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ivan chmeliov
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Né serf dans une petite ville de la Russie profonde, Ilya Charonov s'avère dès l'adolescence un peintre exceptionnel : son ardeur au travail, sa piété et ses prédispositions sont telles que son seigneur l'envoie faire son apprentissage à Rome. De retour en Russie après plusieurs années, Ilya trouve son seigneur marié à une jeune femme d'une beauté sans pareille, qui semble la seule à même de comprendre la portée de son talent. Il naît entre eux une passion contre laquelle il serait surhumain de lutter, et pourtant sans issue...
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Peu avant la révolution de 1905, Iakov Sofronytch est serveur dans l'un des restaurants les plus huppés de Moscou.
Préposé aux plaisirs de financiers véreux, de fonctionnaires vaniteux, de négociants grossiers et tapageurs, il travaille à s'en épuiser pour faire vivre sa famille. Mais sa fille, pensionnaire dans une école privée, ne rêve que de flirts avec des officiers et de robes aussi élégantes que celles de ses camarades, et son fils, moins frivole mais plus exalté, se met à fréquenter des révolutionnaires qu'en ces temps troublés la police politique pourchasse impitoyablement...
Ivan Chmeliov (né en 1873) accède à la notoriété en publiant Garçon ! en 1911. D'abord favorable à la révolution de 1917, il se réfugie en France en 1923 après que les bolcheviks ont fusillé son fils. Il meurt à Paris en 1950.
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Tenu par Thomas Mann pour un immense chef-d'oeuvre, Le Soleil des morts est un récit autobiographique déchirant. Il retrace les mois vécus par Chmeliov en Crimée sous la terreur rouge après la défaite des Armées blanches. Il attend la venue de son fils qui combat sur le front. En vain : celui-ci sera capturé et torturé jusqu'à la mort par les révolutionnaires. Dans ce livre, qui est en fait un journal, Chmeliov décrit comment la faim détruit progressivement tout ce qu'il y a d'humain dans l'homme, et la lente descente aux enfers de tout un monde, avec un sens poétique rare et une retenue qui donnent à ce texte une force unique.
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Le sbiten, vous connaissez ? Non ? C'est une boisson au miel et au gingembre, chaude, parfumée, sucrée, que l'on déguste, l'hiver, dans les rues de Moscou. Avez-vous vu les rozvalnias, ces solides traîneaux qui acheminent par convois, vers la capitale, des monceaux de cochons, d'oies, de gélinottes ? Non plus ? Mais vous allez les voir, tandis qu'Ivan Chmeliov (1875-1950) vous contera Noël, au début du siècle, en Russie. Tel l'enfant auquel s'adresse ce récit, vous découvrirez la maison au parquet ciré pour les fêtes, la veilleuse devant l'icône, les gamins du quartier qui passent de maison en maison... C'est une Russie rude et généreuse que nous présente l'écrivain, depuis Paris où il a émigré. Une Russie fantasmatique, embellie par la nostalgie et qui, pareille au carillon de Noël, résonne en lui, longtemps après qu'elle a disparu...
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Eté 1922, la guerre et la famine déchirent la Crimée / Ukraine. L'auteur s'isole dans sa maison de vacances, au bord de la mer. La chaleur est accablante, le soleil éclatant, implacable. La contemplation de la mer lui permet de s'évader et de passer le temps. Il essaie d'oublier la faim qui le plonge dans un état second, qui réveille les jalousies des villageois, qui tue les voisins et les amis. Mêlant descriptions réalistes et écriture poétique, Ivan Chmeliov décrit l'engourdissement de l'esprit, l'accroissement de la perception causés par la faim et la désolation. Des lettres de Thomas Mann à l'auteur complètent ce récit.Dans ce chefd'oeuvre, il pleure et chante à la fois. Témoin de l'horreur, il se met en scène dans sa villa de Crimée, naguère doux lieu de villégiature, aujourd'hui synonyme de faim et de désolation.