À l'âge de 100 ans, Edgar Morin fait une dernière requête à son biographe : qu'il enquête sur le réseau de résistance Charette, auquel il appartint ains que Mitterrand, Jankélévitch, Clara Malraux et bien d'autres. Un réseau totalement oublié, et pourtant décisif dans l'histoire de la résistance, et follement romanesque.
1941. Camp de Fallingbostel. Baraque 8. Une poignée d'irréductibles du Stalag XI-B refusent la défaite et montent leur réseau. Des premières filières d'évasion à l'unification de la Résistance, et jusqu'à la victoire finale, Emmanuel Lemieux mène l'enquête et raconte l'épopée du Réseau Charette.
Quels étaient les visages de l'Armée des ombres ? Quels noms résonnent dans son silence ? Qui étaient Philippe Dechartre, André Ulmann, Charles Bonnet, Pierre Le Moign' ? Quel fut le rôle de Michel Cailliau, neveu du général de Gaulle, alias " Charette " ? Et comment a-t-il affronté François Mitterrand, dit " Morland " ? Derrière les barbelés, ces hommes inventent une organisation hors-norme. Gaullo-communiste, francoallemand, éparpillé et uni, leur réseau rassemblera les prisonniers de guerre et recrutera au-delà.
Emmanuel Lemieux part sur ses traces et dévoile les ultimes secrets de la Résistance. Avec lui, on rencontre Marguerite Duras, Marie-Agnès de Gaulle, Clara Malraux, Vladimir Jankélévitch et un certain Edgar Nahoum. Dans ces pages qu'il authentifie, ce dernier témoin retrouve l'histoire de ses amis : " J'ai pu, grâce à tous, devenir Edgar Morin. " Cette fresque immense se déroule de Londres à Alger, dans le vrombissement des Lysanders et le secret des prisons. Et l'on part à la recherche de splendides fantômes dans une nuit profonde.
Une aventure tragique et grandiose. Une enquête romanesque.
Un grand livre d'histoire.
L'obésité, les addictions, le réchauffement climatique, la baisse de la fertilité... Avec son expertise, Martin Blachier dresse les grandes lignes des menaces qui nous guettent en raison de l'évolution très rapide de nos modes de vie. Pour nous projeter dans le monde d'après.
Où en est la médecine ? À quels risques ferons-nous face demain ? Quelles sont leurs causes ? Et, surtout, comment s'y préparer ? Martin Blachier décrypte les nouvelles menaces que nous devrons affronter, formule des solutions et annonce la suite.
Car la crise du Covid-19 n'est pas le dernier fléau à devoir s'abattre sur nous. Du dérèglement climatique aux zoonoses, ces maladies venues d'ailleurs, d'autres chocs surviendront. L'État et la science devront s'adapter, et nous aussi. Pourtant, s'il faut anticiper les menaces extérieures, l'essentiel n'est peut-être pas là.
Expert en santé publique, prospectiviste et médecin, Martin Blachier offre une nouvelle approche. Ainsi, nous dit-il, des cancers à l'obésité, en passant par les addictions, la baisse de la fertilité ou la dépression, jusqu'à l'antibiorésistance ou les troubles du sommeil, nos modes de vie sont sûrement les principaux responsables des malheurs à venir.
La réponse doit être collective, bien sûr, mais nos comportements individuels ont aussi un rôle à jouer. Si l'isolement et l'anomie annoncent les troubles futurs, la solidarité, le lien social et le souci d'autrui peuvent nous aider à relever le défi.
Un éclairage indispensable pour comprendre demain. Un livre de salut public.
La peur est un sentiment intemporel, propre à une espèce humaine consciente de sa finitude. Dans le passé ces émotions ont été régulées par diverses croyances religieuses et par des rites collectifs. La modernité a développé une idéologie du progrès, laissant accroire que l'homme pouvait éradiquer le mal, vaincre la maladie, voire la mort.
La gestion de la « pseudo-pandémie » s'est inscrite dans cette idéologie scientiste, rationaliste et les diverses élites au pouvoir (politiques, hauts fonctionnaires, experts médiatiques et médiatisés) ont amplifié les dangers, pour justifier la restriction des relations sociales et ce qui constitue en général l'essence de l'Être-ensemble.
