«Il y a une bête au Tibet que je poursuis depuis six ans, dit Munier.Elle vit sur les plateaux. Il faut de longues approches pour l'apercevoir.J'y retourne cet hiver, viens avec moi.- Qui est-ce ?- La panthère des neiges, dit-il.- Je pensais qu'elle avait disparu, dis-je.- C'est ce qu'elle fait croire.»
Quelques mois avant sa disparition, Jim Harrison s'est longuement confié aux caméras de François Busnel et Adrien Soland. Ils en ont tiré un film, Seule la Terre est éternelle, à la fois portrait d'un écrivain en liberté, célébration de la nature sauvage et road movie au coeur de l'Amérique des grands espaces.Dans ce récit très personnel, François Busnel raconte les coulisses d'un tournage pas comme les autres. Il brosse le portrait d'un homme au soir de sa vie, dont l'oeuvre ne cesse d'interroger notre rapport à la nature, et propose un voyage insolite à travers l'Ouest mythique, des forêts du Montana à la frontière mexicaine en passant par les réserves indiennes et quelques-uns des plus beaux sites des États-Unis.Une anthologie inédite de textes de Jim Harrison accompagne ce testament spirituel et joyeux. Celui d'un écrivain merveilleusement iconoclaste, à la liberté de ton pleine d'irrévérence et qui dénonce le saccage de la Terre avec une sagesse teintée d'un humour ravageur.
Cinéaste et cinéphile, Bertrand Tavernier est l'auteur d'une filmographie riche et éclectique. À travers quinze témoignages inédits d'artistes et de proches du réalisateur, enrichis d'images et d'extraits de films, Laurent Delmas présente les grands thèmes qui traversent son oeuvre : les pères, les héroïnes, la guerre, la musique et les chansons, les faits divers, l'Histoire, les adaptations, l'engagement et la cinéphilie. Dans le prolongement de la série documentaire «Tavernier, le cinéma et rien d'autre» sur France Inter, on découvre un cinéaste à la fois ancré dans son époque et imprégné d'une tradition cinématographique française qui fait la part belle aux histoires, aux scénarios, aux dialogues et aux acteurs.Avec Stéphane Audoin-Rouzeau, Nathalie Baye, Luc Béraud, Christophe Blain, Thierry Frémaux, Julie Gayet, Xavier Giannoli, Marie Gillain, Laurent Heynemann, Isabelle Huppert, Stéphane Lerouge, Raphaël Personnaz, Philippe Sarde, Mélanie Thierry et Philippe Torreton.
Une période de presque trois ans sépare la fin de l'Ancien régime de l'effondrement de la monarchie. Entre 1789 et 1792, la famille royale, contrainte de quitter Versailles et ses fastes, vit assignée à résidence à Paris, au palais des Tuileries.Louis XVI n'est plus un monarque absolu, et la France révolutionnaire se dote d'une constitution. Tout près du palais, à l'Assemblée, les députés s'emploient à la construction de ce nouveau régime au fil de débats houleux. La fébrilité de la rue est palpable et, sous la pression populaire, les éclats de violence se multiplient dans Paris. Plus loin, en Europe, les puissances étrangères observent la France avec inquiétude. Aux Tuileries, Louis XVI, Marie-Antoinette, leurs deux enfants et quelques fidèles, sous surveillance permanente, voient leur destin bouleversé.À travers des documents d'archives, des gravures, des oeuvres d'art, des objets et pièces de mobilier des Tuileries, c'est cette période tumultueuse qui est ici donnée à voir, avec une lumière particulière sur le quotidien du couple royal, la correspondance secrète de Marie-Antoinette avec le comte suédois Axel de Fersen et l'intimité d'un château aujourd'hui disparu.
C'est aux dernières pages du Temps retrouvé que le narrateur d'À la recherche du temps perdu prend la décision d'écrire. Lui viennent alors à l'esprit deux modèles de l'oeuvre à venir : «car, épinglant ici un feuillet supplémentaire, je bâtirais mon livre, je n'ose pas dire ambitieusement comme une cathédrale, mais tout simplement comme une robe». La vision de l'écrivain au travail dans ses manuscrits s'impose aussitôt au lecteur.Ce catalogue en forme d'abécédaire, né sur le terreau de l'exceptionnel fonds Proust de la Bibliothèque nationale de France et nourri des trésors conservés dans plusieurs musées et collections particulières, explore la démarche créatrice de l'écrivain, de la célèbre première phrase «Longtemps, je me suis couché de bonne heure» au mot «Fin» - début et aboutissement dont Proust rappelle volontiers qu'ils furent écrits ensemble.
