Avec l'enthousiasme, l'audace et l'érudition qui ont fait le succès d'On n'y voit rien, Daniel Arasse invite son lecteur à une traversée de l'histoire de la peinture sur six siècles, depuis l'invention de la perspective jusqu'à la disparition de la figure.
Évoquant de grandes problématiques - la perspective, l'Annonciation, le statut du détail, les heurs et malheurs de l'anachronisme, la restauration et les conditions de visibilité et d'exposition - mais aussi des peintres ou des tableaux précis, il fait revivre avec perspicacité et ferveur plusieurs moments clés, comme Léonard de Vinci, Michel-Ange, le maniérisme, ou encore Vermeer, Ingres, Manet. Son analyse se nourrit constamment d'exemples concrets - La Madone Sixtine de Raphaël, La Joconde, la Chambre des époux, de Mantegna, Le Verrou de Fragonard... - avant de conclure sur quelques aspects de l'art contemporain.
Le lecteur retrouvera le goût de mieux voir de grands épisodes de la peinture, grâce à une approche sensible et ouverte. Toujours il sera surpris, réveillé, entraîné dans un véritable enchantement d'intelligence et d'humour.
Ce livre est la transcription de vingt-cinq émissions proposées par l'auteur sur France Culture pendant l'été 2003.
L'art et la vie de Gérard Garouste sont peuplés de fantômes et de hantises. Le peintre livre ici, sans aucun fard, tous les tourments intimes qui ont façonné son parcours : la violence et l'antisémitisme de son père, la dyslexie, l'échec, la folie, la dépression, l'incompréhension. Nous entraînant dans les rouages de la création, cet entretien mené par Catherine Grenier révèle un personnage passionné, cultivé, à la franchise déconcertante et à l'engagement artistique sans faille.
Il était resté glissé dans la poche intérieure du vieil étui en cuir acheté sur Internet. Un tout petit répertoire, comme ceux vendus avec les recharges annuelles des agendas, daté de 1951.
A : Aragon. B : Breton, Brassaï, Balthus... J'ai feuilleté avec sidération ces pages un peu jaunies. C : Cocteau, Chagall... E : Éluard... G : Giacometti... Chaque fois, leur numéro de téléphone, souvent une adresse. Vingt pages où s'alignent les plus grands artistes de l'après-guerre. Qui pouvait bien connaître et frayer parmi ces génies du XXe siècle ?
Il m'a fallu trois mois pour savoir que j'avais en main le carnet de Dora Maar.
Il m'a fallu deux ans pour faire parler ce répertoire, comprendre la place de chacun dans sa vie et son carnet d'adresses, et approcher le mystère et les secrets de la « femme qui pleure ». Dora Maar, la grande photographe qui se donne à Picasso, puis, détruite par la passion, la peintre recluse qui s'abandonne à Dieu.B. B.Un livre savoureux. Adrien Goetz, Le Figaro.
Quarante ans durant, Marcel Bascoulard a dessiné sur le vif les rues de Bourges, dont il était à la fois la mascotte et l'artiste maudit. De ses rues dépeuplées et de ses larges perspectives émanent une sorte de vertige réaliste, une intense poésie. Certains de ses motifs font songer aux grands maîtres de la gravure, par leur sens extrême du détail et la profondeur de leur espace. Les quelques trois cents dessins présentés ici témoignent de son exceptionnelle virtuosité, relevée, parfois, de surprenantes incursions dans l'abstraction ou dans la copie minutieuse de cartes géographiques.
Cette seconde édition de l'ouvrage, paru initialement en 2014, est augmentée de dix-neuf lettres inédites et d'une douzaine de dessins également inédits, qui éclairent la personnalité fantasque, originale et émouvante, d'un immense dessinateur, dont on commence enfin à reconnaître l'importance.
Le texte de Patrick Martinat relate, quant à lui, les grands moments de cette vie, aussi romanesque que tragique.
«C'est un homme qui a préféré devenir fou, dans le sens où socialement on l'entend, que de forfaire à une certaine idée supérieure de l'honneur humain.
C'est ainsi que la société a fait étrangler dans ses asiles tous ceux dont elle a voulu se débarrasser ou se défendre, comme ayant refusé de se rendre avec elle complices de certaines hautes saletés.