L'auteur analyse ici la stratégie utilisée par le pouvoir : déni de la mort et de la finitude, utilisation de la scène médiatique, stigmatisation de tout mise en cause de la doxa. Il s'attache à inscrire cette critique dans l'idéologie moderne qu'il estime dépassée par les changements de valeurs à l'oeuvre dans la société de base.
Les divers mouvements de rébellion du peuple s'inscrivent en effet dans un refus de l'idéologie progressiste et réhabilite un ordre naturel que la modernité avait cru dépassé. Nous assistons un retour de la Tradition.
Pour éclairer le débat sur l'opportunité d'une législation favorable à l'euthanasie ou au suicide assisté dans un contexte politique où le président de la République en a fait l'un des sujets de société dont il souhaite marquer son quinquennat.
L'euthanasie est-elle la seule réponse face à la perte d'autonomie, aux maladies chroniques ou aux handicaps évolutifs ? Au nom du " droit de mourir dans la dignité et dans la liberté ", devons-nous aller plus loin que les soins palliatifs ? Ne faudrait-il pas plutôt oeuvrer pour le droit de vivre sa vie jusqu'à son terme en société, et non de mourir de manière anticipée ? Face aux défis posés à la société tout entière par les situations de handicap sévère ou les dépendances liées au grand âge, l'urgence est-elle de légiférer pour faciliter le recours à une forme de suicide médicalement assisté ?
Certes, on meurt mal en France, souvent sans bénéficier d'un environnement favorable à une fin de vie apaisée. Pour autant, la volonté de maîtriser sa mort en sollicitant un médecin pour mettre un terme à une existence estimée " indigne d'être vécue " suscite, à juste titre, des controverses.
Alors que s'achève la Convention citoyenne sur la fin de vie et que le Parlement envisage une évolution de la législation, Emmanuel Hirsch, s'appuyant sur de nombreux témoignages, s'interroge sur notre confrontation à la finitude humaine et argumente en faveur d'une démarche démocratique exigeante en termes de respect et de justice. De véritable dignité.
Un ouvrage salutaire et fondamental pour comprendre les enjeux du débat actuel.
Ministres à Vichy, chefs de police, patrons de presse, speakers de radio, acteurs de cinéma ou simples quidams, ils sont partis au mois d'août 1944 dans les wagons de l'ennemi, puis ils se sont cachés. Leur exil a duré 45 ans pour certains ! Yves Pourcher nous offre ici une galerie de naufragés de l'histoire.
Août 1944. La veille encore, ils étaient ministres, chefs de police, patrons de presse ou vedettes de cinéma. Mais les voilà qui fuient. Ils quittent la France dans les wagons de l'ennemi. Les uns mourront en exil. Les autres reviendront pour chercher refuge dans l'oubli. Certains finiront traqués et jugés. Leurs noms ? Abellio, Bonnard, Déat, Céline, Darquier de Pellepoix... Leurs fautes ? La glorification de Hitler, l'administration de Vichy, la formation des miliciens, la répression des résistants, la déportation des Juifs. Leurs lieux de fuite ? L'Allemagne écrasée et, de là, la Suisse neutre, l'Espagne franquiste, l'Argentine péroniste mais aussi les couvents retirés des Alpes.
Il fallait Yves Pourcher pour exhumer les archives, les témoignages, les correspondances qui dévoilent l'après-guerre des collabos, les chefs et les seconds couteaux, les célébrités et les anonymes. Dans cette galerie des naufragés de l'histoire, où se mêlent le déshonneur et la nostalgie, le reniement et l'endurcissement, les ultras côtoient les lâches et les profiteurs acharnés, les fascistes incurables. Qu'ils se fassent précepteur des riches, marchand d'huîtres, maître-nageur, rubricard de presse, auteur de science-fiction ou écrivain maudit, ils fuient devant le rouleau de l'opprobre, connaissent la malédiction des vaincus, ruminent leur passé, redoutent l'heure de leur condamnation. Autant d'existences pathétiques à la mesure d'autant de complicités criminelles.
Une enquête inédite et totale. Un livre magistral. Une grande leçon d'histoire sur la France d'hier.
Mouvement des gilets jaunes, révoltes contre la stratégie de la peur et du confinement, grèves en cascade, soulèvements divers... On aurait tort d'assimiler ces « crises » récentes à de simples revendications sociales et économiques. En réalité, toute la puissance de l'esprit rebelle populaire, c'est de dire oui, oui tout de même à la vie, oui à l'ordre des choses existant, oui au monde tel qu'il est.
