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Tristan Tzara
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«On a dit que Dada débouchait sur le néant. C'est mal voir et comprendre Dada en même temps que Tzara : le mouvement et les oeuvres établissent le chaos. Devant un monde dont l'ordre était inacceptable, il fallait dresser les leçons de l'extrême désordre. Cela se fit, par Tzara, de Zurich à Saint-Julien-le-Pauvre. Ce que Tristan Tzara, venu de Roumanie, avait dans le coeur lors des premières manifestations du cabaret Voltaire, et qu'il conservera jusqu'à la fin sous la tente à oxygène, c'est la volonté d'une écriture capable de ne plus mentir : nous avons déplacé les notions et confondu leurs vêtements avec leurs noms aveugles sont les mots qui ne savent retrouver que leur place dès leur naissance leur rang grammatical dans l'universelle sécurité bien maigre est le feu que nous crûmes voir couver en eux dans nos poumons et terne est la lueur prédestinée de ce qu'ils disent... ces vers qui sont dans L'Homme approximatif soulignent à merveille ce long effort, cette ascèse, ce renfermement de deux années, bref, la vocation, la destination et la signification de ce poème ininterrompu. Il est juste de marquer que ce chef-d'oeuvre - si l'on veut à toute force mettre des étiquettes périssables sur des événements qui ne le sont pas - est chef-d'oeuvre, manifestement, du surréalisme. Cette affirmation juste est cependant une constatation fort banale. Je m'explique : dans ce tournant qui va de Dada au surréalisme, il n'y a pas, chez Tristan Tzara, rupture ou déchirement. Les mille anecdotes de la petite histoire littéraire (et qui ont leur importance) auraient tendance à nous cacher l'essentiel, qui est que Tzara, obéissant à cette logique supérieure qui n'est plus la logique commune, à cette raison autre qui n'est plus captive des infortunes du rationalisme étroit, poursuit - beaucoup plus solitaire que les documents ne le donnent à penser -, sa propre route. Il vient, hier, de tordre le cou à l'écriture, de la briser comme une canne en cent éclats sur son genou. Il a démontré les impostures du langage, les ridicules du poème, les vanités de l'apparat critique. Voilà qui est fait. La page est enfin blanche, et tellement qu'elle n'est plus une feuille de papier, mais une feuille d'arbre, un arbre, une main, une femme, un oiseau, la nuit. On écrit avec tout sur tout, voici la leçon. C'est alors, et dans ce temps, que Tzara se met à L'Homme approximatif, inventant l'écriture dans une autre langue que celle dont nous sommes couverts...» Hubert Juin.
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Réunit les «Sept manifestes dada» ainsi que les principaux recueils composés entre 1916 et 1923 par l'auteur, comme «Maisons», «Coeur à gaz» ou encore «Lampisteries».
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«... Nous croyons à l'efficacité de la poésie de Tzara et autant dire que nous la considérons, en dehors du surréalisme, comme la seule vraiment située. Quand je parle de son efficacité, j'entends signifier qu'elle est opérante dans le domaine le plus vaste et qu'elle est un pas marqué aujourd'hui dans le sens de la délivrance humaine. Quand je dis qu'elle est située, on comprend que je l'oppose à toutes celles qui pourraient être aussi bien d'hier et d'avant-hier:au premier rang des choses que Lautréamont n'a pas rendues complètement impossibles, il y a la poésie de Tzara.» André Breton, 1929
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"Lampisteries" précédées des "Sept manifestes Dada" et quelques dessins de Francis Picabia : textes lus entre 1916 et 1920 lors de manifestations Dada dont la première eût lieu à Zürich -Salle Waag - le 14 juillet 1916.
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Né en Roumanie en 1896, Tristan Tzara s'installe à Zurich au début de la Première Guerre mondiale : c'est en 1916, au Cabaret Voltaire, que voient le jour les premières manifestations de Dada, l'anti-mouvement perturbateur dont l'onde de choc se propage très vite en Europe - et notamment à Paris, où Tzara vient s'établir en 1920.
Il est alors proche de Francis Picabia et du groupe de la jeune revue "Littérature" : Breton, Aragon, Soupault... qui vont "adopter" Dada avant de rompre avec lui pour inventer le surréalisme. La trajectoire de Tzara sera dès lors plus solitaire, rythmée par la parution de ses grands recueils poétiques : De nos oiseaux (1929), L'Homme approximatif (1931), L'Antitête (1933), Midis gagnés (1939), De mémoire d'homme (1950)...
