Que diraient les arbres si on les écoutait ? A la suite de son premier livre «Et si on écoutait la nature ?» (Payot), Laurent Tillon s'attache aujourd'hui à raconter l'histoire d'un chêne pédonculé bien particulier de la forêt de Rambouillet. Alliant une sensibilité naturaliste développée depuis l'adolescence aux découvertes scientifiques les plus récentes, l'auteur est pour la première fois en mesure de réaliser la biographie de cet arbre majestueux en pleine force de l'âge. A travers la vie pleine de suspense et de rebondissements de ce chêne, c'est l'occasion de brosser, avec tendresse et humour, les portraits étonnants de toute une galerie d'êtres qui interagissent avec lui, du champignon invisible (mais néanmoins indispensable) au cerf et au loup en passant par le capricorne, le mulot et bien d'autres encore. Bien qu'en apparence parfaitement immobile, «Quercus» tisse des liens indéfectibles avec tous les habitants de la forêt. Prédation bien sûr, mais surtout coopération et alliances à tous les étages, du sous-sol à la canopée. Ayant dressé ses premières feuilles quelques décennies avant la Révolution française, dans un paysage de lande arborée difficilement imaginable aujourd'hui, «Quercus» raconte aussi un volet de l'histoire tumultueuse des hommes à travers leurs relations complexes et ambigües aux arbres. De la forêt royale vouée au seul divertissement de la cour jusqu'au souci du végétal qui irrigue maintenant des pans entiers de la société, Laurent Tillon évoque avec empathie l'émergence et l'évolution de la sensibilité au vivant.
Qu'est-ce que l'instinct territorial chez les oiseaux ? Vinciane Despret mène l'enquête et, sous sa plume, oiseaux et ornithologues deviennent intensément vivants et extrêmement attachants.
Laurent Tillon nous fait découvrir le monde fantastique des chauves-souris qui animent les nuits de nos forêts. Son approche à la fo is sensible et nourrie des toutes dernières découvertes scientifiques, auxquelles il contribue par des expériences originales et passionnantes, fait le charme particulier de ce documentaire.
Une flamme rousse se faufile dans l'histoire de France : en réalité, le renard est partout dans les archives, les arts et la littérature. Il fait partie du club très fermé de ces quelques espèces-compagnes qui, au fil des siècles, ont évolué avec nous et nous ont fait évoluer nous-mêmes. Le renard apparaît ainsi comme un acteur à part entière de notre histoire et non comme un simple figurant. Nicolas Baron représente la jeune génération d'historiens qui, dans les pas d'un Robert Delort puis d'un Eric Baratay, souhaite réhabiliter la place primordiale qu'occupent les animaux et les plantes dans notre histoire.
Qu'est-ce que le silence ?
Le chercheur au MNHN Jérôme Sueur nous emmène partout autour du monde écouter les milles et un sons de la nature qui révèlent d'autant mieux le silence qu'il est souvent chargé de significations. L'auteur révèle les secrets des sons de la nature, la relativité du silence et ses sens cachés, la mécanique et la physiologie de l'audition, la pollution sonore anthropique. Jérôme Sueur est l'un des animateurs, à l'échelle mondiale, d'un nouveau domaine de recherche : l'éco-acoustique, l'étude des paysages naturels sonores.
Le mystère d'être un corps, un corps qui interprète et vit sa vie, est partagé par tout le vivant : c'est la condition vitale universelle, et c'est probablement elle qui mérite d'appeler le sentiment d'appartenance le plus puissant. Ainsi, les animaux sont pour nous à la fois des parents et des étrangers d'une profonde altérité. Baptiste Morizot approfondit ici une série d'enquêtes philosophiques fondées sur la pratique du pistage. Il s'agit de pister à la fois les vivants sur le terrain et les idées que nous nous faisons d'eux dans la forêt des livres et des savoirs... Ce livre approche les animaux, humains compris, comme autant de «manières d'être vivant».
Olivier Remaud nous entraîne dans la danse des montagnes. Philosophe et grand marcheur, il explore la dimension vitale de ce que nous voyons toujours comme inanimé : les montagnes, les falaises, la roche. Dans une langue très poétique, son exploration révèle la vie qu'elles contiennent, la vie dont elles procèdent.
Les icebergs sont des emblèmes de la vie sauvage. Ils nous rappellent que la vie fourmille partout et nous invitent à nous rendre plus discrets pour mieux coexister avec l'ensemble des vivants.
Dans ce roman atypique pour la collection "Mondes sauvages", Wilfried N'sondé romance l'existence des planctons qui peuplent les mers et océans.