Car un aliéné est aussi un homme que la société n'a pas voulu entendre et qu'elle a voulu empêcher d'émettre d'insupportables vérités.» Van Gogh ne s'est pas suicidé. La société s'en est chargée. Avec toute la véhémence dont il est capable, Antonin Artaud impute à cette dernière le mal dont a souffert le peintre et accuse les psychiatres, en l'occurrence le Dr Gachet, d'avoir poussé Van Gogh au suicide. Il replace la prétendue folie de Van Gogh dans son contexte, en tant que produit d'une construction sociale. La «lucidité supérieure» propre à l'artiste, et commune à l'auteur et à son sujet, lui permet de faire la part belle à la fougue du génie, force contestataire en soi et facteur de marginalisation.
«Il y a dans tout dément un génie incompris dont l'idée qui luisait dans sa tête fit peur, et qui n'a pu trouver que dans le délire une issue aux étranglements que lui avait préparés la vie.» Cet état de supplicié, Artaud lui-même l'a vécu. Nul mieux que lui ne saurait le transmettre. Qu'il soit poète ou peintre, l'artiste se voit enfermé dans un asile, comme Artaud le fut, ou incapable de s'intégrer dans une société qui confond génie et tare psychologique. Et quand Artaud aborde la peinture proprement dite, c'est comme si lui-même s'emparait du pinceau ou, au demeurant, du couteau. C'est tranchant, expressif, cinglant. Il sait trouver le mot frappant, convaincre, emporter avec lui le lecteur. Les «épiphanies atmosphériques» des toiles de Van Gogh deviennent une réalité tangible, ses «chants d'orgue» une musique audible. Dans une évocation vertigineuse d'une toile à valeur testamentaire, Le Champ de blé aux corbeaux, Artaud ravive la symbolique attachée à ce noir charognard de mauvais augure.
Jamais il ne s'agit de descriptions («décrire un tableau de van Gogh, à quoi bon !») mais d'impressions fugaces qu'Artaud sait partager à coups d'expressions fulgurantes. La forme même de ce texte enlevé, empruntant les sentiers de la prose poétique, reflète le souci d'Artaud de faire état de ses propres expériences face à l'oeuvre. Son rythme entre parfaitement en résonance avec les empâtements nerveux et tourmentés du peintre.
«Je sais que ma vie sera un continuel voyage sur une mer incertaine [...]. Nous verrons ce que les six mois qui suivent apporteront, et j'ai confiance [...]» Nicolas de Staël a vingt-deux ans lorsqu'il écrit ces lignes depuis le Maroc, où il séjourne en 1935-1936. Il sait qu'il va vouer sa vie à la peinture, exclusivement. Ce corps à corps passionné avec la matière, avec la couleur et la lumière, il le mènera jusqu'au vertige, jusqu'aux limites de la vie. Une vie jalonnée de belles amitiés, celles des peintres André Lanskoy et Georges Braque, celles des marchands Jeanne Bucher et Jacques Dubourg, celle du poète René Char. Une vie faite d'arrachement, d'orgueil, d'impatience et de ferveur émerveillée, menée dans «la conscience du possible, l'inconscience de l'impossible et le rythme libre». Des Compositions des années 1940 au Parc des Princes, des grands Nus à la magistrale série des paysages de Sicile, des premières expositions parisiennes à la gloire outre Atlantique, Marie du Bouchet retrace la vie de cette personnalité hors du commun, dont l'oeuvre s'inscrit comme un événement unique dans la peinture du XX? siècle.
Une sélection d'oeuvres pour découvrir l'univers de ce peintre et poète français, auteur notamment d'un ouvrage dédié à l'esthétique intitulé Opinion d'un artiste sur l'art.
Paroles d'artiste fait dialoguer les propos ou écrits d'un artiste avec son oeuvre. Paroles d'artiste is a collection of dialogues between artists' words and works. "L'espace pictural est un mur mais tous les oiseaux du monde y volent librement. A toutes profondeurs." "The pictorial space is a wall, but every bird in the world flies freely there. At every depth."
