Le xviie siècle est traditionnellement considéré comme l'âge d'or du pastel. Médium sans égal pour rendre les effets de matière et le velouté de la carnation, le pastel est d'un usage alors bien souvent restreint au portrait, auquel il se prête particulièrement bien. Si son art passe de mode au moment de la Révolution française, il connaît une véritable réinvention entre la seconde moitié du xixe siècle et le début du xxe, ce dont témoigne de manière exceptionnelle la collection du musée d'Orsay, riche d'environ 500 oeuvres. La gamme de pastels disponibles s'étend alors aussi considérablement tant en termes de nuances que de textures, ce qui ouvre la porte à tous types d'expérimentations et de pratiques.
Le présent ouvrage met en avant, à travers une centaine d'oeuvres, la singularité du pastel, ni véritablement dessin, ni peinture, et le rapport immédiat avec la matière qui lui est propre. Le pastel est en effet essentiellement constitué de pigments purs, et crée une fleur en suspension sur le grain du papier ou la toile, dont la vibration fait la beauté, mais aussi la grande fragilité. Cet ouvrage s'articulera autour de huit grands thèmes soulignant le renouveau du pastel à partir de la seconde moitié du xixe siècle en révélant les oeuvres de Millet, Degas, Manet, Cassatt, Redon, Lévy-Dhurmer et bien d'autres
Les années 1930 marquent un tournant dans l'oeuvre d'Henri Matisse.
En dépit du succès, il se lasse des intérieurs niçois et des nus alanguis.
Avec l'âge et la renommée viennent les remises en questions : c'est de neuf dont il a besoin, dans ses thèmes comme dans ses techniques picturales. Changeant d'échelle, il s'attaque à La Danse, vaste composition murale destinée à la fondation Barnes à Merion, et prend ainsi un nouveau départ, au seuil de sa soixantième année.
L'activité artistique de Matisse est alors étroitement suivie par la grande revue d'avant-garde Cahiers d'art, lancée par Christian Zervos en 1926.
Dans un moment d'intense recherche, l'oeuvre du peintre se fait radicale et se retrouve au coeur des débats d'idées et des courants artistiques que relaient les Cahiers. C'est par ce prisme que le présent ouvrage entend explorer la production du Matisse des années 1930, pour redonner toute sa portée à cette riche période de création, durant laquelle l'artiste s'impose comme une des figures majeures du modernisme international.
Exposition sur les différentes facettes de l'artiste et de son oeuvre. Présente le rôle d'Alfons Mucha affichiste dans l'essor de l'Art nouveau en Europe, ses liens avec le patriotisme slave, les sources philosophiques, spirituelles et symboliques de sa pensée, mais aussi son oeuvre de peintre, de dessinateur, de sculpteur ou de photographe.
Marc Chagall, Alice Halicka, Henri Hayden, Moïse Kisling, Jacques Lipchitz, Louis Marcoussis, Amedeo Modigliani, Chana Orloff, Jules Pascin, Chaïm Soutine, Ossip Zadkine et bien d'autres : c'est à cette génération d'artistes juifs arrivés entre 1904 et 1914 et à leurs destins que le musée d'Art et d'Histoire du Judaïsme consacre l'exposition « Paris pour école, 1905-1940 ». Il explore les raisons de leur installation à Paris, les liens particuliers qui les unissent - culturels, esthétiques ou affectifs -, le cadre historique et politique de leur oeuvre - effervescence des avant-gardes, Première Guerre mondiale, Années folles, montée du nationalisme - et, bien sûr, leur participation à une scène artistique synonyme de Paris, capitale de l'art moderne.
Le catalogue reprend l'ensemble des oeuvres et leurs cartels, de courts textes didactiques, la chronologie, les cartes : l'intégralité de ce que vous allez voir, de ce vous avez vu, votre visite à l'identique, enrichi de biographies, de citations, de photographies et de documents d'époque. Un ticket à durée illimitée pour que l'exposition temporaire devienne votre collection permanente.
Mise en valeur du talent des oeuvres de Gauguin, qui maîtrisait des techniques diverses (peinture, dessin, gravure, sculpture, céramique) et qui en explora les limites
Exposition, Paris, Galeries nationales du Grand Palais, du 14 octobre 2019 au 10 février 2020.
Né en Moravie (République tchèque), Alfons Mucha (1860-1939) a été l'un des artistes parisiens fin-de-siècle parmi les plus célèbres. Connu en particulier par son travail graphique - affiches, publicité, panneaux décoratifs, illustrations -, il crée le « style Mucha », des compositions parfaitement ordonnées, à l'espace structuré par des entrelacs de lignes sinueuses, un dessin tout en courbes et arabesques, une palette de couleurs subtiles, qui est devenu synonyme du courant Art nouveau.
Derrière sa réussite éclatante dans le milieu artistique français, il existe cependant une facette moins connue de l'artiste. Ayant atteint le sommet de sa renommée, Mucha retourne vivre à Prague où il met son talent au service de son engagement politique en faveur de l'indépendance de la république tchèque.
