Après Shenzhen, Guy Delisle a poursuivi son travail nomade d'animateur à Pyongyang, capitale de la Corée du Nord. Si on peut retrouver son regard personnel et circonspect sur un autre pays asiatique, Pyongyang présente en outre l'intérêt de donner des informations sur la vie quotidienne d'un des pays les plus secrets et les plus tyranniques du monde.
Parallèlement à Persepolis, Broderies de Marjane Satrapi met en scène un florilège d'anecdotes de femmes Iraniennes. Tandis que la jeune Marjane prépare le samovar, les histoires de famille s'enchaînent, horribles ou incroyables, mais toujours drôles et touchantes.
Un apparté complémentaire et indispensable à Persepolis.
1982 : il pleut des bombes irakiennes à Téhéran et Marjane a douze ans. A peu près l'âge des gamins, ceux de la femme de ménage s'entend, qui seront envoyés sur les champs de bataille munis d'une clé en plastique censée leur ouvrir les portes du paradis. Après avoir fait connaissance avec la révolution et ses corollaires terrifiants, Marjane découvre la guerre à sa fenêtre et apprend à faire la différence entre un Mig et un F14. C'est la guerre. Alors, comme dans toutes les guerres, on tâche de ne pas se laisser abattre: on s'aime, on boit, on se déchire, on s'entraide, on se méfie des voisins et on attend la fin. On grandit aussi un peu plus vite car on vit plus intensément, et la vie de suivre ou non son cours, Inch'Allah ou au petit bonheur la chance. A douze ans, on voit grand, et Marjane n'est pas du genre à s'en laisser compter. Ses parents non plus, qui prendront le risque de lui rapporter de Turquie des posters d'Iron Maiden et de Kim Wilde ou d'organiser des fêtes interdites. Au fil des chapitres de sa vie, on assiste à la transformation d'une petite fille ordinaire en femme de chair et d'assaut, qui forgera son caractère dans l'acier trempé de l'insoumission et de la rage d'exister.
Août 2017 : sur un quai de gare à Nice, Edmond Baudoin croise Mariette et sa fille Lou. Sa quête de l'humain s'arrête sur leur regard. Il revient de La Roya où il travaillait avec Troubs pour décrire le quotidien de ceux qui aident les réfugiés en difficulté (Humains, La Roya est un fleuve), elles rentrent de Suisse, à pied, du lac Léman à la Méditerranée, le long de cette frontière intangible et pourtant si sévère pour ceux qui tentent de la franchir. Mariette et Lou ont une histoire, terrible : elles ont perdu un mari et un père brutalement en montagne, en 2009. Depuis, elles partent dès qu'elles le peuvent toutes les deux, marcher et explorer la montagne, partout dans le monde, comme il aimait le faire.
Diablotus soulève des cailloux au cas où ce serait le crâne d'un squelette pour pouvoir le jeter au feu. Diablotus est le premier volet de la série Enfer et Damnation.
Une impressionnante série de saynètes graphiques et musicales. Quand le son des instruments est matérialisé par ce qu'on peut raisonnablement appeler des étrons, on a là un des livres les plus drôles de Mahler.
De nouveau en coproduction avec les Éditions Moderne de Zürich, ce livre de Thomas Ott compile les meilleurs récits de ses trois premiers albums cartonnés, parus aux Éditions Moderne dans les années 1990 : Tales of error, Greetings from Hellville et Dead End, dans le même petit format cartonné avec dos toilé que les récents Cinéma Panopticum et 73307-23-4153-6-96-8. Les premières histoires de Thomas Ott, parues dans Strapazin puis dans Tales of error, ont marqué toute une génération par leur technique imparable à la carte à gratter, leur science de la lumière expressionniste, la noirceur insondable de leurs histoires, désespérées mais jamais dénuées d'une pointe d'humour. Explorant avec acuité tous les aspects du Mal (sexe, argent, crimes, jeu, etc.), Thomas Ott est une sorte de moraliste Rock'n'Roll : pas la peine de s'adonner au culturisme pour défendre la veuve et l'orphelin si c'est pour se prendre une bastos dans le buffet à la première occasion.
