Philippe Delerm nous offre une merveilleuse plongée dans À la recherche du temps perdu, oeuvre qui l'a nourri et a contribué à façonner l'écrivain qu'il est devenu. À travers soixante extraits de son choix qu'il commente d'un ton à la fois amusé et profondément admiratif, se révèlent autant d'instantanés exhalant toute la saveur et la richesse de l'oeuvre proustienne. L'image du roman fleuve intimidant et hors d'atteinte laisse alors place à des trésors d'humour, de tendresse et d'irrévérence : un Proust sensible et inattendu, qui donne envie de se plonger avec délectation dans La Recherche !
« S'arrêter çà et là tout en suivant le fil du texte aux endroits que l'on préfère ne paraît pas antinomique avec le projet proustien. C'est même une manière de mettre en relief la modernité de Proust ».
Philippe Delerm
Dans un de ses ouvrages, Alexandre Dumas fils avait écrit : « Un vide douloureux qu'occasionnent les moments de faiblesse. » Un critique pointilleux lui demanda des éclaircissements sur cette phrase :
- Comment une chose vide peut-elle être douloureuse ?
- Vous n'avez jamais eu mal à la tête ?
Qui n'a pas tenté de réagir à un événement ou à une situation insolite par un commentaire spirituel ? Qui n'a jamais rêvé de clouer le bec à un raseur ou à un prétentieux par LA réplique qui tue ? Encore faut-il être inspiré. Et l'être à temps ! Cette vaste anthologie réunit 1 000 réparties attribuées à plus de 400 hommes et femmes issues du monde des lettres, de la politique ou encore de l'art, de l'Antiquité à nos jours.
Pourquoi les Bourbons prennent-ils un « s » quand les Macron n'y ont pas droit ? Pourquoi le nom de Charles de Gaulle est-il un aptonyme ?
Amis des mots, vous le savez, le français est une langue compliquée mais elle est aussi savoureuse, acidulée, colorée, sucrée... comme un bonbon ! Toutes ses bizarreries, ses règles alambiquées et ses exceptions sans fin sont autant de friandises.
Au fil de ce livre, je vous raconte ces erreurs qui sont entrées dans le dictionnaire et lève le voile sur des accords qui causent bien des désaccords. Vous apprendrez aussi à résoudre le casse-tête des prépositions et percerez le secret des calembours.
Régalez-vous, la boîte de bonbons est ouverte !
« Bagarre : En Bretagne, jadis, il y avait des bagarres de bistrot assez marrantes. C'était du rugby sans arbitre.
Oisiveté : J'adore. J'ai des rendez-vous avec moi. Je peux faire des kilomètres (des miles) pour aller retrouver une lumière, seulement une lumière, rien qu'une lumière. » Tour à tour poète, critique, humoriste, moraliste, Olivier de Kersauson se dévoile à travers ce dictionnaire très personnel, posant un regard sans détour sur notre époque, sur son enfance, ses désirs et ses rêves, en essayiste et en conteur. Ses écrits évoquent un monde complètement disparu et dessinent la philosophie d'un aventurier, libre dans tous les sens du terme.
Quand il nous manque une case, il manque une vis aux Espagnols et un peu de cuisson aux Britanniques. Quand les Français ne sont pas nés de la dernière pluie, les Allemands ne sont pas arrivés en nageant sur la soupe de nouilles et les Hongrois ne viennent pas de descendre de la tapisserie !
Muriel Gilbert propose un pétillant tour du monde des idiotismes, façon bout-de-ficelle et selle-de-cheval, une balade gourmande au milieu de ces particularismes intraduisibles qui font le sel de la conversation et le génie des langues. Les expressions de tous les pays et de toutes les époques s'y agitent et s'y fracassent joyeusement, telles les auto-tamponneuses d'une fête foraine des langues.
Correctrice au journal Le Monde, Muriel Gilbert tient la chronique « Un bonbon sur la langue » sur RTL, dans laquelle elle partage son amour du français. Elle est notamment l'auteure de Un bonbon sur la langue et Au bonheur des fautes, disponibles chez Points.