Alternant entre la vie qui grouille dans les profondeurs marines et celle, plus anecdotique, des humains qui s'affairent sur un bateau en expédition à la surface, ce récit renverse notre point de vue pour s'immerger aux côtés de ces organismes moins passifs qu'il n'y paraît. Embarqué à bord de la goélette Tara, observant et laissant libre cours à son imagination, Wilfried N'Sondé nous fait entendre ces choses passionnantes que mondes animal et végétal racontent ; un roman qui ouvre un peu plus le champ des possibles de nos liens avec le vivant.
Soirée de lancement avec l'Institut français le 5 octobre / Wilfried N'Sondé, invité d'honneur de la fête célébrant le retour de la goélette Tara à Lorient les 15 et 16 octobre / Festival Ecritures des Amériques, La Martinique, 14-20 novembre / Soirée pour les 20 ans de la Cité de la mer de Cherbourg, en décembre.
"Un océan, deux mers, trois continents" : 29 000 ex. vendus en édition courante + Babel / "Femme du ciel et des tempêtes" : 8 500 ex. vendus en édition courante.
Le sanglier, l'un des plus gros ongulés d'Europe est pourtant malaimé des naturalistes, des agriculteurs et même des chasseurs, aujourd'hui dépassés par cette créature qui transcende la catégorie domestique/sauvage. Bon gré, mal gré, le sanglier est devenu un véritable "animal politique" qui s'invite dans toutes les discussions. Les auteurs sont allés à l'écoute des sangliers sur le terrain et aussi de tous les humains qui les étudient, les fréquentent, les protègent ou les pourchassent... Pour une juste compréhension du sanglier, appelé aussi "bête noire", considéré comme source de problèmes et de dégâts ; pour rendre au sanglier ses lettres de noblesse et la place qui lui est due dans l'écosystème, plutôt que de le considérer comme un nuisible, et de le persécuter.
Grâce à leur expérience d'hommes de terrain et à leur savoir scientifique, Raphaël Mathevet et Roméo Bondon ont rassemblé une somme captivante de connaissances et d'observations sur le sanglier, acteur clé de l'écosystème des forêts et des plaines, imprévisible et résistant à la domination des hommes.
Ce récit d'anticipation nous plonge au coeur des débats scientifiques d'un futur indéterminé. Quelque part entre faits scientifiques et affabulations poétiques se dessine un horizon troublant : et si les araignées, les wombats et les poulpes nous adressaient des messages codés à travers leurs comportements ? Par cette étonnante expérience de pensée nourrie des plus récentes découvertes scientifiques, Vinciane Despret ouvre la voie à un décentrement de la condition humaine sur Terre.
Cet ouvrage est un plaidoyer pour réhabiliter une juste compréhension des requins, à contre-courant de son image menaçante. En partant de la riche expérience de terrain de François Sarano et des savoirs éthologiques, il s'agit d'explorer, à travers les requins, un symbole de l'altérité du monde sauvage que l'homme moderne s'efforce d'asservir au prix d'une destruction irréparable.
J'ai aimé la littérature, j'ai aimé les sciences, j'ai aimé les arbres, mais pendant des années, je n'ai pas su allier les trois, chacun de ces amours allait son chemin, sans qu'ils ne parviennent à se croiser. Et puis un été dans les Pyrénées, marchant dans la forêt, c'est venu. J'ai eu envie de parler des arbres, parler à la fois de ce qu'ils sont et de comment nous vivons avec eux. J'ai commencé à écrire sur mon téléphone, en marchant, les gens que je croisais sur le sentier devaient me voir en citadin incapable de regarder autour de lui, alors que j'avais enfin trouvé la façon de raconter ce qui était là. Je veux parler de ces êtres extraordinaires avec qui nous partageons la Terre, qui sont vivants comme nous mais d'une autre façon, et avec qui nous avons une relation continue à laquelle nous ne pensons pas assez souvent, tant elle nous imprègne, tant elle est profonde. Nous sommes arboricoles au fond, nous vivons avec les arbres depuis toujours. Alors plutôt que d'en faire des êtres anthropomorphes, j'ai voulu dire leur étrangeté, connue par les sciences, mais aussi notre proximité par des anecdotes qui racontent cette place familière, eux auprès de nous, nous auprès d'eux. En prenant ces deux points de vue que la littérature peut mêler, je veux rendre hommage à ces compagnons de vie, à nos colocataires de la Terre, sans qui nous ne pourrions l'habiter.
