Ce volume regroupe deux livres majeurs de l'auteur (Plaidoyer pour l'altruisme et Plaidoyer pour les animaux), accompagnés d'une longue préface inédite : actualisant son propos, sur la nécessité de l'altruisme et la force de la bienveillance.
Ce volume regroupe deux livres majeurs de l'auteur, Plaidoyer pour l'altruisme et Plaidoyer pour les animaux, accompagnés d'une longue préface inédite.
« Nous n'imaginons pas la force de la bienveillance, le pouvoir qu'une attitude altruiste peut avoir sur nos vies et sur la société tout entière », rappelle Matthieu Ricard. Moine bouddhiste depuis plus de quarante ans, il démontre ici avec force et passion que l'altruisme, loin d'être une utopie, répond bien à une urgente nécessité pour chacun d'entre nous et pour l'avenir de nos sociétés.
Nourri d'années de recherches et d'expériences, ce livre met en évidence combien l'altruisme apparaît comme la seule solution vitale et bénéfique pour redonner du sens à nos vies et soigner les maux contemporains. Matthieu Ricard invite à étendre notre bienveillance à l'ensemble des êtres sensibles, dans l'intérêt des animaux, mais aussi des hommes, le sort des uns étant intimement lié à celui des autres.
Dans un monde confronté à de nombreux défis, il souligne que l'une des difficultés majeures est de réussir à concilier les impératifs de l'économie, de la recherche du bonheur et du respect de la nature et de l'environnement. Exigence éthique primordiale, l'altruisme doit nous inciter à favoriser l'avènement d'une justice et d'une compassion universelles envers l'ensemble des êtres vivants. Et par là à changer nos comportements et nos mentalités.
Matthieu Ricard, dans sa préface, dresse le bilan des progrès et reculs dans l'évolution de l'« espèce humaine » et ses relations avec elle-même et la défense de son environnement naturel. Il y trouve autant de raisons d'espérer que de poursuivre un engagement plus que jamais salutaire.
Souvenez-vous. Les ferrets de la reine Anne d'Autriche, le duc de Buckingham, les perfidies de Richelieu, le siège de La Rochelle. Et, vingt ans après, l'autre cardinal, la Fronde, l'Angleterre de Cromwell, l'exécution de Charles 1er...
Cette Histoire-là est inoubliable. Elle reste dans nos mémoires, revivifiée pour l'éternité par la présence des héros d'Alexandre Dumas, ces trois mousquetaires qui sont quatre - " tous pour un, un pour tous " -, par la magie de ces romans où vibrent, à l'infini, dans le fracas des chevauchées et des épées, la fougue de la jeunesse, le goût de l'aventure, la force de l'amitié, la nostalgie du temps qui passe, la mort qui rôde, aussi, portée par les vents contraires des grands événements.
C'est le théâtre qui avait fait d'abord la gloire de Dumas. On découvrira ici La Jeunesse des mousquetaires qu'il adapta pour la scène en 1849.
Et si le propre de l'Homme n'était pas le rire, le langage ou l'aspiration à l'éternité, mais son pouvoir de destruction ? Dérèglement climatique, hausse des températures, montée des eaux, pandémies... nous allons droit à la catastrophe.
Le responsable de cette catastrophe est l'humanité elle-même. À force de grandir et de recouvrir toute la surface de la Terre, elle se comporte comme un cerveau géant et surpuissant, doté d'une infinité de connexions.
C'est ce cerveau qui prélève des ressources sur la Terre, produit des millions de SUV et de smartphones, fait travailler les humains sans relâche et recrache des milliards de tonnes de CO2 dans l'atmosphère. Mais à quoi pense cet organe ? A-t-il des désirs ? Des émotions ? Quels sont ses plans ?
Dans Human Psycho, Sébastien Bohler adopte une démarche clinique pour analyser le cerveau global qu'est devenue l'humanité, comme un psy le ferait avec son patient.
Le constat qu'il livre est glaçant : ce cerveau possède les traits caractéristiques d'un psychopathe. Il coche toutes les cases du profil psychologique d'un serial killer qui massacre sa victime - la planète.
Alors, peut-on le soigner ? Tel est le questionnement ultime de cet ouvrage, qui nous emmène sur une crête étroite entre néant et espoir.