Témoins privilégiés des événements de ces dernières décennies, le dessinateur Plantu et le photographe Reza ont imaginé près de quatre-vingts oeuvres, associant les dessins de l'un aux clichés de l'autre. Ces créations, commentées par les deux artistes, sont ici réunies pour la première fois.Parmi les thématiques abordées, on retrouve les sujets chers aux deux artistes : les droits des femmes et des enfants, l'environnement, les bouleversements du monde, les enjeuux de pouvpoir et, bien sûr, la défense de la liberté d'expression.En ouverture, un texte de l'écrivain et critique d'art Pierre Bongiovanni présente le travail unique de ces deux fins observateurs et fervent pacifistes.
La saga des Camondo, de l'Inquisition espagnole au génocide nazi, n'est pas seulement un récit historique retraçant l'épopée de ces grands seigneurs séfarades. C'est aussi une méditation sur la solitude d'un homme abandonné par sa femme, inconsolé de la mort de son fils, qui consacra sa vie et sa fortune à reconstituer au coeur de la plaine Monceau une demeure aristocratique du XVIII? siècle, devenue le musée Nissim de Camondo.
Quentin Blake est I'un des plus grands illustrateurs de notre temps. Depuis 70 ans, ses personnages fantaisistes et incroyablement vivants, ses dessins percutants et pleins d'humour ont charmé et inspiré des générations de lecteurs et d'artistes. Voici une rétrospective unique de son oeuvre, depuis ses premiers croquis publiés dans la revue Punch quand il avait 16 ans, jusqu'à ses créations les plus récentes en passant par ses collaborations avec les auteurs John Yeoman, Russell Hoban, et bien sûr Roald Dahl.Un ouvrage exceptionnel, entièrement illustré d'archives et de dessins dont certains inédits, qui nous dévoile l'univers aux multiples facettes de cet artiste de génie.
« Depuis quelques années, je me suis mis à dessiner de plus en plus fréquemment par séquences, chacune explorant des thèmes et des techniques qui m'intéressent. Ces séries sont à l'origine de cet ouvrage. Leur approche et leur ton varient, elles naviguent entre imaginaire et réalité, mais j'espère que chacune à sa manière parlera à ceux qui aiment regarder des dessins. » Contient : Les pieds dans l'eau - L'art de la conversation - La nouvelle robe - Livraisons venues d'ailleurs - Les Jeux olympiques alternatifs - Pensées nocturnes - La souris sur un tricycle.
François Truffaut, l'un des visages les plus célèbres de la Nouvelle Vague, le père d'Antoine Doinel, «l'homme qui aimait les actrices»...Disparu à l'âge de cinquante-deux ans, le cinéaste a laissé une oeuvre d'une diversité remarquable, dans laquelle, pourtant, certains thèmes comme l'amour ou l'enfance réapparaissent de façon récurrente.Des Quatre Cents Coups au Dernier Métro en passant par Jules et Jim ou La Nuit américaine, il a fait tourner les plus grands - Moreau, Deneuve, Ardant, Léaud bien sûr, Belmondo, Depardieu ou encore Trintignant, pour n'en citer que quelques-uns.Ses réalisations sont émaillées de repères autobiographiques. Ainsi, en nous racontant l'histoire de chacun de ses vingt-cinq films, Christine Masson et Laurent Delmas nous parlent-ils aussi de l'homme François Truffaut, faisant un lien permanent entre sa vie et son oeuvre.Cet ouvrage richement illustré est préfacé par Arnaud Desplechin qui, dans un texte d'une rare sensibilité, rend un magnifique hommage au réalisateur.
C'est en 1946 que paraît en France Le Petit Prince, deux ans après la disparition de son auteur, Antoine de Saint-Exupéry. Depuis, ce conte philosophique aux illustrations emblématiques a fait le tour du monde, invitant les lecteurs à engager une réflexion profonde sur l'amitié, l'amour et le sens de la vie.Pour accompagner ce texte myrhique, à l'occasion du 75? anniversaire de la publication française, plus de 30 auteurs de bande dessinée rendent hommage au personnage le plus célèbre de la littérature. Parmi ces grandss artistes:Florence Cestac, Milo Manara, Moebius, Hugo Pratt, Albert Uderzo... Ils nous livrent leur propre interprétation du petit prince et témoignent de leur affection pour l'oeuvre de Saint-Exupéry, à l'image du dessinateur Joann Sfar, dont le parcours a été particulièrement marqué par ce récit. Dans un long entretien, ce dernier raconte ainsi comment, plusieurs décennies après Saint-Exupéry, il s'est emparé de son héros iconique pour en offrir une version personnelle d'une grande sensibilité.