Yves-Élie Laurent nous accueille dans sa vallée nichée au coeur des Cévennes, où les abeilles prospèrent à l'heure même où elles sont décimées partout ailleurs. Cet apiculteur poète raconte l'élevage, la biologie et l'éthologie des abeilles noires, cette espèce ancienne, frugale et vivace capable de traverser les plus âpres bouleversements climatiques depuis des millénaires. Ce faisant, il nous propose une réflexion poétique sur notre rapport au monde sauvage qui nous entoure.
En sept chapitres consacrés à sept oiseaux marins emblématiques, l'auteur, scientifique de renommée internationale et directeur du grand laboratoire d'écologie de Chizé, nous invite à parcourir le globe à tire d'ailes et de nageoires, réussissant le tour de force de nous plonger en même temps dans l'intimité de ces créatures, dans le fonctionnement des écosystèmes marins traversés et au coeur des tensions géopolitiques et économiques qui s'y jouent loin de nos yeux.
Cette peintre étatsunienne méconnue en France a développé une oeuvre picturale très originale focalisée sur le monde végétal et les fleurs en particulier. Un nouvel engouement pour son travail se fait jour, pour preuve le succès incroyable de l'exposition temporaire que le Centre Pompidou lui a consacré en 2021. Dans la lignée de son remarqué "Apprendre à voir" (5 800 ventes - lauréat de la première édition du Prix de l'essai EcoloObs décerné ce 9 mai), l'historienne de l'art et naturaliste Estelle Zhong Mengual explique comment et pourquoi ces oeuvres nous donnent à voir les fleurs comme on ne les avait jamais vues et renouvellent profondément notre rapport à elles et, plus largement, au monde vivant.
Georgia O'Keeffe est l'une des plus grandes figures de l'art nord-américain du XXe siècle, amazone de l'art contemporain, artiste ho rs normes. Pour Estelle Zhong Mengual, Georgia O'Keeffe, qui peint les fleurs comme si elle zoomait avec un appareil photo, nous invite à changer de focale, et à faire l'expérience de la beauté du monde du point de vue d'une abeille ou d'un colibri.
Au cours du XXe siècle, la défaite du sauvage a semblé totale. Nous avons progressivement fait le vide autour de nous. La litanie des disparitions se poursuit quotidiennement dans l'indifférence des décideurs, et les scientifiques prédisent une annihilation biologique qui ébranlerait jusqu'aux fondements mêmes de la civilisation humaine. Et pourtant, ce livre est un ouvrage optimiste. Tout n'est pas perdu, loin de là. Car, malgré tout ce que nous lui avons fait subir, la nature résiste. Mieux, elle revient ! Notre pays est le mieux placé pour faire en tête, la course de la plus belle nature européenne. Favoriser le retour de la nature sauvage est un excellent facteur de développement. Notre richesse naturelle est renouvelable et non-délocalisable. C'est l'enjeu économique de demain. La place pour la vie sauvage ne manque pas sur notre territoire ; elle ne manque que dans nos têtes. Nous voudrions contribuer à ménager cette place pour le bien-être et l'épanouissement de tous. Hommes, plantes et animaux : nous sommes tous liés et il est grand temps aujourd'hui de renouer avec notre famille. Il en va de notre survie. Une nouvelle alliance est possible, basée sur le triptyque abondance/diversité/proximité : ce livre le démontre.
Notre culture occidentale moderne s'est évertuée à effacer nos liens à la nature, à nos milieux de vie, à des animaux, des arbres, une rivière ou une montagne. Nous en avons dénié l'importance mais ils resurgissent à la moindre occasion sans même que nous nous en rendions compte. « Quel temps fait-il ? » devient ainsi «la» question fondamentale qui prouve notre attachement inconscient au monde et l'importance qu'a le ciel sur nos climats intérieurs. Jean-Philippe Pierron nous emmène sur la piste philosophique de quelques personnages historiques et grands penseurs afin de comprendre comment ils ont pu, eux, prendre conscience de l'importance de ces liens et les intégrer dans leurs systèmes philosophiques.
Extraordinairement vivant, ce livre nous permet de pénétrer dans l'intimité des chimpanzés, nos frères de la forêt.
Bête féroce ou frère de de forêt ? Qu'en est-il de notre rapport avec l'ours qui jadis représentait l'homme resté sauvage et peu à peu s'est vu relégué au rang de créature redoutable ? Qu'avons-nous fait de cet animal complexe aux facettes inexplicables comme son incroyable capacité à jeuner, mystère qui pourrait déboucher sur d'inédites avancées en médecine humaine ? En puisant dans trente ans d'expérience sur la piste de cet animal singulier, Rémy Marion nous invite à partir sur les traces de l'ours brun et de son cousin l'ours polaire, pour réfléchir à une nouvelle relation, plus objective et plus apaisée.