Une collection unique, souvent imitée, jamais égalée, qui explore tous les champs du savoir et de la littérature et qui est devenue, en moins de trois décennies, la bibliothèque idéale de l'honnête homme de notre temps. Chez « Bouquins », nous publions aussi bien des dictionnaires d'histoire, de musique ou de littérature que des récits de voyage, des grands classiques de la littérature mondiale ou de l'art de vivre que des portraits de ville ou des textes sacrés. Ils ont été établis par les meilleurs spécialistes et font référence dès leur parution. « Bouquins » s'adresse à tous ceux qui ont la passion de lire et de découvrir, aussi bien à l'étudiant qu'au professeur ou à l'amateur de curiosités, bref à tous ceux qui croient encore qu'un bon livre reste l'un des plus merveilleux compagnons qui nous ait été donné depuis que Gutenberg, avec ses caractères de plomb et d'antimoine, ses moules en métal et ses poinçons, a permis aux textes, parfois tirés de la nuit de l'oubli, de rencontrer en Europe leurs lecteurs par milliers.
Mark Twain (1835-1910) a fait rire le monde entier par ses aphorismes et ses contes depuis La Célèbre Grenouille sauteuse de Calaveras County, dont il trouve l'anecdote dans un camp de chercheurs d'or de Californie en 1865. Il y aurait quelque paresse intellectuelle à se contenter de la célébrité que lui ont value ses contes et d'oublier les romans, fruits d'une expérience acquise au cours d'une existence tumultueuse et variée : apprenti typographe, journaliste, pilote pendant quatre ans sur le Mississipi, éphémère officier de l'armée sudite, pionnier du Far-West, chercheur d'or, directeur de journal, imprimeur, éditeur, voyageur, polémiste, moraliste. Si l'on retrouve l'humour sarcastique de La Célèbre Grenouille sauteuse dans les romans Wilson Tête-de-Mou et Les Jumeaux extraordinaires (1894), ou l'aplomb de l'Américain qui ne s'en laisse pas conter dans Un Yankee à la cour du roi Arthur (1887), on découvre un conteur tendre et presque féérique dans Le Prince et le Pauvre (1881). Mais c'est le cycle des aventures de Tom Sawyer (1876-1896), l'enfant indiscipliné et aventureux, et de son ami Huckleberry Finn, petit clodo sympathique, qui a consacré Mark Twain comme le père fondateur du roman américain moderne.
Notre époque ressemble étrangement au Bas-Empire romain, période d'effondrement de civilisation s'il en est. Quels en sont les symptômes dans le pays ?
Effacement de la France, autodafés au nom du bien, multiplication des concessions wokistes, haine de la science, retour de la pensée magique, médiocrité du personnel politique, presse aux ordres du capital, guerre civile à bas bruit, renoncement au débat, disparition du livre, généralisation de l'illettrisme, tyrannie des écrans, délires animalistes, guignolades des élus écologistes, naissance d'une gauche Thénardier, droite singeant la gauche, mort du service public, dictature des sondages, pape déconstruit, vassalisation du pays, délires germanopratins, éducation des adultes par les enfants, criminalisation de la police, célébration de la délinquance, inculture du corps enseignant, chasse aux Blancs, punition du bien, apologie du mal, endoctrinement sexuel des enfants, subversions en peau de lapin, surenchères nihilistes, propagande par le cinéma, épurations sémantiques, etc.
On ne s'étonne pas qu'à Paris, capitale jacobine des élégances du pays tout entier, sous prétexte de restauration, la statue de Voltaire soit reléguée là on l'on ne peut plus la fleurir...
Soixante ans après les accords d'Évian paraît le premier dictionnaire consacré à la guerre d'Algérie, rédigé par les meilleurs spécialistes de la période, algériens et français.
"Soixante ans après la fin de la guerre d'Algérie, les enjeux mémoriels liés à l'histoire de ce conflit ont alimenté autant de débats que de controverses. La recherche historique n'a cessé de progresser durant cette période. Mais il manquait un ouvrage d'une ampleur suffisante pour permettre, dans un contexte resté passionnel, de traiter du sujet sous tous ses angles, en puisant dans une bibliographie désormais abondante et en se fondant sur les acquis de la recherche, avec le souci d'objectivité et d'exigence intellectuelle qui seul peut aider à faire progresser la connaissance.
Cet ouvrage, le voici. Le fruit d'un long travail qui réussit à embrasser sans tabou l'ensemble des thèmes et des données à la fois militaires, politiques, sociologiques et intellectuels liés au dernier épisode de la période coloniale. L'un des mérites de ses maîtres d'oeuvre, Sylvie Thénault, Ouanassa Siari Tengour et Tramor Quemeneur, est d'avoir su regrouper autour d'eux des historiens et chercheurs de provenances multiples, de convictions diverses et parfois opposées. Là où les mythes l'emportent encore trop souvent sur la vérité des faits, cette pluralité des approches était non seulement nécessaire mais indispensable au crédit d'une telle entreprise.
