et venir dans la pièce en faisant craquer les larges lames du parquet. mais le silence, il ne l'entendait pas.
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Ecrit par un homme de vingt-trois ans qui regarde l'Europe entrer dans la guerre froide en rêvant d'une humanité solidaire, ce roman exprime le drame d'un monde où la fraternité n'est plus capable de renaître dans le coeur des hommes.
Ce roman fouille les angoisses de personnages aux prises avec les rôles sociaux des sociétés modernes. Stig Dagerman (1913-1954) fut salué dès son premier roman, Le Serpent, comme l'un des espoirs majeurs de la littérature suédoise. Son oeuvre mêle écrits littéraires et journalistiques, parmi lesquels le recueil La Dictature du chagrin, Ies romans L'Enfant brûlé et Ennuis de noces ; les nouvelles Tuer un enfant et le récit Automne allemand.
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Ces poèmes satiriques se situent au point d'intersection des deux activités de Dagerman : la littérature et le journalisme. Il y traite en effet de l'actualité en poète et en anarchiste convaincu. Le journaliste a d'ailleurs survécu en lui à l'écrivain, une fois survenue la crampe qui l'a paralysé et cette crainte de nuire à son nom dont il parle dans Notre besoin de consolation.Le dernier de ces billets ("Attention au chien") est paru le lendemain de sa mort en 1954 dans Arbetaren, le journal anarcho-syndicaliste dans lequel il avait fait ses débuts et auquel il est resté fidèle toute sa vie et qui, par une de ces facéties de l'histoire, était le seul endroit de Stockholm où l'on n'était pas encore informé de son décès.
Le titre de ces billets (Dagsedlar) est un chef-d'oeuvre : il veut en effet dire, littéralement, billets quotidiens ; mais il n'est pas exclu d'y lire billets de Dag(erman) ni d'y voir une allusion à peine déguisée à l'expression populaire suédoise "donner un coup sur la gueule à quelqu'un". Jusque après son dernier souffle, Dagerman aura ainsi poussé ses "coups de gueule" et tapé sur toutes les formes de la bêtise humaine. Cela devrait suffire à faire de lui le perpétuel contemporain de tous les humains.
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Dans ces deux pièces sur la trahison, Stig Dagerman tentait dès 1948-1949 de mettre en oeuvre, en un diptyque contrasté, le programme de théâtre «dédramatisé» esquissé dans l'article "Théâtre et réalité" qui fait de lui le «précurseur» de Beckett et Ionesco.
«L'Arriviste» aborde un thème social : l'auteur nous montre, au sein de la classe ouvrière, un parfait "salaud". Il fait intervenir dans sa pièce un futur en forme de Némésis très cynique et réhabilite de belle façon le monologue. Le réalisme social rejoint ici le mythe.
«Le Jeu de la vérité» est une analyse en filigrane des lâchetés et des mensonges dont est tissée notre vérité. C'est la dramatisation de ce roman-culte qu'est en France «L'Enfant brûlé». -
L'action se déroule ici en vingt-quatre heures dans un village où la fille du vieux Victor épouse le boucher, mais c'est d'un autre dont elle est enceinte. Les nombreux invités de la noce ont chacun, comme Hildur la nouvelle épousée, leurs drames et leurs secrets, et la bacchanale qui dure jusqu'au petit matin devient un cruel « jeu de la vérité » où le tragique se mêle au burlesque.
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Des nouvelles où les souvenirs autobiographiques se mêlent aux choses vues. En toutes ces nouvelles Stig Dagerman révèle cet esprit lucide et angoissé, ironique et compatissant, cruel et sensible qui fait le prix et l'originalité de sa création. En préface à ce recueil, Lucie Albertini montre l'importance de Stig Dagerman et dresse la bibliographie complète des oeuvres de cet auteur.
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Avec ce texte radiophonique, La Casquette du musicien, bref comme une lame, Stig Dagerman nous propose une réflexion sur l'acte créateur, son origine et son aboutissement. Il est question de liberté de créer en dehors de l'argent à gagner nécessaire à la vie. Comment résoudre cette problématique ? Comment être libre ? Comment être indépendant ? Comment préserver son acte créateur ? Jusqu'où peut-on aller sans perdre son âme et pour pouvoir regarder le musicien dans les yeux ?
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J'ai trouvé alors une direction vers un but qui était incontestablement inaccessible ; finalement cela n'avait guère d'importance puisque seule la lutte en elle-même et non pas le but signifie quelque chose, et puisque seule la joie du combat vous empêche de sombrer et non pas la joie du but - car la notion de " sombrer " existe même si elle n'a aucune signification concrète : sombrer c'est vivre inconscient et mourir heureux sans avoir lutté dans un but absurde, sombrer c'est mourir calmement et paisiblement sans avoir opposé une absurde résistance à la grande absurdité du monde.
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Dictature du Chagrin (La) : Et Autres Récits Politiques (1945-1950)
Stig Dagerman
- Agone
- 6 Septembre 2001
- 9782910846602
Parler de l'humanité, c'est parler de soi-même.
Dans le procès que l'individu intente perpétuellement à l'humanité, il est lui-même incriminé et la seule chose qui puisse le mettre hors de cause est la mort. il se trouve constamment sur le banc des accusés, même quand il est juge. personne ne peut prétendre que l'humanité est en train de pourrir sans avoir, tout d'abord, constaté les symptômes de la putréfaction sur lui-même. personne ne peut dire que l'être humain est mauvais sans avoir lui-même commis de mauvaises actions.
Tout être vivant est prisonnier à perpétuité de l'humanité et contribue par sa vie à accroître ou à amoindrir la part de bonheur et de malheur, de grandeur et d'infamie, d'espoir et de désolation, de l'humanité.
Ce dont je rêve, comme la plupart de mes semblables, malgré mon impuissance, c'est que le plus grand nombre de gens possible comprenne qu'il est de leur devoir de se soustraire à l'emprise des organisations qui détiennent un pouvoir hostile à l'être humain, de réduire le potentiel d'anéantissement dont dispose le pouvoir en ce monde.
C'est peut-être la seule chance qu'ait l'être humain de pouvoir un jour se conduire comme un homme parmi les hommes, de pouvoir redevenir la joie et l'ami de ses semblables.
Ce recueil veut rendre au romancier et militant suédois stig dagerman (1923-1954) sa place parmi les auteurs anarchistes, nettoyer son désespoir politique de la gangue religieuse et commerciale dans laquelle le public français l'a vu emballé avec son texte notre besoin de consolation est impossible à rassasier.
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Notre besoin de consolation est impossible a rassasier, suivi
Stig Dagerman
- Actes Sud
- 19 Novembre 2001
- 9782742701285
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Lettres choisies
Stig Dagerman, Claude Le Manchec
- Actes Sud
- Romans, Nouvelles, Recits
- 6 Mars 2024
- 9782330184544
Véritable symbole de la littérature européenne d'après-guerre, Stig Dagerman a eu une vie marquée par les voyages, l'engagement contre les inégalités, mais aussi la dépression. À travers ces lettres inédites, envoyées à ses amis écrivains, à ses éditeurs et à ses adversaires, c'est avec une toute nouvelle lumière que nous découvrons l'écrivain suédois, dont les questionnements sur la vie et la société sont plus que jamais d'actualité.