Gallimard / Mémorial de l'internement et de la déportation
De quoi un musée est-il fait? De ses collections. L'exposition «Toute une histoire! Les collections du musée de l'Armée» nous dévoile une histoire foisonnante, souvent méconnue, parfois inattendue.Ces collections n'ont cessé de se développer:d'une diversité chronologique, géographique et typologique exceptionnelle, elles comptent présentement près de 500000 objets! Elles ont crû, au fil de l'histoire militaire, mondiale et mouvementée, de la France, selon les modes d'acquisition les plus variés:dons, cessions, achats, legs, dations, préemptions, commandes...Installé dans le cadre prestigieux de l'Hôtel des Invalides, chargé de préserver le tombeau de Napoléon Ier, le musée de l'Armée, créé en 1905, travaille aujourd'hui aux collections de demain. Fort de son projet d'extension et de modernisation MINERVE, il mène une ambitieuse politique d'acquisition d'objets, afin de mieux saisir un monde de guerres en constante évolution.Venez à la rencontre de ces collections qui, tout en contrastes mais aussi en dialogues, nous livrent une autre manière de voir notre histoire et notre actualité.
Plusieurs siècles avant le début de l'ère chrétienne, les juifs vivaient autour de la Méditerranée, le long des bords de l'Euphrate. Des siècles précédant l'avènement de l'islam aux premières dynasties du monde musulman, de l'expulsion des juifs d'Espagne en 1492 à l'essor de centres juifs dans l'Empire ottoman, et enfin de l'influence croissante de l'Europe dans le monde méditerranéen à l'exil des juifs du monde arabe, cet ouvrage met en lumière les expressions les plus signifiantes des cultures juives en terres d'islam et les échanges remarquables entre les deux communautés tout au long de l'histoire.
À quinze ans, Cabu publie son premier dessin dans la presse. Pendant plus de soixante années, pas un jour sans qu'il n'ait pris son crayon. Dessin d'humour, caricature, reportage en France et à travers le monde, illustration, improvisation en direct à la télé : Cabu a tout fait. Inventé des archétypes, comme le Grand Duduche et le Beauf. Fait partager ses passions pour le jazz et Charles Trenet. Mené des combats sans relâche pour le pacifisme, l'écologie, la liberté d'expression, la tolérance.
Cabu gardait tout, carnets de croquis, photos, coupures de presse, documentation, pièces de procès... Cette biographie très documentée est écrite par Jean-Luc Porquet, qui a bien connu Cabu et interrogé tous ses proches, famille, amis, collègues. Elle s'appuie également sur des archives incomparables communiquées pour la première fois par sa femme Véronique. Elle nous permet de redécouvrir un dessinateur mais aussi un homme exceptionnel.
«Il serait réducteur de considérer les photographies des traversées du désert, des prisons libyennes, des canots gonflables, des sauvetages en mer et des corps qui flottent sur l'eau comme des photos d'actualité ou des clichés militants. Tout cela nous concerne, tout cela constitue pour nous une information précieuse. Le message qui nous parvient peut devenir le carburant qui permettra de changer le cours des choses ou la pierre tombale qui signifiera leur fatale inévitabilité. À nous de choisir.»Roberto SavianoEn 2017, Luigi Di Maio, l'un des leaders du Mouvement 5 étoiles italien, qualifie de «taxis de la mer» les navires affrétés par des ONG humanitaires pour des opérations de sauvetage en Méditerranée, leur reprochant d'encourager le phénomène migratoire. Ce livre est un témoignage en réaction à cette déclaration. Il dénonce la propagande et les mensonges sur l'immigration, à travers les paroles et les images de ceux qui ont vu, documenté, photographié et aidé.
Quentin Blake est l'un des plus grands illustrateurs de notre époque. Il a tout au long de sa vie produit des milliers de dessins pour des livres qui ont fait sa renommée mondiale. Dans le même temps, un flot continu d'oeuvres personnelles lui a permis d'approfondir les thèmes qui lui sont chers.La crise sanitaire et un confinement, de mars 2020 à février 2021, ont donné à l'artiste anglais l'occasion de laisser jaillir cette créativité débordante. Sujets, approches, ton:son talent s'est exprimé dans toute sa diversité, à travers de nombreuses séquences réalisées avec les matériaux du bord - plume, stylo à bille, pastels gras... - sur le papier qui était à portée de main, dans le fauteuil en osier de son atelier ou depuis son lit.Cet ouvrage propose une sélection chronologique de dessins réalisés au cours de cette année, des séries qui n'étaient pas destinées à la publication et presque toutes inédites. La grâce, la fantaisie et l'humour, la profondeur de Quentin Blake s'y exprime en toute liberté.