Événement éditorial, ce Dictionnaire, par son ambition et sa richesse exceptionnelles, répondra aux légitimes attentes de tous ceux qui, sur les deux rives de la Méditerranée, n'aspirent qu'à mieux comprendre l'histoire complexe de cette guerre." Jean-Luc Barré.
À la fameuse question « Pensez-vous qu'on peut rire de tout ? », François Morel répond à sa façon : « Oui, mais on n'est pas obligé. » Quand un auditeur l'aborde gentiment pour lui dire : « Je ne rate jamais une de vos chroniques », il répond : « Moi, hélas, ça m'arrive... » Ainsi parle l'auteur des centaines de textes savoureux rassemblés dans ce volume, qui, depuis septembre 2009, continue à réjouir chaque semaine des millions d'auditeurs de France Inter. En partant du principe que l'humour est un ingrédient et non une discipline, il nous amène à réfléchir en nous amusant, réussit à nous émouvoir en nous bousculant, qu'il s'agisse de nous donner des nouvelles du Bon Dieu ou du cardiologue d'Alain Finkielkraut. Il n'hésite pas non plus à flirter avec l'impertinence et la causticité lorsqu'il écrit une lettre à son papa avant un grand rendez-vous électoral ou qu'il fait la liste d'un certain nombre de personnalités qui ont fait la France sans porter un prénom d'origine française. Courageux, François Morel ? Non, réplique-t-il, pas spécialement. Mais « libre » oui.
Qu'il se fasse poète en rendant un hommage félon à Jean Dutourd en alexandrins ou qu'il s'interroge sur la capacité de Francis Lalanne à déchaîner les passions, Morel croque l'époque dans ce qu'elle a de pire et parfois de meilleur, en quelques phrases ciselées avec un sens inimitable de la satire tranquille. Et c'est encela que François Morel nous est indispensable !
L'oeuvre-monde du plus extraordinaire des auteurs français réunie pour la première fois dans une édition précise, annotée, accessible à tous : le livre indispensable pour célébrer le 400e anniversaire de la naissance de Pascal.
Pascal fut mathématicien, physicien, ingénieur, entrepreneur, polémiste, moraliste. À travers ses Pensées, inachevées et inclassables, il inventa une forme qui fait dialoguer science, observation de l'homme, théologie, démonstration de la vérité du christianisme et poésie.
Héritier d'une vision de l'humanité forgée par saint Augustin, il ne cesse de mettre en regard grandeur et misère de la créature. Esprit entre tous rationnel, il connut une foi brûlante en Dieu et a exhorté sans répit à l'amour et à la joie. Il sut exprimer comme nul autre l'inquiétude de l'homme face au monde nouveau que dessine la science moderne. Maître d'un Verbe frémissant, Pascal est visionnaire, qu'il scrute les coeurs, les nombres ou l'espace.
Depuis soixante ans, la recherche a renouvelé la connaissance de cette oeuvre inclassable, à commencer par les Pensées, révélant en Pascal un penseur de la dualité, un défenseur résolu de la créature dans ses contradictions. L'édition de Pierre Lyraud et Laurence Plazenet est la première à proposer l'ensemble de cette oeuvre-monde à la lueur de ces acquis.
Entre grands textes devenus autant de monuments littéraires et écrits plus fragmentaires, ce volume substitue à la vision d'un Pascal magnifiquement triste celle d'un écrivain de la jubilation. Plus que jamais nécessaire dans son exigence de vérité et sa quête d'un savoir universel.
Edgar Morin, dont on vient de fêter le centième anniversaire avec grand éclat, est la dernière des grandes figures intellectuelles de notre temps. Sa parole continue de faire autorité. Tout autant que sa pensée, c'est sa longue destinée qu'il évoque ici avec son amie Laure Adler dans cet ultime témoignage qui a valeur de testament.
Ce livre est le fruit d'une longue complicité intellectuelle qui a fait de Laure Adler une interlocutrice privilégiée d'Edgar Morin. Au cours de ces échanges réguliers poursuivis jusqu'à ces derniers mois, ils font ensemble le tour de la vie du philosophe, de ses engagements, de ses rencontres.
Ils évoquent son enfance marquée par la mort de sa mère, ses relations, entre autres, avec Marguerite Duras et François Mitterrand dans le cadre de la Résistance, autour de ce qu'il appelle " la communauté de la rue Saint-Benoît ", brossant d'eux un portrait très personnel. Il revient sur son engagement au sein du Parti communiste, puis durant la guerre d'Algérie, sur Mai-68 et le conflit israélo- palestinien, parmi les innombrables thèmes d'actualité qui ont alimenté sa réflexion et ses prises de position.
