Depuis près d'un quart de siècle, une guerre entre les États-Unis et la Chine est annoncée et redoutée. Elle paraît moins improbable désormais, alors que les rivalités ne cessent de s'exacerber.
Historien des relations internationales, Pierre Grosser revient sur les rapports qu'ont entretenus les deux pays sur le temps long. Très tendues durant les premières décennies de la guerre froide, qui fut chaude en Asie, ces relations semblaient être durablement sur les rails de la coopération après la normalisation des années 1970. Mais les divergences de vue d'un côté et de l'autre du Pacifique n'ont fait qu'entretenir les tensions, jusqu'à la confrontation actuelle.
En mobilisant les riches débats sur les causes et le déclenchement des conflits du XXe?siècle, il liste les éléments qui pourraient mener les États-Unis et la Chine à entrer en guerre (en critiquant notamment la notion de "?piège de Thucydide?", régulièrement mobilisée pour souligner le caractère inévitable d'un affrontement entre les deux puissances), mais aussi ce qui pourrait empêcher qu'elle ait lieu.
Les séries télévisées, comme toute «?culture populaire?», transforment la définition de l'art?: d'objet de distinction, il se fait oeuvre d'éducation morale et politique. En mettant en avant des questions politiques, et en y apportant des réponses radicales, elles éveillent les sensibilités sur des enjeux contemporains majeurs.
Menace terroriste et espionnage (Homeland, The Americans, Le Bureau des légendes), ambition personnelle des dirigeants (Game of Thrones, Baron Noir), éthique du capitalisme néolibéral (The Good Place), féminisme et intersectionnalité (Orange is the New Black, I May Destroy You, Killing Eve), conflit israélo-palestinien (Fauda, Our Boys), racisme et antisémitisme (Lupin, Watchmen, The Plot Against America), impact de la fiction sur la réalité géopolitique (Serviteur du peuple), fatalité des inégalités sociales (The Wire, Engrenages), menace apocalyptique (The Walking Dead), dérives des nouvelles technologies (Black Mirror), violence du système carcéral (Orange is the New Black)?: sur tous ces éléments, les séries fournissent des référents culturels communs forts, qui peuplent conversations ordinaires et débats politiques. Leur impact sur les régimes démocratiques, conçus comme espaces de délibération, de contestation et de transformation sociale, est majeur.
Un décryptage d'une vingtaine de séries pour en souligner la puissance éthique et politique.
Faut-il discuter avec Poutine?? Négocier avec Bachar al-Assad?? Transiger avec Kim Jong-Un?? En relations internationales, certains acteurs sont considérés comme fréquentables, d'autres non. Mais qui en décide??
Cet ouvrage nous fait entrer dans la fabrique de la politique étrangère. À travers de nombreux exemples, il nous introduit aux critères de la fréquentabilité?: l'incarnation de l'État, la représentation du peuple, le respect des droits humains, etc. Ce faisant, il nous sensibilise à des questions majeures?: doit-on parler à ceux qui exercent le pouvoir ou à ceux qui bénéficient de la légitimité du fait de leur insertion dans la société?? Et si l'on ne peut discuter avec ceux qui pratiquent une violence inacceptable, comment améliorer la condition des victimes??
Un ouvrage qui revient sur les dilemmes de la diplomatie et le rapport à l'Autre, dans un ordre international en bouleversement.
Avec les contributions de Jean-Pierre Bat, Francois Ceccaldi, Corentin Cohen, Aymeric Durez, Pierre Grosser, Sophie Haspeslagh, Claire Le Bras, Thomas Lindemann, Anaïs Marin, Rodrigo Nabuco de Araujo, Pauline Poupart, Pauline Ségard, Valérie Stiegler.
En août?1940, le maréchal Pétain, chef de l'État français, décide de rassembler les anciens combattants dans une organisation unique, afin de relayer sa politique dans tout le pays. Avec plus d'un?million d'adhérents, la Légion française des combattants s'impose comme le seul mouvement de masse du régime de Vichy.
La propagande pétainiste présente ces légionnaires comme les symboles de la popularité du chef de l'État, mais la réalité est plus complexe. De fait, les anciens combattants étaient déjà répartis dans l'entre-deux-guerres dans des associations très actives dont la Légion prend, à bien des égards, la suite.
Au plus près de ses membres et de leurs activités concrètes, Anne-Sophie Anglaret retrace la naissance, l'action et le déclin des sections de la Légion et montre la force des sociabilités locales par-delà le changement de régime. Elle met aussi en lumière la grande porosité idéologique entre les principes de la révolution nationale et les associations conservatrices d'avant-guerre.
