Alexandre Dumas a voué à Delacroix l'admiration la plus entière, la plus constante.
Dès ses premiers succès dramatiques (1829), il a possédé une collection des tableaux du maître anti-académique dont seuls les aléas de son existence dispendieuse l'ont contraint à se séparer. Il a proclamé son génie, partout et toujours, dans ses Mémoires, dans ses journaux, dans ses conférences, après la mort du peintre.
Des désaccords esthétiques et politiques n'ont jamais remis en cause l'amitié unissant les deux artistes depuis leurs plus belles années, celles des batailles romantiques "Nous nous voyons tous les deux ou trois ans, Delacroix et moi, ce qui ne nous empêche pas de nous aimer fort, et d'être très heureux quand nous nous voyons" écrit Alexandre Dumas.
C'est cette longue amitié entre deux phares du romantisme que cette livraison a le projet d'approfondir, en publiant pour la première fois en volume Exposition universelle de 1855. Peinture. Ecole française. Eugène Delacroix, série d'articles, malheureusement inachevée, du journal Le Mousquetaire, dans laquelle, partant du texte des Mémoires, et ne dédaignant ni la digression, ni les longues auto-citations, Alexandre Dumas rend compte du triomphe tardif de Delacroix, à l'exposition universelle de 1855.
La publication de cet inédit, annoté, est accompagnée de documents utiles pour mieux comprendre la relation amicale et artistique entre Eugène Delacroix et Alexandre Dumas : correspondance subsistante, extraits du journal de Delacroix, essai de reconstitution de la collection de tableaux de Delacroix ayant appartenu à Dumas.
Bonaparte en partant pour l'Egypte choisit mon père comme un de ses premiers chefs de l'expédition, mais une fois arrivé sur les bords du Nil, Bonaparte commença de laisser percer des projets d'ambitions et une opposition commença de s'organiser dont Kléber et mon père furent les chefs.
Sur ces entrefaites pendant que Desaix était en Haute-Egypte et Bonaparte dans le Delta, l'insurrection du Caire éclata avec tant de rapidité que le général Dupuy, gouverneur de la ville, fut surpris et eut la tête coupée avant que l'on put organiser un moyen de défense.
Mon père avait couché nu sur son lit et ne pensa point même à vêtir ses habits. Il sauta sur un cheval sans selle et sans bride et le pistolet d'une main, le sabre de l'autre, se sauva hors de la maison qu'il habitait.
[...] Un tombeau se trouvait en travers de sa route.
En face de ce tombeau son cheval se cabra et retomba les deux pieds appuyés dessus. Un instant mon père demeura, comme la statue équestre de Pierre Ier, exposé au feu des Turcs, mais comme s'il eut été de bronze, ainsi que la statue, aucune balle ne le toucha et cette invulnérabilité faisant croire à quelque prodige les rebelles tombèrent à genoux et demandèrent l'aman, c'est-à-dire la grâce. Dès lors l'insurrection était éteinte.
[...] Le récit que l'on fit à Bonaparte de cette étrange scène le frappa au point d'ordonner qu'un tableau en serait fait par Girodet, tableau dans lequel mon père jouerait le rôle principal, et serait représenté nu sur son cheval cabré.
Mais, dans l'intervalle de la commande à l'exécution, mon père se brouilla avec Bonaparte, quitta l'Egypte, fut fait prisonnier par le roi de Naples, empoisonné dans les cachots de Brindisi et revint en France mourant et en pleine disgrâce.
Girodet reçut l'ordre d'effacer mon père du tableau et d'y substituer ce grand hussard blond que vous pouvez y voir au Louvre, et qui, n'étant le portrait de personne ne dira rien à la postérité.
Conférence donnée par Alexandre Dumas, le 12 mars 1865, à Paris.
Mille ans d'éducation en Picardie est un ouvrage original. Guide de recherche, il propose une brève histoire de l'éducation en Picardie. Guide des sources, il aide le lecteur curieux et soucieux de s'informer davantage ou d'entamer une recherche érudite ou universitaire. Il ouvre une porte dans le dédale des ressources disponibles dans les bibliothèques, les centres d'archives et dans un certain nombre d'établissements d'éducation. Des reproductions en couleurs ou en noir et blanc donnent une idée des ressources disponibles.
Coordinateur de l'ouvrage, Bruno Poucet, historien de l'éducation, professeur en sciences de l'éducation à l'Université de Picardie-Jules Verne, rédacteur en chef de Carrefours de l'éducation et membre du laboratoire PIPS, a reçu le concours essentiel d'Isabelle Chave (Vosges), Stéphane Coutant (Université de Picardie-Jules Verne), Claire Etienne (Université de Compiègne), Hélène Lhomme (Oise), Sébastien Rembert (Aisne), membres des services d'archives départementaux ou d'universités, mais aussi la collaboration des universitaires Yves Verneuil (Reims, IUFM) et Jean-François Condette (Lille, IUFM). Des archivistes régionaux, départementaux et communaux ont également apporté leur contribution ainsi qu'une équipe d'étudiants en sciences de l'éducation.
Dès le 10 mai 2006, le CRTF a été au rendez-vous de la journée nationale des mémoires de la traite, de l'esclavage et de leurs abolitions. Pour le 10 mai 2011, il a placé cette 6e journée nationale sous l'éclairage de Frantz Fanon dont l'année 2011 marque le cinquantième anniversaire de la disparition.
Le titre donné à cet ouvrage : Frantz Fanon, figure du dépassement. Regards croisés sur l'esclavage souligne un éclairage particulier par le choix d'une figure emblématique des afro-descendants et des penseurs de la décolonisation. En effet, par rapport aux sujets brûlants de l'actualité, Fanon a imprimé sa marque dans la réflexion de nombreux chercheurs depuis la publication de ses oeuvres de 1952 à 1961. Sur la question de l'esclavage il a été en rupture par rapport à son contexte et au regard de ses pairs il a été et est une figure du dépassement qui ne signifie ni oubli ni occultation mais positionnement autre.