Tout a intéressé, passionné, mobilisé Edgar Morin dans cette époque complexe et tourmentée qui se confond avec l'histoire de son existence. L'idée européenne, le défi écologique, la création artistique dans son ensemble, le sujet migratoire, le racisme et l'antisémitisme, le rôle et le devoir des intellectuels en période de crise, en particulier à l'heure du Covid.
Sur tous ces sujets, Edgar Morin livre à Laure Adler l'analyse, le point de vue d'un sage plein d'acuité et capable d'autocritique. Les multiples reflets d'une pensée sans cesse en mouvement chez cet intellectuel que Laure Adler présente comme "?un baroudeur du savoir?", en perpétuel vagabondage à?travers toutes les disciplines. "?Un anti-maître à penser?" auprès de qui elle nous invite à puiser à notre tour des leçons d'optimisme et de vitalité.
S'il y a un peintre français qui, par son seul génie, a bouleversé le monde entier, c'est bien Édouard Manet.
Depuis l'enfance, j'aime ses oeuvres, ses noirs, ses ivoires, ses énigmes, ses amoureuses. La violence extrême qu'il a suscitée est inimaginable aujourd'hui. Je vous propose une balade personnelle et intime dans sa vie.
Ado, j'avais trois idoles : lui, Jacques Monory, le peintre des meurtres bleus, et Led Zeppelin. Vous allez les retrouver ainsi que des conversations sur le bel Édouard avec Koons, Barceló, Longo, Condo, Tabouret, Lavier, Yan Pei-Ming, Traquandi, Mivekannin et ceux qui font l'art vivant.
Je ne suis pas historien, ce qui me permet de convoquer des surprises dans le secret des ateliers : Picasso, Warhol, De Niro père et fils, Hockney, Visconti, César, Niki de Saint Phalle, La Casa de Papel, Laurence des Cars, Bourdieu, la maladie brutale, le journalisme, mes parents, modestes marchands de tableaux et ceux du monde entier...
Notre Hitchcock de la peinture a inventé l'art moderne pour le reste de la planète. Il adorait la vie et il a fini, presque paralysé, par peindre des fleurs déchirantes. Étant passé tout proche du ravin rejoindre mon père, je me suis autorisé ce roman vrai avec des reproductions magnifiques.
Édouard Manet a vécu la mort aux trousses en revenant tout jeune du Brésil, à cause de la syphilis qui l'a tué à 51 ans. Comme Baudelaire à 46 ans. Il lui ferma les yeux.
Il repose au cimetière de Passy, à Paris. Il incarne la preuve que l'art contemporain n'existe pas car le Déjeuner sur l'herbe est vivant pour l'éternité.
Partout.
Cet ensemble de textes fictifs et autobiographiques offre un excellent aperçu de l'oeuvre et de l'univers du grand romancier.
" J'imagine, qu'en allongeant la vie on prolonge aussi les différentes périodes de l'existence.
Et en vérité, il y a eu un moment, vers la quarantaine, où j'ai vraiment cru arrêter le temps, m'être figé, peut-être à jamais, à un âge stablement immature et provisoire. J'avais quarante ans, mais ma chambre était celle d'un étudiant de vingt ans, avec des livres d'études et des cahiers scolaires, des photos d'actrices, des disques de chanteurs-compositeurs, des magazines de jeunes, une guitare, des jeans, des tee-shirts et des bottes à fermeture Éclair. Avec une habileté instinctive, j'avais toujours fait en sorte de glisser à temps hors d'un clan qui menaçait de vieillir, et de me faufiler dans un autre encore très jeune : mes amis, en cette période, avaient tous une vingtaine d'années. Mais si je me regardais dans un miroir, ce que je faisais très souvent, je voyais un visage vraiment sans âge, peut-être décrépit, mais apparemment frais et lisse, éclatant de santé, de vigueur et d'illusion. Quoi d'autre ? L'immortalité, en de tels instants, me semblait tenir à cela : être parvenu à ne plus avoir d'âge, à m'être mis hors du temps, grâce à ce même amour de la vie, qui permet les étranges miracles du temps. " L'Immortel.
Ce volume réunit des nouvelles et brefs récits que Moravia rédigea tout au long de sa vie (de 1928 à 1990) et publia dans des journaux ou revues, mais qu'il ne rassembla jamais en recueil. Certains même ne furent jamais publiés de son vivant (Romildo) ou gisaient, oubliés, dans la masse de ses papiers. Fictions et autobiographies se mêlent pour rendre compte du talent d'un écrivain précoce et prodige qui racontait la vie - la sienne, celle du monde - à travers ses " héros de papier ".
En décrochant un second mandat le 24 avril 2022, Emmanuel Macron est entré dans l'Histoire. C'est aussi à partir de ce jour qu'il a traversé un très long passage à vide, qui allait compliquer la suite de son quinquennat.