« Et vous n'entendez pas les trains ? » demande-t-on à ce couple qui vient d'emménager près de la gare.
« J'dis ça, j'dis rien. » conclut-on quand on n'en pense pas moins.
Perfides, les petites phrases que Philippe Delerm est allé glaner le sont assurément. Mais souvent aussi mélancoliques, comme lorsqu'on coupe un moment émouvant par un pudique : « Tais-toi, tu vas dire des bêtises... ».
Spectateur de la comédie humaine, à la ville comme au village, Delerm laisse éclater son talent et sa drôlerie dans ce livre qui compte certainement parmi ses meilleurs.
Plute : prix oublié sur un cadeau.
Boulbos : camion qui vous masque systématiquement le panneau sur l'autoroute.
Sortir souriant mais effondré de chez le coiffeur, se prendre la manche dans la poignée de la porte un bol de café à la main, devoir expliquer ce qu'il y avait de drôle dans l'histoire drôle... Tous ces tracas sont universels et pourtant il n'existe pas de mots pour les nommer. Ce dictionnaire propose 567 néologismes pour rire de ces soucis.
Il est augmenté du Coliibrié, dictionnaire des petits bonheurs, parce qu'il n'y a pas que des peaux de bananes dans l'existence : parfois un petit-suisse tombe d'un coup sans rien laisser sur le papier !
« Nous parlons tous les jours une langue admirable et monstrueuse que nous adorons. Elle est la seule qui comporte plus d'exceptions que de règles, ce qui la rend si terrifiante, si attrayante ».
Voici une déclaration d'amour passionnée à la langue française, elle qui nous permet de dessiner notre âme et nos sentiments. Il est question ici, non d'un manuel des règles de grammaire, mais de rimes embrassées, de liaisons scandaleuses, du temps qui passe, de changement de genre, de la chair d'un mot et de la caresse d'un accent.
Normalienne et agrégée de lettres classiques, Laure de Chantal est l'autrice d'ouvrages sur l'amour de l'Antiquité et sur la langue française avec Xavier Mauduit, agrégé et docteur en histoire, auteur de plusieurs ouvrages d'histoire, principalement du XIXe siècle.
« Le livre idéal pour oublier ses sueurs froides de l'époque des interros surprises à l'école ».
Yann Barthès
Dans une société de l'hypercommunication, notre langue change à toute vitesse. De nos jours, nous sommes en mode, souvent connectés, toujours sur Facebook à distribuer des likes et des émoticônes, appeler à la bienveillance ou exprimer sa colère, traquer la fake news, réagir au buzz, et ponctuer nos phrases de du coup, en même temps, voilà, et bonne continuation.
Notre langue nous dit et nous révèle si l'on sait analyser ses mots et retrouver leurs sens, comme le fait Julie Neveux dans cet essai passionnant. D'une plume savante, drôle et franchement décomplexée, elle nous emmène dans un voyage linguistique et une enquête jubilatoires : dis-moi comment tu parles, je te dirai qui tu es.
Stéphane De Groodt se livre à une série de traits d'esprit métaphoriques, sous forme de dédicaces et de pensées fugaces. En parfait jongleur de mots, il s'adonne avec un plaisir non dissimulé à des jeux de mots aussi facétieux que poétiques. On y retrouve tout l'esprit et la verve des chroniques télévisées qui l'ont rendu célèbre.
Faut-il sabler le champagne... ou le sabrer ? Pourquoi un Belge en tutu n'est-il pas un flamant rose ? C'est quoi, un odonyme ? D'où vient la mouche du coche ? Doit-on rougir d'avoir lâché un zeugme ?
La langue n'a pas fini de nous surprendre. Il y a celle qui s'agite dans notre bouche, qui nous permet à la fois de parler et de déguster, et celle que nous appelons notre langue maternelle, le français, avec ses conjugaisons tarabiscotées, ses liaisons dangereuses et ses étymologies surprenantes.
Autant de bonbons emballés dans ce livre pour la gourmandise des amis des mots.