S'appuyant sur les dernières recherches, le catalogue, s'attache à étudier le langage visuel de Mucha, sa stratégie dans la mise en valeur de la beauté féminine au service du message publicitaire, ainsi que son engagement pour son pays natal.
Il rassemble une centaine d'oeuvres de la collection Mucha Trust - dont l'emblématique Gismonda, première affiche créée par Mucha pour Sarah Bernhardt, et qui sera le point de départ de son succès -, qui trouvent écho avec une sélection d'oeuvres du musée de Quimper.
Exposition au Musée des Beaux arts de Quimper du 18 juin au 19 septembre 2021
Dessinateur talentueux, maître graveur et peintre controversé, l'Américain James Abbott McNeill Whistler (1834-1903), qui partagea sa carrière entre Paris et Londres, est l'auteur de chefs-d'oeuvre atmosphériques misant sur l'harmonie des formes et des couleurs, la stylisation prenant rapidement le pas sur l'esthétique réaliste de ses débuts. Mondialement connu de son vivant, il est l'un des modèles du personnage d'Elstir d'A la recherche du temps perdu de Proust. Après son mariage en 1888, il revient habiter Paris au début des années 1890. Intime de Mallarmé, il est par lui en relation avec la mouvance symboliste, tout en fréquentant, grâce au comte Robert de Montesquiou-Fezensac (autre modèle proustien), le monde de l'aristocratie fortunée et cultivée.
Entre 1914 et 1919, le mécène et collectionneur Henry Clay Frick (1849-1919), magnat de l'acier qui dut son immense fortune à l'essor des chemins de fer puis des gratteciel, acquit une vingtaine d'oeuvres de Whistler : cinq peintures, trois pastels et douze eaux-fortes, qui constituent un ensemble remarquable, représentatif de la richesse de l'activité de Whistler et de l'évolution de son art à partir des années 1860. Cet ensemble témoigne également du goût et de l'acuité du regard de Henry Flick, qui constitua l'une des plus grandes collections particulières au monde.
A Orsay s'exposent ainsi, en regard de l'iconique Arrangement en gris et noir n° 1 : la mère de l'artiste (1871) appartenant aux collections du musée, les oeuvres emblématiques de la Frick Collection qui marquent autant de jalons dans l'oeuvre de Whistler, tels la Symphonie en gris et vert : l'océan (1866) ou Arrangement en noir et or : le comte Robert de Montesquiou-Fezensac (1891-1892), portrait où se ressent l'influence de Vélasquez. Sont également présentés plusieurs pastels et eaux-fortes de Venise, où le peintre séjourna en 1879 et 1880, et qui marque un tournant dans sa production.
Whistler y livre une vision renouvelée de Venise, n'hésitant pas à s'aventurer sur les canaux, dans les cours inconnus, ou à décrire la lagune de nuit, montrant une ville vivante, avec ses habitants et son activité quotidienne.
A travers les destins croisés de Henry Frick et de James Whistler, l'ouvrage, en retraçant l'histoire de la prestigieuse Frick Collection, explore les ressorts et les évolutions du marché
Je suis, lumière : ah ! si j'étais nuit ! Mais ceci est ma solitude d'être enveloppé de lumière. Friedrich Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra, 1883.
Les peintures, dessins, céramiques et sculptures de J. Miro sont présentés sur sept décennies, les auteurs mettant en lumière son évolution stylistique et ses renouvellements incessants. Des poèmes de L. Aragon, M. Jacob, R. Char ou encore T. Tzara accompagnent ce parcours dans l'oeuvre de l'artiste.
Le yoga, sagesse indienne née aux alentours de notre ère à partir d'un fonds d'expériences et de spéculations plus anciennes, a irrigué la plupart des mouvements spirituels du sous-continent indien. Brahmanes, bouddhistes, jaïns, soufis musulmans, groupes tantriques l'ont modulé de manière spécifique, et le yoga s'est ainsi développé en une multitude de propositions qui attestent de sa richesse et ont assuré sa pérennité.
Les contacts entre cultures indiennes et voyageurs, savants ou colons européens en ont profondément modifié les formes et les finalités.
Ascètes, yogis, soufis s'attache à évoquer quelques-uns des multiples visages de l'ascétisme indien. Car ceux qui se disent « yogis » dans l'Inde ancienne appartiennent à toutes sortes de milieux. Ils sont les acteurs d'un univers où circulent des conceptions et des pratiques communes et qui développe une culture partagée de la méditation, du renoncement, de la libération ou encore de l'acquisition de pouvoirs supranaturels.
Parmi la sélection d'oeuvres ici présentées, deux documents exceptionnels du xviie siècle : le premier est un manuscrit moghol, provenant de la bibliothèque Chester-Beatty à Dublin, qui comporte les toutes premières études picturales de postures yogiques, telles qu'elles furent codifiées au xve siècle dans le texte sanskrit Hatha Yoga ; le second est une étonnante peinture sur coton de près de 2 mètres de longueur, issue du cabinet de curiosités de la bibliothèque Sainte-Geneviève. Elle figure 29 ascètes et yogis se livrant à différents exercices de yoga. Ces deux témoignages artistiques comptent parmi les plus anciennes représentations picturales de postures yogiques connues à ce jour.