À Matignon, il n'a pas pu nommer la Première ministre qu'il avait initialement choisie. À l'Assemblée nationale, il n'a pas ob tenu, loin de là, la majorité absolue. À l'Élysée, il a perdu cer tains de ses plus proches.
Durant cette période, où le pays a été à l'arrêt, son écosystème a explosé. Ses choix ont été incompris par son propre camp. Un compte à rebours, puisqu'il ne pouvait plus se représenter, s'est immédiatement enclenché, rognant son autorité...
Les " cent jours ", c'est ainsi qu'il est de tradition de dénommer la période qui suit l'élection du chef de l'État. Pour Emmanuel Macron, ils ont été des jours sans.
Ludovic Vigogne en livre le récit inédit. Il raconte la haine du chef de l'État pour Édouard Philippe, sa complicité avec Nicolas Sarkozy, son attachement pour Jean Castex. Il révèle les luttes de clans et les jeux d'influence. Il dessine le portrait d'un président qui a perdu la main, et peut-être laissé échapper son destin.
Qui aurait pu penser que l'antisémitisme puisse aujourd'hui relever la tête ? Sous couvert de défendre de nouveaux damnés de la terre, une certaine gauche passée à l'ennemi réactive l'antique théorie du bouc émissaire et désigne les Juifs et Israël comme les causes de toute négativité. Un rabbin et un philosophe se proposent de penser, l'un à partir de son judaïsme, l'autre de sa chrétienté sans Dieu, ce qu'il en est de Dieu, de son existence ou non, de sa responsabilité ou non dans le mal, mais surtout la nécessité de l'herméneutique juive et de la symbolique chrétienne pour fonder et conduire un dialogue, qui semble devenir la chose du monde la moins partagée.
M.O.
Si « l'antisémitisme renaît de ses cendres ? pardon !, de nos cendres » (Herbert Pagani), c'est peut-être en raison de l'assignation identitaire qui gagne. En eff et, pourquoi les Juifs, éternelles victimes expiatoires, échapperaient-ils à cette tentation mortifère de réduire l'autre à l'idée souvent fantasmée que l'on se fait de lui ? Là n'est pas le moindre des paradoxes d'un monde d'hypercommunication où l'on ne dialogue qu'avec celui qui nous ressemble. Pouvait-on imaginer un fossé plus large que celui qui sépare un croyant d'un athée, dépositaires de traditions de pensée si diff érentes ? Contre toute attente, un authentique échange s'est établi entre eux et s'est progressivement tissé autour d'un objet de questionnement, Dieu, qui semblait les vouer à ne jamais se rencontrer.
M.A.
C'est l'histoire d'un gamin du passage de Choiseul, écolier à Diepholz et à Karlsruhe, étudiant à Broadstairs, apprenti chez Lacloche, puis soldat, aventurier, médecin. Né dans un petit monde égoïste où la misère régnait, Louis Destouches (1894-1961) a grandi comme un chien fou et dans la solitude. Il a fait le plein des images de son enfance et de sa jeunesse, à l'affût des malheurs au-devant desquels il se précipitait pour mieux s'étonner ensuite de les avoir reçus comme des paquets de mer, en pleine figure. Revenu de la Grande Guerre mutilé dans sa chair et halluciné par l'horreur, Louis Destouches eut encore à découvrir la vanité de la souffrance et de la mort qui avaient été les compagnes de ses vingt ans. Il se plut ensuite à se raconter et comme il avait le génie de l'expression verbale, il écrivit comme on parle, au prix d'un labeur formidable, toujours fidèle à sa musique personnelle et sans jamais tempérer un besoin irrésistible de voir, de comprendre, d'enlaidir et de délirer, mais aussi de rire au plus fort de ses détresses.
Inédite en France à ce jour, cette correspondance nous plonge dans l'univers intime d'un couple mythique de la littérature italienne.
" Chère Elsa, je n'ai plus eu de tes nouvelles, mais je continue quand même à te donner des miennes, dans l'illusion que cela te fera plaisir d'en recevoir.
Je fais donc toujours les mêmes choses, que je t'ai déjà dites. Malheureusement je dors mal et cette nuit, peut-être à cause du bruit fait par deux Danoises de retour d'un bal, je n'ai presque pas dormi. Je me sens très nerveux, très agité, très agacé. Hélas, pas même Anacapri où je me suis senti bien si souvent ne parvient à me calmer.
Berto est arrivé et nous avons tout de suite repris le scénario. Je ne travaille à rien d'autre, j'ai essayé de commencer une nouvelle, mais elle me donne si peu de plaisir à l'écrire que je l'arrêterai.
