«Nous sommes moins seuls que nous l'imaginons. Nous sommes si peu seuls qu'un des vrais problèmes de cette vie est de trouver notre place dans les présences environnantes - écarter les morts sans les froisser, demander aux vivants ce rien de solitude nécessaire pour respirer. Dans la logique du mond...
Je suis né dans un monde qui commençait à ne plus vouloir entendre parler de la mort, et qui est aujourd'hui parvenu à, ses fins, sans comprendre qu'il s'est du coup condamné à ne plus entendre parler de la grâce. ...
Pour préparer un film de fiction (En compagnie d'Antonin Artaud), adapté du journal de Jacques Prevel, Gérard Mordillat et Jérôme Prieur ont rendu visite aux amis d'Antonin Artaud (1896-1948), ont retrouvé un à un ceux qui, jusqu'alors, s'étaient abstenus de parler de lui. De ces visites, et de faço...
...
Quelque chose avant sa venue le pressent. Quelque chose après sa venue se souvient de lui. La beauté sur la terre est ce quelque chose. La beauté du visible est faite de l'invisible tremblement des atomes déplacés par son corps en marche. ...
Après avoir décrit sa campagne au fil de nombreux récits, Jean-Loup Trassad, à partir des années 1970, s'est inquiété, en plein remembrement administratif, de la destruction du bocage construit par des siècles d'agriculture. C'est donc une défense des ruisseaux, des arbres et des haies qui est propo...
Picasso s'invita dans Les Ménines de Velázquez : ne nous privons pas de circuler dans les siennes. La tentation lui vint de soulever la robe de l'infante : épions les frémissements et les repentirs de son pinceau. Voici des ateliers, des chevalets, des colombes, des méandres de dictionnaires et de...
Les poèmes de ce volume ont été écrits entre 1917 et 1923 - date du départ de Fundoianu pour la France, à l'âge de 24 ans - et publiés de 1920 à 1930 dans différentes revues rou- maines. C'est donc de Paris que le poète compose son recueil, en effectuant un choix parmi de nombreux textes. On trouv...
L'auteur nous a subjugués, envoûtés, et, au vrai, je le dis sans goût pour les paradoxes faciles, c'est peu de huit cents pages pour parvenir à un tel résultat. D'autres n'y seraient pas parvenus en trois mille, et beaucoup par leur oeuvre entier. Jean Douassot a découvert une planète que nous pensi...
« Je savais bien deux choses pour les avoir vues moi-même, je savais les fleurs et les étoiles. J'avais pris un pot de géranium et planté les fleurs dans la terre et les racines vers le haut. Mais lui s'était tordu la tête comme quelqu'un qui se bat et était remonté par- dessus ses racines. « Les f...
Dickens publia longtemps, chaque année, dans le magazine qu'il dirigeait, un conte de Noël, pour resserrer plus étroitement, comme en famille, le lien qu'il avait su nouer avec ses innombrables fidèles. L'Embranchement de Mugby est l'un des tout derniers, et le dernier qu'il ait écrit seul, trois a...
...
L'auteur de La Gana renoue ici avec son personnage au point où il l'avait laissé à la fin de son premier roman. Il sort de l'enfance, on l'envoie à l'usine, il nous raconte sa fuite effarante devant les Allemands, ces «coupeurs de paluches», sur les routes de juin 40. Nous retrouvons dans La perruqu...
Philoctète, ayant franchi l'enceinte d'un clos sacré, a été atteint d'une blessure purulente qui, désormais, le fait hurler et troubler les sacrifices ; après quoi il a été abandonné par ses compagnons d'armes sur une île déserte où il languit depuis de longues années. Mais voici qu'il est requis m...
Dans une sorte de journal de ses pensées, un homme qui n'est plus jeune essaie de se représenter ce que c'est, d'être vieux. Ou plutôt de vivre cette situation de l'intérieur, tout en restant lui-même, en gardant l'âge qu'il a effectivement, quand il écrit, et en restant l'enfant étonné et cruel qu'...
« Mais c'est tout éveillé qu'il nous faudrait craquer comme la graine crie et se fend, jaillir au-dessus des insectes, des épis, des grands arbres, des grands rocs, des grands nuages oublieux, de la nuit froide et creuse sous qui les astres pendent, enfoncer la croûte du ciel et marcher dans les che...
«Dans tout roman la mort est présente sous la forme simple de l'achèvement. La mort violente ou naturelle, brutale ou détaillée du héros, et de ses compagnons, en est la métaphore. Elle est en fait très ordinaire. Stéphane Mallarmé tient le Styx pour «un peu profond ruisseau». Une mort discrète imbi...
Mariant la sensibilité la plus fine aux traces documentaires les plus brutes, Martine Sonnet croise mémoire collective et souvenirs familiaux dans un hommage à toute une génération d'ouvriers, celle de son père, artisan campagnard précipité dans la classe ouvrière par son embauche chez Renault à Bil...
De sa dix-neuvième à sa vingt-quatrième année, en un temps d'apprentissage, Jean- Pierre Otte écrivit bon nombre de poèmes et de courts récits. Comme s'il convenait d'abord de s'exercer, de pratiquer des sortes d'exorcismes, et de subir des influences pour progressivement s'en affranchir. Comme il l...
...
Un rêve en Lotharingie et Les contes bleus du Vin sont les carnets d'un observateur passionné, une poésie de journal intime, les éphémérides d'un coeur pérégrin qui aime à s'égarer sur des territoires en retrait des sentiers achalandés, vers des coins secrets non référencés par les offices de touris...
...
Gaston Chaissac, peintre d'une rare originalité, faisait oeuvre d'art de toutes choses : Pierres, souches d'arbres, outils hors d'usage et autres débris inutiles qu'il transfigurait à sa fantaisie. Avec le temps, il est devenu une sorte de notable de l'art brut, pour les critiques et les amateurs. ...
À partir des Quatre saisons de Nicolas Poussin, en passant par le Chef-d'oeuvre inconnu de Balzac, ce livre interroge notre rapport au musée, en l'occurrence le musée du Louvre, qui devient le lieu d'un apprentissage, un apprentissage d'écrire, et d'une inquiétude d'être au monde. Durant douze mois,...