"Quand j'ai eu dix-huit ans, Uncle Sam m'a dit qu'il aimerait bien mettre un uniforme sur mon dos pour aller combattre un gars qui s'appelait Adolf. Ce que j'ai fait." Les souvenirs d'Alan Ingram Cope retranscrits en BD nous montrent une guerre à mille lieux des images hollywoodiennes : entre réalisme scrupuleux et abstraction graphique, Emmanuel Guibert dépeint dans toute sa matérialité et sa véracité cette guerre qu'il n'a pas vécu. Dans le second des trois volets qui composeront "La Guerre d'Alan", Alan débarque en Normandie le 19 février 1945, le jour de ses vingt ans. Avec son unité de chars, il va traverser l'Allemagne dévastée et ira jusqu'en Tchécoslovaquie en mission semi-secrète d'éclaireur.
Prévu de longue date, L'Association peut enfin programmer ce qui s'apparente au monovolume de Sunnymoon, ou en tout cas à son édition définitive. Cette première oeuvre maîtresse du jeune Blutch était jusqu'à présent séparée en deux livres, Mademoiselle Sunnymoon, paru chez Fluide Glacial en 1992 et épuisé de longue date, et Sunnymoon tu es malade, l'un des premiers livres de L'Association (troisième volume de la Collection Éperluette en 1993). Merci à Fluide Glacial qui permet cette compilation, dans laquelle nous allons retrouver la quasi intégralité des planches, et que L'Association édite somptueusement dans un livre cartonné façon Faire semblant c'est mentir, avec une nouvelle couverture en quadrichromie. Le lecteur va redécouvrir les tribulations de Sunnymoon, touchante et sensuelle héroïne qui préfigure toute l'oeuvre ultérieure de Blutch, unanimement reconnu comme l'un des auteurs majeurs de notre époque. Blutch a obtenu le Grand Prix du Festival international de la bande dessinée d'Angoulême 2009. Le Petit Christian 2 a reçu le prix Essentiels Angoulême 2009.
À la suite d'un abominable bad trip qui lui fera trouver refuge six pieds sous terre, Jean de l'Ours erre à la recherche de sa mère dont il a été séparé dans le tome précédent. En cours de route, il fera la connaissance d'une bande de nains mineurs, d'une belle bergère et de son bouc ombrageux, d'une tripotée de punks ou encore d'un castor glouton veillant jalousement sur son garde-manger. On l'aura compris, le Jean de l'Ours de Mattt Konture et Jacques Velay évolue dans un univers où contemporain et merveilleux se trouvent mêlés. Les pages denses, grattées par la plume et saturées de rocaille, de terre et de vibrations, semblent imprégnées autant de ce monde sylvestre que des émotions de Jean de l'Ours. Créature légendaire née d'un ours et d'une femme, Jean de l'Ours est aussi un jeune adolescent qui apprend à maîtriser sa double nature, animale et humaine : candide, il arrive que sa propre force le dépasse et qu'il se laisse emporter par ses pulsions... Jean de l'Ours 3 est le dernier tome d'une trilogie entamée en 2010 par Mattt Konture et Jacques Velay.
Mattt Konture et Jacques Velay poursuivent leur version revisitée du célèbre conte occitan, Jean de l'Ours. Alors que le premier tome s'achève sur la naissance de ce dernier, nous apprendrons dans ce second tome comment Jean de l'Ours deviendra orphelin, comment livré à lui-même, il va partir à la découverte du monde et surtout des hommes et comment lui, l'homme-animal, devra faire face à leur brutalité.
Une variante moderne où Jean de l'Ours, après bien des errances va faire la rencontre initiatique d'un couple de punks néo-ruraux qui l'accueilleront dans leur yourte. Un séjour qui va arracher Jean à son innocence et sonner comme un véritable passage à l'âge adulte.