Comme je te l'ai dit tant de fois, je pense souvent à toi et je ressens terriblement ton absence. Plus que je ne croyais. Quand tu viendras, je serai, du moins au début, presque heureux. " (Anacapri, 11-15 août 1951).
La centaine de lettres, télégrammes et cartes adressée par Moravia à Elsa Morante sur près de quarante années (1947-1983) témoigne du lien profond et durable qui unit passionnellement deux des plus grands écrivains du XXe siècle. On découvre au fil de ces lettres leur vie mondaine, leurs amitiés choisies, leur commune passion de l'écriture et l'esprit de saine compétition littéraire, la beauté de Rome et l'enchantement d'Anacapri. Mais s'y dévoilent aussi deux personnalités incompatibles, qui tantôt se ménagent et tantôt se trahissent, qui sont tantôt amants tantôt bourreaux, tantôt vénaux tantôt spirituels, qui ne parviennent jamais à vivre autrement cet étrange et puissant amour. Unis, autant que divisés, pour la vie.
Lettres réunies, éditées et préfacées par Alessandra Grandelis.
Jean-Pierre Chevènement évoque les sujets d'actualité à la lumière de son engagement et de son expérience.
Radicalisation et violence à tous les étages, surgissement face aux États-Unis d'un rival systémique - la Chine - plus puissant que ne le fut jamais l'URSS, l'Europe coincée entre les deux géants, invasion de l'Ukraine par la Russie, retour de l'arme nucléaire dans le calcul des stratèges. Jean- Pierre Chevènement nous donne sa lecture d'un monde fracturé sur lequel le sommeil de la Raison semble s'être installé.
Après un magistral résumé des mutations du capitalisme contemporain, l'auteur montre comment l'Europe, subterfuge de la mondialisation libérale, ne s'est pas préparée aux épreuves qui l'attendent et se trouve précipitée, par une logique de pouvoir incontrôlée, vers une confrontation apparemment inévitable.
Pour y parer, il n'y a pas qu'une seule réponse. Il faut à la fois relever l'Europe par la démocratie qui vit dans ses nations, réapprendre à produire à notre pays, redécouvrir l'État, remettre la citoyenneté et la puissance de l'éducation au coeur de la République, refaire enfin de la France la messagère de l'universel et des valeurs des Lumières.
Les civilisations naissent, croissent, vivent, connaissent un temps de puissance, décroissent, chutent, tombent et disparaissent avant d'être remplacées par d'autres. Les plus lucides le savent, les plus intellectuellement encrassés le nient.
Notre civilisation judéo-chrétienne est en phase terminale. Il est politiquement sot et niais, sinon dangereux, de prétendre redonner de la santé et de la vitalité à un centenaire subclaquant. N'importe quel médecin promettant de remettre sur pied un vieillard cacochyme passerait illico pour un charlatan. Mais pour une civilisation, les vendeurs d'illusion font toujours florès.
Ce deuxième volume de La Nef des fous est le journal voltairien, au jour le jour, de cet inévitable naufrage. On y trouve tous les délires de notre fin de millénaire wokiste désireux de faire du passé table rase...
M.O.
L'oeuvre à la fois puissante et discrète de Jean-Paul Kauffmann a été profondément marquée par la cruelle épreuve de trois années de détention au Liban. « J'écris pour faire disparaître ma condition d'ex-otage et en même temps je ne veux pas qu'on l'oublie », confie-t-il dans une longue préface inédite où il revient sur l'histoire d'une délivrance, le passage crucial du journalisme à la littérature.
Les textes ici rassemblées constituent la majeure partie de son oeuvre. Autant d'étapes d'une longue exploration au rythme lent et réparateur, imprégnées par une même quête de l'ailleurs, une même fascination de l'exil, des univers enfouis et disparus. À cet ensemble s'ajoute son premier texte, Le Bordeaux retrouvé, édité hors commerce peu après sa libération et révélé pour la première fois au grand public, où l'auteur, à peine sorti du dénuement absolu, conjure le chaos de sa captivité par la métaphore du vin.
L'écriture ciselée de Jean-Paul Kauffmann emmène le lecteur sur ces zones limites que sont les bords reculés du monde, les territoires lisières, les fleuves irrigués par la mémoire des plus grands auteurs, les plaines hantées par les fantômes des batailles d'Empire. L'écrivain y retrouve le chemin, ponctué de rencontres, qui le conduit vers les lieux du retour, au coeur de ses paysages de prédilection. Odyssée de la redécouverte, de l'exhumation des sources, qui doit sa magie particulière à la grâce et la sensibilité d'un grand styliste.