Cette logique de l'assentiment n'est ni de la domination, ni de la résignation. C'est au contraire une sagesse de la vie présente, de la vie de tous les jours, avec ses malheurs (le sens du tragique, l'acceptation de la finitude) et ses bonheurs (la relation avec les autres, la solidarité, la vie quotidienne enrichie de sa part de rêve et d'imaginaire).
Dans ce nouvel ouvrage majeur, Michel Maffesoli déchiffre les valeurs émergentes dans la transmutation épochale que nous vivons, et à nous faire saisir les ressorts de l'être ensemble contemporain.
Une analyse cruciale de ce nouveau « vitalisme » qui s'ajuste tant bien que mal au monde tel qu'il est, sans prétendre le modeler.
Le 24 février 2022, l'Ukraine fait irruption dans la conscience occidentale. Elle dit non à l'invasion décrétée par Vladimir Poutine. Elle lui oppose une résistance héroïque. À travers le monde, sa lutte et son courage forcent le respect. Or, nous alerte Constantin Sigov, c'est le sort même de l'Europe qui est en jeu dans ce conflit.
Cette guerre innommable, qui nous mobilise tous, découle de l'abyssale tragédie qui, au xxe siècle, a soumis les peuples de l'Est au joug du totalitarisme soviétique. Elle signe le retour du système criminel dont le maître actuel du Kremlin s'est employé à refouler la mémoire comme la critique, et qu'il veut réinstaurer.
Voici, courant sur toute la dernière décennie, depuis la révolution de Maïdan, en passant par l'annexion de la Crimée et la guerre du Donbass, la grande chronique de ce passé délétère, qu'un philosophe lucide offre aux Européens. S'y croisent l'ouverture de l'Ukraine et l'enfermement de la Russie. Un choc qui nous place entre quête de l'humanité et diktat de la cruauté, entre vérité et mensonge.
Aujourd'hui, les Ukrainiens meurent afin de dire non à l'asservissement des consciences. Pour la dignité. Pour la leur et pour la nôtre.
Un vibrant appel à la clairvoyance et au courage afin que triomphe l'esprit européen.
Aiguillonné par son confrère Arnaud Benedetti, il procède à un tour d'horizon complet des génies des civilisations et des imaginaires des peuples, frappés de plein fouet par une globalisation néolibérale qui porte en elle la menace d'une régression décivilisatrice.
Témoin de la vie publique, Stéphane Rozès en appelle à l'histoire longue mais aussi à ses expériences de sondeur des mentalités et de conseiller des gouvernants, livrant ici leurs confidences et leurs confessions. Il formalise, surtout, une grille de lecture « imaginariste » globale, seule capable de saisir pleinement le réel et d'offrir les clés pour répondre aux défis auxquels nous ferons face demain. Plus que jamais, s'ils veulent éviter le chaos et s'approprier à nouveau le cours des choses, les peuples devront lutter pour redevenir maîtres de leur destin.
Un essai lucide, lumineux, implacable.
Un nouveau regard sur la banlieue Les « jeunes de banlieue ». Depuis les années 1990, cette expression nourrit tous les fantasmes, tous les amalgames.
Mais qui sont-ils, ces adolescents souvent étrillés par la vie ? Quelles sont leurs forces, leurs fragilités, les dynamiques qui les portent ou les entravent, et leurs réussites parfois inespérées ?
De portraits en anecdotes, fruits de quinze ans d'enseignement dans des lycées coincés au pied des cités, Claire Marin nous fait découvrir ces vies bouleversantes, ces récits de souffrance et de joie, ces interrogations récurrentes sur les valeurs, la question des origines, l'ascension sociale.
Un témoignage saisissant. Une leçon d'humanité.
Pascal a été profondément lié à la vie savante et spirituelle de son siècle et particulièrement à Port-Royal. Cet ouvrage nous entraine à sa suite, dans ses aventures intellectuelles et les intermittences de son coeur. Un nouveau visage de l'immense savant, philosophe et mystique français.
Philosophe, moraliste, inventeur de machines et de formes, mathématicien, physicien, théologien, polémiste... Blaise Pascal semble avoir eu mille visages. Mais de lui, finalement, que sait-on vraiment ?