Elle permet ainsi de mieux comprendre ce qu'a été la Légion et, partant, ce qu'a été Vichy?: non pas une parenthèse, mais l'adaptation d'une tendance de fond à un contexte exceptionnel.
Les relations de l'homme au milieu naturel ont longtemps été pensées dans le cadre d'une opposition terme à terme entre nature et société. La crise écologique nous invite à interroger ce partage, à revenir sur le sens et les limites de ce clivage. Ce livre vise à éclairer les ambiguïtés du rapport à la nature des modernes à partir de trois oeuvres majeures?: Les formes élémentaires de la vie religieuse d'Émile Durkheim, La pensée sauvage de Claude Lévi-Strauss et Par-delà nature et culture de Philippe Descola.
En quoi peut-on parler de la nature comme d'un fait social?? Quelle signification et quelle valeur accorder aux sociétés restées indifférentes au «?grand partage?»?? Quels concepts mobiliser aujourd'hui pour faire face à la transformation de nos rapports collectifs à la nature?? Alors que la nature est de plus en plus humanisée et que les affaires humaines doivent en retour toujours davantage composer avec elle, l'opposition du naturel et du social semble perdre toute pertinence.
"?Mon cher confrère?", "?mon cher ami?" : ces formules de courtoisie commencent les lettres ici rassemblées, dans lesquelles le Docteur H.?P., installé dans le nord-ouest de la France au milieu du XXe?siècle, remercie des médecins de lui avoir adressé un patient ou une patiente en consultation. En quelques phrases d'une froideur clinique manifestant son assurance et laissant percer son amusement ou son ennui, il dresse en toute complicité professionnelle le portrait de chacun et chacune (autant de "?cas intéressants?"), avant d'esquisser différentes pistes thérapeutiques.
Se révèle alors un feuilleté de techniques qui plonge ses racines au XIXe?siècle et ouvre sur le règne contemporain des molécules chimiques. Se mêlent lobotomie ("?l'opération n'a aucune gravité en elle-même?"), électrochocs, psychanalyse (à condition d'en avoir les moyens intellectuels et financiers, "?il ne peut en être question chez ce sujet mental fruste?"), cocktails médicamenteux, préconisations de bon sens et aveux d'impuissance devant telle ou telle névrose "?absolument incurable?".
Un témoignage de la souffrance psychique ordinaire où percent d'infimes éclats de vies inconscientes, autant qu'un accès à la fabrique quotidienne du soin psychiatrique, dans un moment de transformation profonde de la prise en charge de la maladie mentale. Un document exceptionnel.
Le 11?septembre 2012, 255 ouvriers et ouvrières des Ali Enterprises, fabriquant des jeans pour le compte du groupe allemand KiK, périssent dans l'incendie de leur usine à Karachi. Accident ou attentat?? La tragédie suscite des interprétations contradictoires. Faut-il incriminer les logiques prédatrices de la fast-fashion ou les méthodes mafieuses des partis politiques qui ont mis la ville en coupe réglée??
Partant de la controverse née de la catastrophe, cette enquête nous plonge dans les zones d'ombre de la mondialisation. Explorant les méandres de la capitale industrielle pakistanaise, elle montre comment l'économie manufacturière fait de l'ordre avec du désordre, du profit avec des conflits - au détriment des travailleurs.
À Karachi comme ailleurs, voyous, miliciens ou ex-militaires s'avèrent de redoutables relais de la domination patronale. La comparaison avec l'Europe, les États-Unis et l'Amérique latine confirme la place centrale de ces marchands de force dans la dynamique du capitalisme. Troupes de choc des luttes antisyndicales, ils participent désormais à la casse de l'État social.
Un ouvrage qui lève le voile sur l'envers de la production de nos biens de consommation quotidienne.
Algérie, 1871?: la plus importante insurrection avant la guerre d'indépendance est menée contre les forces coloniales françaises. Dans son sillage, environ 900?000 Algériens, plus du quart de la population totale, se voient infliger un séquestre sur leurs terres, maisons ou plantations. Cette mesure punitive du gouvernement français est exceptionnelle par son ampleur comme par la place qu'elle occupe au xixe?siècle dans le monde. Si elle ne débouche pas toujours sur la confiscation définitive des biens, leur restitution (payante) est généralement conditionnée. Tout dépend de la responsabilité attribuée à titre individuel ou collectif dans la révolte, de l'inventaire et de l'estimation des droits de chacun, de l'emplacement des terres qui intéressent ou non la colonisation.