Ce livre témoigne de la naissance d'un regard, celui du jeune photographe Raymond Depardon, à l'époque où, faisant son service militaire, il collabore à la revue TAM, Terre Air Mer. Ses images, conservées à l'ECPAD et largement inédites, portent déjà l'empreinte de son talent et donnent à voir l'oeil de Raymond «avant Depardon» : humour, impertinence, sens du cadrage...
L'ouvrage est publié dans le cadre de deux expositions, présentées à Toulon et à Paris et se veut une référence sur le début de carrière de Raymond Depardon. Il rassemble près de 200 photographies choisies et commentées par Raymond Depardon lui-même.
La Méditerranée est au coeur de l'existence de Jean Genet. Dès son enfance, il part, fugue, s'évade, s'engage dans l'armée, déserte et vagabonde. Ces errances clandestines nourrissent une large part de ses livres et sont prolongées, après sa sortie de prison et l'accès à la notoriété, par le voyage.
Cet ouvrage, catalogue de l'exposition «Jean Genet, l'échappée belle» présentée au MuCEM, propose de retracer la vie de Jean Genet à travers trois oeuvres inscrites dans la géographie méridionale : Journal du voleur, Les Paravents et Un captif amoureux. Berceau des premières expériences et abri lumineux de la fin de sa vie, la Méditerranée est le pôle magnétique de sa trajectoire, celui auquel il revient obstinément.
Grâce à des images d'archives, des photographies, des lettres et des extraits de ses manuscrits, cet ouvrage invite à suivre Genet au coeur de l'Espagne, de l'Algérie et du Moyen-Orient.
Plus de 700 ans d'histoire de la carte à jouer à travers le monde.
Ludiques, ésotériques, satiriques, pédagogiques, politiques, humoristiques, promotionnelles, les cartes sont tout à la fois un sujet populaire et scienti?que.
Du XIVe siècle à nos jours, ce livre voyage au coeur de ce monde grâce à 350 cartes extraordinaires de tous formats et de tous pays : jeu chinois, Hanafuda japonais, Ganjifa mongholes, cartes astronomiques à enseignes allemandes, tarot italien, jusqu'aux jeux non-conventionnels d'artistes comme Salvador Dali et Jean Dubuffet. Rédigé par les conservateurs de la BnF, sous la direction de Jude Talbot, cet ouvrage, richement illustré, invite à découvrir la fabuleuse collection de la Bibliothèque nationale de France.
Voici dévoilées, transcrites et commentées une centaine de pièces manuscrites remarquables, choisies parmi une collection entièrement consacrée aux quelque sept cents immortels ayant siégé à l'Académie française depuis sa fondation en 1635. Commencée vers 1830, mais connue à ce jour des seuls initiés, cette exceptionnelle réunion de lettres et documents autographes a été composée par six générations de marquis de Flers, avec un grand souci d'exhaustivité. Au fil des lettres se révèle une chronique vivante de la Compagnie, dans ses travaux quotidiens, son protocole, ses traditions, comme au travers des crises et querelles qui ont marqué son existence. On perçoit dès lors quels furent le dessein et l'évolution de l'Institution, ce qu'en ont attendu ses membres et candidats successifs ou ce que lui ont reproché ses détracteurs. S'y trame continûment une histoire des rapports complexes entre pouvoirs et littérature, élites et culture. Mais le spectre est large, la matière immense et rare. D'un document à l'autre, le propos et les enjeux varient : critiques, moraux, linguistiques, tactiques, politiques, sociaux, sentimentaux... On parle autant de science que de style, de finance personnelle que de désillusion amoureuse ; la tendresse succède à la véhémence, l'amertume à l'ironie, le compliment à l'aveu, le lyrisme à l'analyse. De sorte que, dans l'intimité de ces manuscrits d'exception, le lecteur se sent placé au plus près des moeurs, des préoccupations et des débats de la Compagnie, au coeur de ces réseaux qui, à chaque époque, se forment, rayonnent puis se distendent... Lieu de consécration, objet de convoitise ou de défiance, l'Académie française se donne ici telle qu'en elle-même, non comme une clôture mais comme un point de fixation et de rencontre des grandes aventures de l'Esprit.