En suivant l'écrivain pas à pas, de sa naissance à Clermont à sa mort à Paris, Pierre Lyraud nous dévoile les lignes de force d'une vie prématurément écourtée, mais passionnée par la recherche constante d'une vérité blessée par les troubles de son temps.
C'est alors un nouveau visage de Pascal qui nous apparaît, celui d'un penseur de la joie et de la grandeur de l'âme humaine ; d'un honnête homme soucieux de vulgarisation ; d'un ardent chrétien inquiet de l'avenir des autres ; d'un plein vivant se rendant peu à peu compte que la vie véritable n'est pas celle du monde.
Un parcours inédit dans l'oeuvre de l'un des plus grands auteurs français.
Néoféministe, écolo, vegan, spéciste, ou raciste, antiraciste, racisée, communautariste, wokiste, ou faf, antifaf, zadiste, antiflic, anti-élus, ou encore red skin, black bloc, toto, zouave, mais aussi dévote, intégriste, islamiste, antimusulmane, antireligieuse, antisioniste et même antisémite : de marches pour l'abolition des genres en manifs pour tous, d'actions commando apocalyptiques en gilets jaunes, des occupations de zones défavorisées en vandalismes des beaux quartiers, et jusque dans l'animalisation des personnalités politiques ou médiatiques, l'image de rue raconte la France d'aujourd'hui dans tous ses états.
Affiches, tracts, autocollants, graffitis, fresques murales et, désormais, visuels qui débordent des réseaux sociaux : ces trois dernières décennies, Zvonimir Novak a récolté, photographié, conservé et analysé, sur tous les supports, les nouvelles propagandes militantes. Un festival de créativité, d'imagination, d'insolence, d'humour mais aussi un tourbillon de colère, d'intolérance, de violence. Et où l'on voit, dans les marges extrémistes, les caricatures et les slogans subversifs côtoyer les appels au lynchage.
Pédagogique et passionnant, édifiant et alarmant, ce magistral album des iconographies sauvages montre que le vrai combat pourrait bien être, demain, celui pour la paix civile.
Le travail, lui aussi, a une histoire. Elle traverse les âges. Que représentait-il pour les chasseurs du Néolithique et les pasteurs du Croissant fertile ? Quelle conception s'en faisaient les scribes de Babylone, les prophètes de Jérusalem, la Bible, les philosophes d'Athènes, les juristes de Rome ? À quel point les paysans du Moyen Âge l'appréhendaient-ils différemment des ouvriers de la Belle Époque ? Et que devient-il aujourd'hui face aux mutations technologiques ?
Il fallait Olivier Grenouilleau pour dresser ce panorama sans précédent qui, entre nature et culture, malédiction et rédemption, servitude et dépassement, relate et interroge le plus singulier et le plus universel des phénomènes humains.
Comment, en Mésopotamie, les dieux condamnent-ils l'humanité à travailler pour eux sans qu'elle soit coupable de la moindre faute ? Comment pour Hésiode, au contraire, condamnée au travail car coupable de démesure, peut-elle être sauvée en s'en acquittant avec justice ? Comment la Bible fait-elle du travail une oeuvre au point que les Temps médiévaux apparaissent « modernes » ? Ou, après la Renaissance, comment la réinvention du travail est-elle perçue en tant que clé de la réforme sociale afin que l'humanité puisse se réaliser et s'accomplir ? Et ce, avant les remises en cause présentes.
Signe que le travail n'aura jamais cessé de causer abondance et misère, soumission et révolte, volonté de rationalisation et désir d'émancipation. Aux récits religieux anciens auront ainsi répondu les utopies sociales modernes. Concentrant ambivalences et antagonismes, ses métamorphoses dessinent, en filigrane, la quête inachevée que poursuit l'humanité de sa liberté.
Une fresque capitale, une somme décisive pour penser hier et demain.
Comment connaître l'histoire de l'Église ? Comment comprendre quantité de termes, de concepts aujourd'hui éloignés du vocabulaire de la vie quotidienne ?
Pour relever ce défi, quelque quatre-vingts auteurs, provenant de différents continents, ont accepté d'unir leurs connaissances afin de proposer un dictionnaire de consultation facile, qui offre des informations de qualité, non seulement sur des thèmes importants, mais aussi sur des notions et des mots peu connus.