« L'homme qui ne sait pas tirer de son énergie de nouveaux désirs, et presque un nouvel individu, destinés à toujours démolir tout ce qui est resté de vieux et de pourri, pour s'affirmer, n'est pas un homme, c'est un bourgeois, un épicier, ce que tu voudras. » Amedeo Modigliani, Lettre à son compatriote et artiste Oscar Ghiglia, 1905 Amedeo Modigliani est né le 12 juillet 1884 à Livourne (Italie), et décédé à Paris le 24 janvier 1920. Au tournant du siècle, il s'initie à la peinture dans sa ville natale avant de s'installer à Paris en 1906. Figure emblématique de la bohème parisienne, des écrivains et des artistes, il deviendra en moins de deux décennies l'un des plus grands peintres du XXe siècle
« Il n'est que dix heures du matin. Il dégoupille le muselet de métal et fait sauter le bouchon. Le rire quasi continu de Bacon, sa bonne humeur tranchent avec le désespoir que dégagent ses tableaux. Je saisis qu'il y a un sens aigu du tragique en lui, mêlé au comique, comme chez Shakespeare, un autre de ses auteurs de chevet. Est-il ce Dr Jekyll et Mr Hyde ? »
« Cession » ou « session » ? « Filtre » ou « philtre » ? « Pause » ou « pose » ? « Ballade » ou « balade » ? Et où mettre l'accent sur « chômage » et « diplôme » ? La langue française regorge de pièges dans lesquels nous tombons quotidiennement. Sandrine Campese a donc imaginé une méthode simple et inédite : rendre les règles orthographiques... graphiques ! Voici 99 dessins efficaces qu'il vous suffit de mémoriser pour ne plus jamais faire la faute. Chaque dessin est accompagné d'un texte clair qui rappelle les règles de base, revient sur l'étymologie et n'oublie pas de signaler les fameuses exceptions. Spécialiste de la langue française, Sandrine Campese est notamment l'auteure d'Orthotweet.
À vos crayons !
Vous rêvez de devenir mangaka mais vous ne savez par où commencer ? Ou plutôt, par qui ? Apprenez à dessiner et à imaginer les personnages qui peupleront vos récits. L'auteur vous livre ses astuces pour manier le matériel et les techniques de base, puis vous donne les clés pour créer un personnage réussi. De la tête au corps, en passant par les vêtements, les accessoires, et même les rôles de vos créations... Découvrez le chara-design sous toutes ses facettes !
Découvrez :
L'univers du manga Comment bien choisir votre matériel Les différentes caractéristiques du dessin manga La diversité des personnages Et bien plus encore !
«Je voudrais être illustre et inconnu», disait Edgar Degas. Illustre, il l'est, par ses danseuses, ses jockeys, ses femmes au bain. Inconnu, également, tant ces thèmes occultent le reste de l'oeuvre, peintures d'histoire, portraits, paysages, tant l'oeuvre a dévoré la vie privée. Sur une carrière de soixante ans dont Henri Loyrette restitue la richesse et la cohérence, on découvre alors l'insatiable curiosité technique, la constante recherche d'expressions nouvelles, l'évidente continuité de la ligne mélodique.
À vos crayons !
Vous pensez que dessiner est un don inné ? Détrompez-vous : tout le monde est capable de dessiner, il suffit de se lancer !
LIVRE DE DESSIN FACILE À LIRE:
Destiné aux débutants comme aux plus expérimentés, ce livre de dessin pour les nuls vous initie aux plaisirs du dessin.
Des techniques de base (lignes, volumes, ombres, textures) aux techniques plus poussées, vous découvrirez le dessin sous ses multiples facettes. Point de fuite, perspective et 3D n'auront plus de secret pour vous grâce à des exercices clairs et amusants et à des modèles expliqués pas à pas.
Découvrez comment :
- Bien choisir votre matériel - Maîtriser la perspective et jouer avec les ombres - Dessiner des natures mortes, des paysages, et votre chat Pacha !
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LE DESSIN ACCESSIBLE À TOUS:
Ce livre de dessin facile à lire s'adresse à tous. Il vous permet de découvrir les bases du dessin de manière ludique et amusante. Du choix du matériel aux types de dessin en passant par les techniques de base, ce cahier de dessin vous aidera à progresser, que vous soyez un total débutant ou que vous ayez déjà des bases.
Puisque tout le monde peut se lancer, n'hésitez plus, apprendre à dessiner n'aura jamais été aussi simple et plaisant !
DES EXERCICES AMUSANTS:
Ce livre de dessin pour les nuls vous donne les clés pour progresser rapidement en dessin, et d'apprendre à dessiner à travers des exercices clairs et amusants, ainsi que des modèles à réaliser. Plus qu'un cahier de dessin traditionnel, cet ouvrage fera de vous un dessinateur averti.