Marseille est la seule ville de France à pouvoir revendiquer ving-six siècles d'histoire urbaine continue. Vers - 600, sur les rivages de la calanque, ont accosté des colons grecs qui fondent le comptoir de Massalia. Au fil des siècles, la ville s'est développée, toujours sur la même emprise. Cette permanence topographique a engendré la destruction quasi-systématique des constructions antérieures, qu'elles soient antiques, médiévales ou modernes. Ainsi, hormis quelques rares édifices religieux préservés (Saint-Victor, Saint- Laurent, Saint-Jean), le plus ancien bâtiment civil de Marseille est l'hôtel de Cabre, construit au xvie siècle. C'est donc dans son sous-sol qu'il faut chercher l'histoire de Marseille.
Longtemps, l'histoire antique de la ville, bien connue notamment grâce aux spectaculaires fouilles de la Bourse (site du port antique), a cristallisé les passions. Les découvertes préhistoriques de la grotte Cosquer et de la butte saint-Charles, les fouilles récentes de sites majeurs de l'Antiquité tardive (groupe épiscopal de la Major, basilique de la rue Malaval), du Moyen Âge (ateliers de potiers de Sainte-Barbe) et de l'époque moderne (jeu de paume de la rue Thubaneau, charniers de pestiférés de la rue Leca) ont permis d'étudier l'histoire de la ville de la préhistoire au xixe siècle.
Trente ans après sa disparition, le 2 décembre 1980, le Musée des lettres et manuscrits fait revivre à travers ses écrits Romain Gary, l'homme aux deux Goncourt, héros, diplomate, écrivain, cinéaste, grand reporter, séducteur et sublime mystificateur, dans toute son humanité, vibrante, complexe et douloureuse. De La promesse de l'aube à La vie devant soi, voici rassemblés quelques 160 documents exceptionnels, photographies, lettres autographes, manuscrits et textes inédits, et onze lecteurs-écrivains ou philosophes, réunis par le Magazine littéraire, pour nous en livrer les clés. Au fil des milliers de feuillets, couverts d'une écriture souvent pressée, expression de l'excitation qui l'animait, se dessine le portrait kaléidoscopique de Romain Gary, humaniste flamboyant et défenseur passionné de la singularité, combattant toujours aux aguets, dont l'oeuvre n'a pas fini d'interpeller notre temps.
C'est en travaillant, juste après sa mort, sur les papiers de son père, Munio Weinraub, architecte du Bauhaus, qu'Amos Gitai a mesuré l'importance des archives, ces blocs de silence. Voilà 40 ans qu'il alterne documentaires et fictions : près de 80 films, et chacun d'eux conçu comme un workshop, un travail d'élaboration et de réinterprétation des sources. En 2007, Amos Gitai a confié ses archives à la Cinémathèque française. Un fonds riche, complexe et hétérogène, constitué de nombreux inédits : manuscrits, photographies, dessins de costumes et de décors, documents audiovisuels et sonores. Valoriser ce fonds, rendre compte d'un processus de création, mettre au jour les lignes de force, de tension qui sont à l'oeuvre, tels sont les enjeux de cette exposition conçue en quatre phases :
Kippour Naissance d'un cinéaste ; Réalités et frontières ;
L'exil et le monde ; Mythologies Un voyage poétique dans l'univers de cet « architecte de la mémoire » qui a fait le choix du cinéma, après avoir frôlé la mort pendant la guerre de Kippour, en 1973.
Ses premiers films sont documentaires, puis très vite il se met à fictionnaliser le réel pour mieux se l'approprier. Mélange des genres où s'enracinent une pensée, une méthode, cette relation mouvante, voire instable, qui préside à l'écriture de ses récits. Arpenteur et témoin d'Israël, son pays est une source d'inspiration constante, mais à bonne distance. Il y a un esprit de l'exil chez Amos Gitai, pour qui le monde est le lieu d'un perpétuel questionnement : l'identité des pays où il tourne, ces cultures, ces langues et ces rencontres qui le nourrissent.
Il revient ici sur les tracées de ce parcours singulier et passionnant : parole vive, vision forte, retour aux sources d'une oeuvre traversée par les questions des filiations, des racines et de l'Histoire. Façon d'atteindre à ce qui, au coeur même de la création, n'appartient qu'à l'artiste lui-même.