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ANNE COLDEFY-FAUCARD
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À la mort de sa tante, Maria Stepanova tombe sur des photographies, des lettres, des journaux intimes. Ces vestiges d'un siècle de vie en Russie déclenchent chez elle un irrésistible besoin de retracer l'histoire des siens et celle de l'Europe depuis la fin du XIXe siècle, et de révéler les mensonges et les faux-fuyants. Mais comment faire émerger la vérité et retranscrire ce passé familial au sein de la grande histoire ? Convoquant tour à tour Walter Benjamin, Charlotte Salomon, Ossip Mandelstam, Roland Barthes ou encore Susan Sontag, Maria Stepanova signe un texte universel sur l'exploration de la mémoire... et son impossibilité, qui lui a valu d'être récompensée du prix Bolchaïa Kniga, le Goncourt russe.
Un chef-d'oeuvre de sensibilité et de justesse historique. Historia.
Un dédale vertigineux qui nous fait éprouver l'essentiel. Les Inrockuptibles.
Une belle méditation sur la naissance et le devenir de la mémoire. Une preuve que, fragile, parfois lacunaire, elle reste ineffaçable. Le Monde des livres.
Traduit du russe par Anne Coldefy-Faucard.
Prix du meilleur livre étranger | Prix international de littérature Berman | Prix Transfuge de la meilleure découverte étrangère. -
Ouvrage polyphonique où des centaines de destins d'enfants de la Seconde Guerre Mondiale se croisent pour former un choeur tragique qui donne de la guerre, de toutes les guerres, une vision émouvante jusqu'à l'insoutenable.
De tous les textes de Svetlana Alexievitch, celui-ci est le plus déchirant. Car qu'y a-t-il de plus terrible que l'enfance dans la guerre, de plus tragique que l'innocence soumise à l'abjection de la violence ? Les personnages de ce livre ont entre trois et douze ans. Garçons et filles, ils ont grandi au coeur des ténèbres du plus inhumain des conflits ; cette Seconde Guerre mondiale dont les plaies restent toujours béantes soixante ans après. Il a fallu à Svetlana Alexievitch près d'un quart de siècle pour mettre un point final à ce monument de la littérature, dressé pour commémorer la plus injuste des souffrances.
Derniers témoins change notre regard sur l'histoire, sur le monde, sur la guerre, sur l'enfance, sur la vie.
De ces récits d'une authenticité désarmante, Svetlana Alexievitch fait des livres, bouleversants, dérangeants, des livres de combat.
Télérama -
C'est dans son village natal que Léon Tolstoï reçut le témoignage bouleversant de sa voisine Anissia. Il en tira ce court roman, l'odyssée d'une jeune paysanne en route vers la Sibérie, accablée de privations mais animée d'une force de vie exceptionnelle.
Du fond de la Russie du XIXe siècle, Tolstoï nous livre dans sa langue puissante un inoubliable destin de femme.
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- Et le fugitif était un de vos serfs ? - Un serf ? Le mal serait assurément moins grand ! Le fugitif est...
Mon nez... - Hum ! Que voilà un étrange nom ! Et ce monsieur Monnez vous a pris une forte somme ? - Mon nez, vous dis-je ! Vous n'y êtes pas du tout. Mon nez, mon propre nez a disparu. Le diable aura voulu me jouer un tour ! - Mais comment aurait-il disparu ? Il y a quelque chose qui m'échappe. - Je ne peux pas vous dire comment ! Le plus grave est qu'il court présentement la ville en se faisant passer pour conseiller d'État.
C'est pourquoi je veux demander que quiconque l'attrapera me l'amène aussitôt, dans les plus brefs délais. Un matin, alors qu'Ivan lakovlevitch découvre un nez dans son pain, le major Kovaliov, terrifié, s'aperçoit au réveil de la disparition du sien. Ce dernier met alors tout en oeuvre pour le retrouver.