FRAGMENTS.
« La vraie vie est absente. » Mot d'ordre politique, cette phrase de Rimbaud a été citée, chantée, taguée, reproduite et traduite dans toutes les langues.
Pour approcher Rimbaud, auteur complexe et parfois sibyllin, ce petit livre se propose de réunir les « fragments » essentiels de l'oeuvre - formules, aphorismes ou « phrases ».
Rimbaud lui-même semble avoir consenti à cette lecture fragmentaire. Il évoque ses « fraguemants » en prose et Verlaine mentionne également sa « série de superbes fragments ».
Grâce à ces « jeux de cartes », Rimbaud devient plus accessible, plus « pop », sans perdre en complexité. On se met à le lire comme les Fables de La Fontaine, succession de textes sans ordre, ou dans le désordre, comme les Pensées de Pascal.
Ce Rimbaud « liquide » et « fluide » gagne en éclat. Le plus grand poète français retrouve sa liberté grâce à cette lecture en morceaux.
LE « RAINBOW ».
Dissimulé au revers de ce petit livre, le « Rainbow » est un dictionnaire homo-érotique hardi. Ce lexique inédit contient « quelques ressources dangereuses ». Véritable « enfer » - au sens où on employait le terme dans les réserves, interdites au public, de la Bibliothèque nationale -, il réunit de nombreux mots et codes « homosexuels » qui figurent dans l'oeuvre de Rimbaud.
Un tel glossaire, jugé obscène, eût été interdit par les Académies il y a quelques décennies ; trop incorrect, il serait encore sanctionné par l'Université aujourd'hui, si on laissait les « assis » et les « bureaux » seuls juges de la littérature. Longtemps, ce Rimbaud-là a été mis à l'index. Il est grand temps de le libérer.
Rimbaud nous avait prévenu en dissimulant son beau secret : « J'ai seul la clef de cette parade sauvage. » Un code décrypté ici pour la première fois.
Muriel Gilbert dévoile avec une drôlerie rafraîchissante et enlevée le quotidien de son métier de correctrice.
« Avec ce livre, j'ai voulu vous ouvrir la porte du bureau des correcteurs, lieu mystérieux où l'on tutoie les dictionnaires et où l'on s'interroge sur la couleur des vaches, la différence entre une mitraillette et une mitrailleuse, les noms des fromages et les accords du participe passé. Mais je partage aussi mes trucs et astuces pour déceler les fautes en un clin d'oeil et vous verrez qu'à l'heure des logiciels de correction rien ne remplace un bon vieux stylo rouge... »
« Essence : Recherchant la pureté absolue des substances qu'ils cuisinaient, les alchimistes appelèrent essentia, essence, le produit d'une distillation. Cinq opérations de purification : c'était la quinte-essence. Au XVIe siècle, ces essences matérielles étaient donc affaire d'alchimistes : on parle toujours d'essences dans le domaine des parfums et certaines essences végétales s'appellent encore des huiles essentielles. » Pendant des années, Alain Rey a enchanté les matins de France Inter avec sa chronique « Le Mot du jour » érudite et réjouissante. De « mouton » à « utopie » en passant par « gendarme », Alain Rey nous raconte l'étrange aventure des mots de tous les jours, avec cette finesse toujours espiègle qui n'appartenait qu'à lui.
« C'est un assoupissement, une langueur, un abandon. Poire : on biberonne la consonne initiale, comme le fumeur de pipe ranime son foyer à petits pops. Déjà on descend vers le moelleux grave d'un intermède vocalique chaud et souple, vers un r en sommeil, un e de confort sourd. Poire. C'est la fin de l'été, le début de l'automne. Il y a dans la lumière une mollesse blonde, une sensualité penchée ».
Les mots sont truculents. Les mots sont savoureux. Les mots sont mélancoliques, surprenants, drôles ou érotiques. Entre humour et poésie, Philippe Delerm dresse la liste de ses préférés et raconte leur histoire.