Vous pourrez ainsi découvrir un nouveau passe-temps, et impressionner votre famille et vos amis grâce à ce livre de dessin facile à lire.
« On ne peut plus peindre des intérieurs avec des hommes qui lisent et des femmes qui tricotent. On peindra des êtres vivants qui respirent et qui sentent, qui souffrent et qui aiment. » E. Munch
« La tâche de l'artiste [...] est inchangée : figurer l'homme. » Oskar Kokoschka.
Prince des Ténèbres, Porteur de Lumière ou Roi des Enfer, le Diable a autant de noms que de visages. Mais où est passé le monstre aux yeux exorbités, aux cornes d'ébène et à la gueule pestilentielle, la Bête vers qui convergent toutes les déchéances et les déviances du genre humain ?
Grâce à une lecture brillante des textes et des images de la Renaissance et du Moyen Âge, Daniel Arasse décrit l'irrésistible essor du Diable et révèle comment la culture humaniste a combattu cette ténébreuse créature médiévale pour la reléguer au rang de superstition.
Pourtant, aujourd'hui, comme hier, Satan continue de hanter l'esprit des hommes. Mais depuis, nous lui avons prêté notre visage, nos habitudes, il est devenu une métaphore du « mal » qui ronge le coeur de l'humanité.
- 2023 année Picasso, des expositions à travers le monde entier.
- Une analyse de son tableau le plus révolutionnaire qui changea le cours de la peinture au XXe siècle.
Lorsqu'il songe aux Demoiselles d'Avignon, Picasso est déjà à Paris depuis plusieurs années. Il fréquente Max Jacob, André Salmon, Guillaume Apollinaire, connaît une histoire d'amour avec Fernande Olivier. L'époque est aux fauves et à la découverte des arts qu'on appelait alors « nègres ». Après plusieurs mois de recherche, Picasso s'oriente vers une composition de nus féminins de grande dimension. Le tableau est une révolution : « mon premier tableau d'exorcisme » dira plus tard Picasso à André Malraux. Ses amis sont réservés sur son nouveau style qui anticipe le cubisme et cette nouvelle approche de la maison close. Il faudra plusieurs années avant que le tableau soit accepté par un large public. Il est exposé en 1916 au Salon d'Antin. Puis Jacques Doucet l'acquiert, sur les conseils d'André Breton, avant que le tableau ne traverse l'Atlantique pour entrer dans les collections du MoMA (1937), qui le conserve depuis. La carrière publique du tableau peut commencer et naître la légende de Picasso.
Cet essai retrace l'histoire du plus célèbre tableau de Picasso, des arcanes de sa conception aux interprétations contemporaines. On admet généralement que Les Demoiselles d'Avignon ont changé le cours de la peinture au XXe siècle.
« [...] Pour moi je fais ce que je peux mais que de temps on passe pour n'arriver a` rien. »
Gertrude Stein et Picasso ont partagé leur amitié la plus longue, quarante années d'échanges, de
l'automne 1905 à la mort de Gertrude Stein en 1946. Amitié complexe entre une Américaine et un
Espagnol, entre l'écrivain et l'artiste, entre Gertrude qui vit avec Alice, et Pablo et ses femmes.
Pendant ces quarante ans, Gertrude Stein est tour à tour un mécène qui aide Picasso, un « homme
de lettres » qui tient à partager les préoccupations artistiques et les goûts du peintre, une amie
pleine de sollicitude, une chroniqueuse, une critique qui fabrique sa réputation. L'importante
collection d'art contemporain rassemblée par Gertrude Stein est maintenant dispersée dans les plus
importants musées des États-Unis, comme le portrait de Gertrude Stein par Picasso, l'un des plus
grands chefs-d'oeuvre du XXe siècle, conservé au Metropolitan Museum of Art de New York.