Ce volume contient : L'Arche des Kerguelen - La Chambre noire de Longwood - La Maison du retour - Courlande - Remonter la Marne - Outre-Terre - Le Bordeaux retrouvé.
Observatrice hors pair des moeurs politiques françaises depuis plus de quarante ans, portraitiste d'une acuité implacable, mordante et drôle, Catherine Nay a côtoyé les principaux acteurs de cette période - la plus romanesque de la Ve République après la grande épopée gaullienne - et recueilli leurs témoignages.
Précédé d'une préface inédite, ce volume rassemble pour la première fois quatre grandes enquêtes, au style vif et enlevé, qui relatent, sur scène et dans les coulisses, les mille rebondissements de ce grand théâtre du pouvoir. Dans les rôles principaux : Valéry Giscard d'Estaing, Jacques Chirac, François Mitterrand, Édouard Balladur et Nicolas Sarkozy. Rivalités, trahisons, coups d'éclat, déchirements, comédies... tous les ingrédients sont là pour créer une dramaturgie digne des meilleures séries télévisées.
Dans La Double Méprise, Catherine Nay raconte l'histoire d'un couple improbable, celui du président de la République Valéry Giscard d'Estaing et de son Premier ministre, Jacques Chirac.
Le Noir et le Rouge est consacré aux multiples facettes de François Mitterrand, personnalité aussi complexe que controversée.
La journaliste a été la première à éclairer des parts d'ombre liées à sa jeunesse et à sa vie privée, dévoilant ainsi les ressorts cachés de l'homme et de sa destinée. Le Dauphin et le Régent retrace les péripéties d'une « amitié de 30 ans » entre deux figures, Édouard Balladur et Jacques Chirac, que l'expérience des responsabilités, le goût de l'ambition et le jeu des entourages vont détruire sans merci. Dans Un pouvoir nommé désir, Catherine Nay évoque enfin l'ascension politique la plus spectaculaire de ces quarante dernières années : celle de Nicolas Sarkozy, qui aura consacré toute son énergie à la conquête du pouvoir, envers et contre tous.
Des monstres sacrés que l'on retrouve avec d'autant plus de plaisir et de nostalgie qu'ils n'ont guère d'équivalents aujourd'hui.
Nombreux sont les écrivains à la vie aventureuse et passionnante. Cependant, aucune oeuvre française n'a suscité autant de scandales ni donné lieu à des fêtes aussi mémorables. Molière met à l'honneur des thèmes sulfureux : la mondanité dans Les Précieuses ridicules, le « féminisme » dans L'École des femmes, l'impiété dans Tartuffe, le libertinage dans Dom Juan... Devenu très rapidement le comédien-dramaturge favori de Louis XIV, plusieurs de ses pièces, et notamment les grandes comédies-ballets, seront créées et rejouées lors des divertissements royaux dont elles seront le clou (c'est Molière qui, avec la complicité de Lully, a inventé Broadway !), et l'histoire de leurs premières fourmille d'anecdotes savoureuses : La Princesse d'Élide lors des fêtes des Plaisirs de l'Île enchantée et Georges Dandin à Versailles ; Monsieur de Pourceaugnac à Chambord ; Les Amants magnifiques à Saint-Germain-en-Laye ; Le Bourgeois gentilhomme à Chambord ; Psyché au palais des Tuileries, etc.
En 1643, âgé d'à peine vingt et un ans, Molière fonde avec la comédienne Madeleine Béjart la troupe de l'Illustre Théâtre. Deux ans plus tard, incapable d'honorer ses dettes, Molière s'enfuit de Paris pour voyager en province et, chemin faisant, obtient la protection de Monsieur, frère du Roi. En 1658, la troupe débute devant la cour. Les créations se succèdent alors sous la protection de Louis XIV : c'est le théâtre sous toutes ses formes, de l'impromptu au spectacle total que sera la comédie-ballet, désormais au centre des divertissements royaux du Roi-Soleil.
Les notices d'introduction de chaque pièce font la part belle aux événements (succès, scandales, censures) qui ont ponctué leurs représentations. Mises bout à bout, elles forment le passionnant feuilleton de l'aventure de la compagnie la plus célèbre du théâtre français. Mais aussi de la vie de Molière, formidable stratège en « médiatisation », et qui, plus d'une fois, parvint à faire du roi son complice. Une histoire littéraire rivée à l'histoire du règne de Louis XIV.
Un livre destiné aux visiteurs comme aux lecteurs qui veulent découvrir les trésors de Pompéi et comprendre sa singularité : campanienne, romaine et ouverte sur l'Orient. Abondamment illustré, pourvu de multiples plans, organisé autour de 37 promenades et d'un dictionnaire de vies des Pompéiens. Il propose aussi une histoire de la ville ainsi qu'un glossaire.