Les archives du séquestre permettent une plongée dans le corps social que Didier Guignard entreprend à l'échelle du bassin versant de l'oued Isser, en Kabylie occidentale. Il y révèle la nature et l'étroitesse des liens entre les habitants, leurs formes d'adaptation au milieu et les bouleversements endurés. À partir d'une enquête de terrain, il fait remonter ses observations aux années 1840 puis les poursuit jusqu'aux années 1930, pour mieux nous faire comprendre les ressorts d'une société rurale entrée en révolte et l'évolution contrastée d'un lourd héritage.
Si le séquestre des années 1870, moment phare de la colonisation française en Algérie, a déjà retenu l'attention des historiens, cette approche comparative et au plus près de la société rurale, qui emprunte autant à la géographie qu'à l'anthropologie, est inédite.
Ivan Illich Dans la vigne du texte Du lisible au visible : la naissance du texte suivi de ABC, l'alphabétisation de l'esprit populaire avec Barry Sanders "?Le texte livresque est mon foyer... Ce foyer est aujourd'hui aussi démodé que la maison où je suis né, alors que quelques lampes à incandescence commençaient à remplacer les bougies. Un bulldozer se cache dans tout ordinateur, qui promet d'ouvrir des voies nouvelles aux données, substitutions, transformations, ainsi qu'à leur impression instantanée. [...] Comme les signaux d'un vaisseau fantôme, les chaînes numériques forment sur l'écran des caractères arbitraires, fantômes, qui apparaissent, puis s'évanouissent. De moins en moins de gens viennent au livre comme au port du sens. Bien sûr, il en conduit encore certains à l'émerveillement et à la joie, ou bien au trouble et à la tristesse, mais pour d'autres, plus nombreux, je le crains, sa légitimité n'est guère plus que celle d'une métaphore pointant vers l'information... La lecture livresque a une origine historique, et il faut admettre aujourd'hui que sa survie est un devoir moral...?"
Long ou court, opaque ou diaphane, masculin ou féminin, porté serré ou flottant au vent, le voile est un objet vestimentaire malléable et familier dont, en terres chrétiennes, toutes les femmes (et occasionnellement quelques hommes) durent longtemps se parer. Pour obéir aux injonctions des Pères de l'Église et dire leur soumission à l'ordre patriarcal, mais aussi pour séduire, se distinguer, devenir adulte, se marier, entrer en religion, pleurer les morts, jouer les élégantes, travailler...
Parce que les voiles occultent et suggèrent la présence de la chair et du cheveu, ils suscitent aussi fantasmes et peurs. Parce qu'ils mettent en cadre nos visages, ils attisent les talents des plus grands artistes et la suspicion des moralistes. Parce qu'ils sont un patrimoine français, enfoui et presque disparu, ils méritent d'être proprement envisagés.
Aujourd'hui, plus de 98?% des flux d'informations mondiaux passent par la mer. Répartis sur l'ensemble du globe de manière hétérogène, 450 câbles sous-marins de fibres optiques, permettant le transport de données à la vitesse de la lumière, forment une immense toile. Outils au service du développement économique et social, infrastructure essentielle au quotidien, instruments aux mains des États, ces câbles sont pourtant largement méconnus.
À l'heure d'une augmentation exponentielle de notre consommation de données, cet ouvrage s'intéresse aux grands enjeux soulevés par cette infrastructure : fonctionnement et marché de la technologie, rôle politique joué par ces lignes de communications, encadrement juridique international, défi environnemental.
Un tour d'horizon complet sur le sujet.
Les relations internationales ont connu un tournant ces deux dernières décennies?: celui d'un décentrement, et de la fin d'une lecture majoritairement transatlantique de l'ordre mondial. Cette anthologie entend contribuer à cet effort, en tâchant non plus seulement d'envisager l'altérité, mais surtout de penser avec elle. Elle met en évidence une diversité de conceptions de la paix, de la sécurité et des conditions de leur mise en oeuvre.