Chaque notice aborde la signification des termes et, le cas échéant, leur évolution au cours des siècles. Des renvois à d'autres notices contenues dans le dictionnaire ouvrent des perspectives nouvelles de recherche.
Dans l'intention d'ouvrir des pistes de consultation, chaque notice est accompagnée d'une proposition bibliographique succincte : les ouvrages essentiels de référence dans les langues les plus courantes. Enfin, dans un souci d'objectivité, ce dictionnaire se limite strictement à des concepts inhérents à la nature de l'Église et à son histoire.
Un instrument indispensable.
Montées des particularismes régionaux et des revendications indépendantistes, émeutes devant les préfectures, menaces envers les fonctionnaires, agressions contre les élus, diffusions de pamphlets sécessionnistes, de propos ethnicistes, de thèses complotistes : les atteintes aux représentations de l'unité nationale, de la puissance étatique et de l'autorité républicaine ne cessent de se multiplier sous nos yeux. Pourtant, de l'Élysée à la Place Beauvau, des enceintes parlementaires aux cabinets ministériels, des bureaux de presse aux studios de radio ou de télévision, règne sur ces faits un étrange et inquiétant silence.
Cet autre séparatisme oeuvre ainsi à déstructurer et déstabiliser la France au risque de précipiter, demain, son éclatement et le chaos comme dans certains États européens. Loin d'être une chance pour la diversité, il réussit à la fois à tuer les petites patries et à déconstruire la nation. Pour ce faire, il profite des subventions publiques, d'une intense promotion médiatique, le tout sur fond de clientélisme politique. Il est temps, nous dit Benjamin Morel, de dénoncer la fausse tolérance et le véritable aveuglement dont bénéficie cette idéologie dangereuse et délétère. Dressant un panorama inégalé d'une France vendue à la découpe, il appelle ici les Françaises et les Français à faire le pari de la raison. Il est de leur responsabilité historique de résister aux chantages qui, sous couvert d'émancipation, entendent réduire le peuple français en tribus.
Un document complet et un essai fulgurant, animé par une intelligence lucide et informée. Une alerte salutaire avant qu'il ne soit trop tard.
Comment les Romains pratiquaient-ils leur religion, ou plutôt leurs religions au quotidien ? Comment vénéraient-ils leurs dieux ? Quels rites, en particulier au moment des funérailles, observaient-ils ? Quelle place accordaient-ils à la magie ? Comment les pratiques rituelles ont-elles varié d'un bout à l'autre de l'Empire romain ou au fil des siècles ?
Le terme de « religion romaine » recouvre des réalités morcelées. Elle comprend en effet la religion d'État, celle des mille et une cités de l'Empire et, enfin, les innombrables cultes privés, ceux des familles et des associations sociales.
Si les deux premières, mieux attestées, ont été abondamment étudiées et commentées, les religions privées ont été longtemps négligées. John Scheid, professeur émérite au Collège de France, éclaire d'un jour nouveau ce domaine méconnu, en s'appuyant sur les découvertes archéologiques les plus récentes ainsi que sur des sources littéraires riches et variées. Mais ce livre magistral permet également de méditer les mutations du fait religieux au sein de nos sociétés contemporaines.
Une synthèse inédite et passionnante, par l'un des plus grands spécialistes de la Rome antique.
L'incroyable histoire d'un Français qui voulut régner sur un royaume imaginaire Né en 1868, héritier de la plus grande fortune sucrière du pays, millionnaire excentrique, figure du Tout-Paris de la Belle Époque défrayant la chronique, Jacques Lebaudy quitte la France, voyage à travers le monde, fait les quatre cents coups et meurt à moitié fou à New York, en 1919, assassiné par sa propre épouse. Entre-temps, avec une bande de pieds nickelés, il s'est lancé dans une expédition rocambolesque à la conquête du Sahara espagnol, formant une sorte d'État privé, dont il s'est autosacré empereur.
Une biographie palpitante et pleine d'humour qui se lit comme un roman d'aventures. Un destin singulier narré avec brio. Une méditation sur la tragédie des utopies.