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Une fois encore, l'Arménie est menacée dans son existence même : par ses problèmes économiques et politiques notamment ; par le conflit dans le Haut-Karabagh ; par l'indifférence d'un Occident polarisé sur la guerre en Ukraine. Jeune écrivain et éditeur d'Erevan, Rouben Ichkhanian propose ici - à la demande des éditions L'Inventaire - une brève histoire de l'Arménie du début du XXe siècle à nos jours, à travers l'histoire de sa famille. Les lieux en sont multiples : Haut-Karabagh, Kokand, Soumgaït, Bakou, Stepanakert, Erevan, Spitak, Moscou, de nouveau Erevan. Ils correspondent aux différents bouleversements qui frappent la région et le monde : Première Guerre mondiale, effondrement de l'empire de Russie et rattachement du Haut-Karabagh à l'Azerbaïdjan pour les grands-parents ; effondrement de l'URSS, pogroms anti-arméniens de Soumgaït, tremblement de terre de Spitak, conflit du Haut-Karabagh et terribles années 1990 pour les parents ; découverte de la littérature étrangère, notamment d'Umberto Eco, décès du père, débuts dans l'écriture, études à Moscou, création d'une maison d'édition, « révolution douce » d'Arménie (mars-mai 2018) pour le fils. En 2020 et 2022, le Haut-Karabagh s'embrase à nouveau. Et demain ?
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Soviétique parmi les Soviétiques, ivrogne parmi les ivrognes, Ivan Laptiev ne se détacherait guère du commun des mortels d'URSS s'il n'était... Dieu, tout simplement. Il l'affirme haut et clair au début du récit, et, dès lors, ne va cesser de marcher sur les traces de son illustre prédécesseur : le Christ. Comme lui fondateur d'une nouvelle religion, Ivan Laptiev enseigne, prêche, use de paraboles et accomplit des miracles... Mais les temps ont changé et le héros vit à l'ère du communisme. Les miracles qu'il accomplit sont à la mesure de la société qui est la sienne : une société profondément apathique, matérialiste, une société au-delà des passions, donc du désespoir. Tragique et cocasse, poétique et trivial, tourmenté et limpide à l'extrême, athée raisonneur jusqu'à la moelle des os et spiritualiste jusqu'au tréfonds de l'âme, Zinoviev offre ici au lecteur une méditation d'une rare qualité. Traduit du russe par Anne Coldefy-Faucard
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Nadia n'aime pas la luge et pourtant, chaque fois qu'elle descend les pentes enneigées avec le même jeune homme, elle entend cette phrase :
«je t'aime». Est-ce le vent ou le garçon qui lui fait cette déclaration oeUne belle dame se baigne dans l'eau, mais ses vêtements sont volés. Un musicien propose de la cacher dans l'étui de sa contrebasse.Un contrôleur de train peu scrupuleux va se faire condamner par les passagers pour avoir trop bien fait son travail.Neuf histoires espiègles dans lesquelles les rencontres sont fortuites, les personnages cocasses et les aventures romantiques.
Cette sélection de nouvelles inspirées de la vie quotidienne en Russie à la fin du XIXe siècle mêle avec grâce drôlerie et mélancolie.
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Étudiants en colère attirés par le terrorisme, ouvriers séduits par le marxisme et la lutte révolutionnaire, libéraux contestataires, rêvant simplement de réformer la Russie, autorités sur la défensive, c'est dans cette atmosphère de sourde effervescence que s'ouvre le roman-fresque de Boris Jitkov, considéré par Pasternak comme « le meilleur sur la révolution de 1905 ». Sur ce fond d'agitation empreinte d'espoir, l'auteur sème ses personnages dont les destins, pleins de promesses, avorteront pour la plupart, à l'image de cette révolution manquée . À l'instar des oeuvres d'un Gogol ou d'un Zamiatine, Viktor Vavitch, sans doute un des derniers grands romans russes, est servi par une écriture qui place la langue et la poésie au-dessus de tout. Écrit entre 1929 et 1934, imprimé en 1941, l'ouvrage est jugé « inconvenant » et « inutile » par la censure stalinienne, qui ordonne qu'on l'envoie au pilon. Mais l'imprimeur en conserve quelques exemplaires : c'est donc un texte miraculeusement sauvé de l'oubli que le lecteur est invité à découvrir.