« Quand j'étais en Amérique, je faisais pour la première fois de continuels voyages en avion. J'ai vu
là, sur la terre, les lignes mêlées de Picasso, aller, venir, se développer et se détruire ; j'ai vu les
solutions simplifiées de Braque, la ligne errante de Masson. Oui, j'ai vu tout cela et encore une fois
j'ai compris qu'un créateur est toujours un contemporain. Avant tout le monde, il connaît ce que
les autres ne savent pas encore. Il est dans le XXème siècle, dans un siècle qui voit la terre comme
on ne l'a encore jamais vue, qui a une splendeur jamais égalée. Tout se détruit, rien ne se suit. Le
XXème siècle a une magnificence qui lui est bien personnelle ; Picasso est de ce siècle, il a les
qualités étranges d'un monde comme on ne l'avait jamais vu et des choses détruites comme elles
ne l'avaient jamais été. Alors Picasso a sa splendeur. Merci. Oui. »
« Les mots sont des béquilles qui permettent de faire un petit bout de chemin en direction de l'oeuvre. Dans un premier temps, ils peuvent servir à ouvrir les yeux enlisés dans des habitudes, montrer que l'on voit davantage avec ce que l'on a dans la tête que devant les yeux. Mais la plus grande partie du chemin reste hors de leur portée, puisque l'art, justement, est au-delà. » Outrenoir, entretiens avec Françoise Jaunin, 2012 Pierre Soulages est né le 24 décembre 1919 à Rodez.
Très jeune il est attiré par l'art roman et la préhistoire.
Ce n'est qu'en 1946 qu'il peut consacrer tout son temps à la peinture. Ses toiles où le noir domine sont abstraites et sombres. Elles sont aussitôt remarquées tant elles diffèrent de la peinture demi-figurative et très colorée de l'après-guerre. D'autres oeuvres sont apparues où rythme, espace et lumière naissent des contacts violents du noir et du blanc sur l'entière surface de la toile, une autre lumière picturale.
En 2007, le Musée Fabre de Montpellier lui consacre une salle pour présenter la donation faite par le peintre à la ville.
Attaché à sa terre natale, Soulages consent, en 2005, avec son épouse Colette, à une donation exceptionnelle à la Communauté d'agglomération du Grand Rodez. Le musée Soulages à Rodez est inauguré en mai 2014.
Cette édition réunit pour la première fois tous les textes que le poète Jacques Dupin a consacrés à Giacometti : le tout premier, écrit pour les Cahiers d'art en 1954, les Textes pour une approche, huit ans plus tard, celui que le poète donne pour le catalogue de la grande exposition de 1978 à la Fondation Maeght de Saint-Paul de Vence, l'introduction à la publication des Écrits de Giacometti, le récit de son expérience de modèle de Giacometti dans le livre publié par André Dimanche, et ce texte ultime que Jacques Dupin confie au magazine Télérama pour le numéro de 2007. Un poème enfin clôt ce recueil, extrait de « La mèche » qu'à la veille de sa mort Jacques Dupin donne à la revue Europe qui consacrait un numéro spécial au poète. Il s'y souvient de l'atelier d'Alberto, de son rire, des « figures amincies » qu'il façonnait à longueur de nuit et de leurs promenades communes, associant dans une ultime connivence sa boiterie récente à celle que conservait Giacometti, « moi boitant bas / lui clopinant ». De 1953 à 2012, c'est ainsi plus d'un demi-siècle d'attention que Dupin aura accordée à une oeuvre si forte, connue de près, intimement éprouvée dans son élaboration même, avec son exigence et ses doutes, et cependant toujours perçue dans la distance et le vide qui l'entourent.
Dominique Viart, professeur de littérature française à l'université de Paris Nanterre, a rassemblé et préfacé ces textes. Il écrit : « Si les textes de Dupin s'avèrent si justes, ce n'est pas seulement qu'ils sont nés de la grande affinité personnelle entre le poète et l'artiste, c'est aussi et surtout que leurs démarches respectives se comprennent l'une à la lumière de l'autre. Il y va, écrira Dupin, d'un "partage énigmatique" ».
Né au cours des années 1960 et 1970, l'art urbain est devenu un phénomène artistique planétaire.
Exercé au départ gratuitement et sans autorisation dans l'espace public, il agrège des pratiques et des formes aussi diverses que le graffiti, le muralisme ou le street art, et charrie des influences qui vont de la publicité aux cultures de masse en passant par le militantisme. Sans former un véritable mouvement, tous ces artistes n'en ont pas moins des points communs. Parmi eux, la capacité à oeuvrer dans la ville en toute liberté, avec une remarquable économie de moyens.
Quatre auteurs reviennent sur les origines de l'art urbain, depuis l'émergence de pratiques contextuelles et du graffiti writing dans les années 1960 jusqu'à sa reconnaissance publique, institutionnelle, médiatique et même marchande. Quatre regards complémentaires, portés sur un mouvement hétérogène, car accessible à tous.