Les extraits des textes et sources orales retranscrits ici (dont certains sont traduits pour la première fois en français) nous viennent de la zone saharo-sahélienne, de Chine, du Japon, de Madagascar, de Mongolie, de Russie, mais aussi des mondes berbère, juif, maya, malais, persan ou encore du sous-continent indien et de Mésoamérique. Les commentaires qui les accompagnent mettent en évidence chacun des contextes historiques et socio-politiques d'élaboration de ces sources, tout comme les éventuelles controverses suscitées par leur authenticité, les enjeux de traduction ou encore les usages politiques dont elles ont pu faire l'objet. Leurs mobilisations contemporaines sont également analysées, et mises en dialogue avec les approches conventionnelles de la paix et de la sécurité en relations internationales.
Un ouvrage pour tous les enseignants, étudiants et curieux, désireux de développer une approche globale de la science politique et des relations internationales.
Tout au long du XXe?siècle, les enfants ont été victimes des guerres et des génocides. Perdus lors d'une évacuation ou de déplacements forcés, restés seuls après la mort de leurs parents, arrachés à leurs proches dans le processus génocidaire, beaucoup ont vécu la séparation, brutale et souvent définitive, d'avec leur famille.
Les millions d'orphelins de la Grande Guerre, puis l'innombrable cohorte d'enfants abandonnés, déplacés et réfugiés, errant dans l'Europe de la Seconde Guerre mondiale, ont tour à tour conduit, non sans controverses et difficultés, à l'invention de nouvelles formes de prise en charge associative, étatique ou internationale.
À travers cette figure du «?sans famille?», ce livre propose une exploration des conflits à hauteur d'enfant. «?Sans famille?» ne signifie pas nécessairement «?sans personne?», et les auteurs et autrices étudient également le rôle des fratries, des parents de substitution, des services sociaux ou des groupes de pairs, qui, à des degrés divers, peuvent prétendre recréer un foyer. Ils interrogent plus largement ces expériences enfantines, depuis le temps de la séparation jusqu'aux traces, parfois traumatiques, laissées par ces événements.
Retraçant un parcours de recherche qui l'a mené de l'Afrique du Sud au Maroc en passant par l'Éthiopie, François-Xavier Fauvelle fait ressortir les enseignements d'une histoire qu'il n'est plus permis de nier ou d'ignorer.
Il pointe les défi s d'une documentation fragmentaire qui suppose d'employer fouilles archéologiques et écrits anciens, traditions orales et usages contemporains du passé, tout en déconstruisant les représentations héritées des siècles de la traite des esclaves puis du colonialisme.
Apparaissent alors les richesses d'une histoire marquée par une singulière diversité d'économies, de langues, de croyances religieuses et de formations politiques.
Réinscrite dans ses interactions avec les mondes extérieurs, cette histoire renouvelle notre compréhension des mondes africains anciens et permet de repenser les phénomènes globaux, tels ceux du Moyen Âge, à partir de l'Afrique.
On ne se comprend pas. Jamais tout à fait en tout cas. En amour, en amitié, comme dans les sphères administratives, politiques ou professionnelles, la compréhension parfaite et réciproque est rare.
Pourquoi l'incompréhension est-elle la norme dominante de nos relations??
Dans cet ouvrage de vulgarisation, Éric Dacheux apporte des réponses claires, en mobilisant tout le savoir scientifique des sciences de l'information et de la communication.
Une fois réglées les questions de définition de la communication, de son ambivalence fondamentale, il décrypte les concepts clés de message, d'écoute, d'identité ou de contexte. Surtout, il s'attache à comprendre les difficultés de la relation humaine, celle qui nous permet de vivre dans un monde commun, sans occulter le rôle inquiétant des outils numériques.
Un livre clair et concis pour comprendre le langage et les concepts de la communication.
Les cartes électorales de l'Ukraine et de la Pologne de ces dernières décennies ont souvent donné à voir le dessin des empires passés qui s'étaient partagé ces territoires. Les frontières fantômes sont ces traces laissées par des entités politiques défuntes dans les pratiques sociales contemporaines. Comment et pourquoi des limites territoriales, qui n'ont plus de réalité politique, peuvent-elle réapparaître après plusieurs générations?? Pourquoi semblent-elles s'être imprimées dans l'esprit des gens??
C'est à partir de terrains menés en Europe centrale et orientale, et notamment en Roumanie, que Béatrice von Hirschhausen tente de comprendre ce phénomène fascinant. Sillonnée d'anciennes frontières d'empires, la région permet d'observer certains de leurs fantômes. Elle offre un véritable laboratoire pour étudier la production des espaces?: entre histoire et culture, entre routines et imaginaires. Cette analyse géographique de l'action individuelle comme des attitudes collectives, montre comment les sociétés se pensent à partir de l'espace. Elle permet d'expliquer des comportements non par un «?nous?» identitaire ou par des mentalités mais par des conventions locales plus ou moins stables?: «?ici, on fait comme ça?».