Il meurt à Paris en 1963. Cette édition, qui regroupe pour la première fois en un seul volume l'intégralité de son oeuvre poétique, permet de la redécouvrir dans sa continuité et sa constante invention.
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Ce recueil mythique fut à l'origine du " plus grand trauma poétique " vécu par aragon et ses amis de la revue littérature.
Réagissant contre la sentimentalité congénitale de la poésie, tzara y libère le mot lui-même, faisant jouer sa valeur dynamique, émotive mais surtout pas lyrique. l'extraordinaire complicité du poète et du plasticien, inventeurs de l'abstraction, et la composition typographique étroite, massive, vraisemblablement suggérée par hans arp en font l'un des livres illustrés majeurs de l'avant-garde dada.
C'est, après la première aventure céleste de mr antipyrine de tristan tzara et phantastische gebete [prières fantastiques] de richard huelsenbeck, le troisième volume de la collection dada, unité informelle animée par tzara pour accueillir les oeuvres des collaborateurs de la revue dada et plus généralement des dadaïstes du monde entier.
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Que l'homme qui, il y a près d'un demi-siècle, fondait le mouvement Dada, soit aujourd'hui ce chercheur qui, de Villon à Rabelais, s'attache à démontrer que l'obscurité des textes tient essentiellement à notre ignorance et des conditions sociales des écrivains et de leur biographie, sera un jour un grand sujet d'étonnement et d'étude déclarait Aragon en 1963, deux mois avant la mort de Tristan Tzara. Ce sixième et dernier volume des Oeuvres complètes présente, d'après ses manuscrits inédits, la totalité des recherches qu'il mena, dix ans durant, sur l'usage des anagrammes dans la poésie et qu'il envisageait de publier sous le titre Le Secret de Villon. Outre de nouvelles attributions et des précisions biographiques, on y lira, pour la première fois décrypté en sa totalité, le «roman» de Villon, l'histoire de ses amours contrariées, la manière dont il s'est vengé de ses adversaires en poète, au moyen d'une oeuvre à double entente. L'un des plus beaux poèmes de notre littérature, des plus obscurs et des plus mal connus, se trouve ainsi magistralement interprété par un poète, en raison de ce que nous savons, aujourd'hui, de l'acte poétique et de sa triple fonction narrative, analytique et ludique. Henri Béhar.
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De nos oiseaux
Tristan Tzara, Arp
- Bibliotheque Des Introuvables
- Surrealisme
- 9 Novembre 2004
- 9782845752122
En 1918, Arp illustre les 25 Poèmes de son ami Tristan Tzara, dans la collection DADA, à Zurich. En 1920, les deux hommes réalisent l'un des plus
beaux illustrés dadaïstes, Cinéma calendrier du coeur abstrait.
En 1923, ils travaillent ensemble à De nos oiseaux, que doivent publier les Éditions de la Sirène. C'est un livre d'apparence modeste, c'est-à-dire peu spectaculaire. Mais quelle élégance ! Un petit format orné de dix dessins hors texte, avec une mise en page extrêmement élaborée, mais presque " classique " : Tzara est particulièrement sensible - comme Éluard - à l'aspect de ses livres.
De nos oiseaux ne sera finalement mis en vente par Simon Kra (l'éditeur du
Manifeste du surréalisme) qu'en 1929. C'est l'un des derniers livres " Dada " ou, si l'on préfère, l'un des premiers livres surréalistes.
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Le tout premier livre DADA de Tzara, publié à Zurich par l'imprimeur anarchiste Julius Heuberger.
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Cinéma est de l'avis des connaisseurs l'exemple le plus achevé du livre dadaïste.
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En 1916, Tristan Tzara publie La première aventure céleste de M. Antipyrine dont plusieurs extraits reviendront dans la revue DADA qu'il anime de 1917 à 1921. Le volume est accompagné de bois gravés et coloriés par Marcel Janco. En 1938 paraît La deuxième aventure céleste de M. Antipyrine qui avait été jouée près de vingt ans auparavant lors d'un festival Dada.
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