Avant le FSB, le KGB, le NKVD ou la Tcheka, il y avait l'Okhrana. Or, qui connaît l'histoire de la mère de toutes les polices politiques ? Comment menait-elle son combat contre les révolutionnaires en Russie comme en France ? Qui sait qu'elle avait installé son Agence de l'étranger à Paris ? Alexandre Sumpf remonte au temps des tsars pour raconter l'histoire inédite des agents provocateurs, fileurs, policiers et espions engagés dans une lutte sans merci pour la sauvegarde de l'autocratie.
Historien spécialiste de la Russie, il plonge dans les coulisses de la machine répressive, étudie les profils de ses agents, les réseaux qu'elle est parvenue à tisser à travers l'Europe entière, mais aussi ses échecs, impuissante qu'elle était à endiguer le tumulte révolutionnaire.
Cette vaste fresque se déploie des plaines désolées de Sibérie aux rivages de la Baltique et de Saint-Pétersbourg jusqu'aux bords de la Seine. À travers les fausses conspirations, l'interception des correspondances, la corruption tentaculaire de la presse parisienne, le recrutement de policiers français par l'Okhrana et sa collaboration sans faille avec la Sûreté générale, sur fond de marche à la guerre et jusqu'à l'effondrement terminal du système, se dévoile une histoire secrète absolument déterminante dans la genèse des régimes policiers successifs qui ont enserré la Russie et qui continuent de la dominer aujourd'hui.
Une histoire monumentale. Un livre incontournable.
Georges Sorel est aujourd'hui méconnu. Son influence sur ses contemporains fut pourtant considérable. Au travers du parcours singulier de ce théoricien du syndicalisme révolutionnaire et de la violence politique, Arthur Pouliquen nous fait découvrir un personnage complexe et contradictoire.
Le théoricien de la violence révolutionnaire ? Le partisan d'un syndicalisme radical ? Un fidèle de Karl Marx associé aux royalistes ? Georges Sorel est tout ça à la fois. Rationaliste et mystique, polytechnicien tranquille mais éternel révolté, ce penseur français majeur du début du xxe siècle reste l'un des plus influents aujourd'hui à l'échelle planétaire. Intellectuel contre les intellectuels et militant contre les partis, il s'engage pour Dreyfus, parle avec Maurras, plaide pour Lénine, est lu par Mussolini. Qui est Sorel ? Un communiste fervent ou un précurseur du fascisme ? D'un antiparlementarisme farouche, avec lui, le Grand Soir n'est pas seulement un moyen, il est une fin en soi. C'est à lui qu'il revient d'assainir l'ordre social, c'est par lui que tout changera.
Alors, comment est-il devenu une figure du syndicalisme révolutionnaire ? L'apôtre d'une classe ouvrière prométhéenne chargée d'abattre cette République bourgeoise qu'il voue aux gémonies ? Il est inclassable, ambigu, d'une radicalité absolue.
Avec lui, on plonge dans la France de la Belle Époque, dans ses troubles, ses déchirements. Le destin de l'homme se fond dans celui de la patrie des révolutions qui, de grèves générales en barricades, n'en finit pas de vouloir répéter l'histoire. Et éclaire notre temps d'une lumière d'incendie.
Quel message la nature nous livre-t-elle ? La force s'impose-t-elle automatiquement ? La théorie de l'évolution, trahie par le darwinisme social, répond-elle suffisamment aux problèmes éthiques de notre temps ? Finalement, la raison du plus fort est-elle toujours la meilleure ?
Le préjugé est tenace : les plus forts feraient la loi. La nature le dément pourtant : les plus faibles, à l'exemple de l'enfant à naître, sont l'objet d'une protection remarquable dès leur conception et bénéficient génétiquement de pouvoirs de survie considérables.
Dans cet ouvrage, François Guery rétablit une vérité : la loi du plus faible. Il entreprend de réécrire l'histoire de la vie évoluée, en nuançant les apports du darwinisme à l'éthique. Il expose en profondeur l'erreur de ces idéologies qui tournent le dos à la notion de transmission intergénérationnelle.
Un grand livre d'éthique qui renouvelle les débats de notre époque sur l'identité, la transmission et le droit du vivant à vivre et à s'imposer par une force qui lui est propre.
Jean-Luc Nancy nous a quittés avant la publication de ce livre d'entretiens auquel il tenait. Il porte sur l'antisémitisme et le rejet des Juifs. Pourquoi hait-on les Juifs ? Comment le judaïsme a-t-il survécu à la pulsion d'extermination ? Comment vivre avec l'antisémitisme quand on est juif ?