Nouveauté Sur la route du Tokaido - Chefs-d'oeuvre de la collection Leskowicz Catalogue d'exposition Itinéraire emprunté par des milliers de voyageurs à travers les siècles - marchands, pèlerins, anciens gouverneurs de province (daimyo) et aujourd'hui touristes du monde entier -, le Tokaido, ou "route des mers de l'Est", est la plus importante voie llittorale du Japon, reliant la ville d'Edo (actuelle Tokyo) à celle de Kyoto. Son parcours, scindé en cinquante-trois étapes, offre un défilé de paysages pittoresques, restitués dans les plus célèbres estampes japonaises, rappelant l'admiration des grands maîtres du dessin pour ses magnifiques panoramas.
Le temps d'une exposition, le musée national des arts asiatiques - Guimet nous invite à cheminer sur le Tokaido en compagnie de l'illustre Utagawa Hiroshige (1797-1858).
A travers les chefs-d'oeuvre issus de la collection Leskowicz, cet ouvrage explore un Japon poétique et pittoresque qui, aujourd'hui encore continue de nous faire rêver.
L'ouvrage présente les 65 estampes les plus emblématiques de cette riche production.
« En une même journée, [il pouvait] être baroque, empire, préraphaélite ou japonais. Pourtant, il a toujours été Beardsley. » Julius Meier-Graefe, 1908.
Cône parfait et haut lieu spirituel, le mont Fuji domine, du haut de ses 3 776 mètres, le paysage de l'archipel japonais. Dès l'époque d'Edo (1603-1868), il est un élément fort de l'estampe japonaise, puis de la jeune photographie. Génération après génération, les artistes, tels Katsushika Hokusai, Utagawa Hiroshige, Kobayashi Kiyochika, Kawase Hasui ou le photographe Felice Beato, vont ainsi s'emparer de ce motif essentiel et inventer des procédés formels d'une vivifiante modernité.
Tantôt sujet unique, tantôt élément caché, le Fuji est prétexte à méditation sur les variations atmosphériques, les aspects changeants de la neige, les couleurs du ciel. La neige éternelle qui le couronne met au défi les artistes d'utiliser le blanc du papier, travaillant "en réserve", pour transcrire l'étouffement de la nature et de ses bruits, mais aussi l'ensevelissement d'un monde en profonde mutation.
Les années 1760, au début du règne de George III, ont marqué un tournant pour l'art britannique, avec l'ascension triomphante de Joshua Reynolds (1723-1792) et de Thomas Gainsborough (1727-1788), ainsi que la fondation, en 1768, de la Royal Academy of Arts. Reconnus comme les maîtres du portrait, Reynolds et Gainsborough ont rivalisé pour élever le genre à des niveaux d'innovation visuelle et intellectuelle inédits.
Ces deux artistes ont redéfini l'art britannique et ont hissé toute une génération vers de nouveaux sommets en réinventant les règles et les conventions de la peinture sur des thèmes récurrents comme la lignée, la famille et le foyer dans les portraits, la peinture de genre et d'histoire, le paysage... Les artistes britanniques ont fait également évoluer la figuration narrative pour tendre vers le sublime.
Les travaux d'Henry Fuseli, de John Martin et de Philippe Jacques de Loutherbourg, ainsi que l'oeuvre de Joseph Mallord William Turner, ont ouvert la voie à une nouvelle conception de l'art comme support de l'imaginaire. Soutenue par le roi, mais aussi et surtout par les acteurs du commerce et de l'industrie, la peinture britannique s'épanouissait dans une diversité de styles, qui fut alors perçue par les contemporains comme le signe d'un âge d'or artistique.
Cette exposition présente la dimension intime du portrait et dévoile l'univers personnel des artistes impressionnistes. Elle met en lumière les grandes évolutions de la société française au XIXe siècle, concernant la place de la femme, le statut de l'enfant ou le rôle de l'artiste.
Durant toute sa carrière, des années 1860 jusqu'aux oeuvres ultimes au-delà de 1900, Degas a fait de l'Opéra le point central de ses travaux, sa « chambre à lui ». Il en explore les divers espaces - salle et scène, loges, foyer, salle de danse, s'attache à ceux qui les peuplent, danseuses, chanteurs, musiciens, spectateurs, abonnés en habit noir hantant les coulisses. Cet univers clos est un microcosme aux infinies possibilités et permet toutes les expérimentations : multiplicité des points de vue, contraste des éclairages, étude du mouvement et de la vérité du geste.
De Fra Angelico à Edward Hopper, cet ouvrage célèbre l'amour des livres à travers une trentaine de chefs-d'oeuvre.
Saintes et madones en prière ou en méditation, savants et écrivains dans leur bibliothèque, lectrices alanguies ou enfants rêveurs, ces portraits sont autant d'éloges de la lecture.