Le boeuf musqué, ou ovibos, est une espèce méconnue. On le dit survivant de l'époque des mammouths tant son allure semble primitive. Il y a 400 000 ans, il peuplait les Pyrénées, comme l'attestent les traces de chasse dans la grotte de Tautavel. Avec le retrait des glaciers, il a traversé l'hémisphère nord et les hommes l'ont suivi dans sa déambulation. Ce livre est un hommage au boeuf musqué, cette espèce méconnue, véritable repère vivant dans l'espace et dans le temps.
Des majestueuses baleines aux bouquetins espiègles en passant par les nuées d'oiseaux qui peuplent ses cieux ou les rivières pavées de nacre, lagons bleu azur et forets équatoriales, la France nous accorde depuis plus de 20 000 ans un spectacle naturel prodigieux mais occulté. C'est le syndrome de l'amnésie écologique : on n'imagine pas que la France fut d'une incroyable richesse naturelle et que cette surabondance fut longtemps la norme ; c'est la rareté actuelle qui est exceptionnelle... La nature a une histoire et elle est intimement liée à celle des hommes. Écrit dans une langue alerte et légère, le livre fourmille d'anecdotes étonnantes sur la biologie et l'écologie de toutes ces espèces, mais également sur les hommes qui en ont été les témoins. C'est une ode au potentiel de la France sauvage.
Une nouvelle collection pour repenser notre relation au monde sauvage dirigée par Stéphane Durand, co-auteur et conseiller scientifique des aventures cinématographiques de Jacques Perrin. Nous sommes les enfants de l'univers mais nous l'avons oublié. Au nom de la liberté et de la raison, nous avons coupé tous les ponts qui nous liaient au monde. L'homme moderne est devenu une énigme de la nature. Pourtant, une nouvelle révolution copernicienne est en cours au coeur de notre civilisation occidentale. Partout, au cinéma, en littérature, en philosophie, émerge un nouveau regard sur nos « compagnons de planète ». En allant à la rencontre des animaux et des plantes sur leurs territoires, ces auteurs-naturalistes (scientifiques, philosophes) partent en « mission diplomatique » à la frontière du monde sauvage. François Sarano nous propose ici le récit d'une véritable aventure qui invite les lecteurs à plonger au milieu des cachalots. Écrit de manière très vivante, il fourmille d'anecdotes et permet de mieux comprendre la vie sociale du plus grand carnivore de l'océan en mettant l'accent sur ses formidables capacités physiologiques et cognitives. L'auteur révèle ainsi les secrets d'une société matriarcale à la culture beaucoup plus sophistiquée qu'Herman Melville ne pouvait supposer. Altruisme, langage, culture, réflexion, le cachalot, dont l'intelligence n'a rien à envier à celle des primates, nous interroge sur la relation possible entre l'homme et l'animal.
Cartographié par Jean-Pierre MAGNIER.
Notre vieille Europe est l'un des continents qui a le plus rapidement souffert des activités humaines. Tout d'abord avec la naissance de l'élevage il y a neuf mille ans. Chèvres, moutons et vaches partent à l'assaut de l'Occident. En moins de quatre mille ans, l'homme et ses animaux domestiques détruisent l'essentiel de la forêt vierge d'Europe et la remplacent par des pâturages. Or, aujourd'hui, sur l'ensemble de l'Europe, le grand défricheur a baissé les bras sur de vastes surfaces, trop difficiles à travailler et peu rentables. Ces nouveaux espaces délaissés se reboisent spontanément et reprennent vie. Le ré-ensauvagement est à l'oeuvre, efficace, rapide, surprenant. Dans tous les milieux, la faune est de retour et les surprises sont de taille : bison, ours, gypaète, élan, baleine grise, tortue caouanne, chacal doré, etc., tous reviennent en nombre là où on les croyait disparus à jamais. D'ici à 2030, sur l'ensemble de l'Europe, ce sont 30 millions d'hectares qui vont ainsi s'offrir à la vie sauvage. 30 millions d'hectares, c'est l'équivalent de 30 fois le parc national de Yellowstone, aux États-Unis ! L'Europe des territoires protégés va pouvoir rivaliser avec le réseau des grands parcs américains. Et bénéficier, elle aussi, des effets positifs du ré-ensauvagement !