Grâce aux grands travaux engagés cette dernière décennie par l'État italien et l'Union européenne, les découvertes magnifiques et surprenantes se sont multipliées à Pompéi. Composé de plus d'une trentaine de promenades thématiques illustrées de nombreux plans, cartes, schémas et dessins, ce livre fait la synthèse des trouvailles anciennes et récentes ; il intègre de nombreux textes et documents inédits en français. Plonger dans la lecture de ce volume est pour le lecteur une immersion dans la vie quotidienne d'une Pompéi singulière, où les cultures campanienne, romaine, grecque et égyptienne se sont heureusement métissées, et qui se figea en 79, ensevelie sous la lave du Vésuve. Il déambule dans les rues de la ville, ses maisons et ses édifices publics en compagnie des ombres du passé. Il flâne avec elles dans les jardins réels ou virtuels d'une ville verte , découvre ses animaux, familiers ou exotiques. Il rencontre des magistrats, des affranchis et des esclaves, des médecins, des femmes indépendantes et libres. Il se détend aux thermes, applaudit les mimes au théâtre et les gladiateurs dans l'arène, croise les prostituées au lupanar et déchiffre les graffitis qui couvrent les murs de la cité et qui parlent d'amour et de désirs. Il s'initie aux secrets de la magie ou aux cérémonies d'Isis l'Égyptienne, observe dieux, héros et Pygmées sur les fresques et se laisse guider par Venus Fisica Pompeiana, la patronne de la ville. Il visite les nécropoles qui font de la cité des morts le miroir de celle des vivants. Tous ces hôtes du passé lui racontent une autre Pompéi, où l'éphémère fait signe à qui sait l'écouter.
Edition établie et présentée par René de Ceccatty.
Ce volume regroupe quatre des plus grands et plus célèbres romans d'Alberto Moravia, qui témoignent de la force de l'imaginaire et du talent de portraitiste, habile à créer des archétypes, auxquels il dut sa gloire, tant dans le registre politique, historique et social que dans la tonalité intimiste et même psychanalytique.
Il était temps que le plus grand romancier italien, celui qui a acquis à travers le monde une notoriété exceptionnelle, par ses fictions romanesques, son art de la nouvelle, son esprit d'observation de la société et de la politique mondiale, ses récits de voyage figure en bonne place parmi les grands auteurs de Bouquins, "La collection".
Nous avons choisi, dans la grande période créatrice (1947-1957) d'Alberto Moravia, quatre romans représentatifs de son imaginaire, nourri de son expérience autobiographique : La Belle Romaine, La Désobéissance, Le Conformiste et La Ciociara. Il s'agit de quatre portraits (deux femmes et deux hommes) qui appartiennent désormais pleinement à la légende de l'écrivain.
Dans La Belle Romaine, Alberto Moravia s'est souvenu d'une jeune prostituée qu'il avait rencontrée avant la guerre et qui exerçait avec l'assentiment et l'aide de sa mère. En décrivant sa vie, Alberto Moravia dresse un tableau de toutes les classes de la société auxquelles ses clients appartiennent. Et à travers la diversité de la sexualité humaine, le romancier approfondit sa connaissance et ses analyses du comportement des hommes, dans la période fasciste et dans la confusion de l'après-guerre. Dans La Désobéissance, Moravia laisse s'exprimer sa veine intimiste et offre une sorte de " fausse autobiographie ", en imaginant un enfant qui pourrait être son double et qui exprime tous les élans de révolte qui l'ont animé jusque dans l'âge adulte. Dans Le Conformiste, que le film de Bernardo Bertolucci, une vingtaine d'années plus tard, devait rendre célèbre, l'écrivain donne de la tragédie de ses cousins résistants Rosselli, victimes des services secrets fascistes, une version transfigurée, en refusant tout manichéisme et en tentant cependant de comprendre les mobiles du mal et de la perversion. Inventant un personnage ambigu de fasciste, il pénètre dans le labyrinthe de la genèse de la trahison, du meurtre, de la persécution. Enfin, avec La Ciociara, qu'un autre film rendit populaire (grâce au double génie de Vittorio De Sica son réalisateur et de Sophia Loren qui incarna la protagoniste), Moravia raconte " sa guerre ", dans le sud du Latium, où fuyant avec sa femme Elsa Morante les persécutions raciales, il découvrit tout un monde paysan arriéré, mais aussi généreux. Plutôt que de proposer un récit autobiographique, il modèle un nouveau personnage féminin de femme simple, fuyant avec sa fille, et se heurtant à une tragédie sans visage et sans nom.