Autant de questions, et bien d'autres, que ces entretiens soulèvent : les origines de l'antisémitisme, sa singularité irréductible, le rôle du christianisme dans sa constitution, la distinction entre antijudaïsme et antisémitisme, l'impensé que l'exclusion des Juifs représente dans l'histoire de la philosophie, le cas Heidegger depuis la sortie des Cahiers noirs, le phénomène de banalisation, les questions théologico-politiques, ou encore le renouveau de l'antisémitisme. La haine des Juifs semble être un fait civilisationnel avéré, que Jean-Luc Nancy analyse ici sous la forme d'un dialogue sans concession avec Danielle Cohen-Levinas.
C'est une page d'histoire oubliée ou méconnue qu'exhume ici Philippe Simonnot. Celle des liens que, à l'entour des années 1930, le nazisme ascendant a entretenus avec l'écologie émergente. Comment expliquer ce rapport troublant ? Quelle conception le Troisième Reich prônait-il de la nature ? Quelles lois édicta-t-il en faveur de l'agriculture, de la création de parcs nationaux, de la protection des forêts ou des animaux ? À quelle représentation de l'environnement se référait-il ?
À travers un examen minutieux des théories et des mesures nazies dans ce domaine, mais aussi à travers un décryptage inédit des thuriféraires de cette tendance, Ernst Haeckl, Walther Schoenichen ou Richard Walther Darré, Philippe Simonnot démêle les fils de toute une généalogie idéologique. L'écologisme dont se revendiquait le nazisme reposait sur l'idéalisation d'une nature sauvage mâtinée de darwinisme social, porteuse d'une exaltation de la force et d'une aspiration païenne à la volonté de puissance. Elle participait en fait de l'antihumanisme fondamental de ce totalitarisme.
Une contribution à l'histoire des idées sur une appropriation qu'il faut connaître pour pouvoir mieux la critiquer et la contester.
Nostalgie. Algérie. Jérémiades. C'est par ces trois mots, regroupés en Nostalgériades que s'ouvre le livre de Fatiha Boudjahlat, alternant l'essai politique et le récit autobiographique. Décrivant les naïves croyances des collégiens auxquels elle enseigne chaque jour : « Au bled, ça ne coûte rien », « Seul Allah guérit », et la difficulté qu'éprouvent les professeurs à enseigner la colonisation, la guerre d'Algérie ou la Shoah, la cofondatrice du mouvement Viv(r)e la République décrypte la condition féminine, en France, dans ces milieux qu'elle côtoie, comme dans les pays de culture musulmane. Rêvant d'un MeToo mondial, elle affirme dans sa splendide conclusion que si la condition féminine est un malheur, alors « il ne faut pas renoncer à ce malheur ».
Sans langue de bois, sans naïveté et sans ressentiment, l'essai flamboyant d'une femme puissante appelé à provoquer le débat
Quelle est la véritable origine de la pensée politique moderne ?Où sont ses sources authentiques ? Comment est advenue et s'est bâtie cette révolution fondatrice ? Rénovant de fond en comble l'histoire de la pensée, Blandine Kriegel livre ici un monument appelé à faire date et référence.
Le premier volume de cette vaste entreprise est consacré à la Florence du Quattrocento. Pourquoi a-t-elle inauguré le retour à l'Antiquité, défini la Renaissance, constitué un modèle en Europe et a-t-elle si précocement disparu ? Personne n'ignore l'éclat de ses artistes, Brunelleschi, Botticelli, Vinci, Michel-Ange, mais qui mesure l'importance de ses penseurs, Salutati, Bruni, Alberti, Cues, Valla, Politien ? Qui sait l'influence de l'humanisme civique, le rôle des sciences physiques et historiques, la hiérarchisation intellectuelle de la rhétorique, de la logique et de la philologie qui a conduit leur démarche ? Et comment analyser leur double mouvement : l'échappée vers l'ésotérisme qui déporte la cité vers l'utopie à la manière du Songe de Poliphile et l'attachement au réel du Prince amer, abrupt et armé de Machiavel ? La République imaginaire montre comment Florence, avec ses papes, ses potentats, ses peintres et ses philosophes, demeure au coeur de notre rêve politique.