Une réflexion neuve sur les différences culturelles.
Considéré comme un des grands anthropologues français du XXe siècle, Philippe Descola réalise son premier terrain en Amazonie. En ethnographe, il vit des années durant au sein de la tribu des Jivaros Achuar, et observe les relations que ces Amérindiens entretiennent avec les êtres de la nature. En ethnologue, il montre que l'opposition traditionnellement établie en Occident entre nature et culture ne se vérifie pas chez les Achuar, qui attribuent des caractéristiques humaines à la nature. En anthropologue enfin, il définit quatre modes de rapport au monde que sont le totémisme, l'animisme, le naturalisme et l'analogisme permettant de rendre compte des relations de l'homme à son environnement.
En un texte clair et didactique, Philippe Descola nous restitue les grandes étapes de son parcours et nous introduit de manière vivante à la pratique de l'anthropologie et à une « écologie des relations ».
Sous la direction de Henry de Lumley L'Univers, la Vie, l'homme Émergence de la conscience Qui y a-t-il aux origines de l'Univers ? Et de la Vie ? D'où vient-on ? Quand la conscience émerge-t-elle ? Quelle a été son évolution ? Comment l'espèce humaine s'est-elle adaptée à son environnement ? Et quel sera son avenir ? Les nouvelles technologies vont-elles réinventer l'homme ? Peut-on, par des outils modernes, comprendre les mécanismes de la pensée ?
C'est à ces questions vertigineuses que répondent préhistoriens, physiciens, neurologues, biologistes, philosophes et théologiens, dans ce livre tiré d'un cycle de travaux au Collège des Bernardins, à l'initiative de Henry de Lumley.
Un ouvrage ambitieux et didactique, clair et accessible, qui interroge les grandes énigmes de la vie. Un sommaire prestigieux réunissant, entre autres, Olivier Abel, Jean-Claude Ameisen, Yves Coppens, Stanislas Dehaene, Étienne Klein et Pierre Léna.
«?Dieu a donné à la France l'empire des mers?»?: Richelieu fondait cette conviction sur un royaume ouvert sur trois mers (Manche, Méditerranée et mer du Nord), un océan (l'Atlantique), et des peuples marins aussi audacieux qu'expérimentés - Bretons, Normands, Basques ou Provençaux.
Comment expliquer alors que notre pays, aussi richement pourvu d'atouts, n'ait saisi qu'en partie le destin maritime qui s'offrait à lui?? L'aventure du grand large a longtemps été en butte à la préférence continentale?: les Normands sillonnaient les côtes du Brésil quand les guerres d'Italie occupaient nos souverains, Louis XIV laissa passer sa chance de maîtriser les mers pour mieux se consacrer à sa gloire terrestre et Louis XV négligea un empire sur lequel le soleil ne se couchait jamais. Napoléon III relança certes une ambition maritime mais la perte de l'Alsace-Lorraine conduisit la France à se tourner de nouveau vers le continent.
De Philippe Auguste à Charles de Gaulle, des tentatives d'implantation en Floride à la conquête de la Louisiane, du premier arsenal de Rouen à Port 2000 au?Havre, de la bataille de l'Écluse à celle de Guetaria, des Bretons sillonnant le Pacifique aux porte-conteneurs de la CMA-CGM, des premiers bâtiments à vapeur aux sous-marins nucléaires, cet atlas déploie la grande épopée de la France des mers et de ses marins.
Grand Prix Jules Verne 2017 de l'Académie littéraire de Bretagne et Pays de Loire
Pourquoi l'Angleterre a-t-elle réussi à bâtir un immense empire colonial et maritime, et pas la Chine?? Comment Athènes, Rome, et Venise ont-elles successivement pris le contrôle de la Méditerranée et pourquoi Byzance n'y est-elle pas parvenue?? Pourquoi des empires maritimes naissants, comme ceux des Vikings ou des Hollandais, n'ont-ils jamais su pérenniser leur domination??
Des Phéniciens aux colons britanniques, de Carthage à Zanzibar, de Philippe II d'Espagne à Napoléon, de la bataille de Lépante à celle de Midway, et jusqu'à l'hyperpuissance navale américaine, la vie et la mort des empires maritimes se déploient ici dans une fresque magistrale, cartes à l'appui.