Il y a ceux qu'on susurre, et ceux qu'on garde en bouche pour le plaisir. Il y a les timides à qui on fait la courte échelle parce qu'ils sont trop discrets. Et les fanfarons qui roulent des mécaniques.
Tous ces mots sont notre famille, notre patrimoine. Ils racontent comme personne notre vie, nos mille instants vécus.
Édition augmentée : 7 nouveaux textes.
« Comme tous les gamins, j'adorais percevoir par bribes un sentiment d'infinitude, que je n'ai jamais retrouvé depuis. Vers trois-quatre ans, je me laissais aller à imaginer ce que les mots toujours et partout pouvaient représenter, et parfois je sentais quelque chose... Puis j'ai perdu l'habitude, et à cinq ans, je suis devenue terre à terre ».
D'ouvrier à sorcière en passant par sexy ou bon bien, Jeanne Cherhal célèbre les mots qui traversent sa vie dans un glossaire très personnel et plein d'humour. Comme autant d'autoportraits, ses quarante mots convoquent le sel de l'enfance et révèlent l'audace, la tendresse et le féminisme profond d'une artiste en liberté.
« Crispé : Le latin crispare, qui s'appliquait à l'eau qui ondule et à la chevelure qui frise - ce sens s'est confirmé avec crépu - n'avait rien de nerveux ni de contracté. Le verbe crispare venait de l'adjectif crispus, « ondulé », qui a fini par donner le crêpe, tissu plissé, et la crêpe comestible, parce que la pâte forme des rides en cuisant. » Qui dit Alain Rey, dit linguiste espiègle. Amoureux de la langue, il la courtise avec frénésie, la déshabille, sonde ses secrets étymologiques les mieux gardés. Sa chronique « Le Mot du jour » a fait les beaux matins de France Inter. En voici quelques-uns des plus fameux réunis dans ce second recueil savoureux, après À mots découverts, disponible dans la même collection.
Qui sait que l'arabe vient en troisième position après l'anglais et l'italien pour la quantité de termes intégrés au français ?
De la tasse de café à l'orangeade, de la jupe de coton au gilet de satin, de l'algèbre à la chimie ou aux amalgames, à propos de la faune, de la flore, des arts, des parfums, des bijoux, de l'habitat, des transports ou de la guerre, nous employons chaque jour des mots empruntés à l'arabe.
Jean Pruvost se livre à une exploration réjouissante de cette langue véhiculée par les croisades, les conquêtes arabes, les échanges commerciaux en Méditerranée, et plus près de nous par l'exil des pieds noirs ou encore le rap.
Vous pensiez que votre vocabulaire russe se limitait à « niet » et à « vodka » ? Ce lexique franco-russe vous prouvera le contraire ! La langue de Tolstoï regorge en effet de mots venus de celle de Molière. Après vingt ans passés à explorer la Russie, Sylvain Tesson nous propose un florilège aussi amusant qu'instructif. Il décortique ici l'origine de ces mots insolites qui ont traversé les frontières. Un « ôpouskoûle » indispensable !
Le Gueuloir réunit les principales fulgurances trouvées dans la correspondance de Gustave Flaubert. Les femmes, les bourgeois, les gens de lettres, l'art, la morale, la politique, la religion : en grand pourfendeur de la bêtise, l'Excessif (tel qu'il aimait à se surnommer lui-même) n'épargne personne. L'opportunité de redécouvrir sous un angle inédit l'auteur de Madame Bovary.
« Envers l'accord du participe passé, notre société mêle révérence résignée, enseignement par routine, usage incompris, désinvolture mal assumée. Croyants, mais peu pratiquants, nous célébrons une énigme. Comment en est-on arrivé là ? C'est ce que nous allons voir. » Le linguiste Bernard Cerquiglini nous plonge dans l'histoire de l'accord du participe passé ; elle tient du roman. Il montre que ce fragment de syntaxe est, depuis des siècles, une question primordiale de la grammaire française, une source de controverses, l'emblème de la norme.
Une lecture passionnante qui, déconstruisant le mythe d'une prétendue difficulté insurmontable, donne les clés de cet accord et du plaisir qu'on peut y prendre.